Du lundi au vendredi, Europe 1 dresse le portrait de l’invité qui va passer la matinée dans son “club de l’été”.
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00 avec toujours toute l'équipe, Julien Pichenay, Louise Goua, qui sont là, les membres du club.
00:03 Alors le portrait sonore c'est très simple, on va vous diffuser des extraits sonores qui devraient vous rappeler des moments de votre vie.
00:09 C'est vous qui allez nous dévoiler ce qui s'est passé à ce moment-là.
00:14 - Et je déballe rapidement parce qu'on est d'accord que je parle beaucoup.
00:16 - Bah écoutez, prenez le temps qu'il faut, si on veut on pourra pousser jusqu'à midi.
00:20 Je suis en train de penser avec la direction.
00:22 Allez, premier extrait.
00:24 J'adore cette chanson.
00:32 C'est Morshiba.
00:34 C'est un groupe vraiment que j'adore, avec une chanteuse qui s'appelle Sky, qui est vraiment incroyable.
00:39 Et j'étais partie les voir au Zenith quand je devais avoir, je ne sais pas, peut-être 16 ans, je n'arrive pas à trouver l'âge, mais en tout cas, moins de 18 ans.
00:47 Et à la toute fin du concert, il restait ce titre qui était un peu le tube du moment qu'elle avait fait.
00:52 Et elle demande qui vient chanter avec moi sur scène, et moi évidemment, je décolle au crash barrière comme un hystérique.
00:57 Et donc je dis "Waah !" comme ça, et en fait, il y a les mecs de C2 qui m'ont fait passer sur scène.
01:02 Et là, elle me tend en micro, et c'était au Zenith de Paris, et du coup j'ai chanté le début de la chanson avec elle.
01:06 - Donc votre première scène, c'est le Zenith de Paris, ce n'est pas du tout la Nouvelle Star, c'est le Zenith des femmes.
01:10 - Exactement, mais c'était assez fou. Et après, elle a fait monter d'autres personnes sur scène, puis c'était comme le clip de cette chanson, il y avait plein plein de gens.
01:16 C'était un genre de fête en fait, à la fin du concert, et c'était assez fou.
01:19 - Elle a dû halluciner d'entendre votre voix en vous tendant le micro.
01:22 - En fait, moi j'étais tellement dans mon délire, le truc qui m'avait vraiment choqué, c'est que j'étais dos au public, parce qu'elle m'a fait arriver sur scène comme ça.
01:30 Et là elle me dit "attends, je vais te montrer un truc", et là elle a fait éclairer tout le public.
01:35 Elle m'a dit "c'est impressionnant", et moi "oui, c'est très impressionnant".
01:38 - C'est combien, le Zenith de Paris, combien de personnes ?
01:40 - Je crois que c'est 5000, je crois.
01:42 - Et vous avez ressenti quoi à ce moment-là ? Vous vous êtes dit "ça y est, c'est ce que je veux faire, vraiment".
01:45 - Pas du tout, je ne mets jamais ma vie à ce métier.
01:48 - Non mais vraiment, je me suis dit "jamais de ma vie je vais faire un métier où il faut être complètement barge pour faire sortir".
01:54 - Eh ben vous êtes complètement barge, parce qu'après le concert au Zenith, il s'est passé ça évidemment.
02:00 - On ne peut pas parler de vous Christophe Willem sans parler de cette émission, La Nouvelle Star.
02:05 Ça vous rappelle quoi le générique ? Là quand vous entendez le générique, vous êtes en coulisses, vous avez mal aux ventes, vous avez les mamoites, vous êtes comment ?
02:10 - Il y a une montée d'adrénaline, parce que c'est vrai que c'est une émission qui était en direct, donc il y a très peu d'émissions en direct, celle-là l'était.
02:16 Donc les Primes en tout cas, donc c'est vrai que c'était un peu cette montée d'adrénaline, on était au pavillon Baltard à côté de Paris,
02:22 donc il y avait tout un contexte qui était complètement fou, parce qu'en plus on avait l'impression que vraiment,
02:27 à un moment de cette émission, que la France entière était délocalisée à Baltard.
02:31 - C'était fou, il y a un phénomène qui s'est un peu terni au fil des années, mais à votre époque, à vous, la France entière est devant La Nouvelle Star.
02:39 - C'était fou, nous on avait les journalistes, tous les journaux, c'était assez hallucinant.
02:43 - C'était même difficile d'obtenir des places pour être dans le public à Baltard, je me rappelle très bien, j'en rêvais, j'arrivais pas à avoir des places.
02:50 - Et on voyait nous toutes les semaines, il y avait des personnalités qui venaient, Jean-Paul Gaultier était venu,
02:53 et puis alors petit à petit on se dit "mais attends, mais tous ces gens qui viennent voir l'émission..."
02:57 Enfin nous on comprenait pas parce qu'on était extrêmement coupés de l'extérieur, il y avait pas les réseaux sociaux et tout ça, donc nous on était vraiment dans notre bulle.
03:04 - Ça vous fatigue qu'on vous en parle tout le temps de La Nouvelle Star ou finalement non ?
03:06 - Non pas du tout, je viens de là, donc non non, bien sûr.
03:09 - Allez autre extrait du portrait sonore de Christophe Willem, on retrace votre vie.
03:14 * Extrait *
03:16 - Ah non, mon Eddard...
03:18 * Extrait *
03:20 - C'est parce que plus jeune je chantais dans des chorales gospel.
03:22 - À Paris aussi ?
