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Midi actu avec Charlène Descollonges, ingénieure hydrologue, auteur de “L'eau, Fake or not ? Repenser notre gestion de l'eau sans fake news” (Tana Editions)

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##MIDI_ACTU-2023-07-13##

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News
Transcription
00:00 Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30. Jean-Jacques Bourdin.
00:06 Il est 12h08, merci d'être avec nous. C'était animé, mais c'est comme ça, c'est le direct.
00:12 Et puis chacun intervient, si vous voulez d'ailleurs réagir à ce que vous avez entendu dans l'heure précédente, vous n'hésitez pas.
00:19 0826-300-300, la radio c'est ça. La radio c'est du direct, la radio c'est du débat, la radio c'est de l'info, c'est de l'explication, de l'analyse.
00:28 Et puis ensuite, on va commenter. Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est l'opinion quand elle est exprimée contradictoirement.
00:38 Mais sinon, c'est de l'explication et de l'analyse. Et tiens, à propos d'explication et d'analyse, nous allons recevoir une hydrologue.
00:46 Charlene Descolon, je suis très, très content de la recevoir, ingénieure hydrologue, parce qu'elle publie aux éditions TANA un "Fake or Not", c'est le titre de cette collection, sur l'eau.
01:03 Tout savoir sur l'eau, la sécheresse, les inondations. Chaque Français consomme directement, écoutez bien, 146 litres d'eau par jour.
01:13 146 litres d'eau par jour. La pénurie d'eau nous menace. Comment mieux supporter les sécheresses ? Comment affronter les inondations ?
01:24 Et comment lutter contre l'érosion ? Nous en parlons dans quelques minutes sur l'antenne de Sud Radio. C'est là que ça se passe, Sud Radio, maintenant.
01:32 Il est 12h10. A tout de suite.
01:34 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin. 10h30, midi 30. Jean-Jacques Bourdin.
01:40 J'ai le livre en main, il est 12h13. "L'eau", c'est dans la collection "Fake or Not". C'est écrit par Charlene Descolonge, on dit Descolonge ?
01:49 Descolonge, oui.
01:50 Bon, très bien. Merci, bonjour d'être avec nous. Les éditions TANA, TANA édition.
01:54 Alors, tiens, je regarde les questions qui sont posées à la une du livre. On finira bien par sortir de la crise de l'eau ou pas ?
02:04 C'est une très bonne question d'introduction, merci de la poser. Alors, effectivement, c'est un travail qu'on a fait à deux mains avec Isabelle Brookman, directrice de la collection.
02:12 Et bien, en fait, si on ne prend pas conscience que l'eau, c'est une ressource précieuse et qu'elle va finir par manquer si on ne réduit pas nos besoins, non, on ne sortira pas de la crise de l'eau.
02:24 Bien. L'eau qu'on ne stocke pas est perdue ?
02:27 Et non. En fait, ça dépend pour qui ? Ça dépend pourquoi ?
02:31 Oui, ça dépend pour qui, pourquoi ? C'est-à-dire ?
02:34 C'est-à-dire, est-ce qu'on va stocker l'eau dans des méga-massines pour ériquer des monocultures ? Est-ce que ça, c'est perdu ?
02:42 Oui et non.
02:43 Oui et non. Est-ce que c'est pour stocker l'eau dans des zones humides qui vont permettre de faire des éponges pendant les crus, relarguer de l'eau quand on en a besoin ? Non, ça, c'est pas perdu.
02:54 Avant de parler de sécheresse, de pénurie, il y a une chose que je ne comprends pas bien. Est-ce qu'on récupère suffisamment, correctement, l'eau qui tombe du ciel ?
03:05 L'eau, alors, vraiment, on va repartir sur les bases. Vous savez, le cycle de l'eau qu'on a tous appris à l'école.
03:11 On nous fait un schéma, un grand cycle de l'eau en circuit fermé et voilà, on se dit tout va bien.
