Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
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00:00 7h, 9h, Europe 1 Matin.
00:04 8h36 sur Europe 1, vos signatures du vendredi dans un instant.
00:09 Eugénie Bastier pour sa revue de précepto des idées. Bonjour Eugénie.
00:12 Bonjour Dimitri.
00:13 Vous allez nous raconter le regard plein de hauteur que le monde porte sur la France
00:17 après cette séquence des émeutes notamment aux Etats-Unis.
00:20 A tout de suite, mais d'abord Catherine Neth avec nous. Bonjour Catherine.
00:23 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:25 Le calme est donc revenu dans les quartiers Catherine,
00:27 mais les images continuent de défiler dans les têtes.
00:30 Mairie, école, bureau de poste, voiture, bus, tramway incendié, des pillages monstres aussi.
00:33 On s'interroge, mais comment en est-on arrivé là et surtout comment on en sort ?
00:37 La réponse est du côté de l'Elysée forcément.
00:40 Emmanuel Macron nous avait promis 100 jours d'apaisement, d'unité, d'ambition, d'action.
00:46 Sans c'est clore les grands feux de la réforme des retraites, histoire de rebondir vers le 14 juillet.
00:51 Avec quoi ? Un remaniement, quoi d'autre ? Lui seul en avait le secret.
00:55 Mais ce plan semble déjà caduque avant d'avoir été énoncé.
00:58 C'était un roman à l'eau de rose en comparaison avec l'incendie qui vient de se produire, les émeutiers.
01:04 Ils étaient entre 8000 et 12000 selon Gérald Darmanin,
01:08 ce qui d'ailleurs fait froid dans le dos parce qu'il suffirait de tripler le nombre pour détruire tout un pays.
01:13 Alors on a pris conscience de notre fragilité.
01:16 Les pays voisins, nos amis européens regardent stupéfaits la France donneuse de leçons se métamorphoser en volcans, en éruption permanente.
01:24 - Enfin le calme est quand même revenu, Catherine.
01:27 - Oui, on peut même dire que la justice a travaillé. Il n'y a jamais autant de comparations immédiates.
01:31 Du jamais vu, le calme est revenu. Mais qui a signé la fin de la récré ?
01:35 Tout le monde le dit, ce sont les dealers.
01:37 Il reste que les émeutiers ont voulu assassiner la famille d'un maire et que la peur s'installe chez des policiers.
01:43 Certains sont traqués, ont été roués de coups.
01:45 - Le président a compris ce que le pays attend de lui. Catherine, plus d'ordre, plus d'autorité ?
01:50 - Il a d'abord reçu 250 maires à l'Elysée qui étaient victimes des émeutes pour leur dire "je vous écoute, on va réfléchir, mais on ne va pas les faire dans l'émotion".
02:00 Mais il a tout de même surpris en donnant d'abord la parole au très disruptif Eric Piolle, le maire écolo de Grenoble,
02:07 puis à Pierre Urmic, le maire écolo de Bordeaux, à celui de Marseille, Bruno Payen, qu'il connaît bien puisqu'il vient de passer trois jours sans sexer à la main.
02:15 "Marseille en grand", disait-il, mais il n'est pas parti que les émeutiers ont ravagé la ville.
02:21 Il y a eu aussi le très bavard Robert Ménard, maire de Béziers, que Cohn-Bendit voudrait faire entrer au gouvernement.
02:26 Une sélection qui a tout de même un peu choqué avec ces quelques maires LR qui sont partis les uns après les autres.
02:31 Il ne faut pas oublier que 56% des maires de villes de plus de 10 000 habitants sont républicains.
02:37 - Que veut faire et que peut faire surtout le président de la République, Catherine ?
02:41 - Personne ne dira que le président est un paresseux. Il travaille tout le temps, dort peu, consulte un peu, écoute parfois mais pas souvent.
02:48 En revanche, il parle beaucoup et tout le temps. Trop, sans doute, pour être cru.
02:52 Il se promène en province pour dire, par exemple, qu'à la rentrée scolaire, il n'y aura plus de professeurs manquants
02:57 ou alors que dans quelques temps, le problème des urgences à l'hôpital sera réglé. On voudrait le croire,
03:02 mais le danger est celui du décalage, toujours plus grand entre ces mots et le réel, des mots qui sont comme des perles,
03:07 seulement il manque le fil conducteur pour faire le collier.
03:10 - Mais qui sait ce qu'il faudrait faire pour le pays, Catherine ?
03:13 - Réponse au dernier embrasement. Après le dernier embrasement, il faudrait sûrement refaire la politique de la ville.
03:18 Alors après les Gilets jaunes, Jean-Louis Borloo, le père de la rénovation urbaine qui avait vraiment très bien réussi,
03:24 avait été sollicité par des maires en colère. Ils étaient allés ensemble voir le président qui avait demandé à l'ancien ministre de lui faire des subjections.
03:31 Lequel s'était mis au travail et avait écrit tout un plan, clé en main.
03:35 Mais voilà que devant toute une assemblée à l'Elysée, Emmanuel Macron avait créé "ce n'est tout de même pas deux mâles blancs" entre parenthèses,
03:42 vous et moi qui allons régler le problème des banlieues. Alors qui allait régler le problème ? Les dealers ?
03:47 Si le président manque d'idées, qu'il relise, plumé à la main, le livre de Jean-Louis Borloo "L'Alarme".
03:53 "Tout y est écrit et j'ai tout annoncé", dit aujourd'hui l'auteur pas peu fier.
03:59 - Oui, mais que n'a-t-il fait quand il était aux affaires ? C'est ce qu'on dit toujours. Merci Catherine.
04:02 - Il avait fait beaucoup de choses Jean-Louis Borloo.
04:05 - Oui, mais le problème ne sont pas réglés comme on a pu l'observer.
04:07 - Non, mais il y a une continuité qui a été rompue.
04:10 - J'imagine que vous allez en parler demain dans "Les Grandes Voix" sur Europe 1.
04:14 C'est entre 10h et 11h. On vous retrouve avec plaisir Catherine, merci.