03:24 - À Paris aussi, à côté à Paris, dont une avec une chef de chœur qui s'appelait Régine Lapassion, réellement c'était son nom,
03:31 qui est incroyable et qui a une voix absolument dingue et c'était assez fou, j'ai beaucoup appris avec le gospel, le travail par pupitres, le travail avec vraiment collectif,
03:43 et c'est vrai que ça m'a beaucoup guidée aussi, après j'ai donné pas mal de cours aussi de chant,
03:48 et j'ai animé aussi des chorales, moi je suis du 95 et donc j'animais pas mal de chorales, souvent d'adultes,
03:53 qui voulaient pas du tout faire un truc pro ou même des spectacles en fin d'année, mais c'était plus pour s'exprimer, pour placer sa voix,
04:00 j'avais beaucoup de profs, moi je voulais être prof aussi à la base de communication, donc je connaissais beaucoup de profs,
04:04 et c'était intéressant pour eux justement d'apprendre à placer leur voix, à respirer.
04:08 - Mais vous, pour vous personnellement, parce que vous saviez chanter, vous aviez ça en vous, vous étiez fan de Morcheba, vous êtes montée sur scène,
04:14 qu'est-ce que ça vous a apporté en technique ? Ça a changé des choses chez vous ?
04:18 - Ça a changé beaucoup l'oreille, déjà, parce que le travail par pupitres c'est vraiment, quand on dit alto, soprano, c'est tous les registres de voix,
04:25 donc ça apprend énormément, et puis ça apprend aussi le travail d'équipe, c'est-à-dire que quand vous êtes soliste,
04:30 vous chantez seul, comme moi je le fais aujourd'hui dans mon métier, c'est vrai qu'on est tout seul avec notre micro,
04:35 quand vous êtes en groupe, dans une chorale, chaque voix est importante en fait, donc il y a un vrai travail d'écoute,
04:41 donc ça apprend énormément, et sur la justesse aussi justement, donc c'est très intéressant le travail en chorale.
04:45 Je pense qu'en France on n'a pas trop cette culture-là, mais vous savez que même... - C'est très anglo-saxon, oui.
04:52 - Oui c'est très anglo-saxon, et alors en plus aux Etats-Unis c'est très très très récupéré par les évangéliques,
04:57 donc c'est un peu compliqué, mais il y a aussi énormément de chorales aux Etats-Unis qui sont incroyablement connues en fait,
05:04 donc c'est assez impressionnant. - Allez, dernier extrait de votre portrait sonore.
05:08 "On m'a dit tu ressembles à quoi, on m'a dit c'est pas fait pour toi, t'as pas le temps, pas le choix."
05:14 - Ça c'est "J'avance". - C'est "J'avance", extrait de votre dernier album, vous avez été victime de harcèlement scolaire,
05:19 vous en parlez très librement, ça a été jusqu'au cou, vous avez affronté cette période, vous avez avancé,
05:26 et aujourd'hui vous êtes très impliqué dans la lutte contre le harcèlement scolaire,
05:30 vous en parlez dans cet album et dans cette chanson d'ailleurs, "J'avance".
05:33 Comment au quotidien, en plus de vos chansons, comment vous vous impliquez dans la lutte contre le harcèlement ?
05:39 - En fait, j'essaie d'être utile quand on me le demande, donc c'est vrai que si par exemple,
05:43 souvent en concert, en tournée, il y a justement des écoles ou des CPE de collège ou lycée qui disent
05:50 "bah tiens, telle chanson a été étudiée par tel groupe", justement, ou justement des gens qui essaient de lutter contre le harcèlement scolaire,
05:57 donc on me demande si on peut me rencontrer, et souvent ça donne lieu à des échanges hyper intéressants en fait.
06:02 Donc j'explique un peu moi comment j'ai vécu les choses, et je partage aussi beaucoup avec ces élèves
06:07 par rapport à ce qu'ils vivent aujourd'hui, alors en disant encore une fois que moi la chance
06:11 dans toute cette histoire, c'est que les réseaux sociaux n'existaient pas.
06:14 C'est ce que j'explique souvent.
06:16 - Ça aurait été pire.
06:18 - Évidemment, aujourd'hui pour ceux qui sont harcelés, c'est pire, parce que je pense que le harcèlement est pire en dehors de l'école.
06:25 Moi, j'ai un rapport justement à l'endroit où j'habite qui est très particulier, parce qu'en étant un enfant harcelé,
06:31 chez moi c'est un genre de cocon, il n'y a que des gens que je connais qui rentrent chez moi, parce qu'il y a un côté très protecteur comme ça.
06:36 Je pense que pour ce que les personnes harcèlent aujourd'hui, c'est pire, parce qu'il n'y a même pas cette espèce de havre de paix qui existe à un endroit,
06:42 puisque c'est un flot permanent en fait.
06:44 Donc c'est très compliqué, puis après en étant connu, oui le harcèlement a pu se déplacer sur les réseaux sociaux,
06:48 mais c'est vrai que ça fait souvent rire, parce que quand vous avez été vous-même harcelé jeune,
06:53 bon, le connard qui vous harcèle sur Twitter ou ailleurs, il vous fait rire en fait, il vous dit "mais pauvre type, c'est vraiment pathétique".
06:59 Donc ça permet quand même d'avoir pas mal de discernement par rapport à ça.
07:02 En tout cas, même si vous avez un cocon, Christophe Villet, même si vous vous protégez,
07:06 eh bien aujourd'hui vous l'avez ouvert ce cocon aux auditeurs d'Europe 1 et on est très touchés dans le Club de l'été,
07:10 que vous soyez confié comme ça, on en sait un petit peu plus sur vous, et c'est très touchant.