03:16 Mais en fait, ce schéma, il est faux. C'est le résultat d'une étude scientifique internationale qui montre que quand on se représente le cycle de l'eau, 98% du temps, on ne représente pas nos interactions avec ce cycle de l'eau.
03:27 Or, on a pollué, on a extrait massivement dans toutes les nappes, on utilise de l'eau pour absolument tout, on irrigue énormément et on ne fait jamais le lien entre nos activités et l'impact sur le cycle de l'eau.
03:40 On ne fait jamais le lien entre le changement climatique et le cycle de l'eau. Et pourtant, il est complètement déréglé.
03:45 Alors, le vrai sujet, c'est, encore une fois, l'eau qu'on ne stocke pas est-elle perdue ? On finira bien par faire pleuvoir la pluie ?
03:54 En fait, il faut vraiment comprendre que le cycle de l'eau, c'est un circuit fermé qui doit venir des océans au continent et qui doit s'écouler le plus lentement possible sur les continents.
04:03 Le problème, c'est qu'on l'a accéléré. - On l'a accéléré, je comprends.
04:06 - On l'a accéléré. L'hydrologie, c'est une histoire de stock et de flux. C'est un peu comme la finance. - Eh oui.
04:10 - Voilà, ça transite, etc. Le problème, c'est qu'on a surpompé dans les stocks et on a accéléré les flux.
04:16 Donc, on est beaucoup plus vulnérables aux sécheresses et aux violentes inondations.
04:20 - Mais, alors, les stocks, on a surpompé dans les stocks, mais on ne les renouvelle pas bien. - Et non.
04:26 - Et comme on surpompe, on ne renouvelle pas le stock. - Voilà.
04:29 - Mais est-ce qu'on ne renouvelle pas le stock aussi parce qu'on ne sait pas préserver ? Évidemment.
04:34 - C'est ça. - On ne sait pas préserver la valeur.
04:37 - On arrive à une situation, celle qu'on vit aujourd'hui, là, à la veille du 14 juillet 2023.
04:43 On a 80% des départements français concernés par une vigilance sécheresse, des violents orages, des grandes canicules
04:51 et les nappes siennes qui ne se rechargent pas. - Mais oui, parce qu'il y a de l'eau qui tombe.
04:56 - Il y a de l'eau qui tombe, mais elle ne s'infiltre pas dans les sols. Et c'est ça, le problème.
05:00 5% de ce qui tombe va s'infiltrer dans les nappes, mais dans des périodes bien données.
05:06 - Comment 5% ? - 5%, ça dépend des endroits.
05:08 - Et le reste va où ? À la mer ? - Il y a 60% qui repart dans l'atmosphère, quasi automatiquement.
05:13 C'est repris par la végétation ou par les sols qui évaporent l'eau.
05:17 Et ensuite, ça ruisselle dans les cours d'eau. Mais en fait, il faut que ça ruisselle,
05:21 parce que ça va dans les cours d'eau et ça va alimenter plein d'écosystèmes.
05:24 Mais finalement, il n'y a que 5% qui rentrent dans les nappes et à une période donnée,
05:28 c'est-à-dire fin octobre, début mars. Et après, c'est fini.
05:32 - Donc, tout ce qui va tomber cet été ne va pas recharger les nappes.
05:35 Et là, on est déjà en situation de sécheresse, ça va continuer jusqu'à la fin de l'été.
05:39 - Alors, puisqu'on est en situation de sécheresse, il faut lutter, évidemment, contre cette sécheresse.
05:45 Il y a mille façons de... D'abord, je regardais un chiffre, 146 litres d'eau par jour, par personne.
05:52 - C'est une grosse moyenne. - Nous consommons ça ?
05:55 - Utilisons. - Nous utilisons, pas consommons.
05:57 - La consommation... - Oui, pardon, oui.
05:59 - Nous utilisons 146 litres d'eau en moyenne ? - C'est un bon lapsus, parce que souvent,
06:02 on confond entre prélèvement et consommation. - C'est vrai, vous avez raison.
06:05 - On prend de l'eau, et après, ça revient dans le circuit.
