Du lundi au vendredi, Europe 1 dresse le portrait de l’invité qui va passer la matinée dans son “club de l’été”.
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00 Philippe Laville toujours avec Julien Pichnet, Clément Lanoue et Loïs Goua, membres de ce club.
00:04 Le portrait c'est sonore, c'est simple on va vous diffuser des sons qui devraient vous rappeler
00:07 soit des souvenirs, soit des anecdotes de votre vie. C'est parti !
00:11 * Extrait de "Le portrait c'est sonore" *
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00:30 "Il faut que je m'en aille" c'était en 1966 et c'est Graham Allwhite qui chante.
00:33 Qui est Graham Allwhite pour vous ?
00:35 - Alors Graham a été le mari d'une comédienne de la comédie de Saint-Etienne qui s'appelait Catherine Dasté,
00:45 qui était la fille de Jean Dasté, fondateur de la comédie de Saint-Etienne.
00:48 Et Graham et Catherine donnaient des cours d'anglais dans une école où j'étais pensionnaire, dans la Drôme.
00:55 Et d'ailleurs, je fais une petite parenthèse, le 12 août prochain, on a retrouvé tous ceux qui sont pas morts.
01:01 C'est déjà pas mal.
01:03 Et on essaye de faire une journée près de cette école qui s'appelait La Roserai à l'époque.
01:09 Et faire une journée, se retrouver les copains, les enfants, peut-être les petits-enfants, les arrière-postes des enfants.
01:15 - Une cousinade entre copains.
01:17 - Ouais, une espèce de cousinade parce que moi j'y suis resté un an et demi dans cette école et c'est mon souvenir scolaire intéressant.
01:22 Tout le reste c'était pour moi baveux et chiant.
01:26 - Il a été votre prof d'anglais, Graham Allwright ?
01:28 - Un petit peu, ouais, mais surtout quand je le voyais jouer de la guitare avec les yeux qui pétillaient,
01:33 je me disais "c'est ça que je veux moi".
01:35 - C'est une sorte de modèle.
01:38 - Donc il jouait de la guitare, très souvent il a fait des chansons et puis on s'est retrouvé un petit peu sur les planches de temps en temps.
01:44 - La suite de votre portrait sonore avec un titre. Et cette fois-ci c'est vous qui chantez.
01:49 *Musique*
01:55 - C'est votre premier 40-ceintures à la Califourchon, c'était en 69, vous avez 22 ans seulement,
02:01 et vous faisiez des études de commerce. Et je crois que vos parents n'étaient pas très très fans,
02:05 ils ont eu peur quand vous leur avez...
02:07 - C'était un homme qui se réveillait très tôt le matin, qui rentrait très tard le soir, qui bossait comme un fou,
02:15 qui avait des projets, enfin bon, voilà. Et j'avais un frère qui était super bon en maths,
02:21 qui a fait maths sup, qui pouvait faire maths spé tout de suite.
02:24 Bon, et puis l'autre crétin il arrivait avec sa guitare et bling bling, et il chuchotait dans la chanson.
02:29 Ça fait des ordres, il faut reconnaître quand même que ça fait des ordres.
02:33 Voilà, donc, ils m'ont demandé gentiment, mes parents m'ont dit "écoute, oui, tu veux..."
02:38 Mon père pensait que je pourrais toujours me débrouiller, vendre des bagnoles ou même des chaussures sur un marché,
02:42 je me démerderais quoi. Mais il pouvait pas comprendre que,
02:46 enfin pour lui c'était compliqué de se dire "on chante et on gagne sa vie".
02:51 - Et vous allez reprendre le droit chemin un jour et reprendre les maths ou vous continuez la chanson ?
02:54 - Reprendre les maths ? - Oui !
02:56 - Je vais vous dire un truc, j'ai arrêté les maths au moment des vecteurs.
03:00 - Les vecteurs DVD ?
03:04 - On va faire une émission le matin, ça s'appelle "L'école des cancres".
03:11 - On est bien, on est d'accord.
03:15 - On a pas compris non plus, on est d'accord.
03:18 - Non, mais simplement, pour eux c'était pas évident, il fallait quand même accepter l'idée.
03:24 Donc j'ai imposé ça, mais ils m'ont dit "fais quelque chose, une école".
03:28 Donc j'ai fait une école, une école de commerce, qui se trouvait en face de chez Barclay, d'ailleurs.
03:32 À Neuilly. Et puis j'ai ramé pendant un bon moment.
03:37 Et puis il faut apprendre quoi.
03:39 - Mais ils sont devenus fiers de vous, vos parents, j'imagine.
03:42 - Alors mon père n'est jamais venu en studio.
03:44 - Ah c'est vrai ? - Oui, mon père n'est jamais venu.
03:46 - Et en concert quand même ? - En concert il est venu deux ou trois fois.
03:48 Et une fois on avait fait l'Olympia en 88.
03:51 Et il est venu, il était au deuxième rang, au premier rang.
03:55 Et quand il a vu les gens qui s'étaient mis debout à la fin,
03:58 parce que j'ai eu droit à ça, ça fait un plaisir fou,
04:01 c'est l'espèce de reconnaissance, une petite standing ovation, ça fait du bien.
04:05 Et il est venu, il est rentré dans ma loge.
04:08 Je sais pas s'il avait des yeux mouillés, j'ai pas osé le regarder dans les yeux.
04:10 Il m'a dit "bon ben je suis content pour toi".
04:13 Il a compris cela que ça valait le coup de s'emmerder pendant des années.
04:17 Et après ça lui il parlait en public parce qu'il avait des gens.
04:21 Et il savait pas parler en public, il était très mal à l'aise.
04:24 Je lui ai dit "tu vois quand t'as comme ça 2500 personnes devant toi,
04:27 ben tu dois être à l'aise".
04:29 - Et parfois cinq mots suffisent, je suis fière de toi, ça suffit.
04:34 grand discours, Philippe Laville est l'invité du club de l'été.