06:08 À la différence de l'agriculture, qui consomme de l'eau. C'est le premier consommateur d'eau.
06:12 - Les trois gros consommateurs d'eau, c'est l'énergie, l'industrie et l'agriculture.
06:18 - Alors, d'abord, l'agriculture, 58%. Ensuite, non, finalement, c'est l'eau potable,
06:24 parce qu'en fait, il y a des fuites dans les réseaux d'eau potable.
06:26 - Il y a des fuites ? - Un milliard de mètres cubes d'eau perdue dans les fuites chaque année.
06:29 - Ça représente quoi, un milliard de mètres cubes ?
06:31 - C'est un kilomètre cube, c'est l'équivalent de toute l'eau qu'il y a dans le lac d'Annecy, par exemple.
06:37 - Ah bon ? - Oui.
06:38 - Toute l'eau du lac d'Annecy, vous êtes d'Annecy, je crois.
06:42 - Oui, j'étais, je suis partie, je suis partie, mais...
06:45 - D'accord, bon. Toute l'eau du lac d'Annecy est gaspillée, quoi.
06:49 - Voilà. - Est perdue.
06:50 - Par dans les fuites. - Dans les canalisations qui...
06:52 - Et, imaginez, c'est comme si on jetait de l'argent par la fenêtre,
06:56 puisque c'est de l'eau qu'on traite, qu'on paye, et qui part dans on sait pas où.
07:01 Elle revient jamais dans le milieu dans lequel on a été prélevé.
07:04 - Bon. Ensuite. Alors après l'agriculture, les fuites.
07:07 - Et après, effectivement, l'énergie. Alors là, on va rentrer dans un débat.
07:11 Le nucléaire. Plus de 50% des prélèvements sont utilisés pour refroidir nos centrales,
07:18 en circuit ouvert, c'est-à-dire celles qui sont sur le couloir du Rhône,
07:22 qui fonctionnent en circuit ouvert. Elles prennent beaucoup, beaucoup d'eau,
07:25 mais elles en rejettent 98%. Il y a les autres centrales,
07:28 qui sont en circuit fermé, et là, en fait, on prélève de l'eau,
07:31 mais il y en a 50% qui repartent dans l'atmosphère, dans les grandes tours réfrigérantes.
07:35 Et donc, cette eau qui est consommée ne revient pas dans le milieu.
07:38 - Et l'industrie aussi. L'industrie consomme beaucoup d'eau.
07:41 - L'industrie consomme de l'eau. Par exemple, l'industrie des eaux en bouteille,
07:44 les industries agroalimentaires, les process industriels, certains, oui.
07:50 Mais finalement, ça vient en troisième position.
07:52 - Bien. On va prendre Éric, au passage, qui est maraîcher.
07:56 L'eau, c'est l'un de ses problèmes quotidiens, préoccupations quotidiennes.
08:02 Bonjour, Éric. - Oui, bonjour, Jean-Jacques. Bonjour, Charleine.
08:05 - Bonjour. - Merci pour votre invitation.
08:08 - Merci à vous, Éric.
08:10 - Vous, vous avez de l'eau à Saint-Rémy, grâce au canal des Alpilles.
08:15 - Des Alpines, pas le canal des Alpilles. Le canal des Alpines, oui,
08:18 qui vient, lui, de Serre-Ponçon, via... - Exactement.
08:22 C'est l'eau du barrage de Serre-Ponçon.
08:25 - C'est l'eau du barrage de Serre-Ponçon, via une branche d'EDF, justement.
08:28 - Voilà. - C'est des charlaines de refroidisseurs.
08:31 - Vous êtes inquiet pour la pénurie, dans le futur, dans votre milieu agricole,
08:34 pour vos maraîchages ? - Je ne suis pas inquiet à l'âge que j'ai.
08:37 Je suis inquiet pour les générations futures, et futures qui me paraissent bien proches, maintenant.
08:42 Parce qu'on voit quand même bien que, dès qu'on n'a plus de neige l'hiver,
08:46 ou la perte des nez des glaciers de très haute altitude,
08:50 même quand on est Serre-Ponçon en réserve, on ne peut pas se satisfaire de ça.
08:54 - Bien sûr. - C'est un problème qui est mondial,
08:56 qui n'est pas que français. Je pense qu'on interagit beaucoup en France.
09:00 On essaye quand même de faire des choses. L'agriculture a considérablement évolué,
09:04 sur 30 ans ou 58 ans. L'irrigation telle qu'elle est faite maintenant...
09:08 - Vous oui, vous oui, Eric, parce que l'eau, vous savez que c'est un bien précieux,
09:16 vous maraîcher. - Bien sûr. Sans eau, on n'est rien.
09:19 - Eh oui, sans eau, vous n'êtes rien. - Sans eau, on n'est rien.
09:24 - Alors tout dépend de l'agriculture aussi. Il y a des agriculteurs qui sont plus ou moins sensibles
09:27 à l'importance de l'eau. - Exactement. Là, on parle de deux modèles agricoles.
09:32 Celui qui va irriguer abondamment et utiliser beaucoup d'intrants, d'engrais et de pesticides,
09:39 qui va détruire la vie dans les sols et qui va faire que ça va accélérer le processus de ruissellement.
09:44 Et puis il y a ceux qui travaillent en bon sens paysans, qui travaillent en proximité,
09:50 qui travaillent le sol mais pas trop, qui font des couverts végétaux, de l'agroforesterie, etc.
09:56 Et tout ça, ça va permettre de garder l'eau dans les sols et c'est le but.
09:59 - Oui. Un mot, vous faites très attention à l'eau, Éric.
10:03 - Alors juste un petit point quand même pour revenir sur ce que vient de dire Charleine,
10:06 c'est que déjà l'histoire des phytos, ça n'a rien à voir avec l'irrigation.
10:09 L'utilisation des phytos sanitaires en traitement de partie aérienne,
10:12 il faut savoir la différencier de l'eau d'irrigation.
10:17 - Ah oui. - C'est deux choses qui en même temps sont complètement différentes.
10:19 - De l'eau d'irrigation, ça n'a rien à voir. - Ah oui, c'est deux choses différentes.
10:21 Vous pouvez être en bio, il vous faudra quand même arroser, même si vous n'utilisez pas de produits phytosanitaires.
10:26 - Ah oui, c'est assez sûr. - Vous ne voulez pas.
10:28 Et ensuite, en ce qui concerne aussi sur l'histoire de l'eau, on fait découvert végétaux en serre,
10:35 on utilise du paillage pour éviter l'évaporation, on utilise du microjet, du goutte à goutte.
10:41 Toutes ces inventions-là qu'on doit aux Israéliens,
10:44 puisqu'ils se sont retrouvés dans une terre qui n'avait pas d'eau et il fallait qu'ils gèrent,
10:47 ils ont été des génies à ce niveau-là, c'est eux qui nous ont tout apporté, je dirais,
10:51 pour une grande partie, sur l'irrigation moderne.
10:53 Après, sur l'irrigation telle qu'elle est faite chez nous, quand on voit les plaines de crocs...
10:57 - Très vite, Éric, parce que le temps passe.
10:59 - Mais juste pour dire qu'on ne consomme pas, on utilise de l'eau,
11:03 puisqu'on a quand même un gros retour qui se fait dans les nappes,
11:05 quand on utilise de l'eau pour arroser des foines de crocs, quand on utilise tout ça.
11:10 - Mais parce que vous êtes attentif à l'eau dans une région qui a besoin d'eau.
11:15 Merci, Éric. Je lisais dans votre livre, en ouvrant, la page 42.
11:21 "Pour l'instant négligeable, les prélèvements sauvages d'eau risquent de se multiplier."
11:27 Négligeable, c'est-à-dire que, par exemple, les piscines, on parle sans arrêt des piscines,
11:31 mais ça ne représente rien !
11:33 Ça représente quoi ? Non mais c'est vrai !
11:35 - À l'échelle de la France, ça dépend d'où on se place, en fait.
11:38 Si on se place à l'échelle de la France et à l'échelle de l'année, non, c'est rien.
11:41 Quand on regarde à l'échelle d'un territoire, à l'échelle de quelques communes,
11:46 et à l'échelle de l'été, ça peut représenter beaucoup.
11:50 Donc, encore une fois, il faut faire attention à ce qu'on dit.
11:53 Non, ça n'est pas rien, quand en été, on a des sécheresses globalisées
11:59 sur tout un territoire qui privent de l'eau.
12:01 J'ai interrogé, par exemple, vous savez, le maire qui a arrêté les permis de construire dans le Var.
12:07 Il disait "mais je ne comprends pas, toutes nos nappes sont à sec, on n'a plus d'eau."
12:12 Et j'essaye de comprendre, je lui dis "est-ce que vous avez mutualisé l'eau ?
12:18 Est-ce que vous avez des pertes dans vos réseaux d'eau potable ?
12:21 Combien de piscines vous avez sur votre commune ?"
12:23 Il dit "mais madame, vous ne comprenez pas, nous, à chaque fois qu'on a un permis de construire,
12:26 on a une piscine avec."
12:27 Ça fait partie du folklore, ça fait partie de la carte postale.
12:31 Donc, il y a vraiment aussi besoin de comprendre qu'on n'est plus dans une aire d'abondance
12:35 et qu'on a pompé toute l'eau des nappes pour répondre à des besoins
12:39 qui n'étaient pas forcément prioritaires.
12:41 - Bien, je rappelle aussi que les foyers à revenus modestes
12:44 consomment trois fois moins d'eau que les foyers les plus riches.
12:47 - Et voilà.
12:48 - Ça aussi.
12:49 - Une illustration.
12:50 Quand on regarde la carte de la France, on consomme beaucoup d'eau potable dans le Sud,
12:53 là où il y a moins d'eau.
12:54 - Oui.
12:55 - Et beaucoup...
12:56 - On consomme plus d'eau potable dans le Sud.
12:58 - Oui.
12:59 - Mais parce qu'il fait plus chaud.
13:00 - Parce qu'on a des piscines.
13:01 - Et parce qu'il fait plus...
13:02 - Et parce qu'il fait plus chaud.
13:03 - Et parce qu'il fait plus chaud, c'est que peut-être on prend plus de douche.
13:06 Je ne sais pas du tout, moi je n'ai pas...
13:08 Qu'on boive plus d'eau.
13:09 - Il y a plus de piscines, il y a plus de...
13:10 - Il y a plus d'eau au robinet, il y a plus d'errigation des pelouses, enfin voilà, on arrose.
13:16 - Bon mais oui, mais alors comment faire ?
13:18 - Eh bien comment faire ? On s'adapte.
13:20 On s'adapte, climat qui change, on n'aura pas le choix.
13:23 Si on veut vraiment éviter les conflits d'usage, les conflits de l'eau,
13:28 on a besoin de réduire déjà nos besoins,
13:31 comprendre que ça va changer et donc on va devoir faire des choix
13:35 et aussi parler d'une chose peut-être que vous l'avez notée,
13:39 on parle beaucoup des 150 litres d'eau à la maison et l'empreinte eau.
13:44 4 900 litres, 5 000 litres d'eau virtuelle chaque jour par français.
13:49 Ça reflète essentiellement notre appropriation humaine de l'eau.
13:54 85% de cette empreinte est liée à notre alimentation et qui est essentiellement carnée.
13:59 Donc en fait on va avoir besoin aussi de revoir notre alimentation,
14:02 revoir notre assiette pour réduire cette empreinte eau.
14:04 - Bien, et l'eau de mer ?
14:06 - Bon, ça c'est un vieux mythe un peu, la désalinalisation, désalinisation.
14:11 - C'est dur à dire en plus.
14:12 - Oui, c'est pas facile à dire.
14:13 - On va désal... bah oui !
14:15 - Désaliniser, désaliniser, bon...
14:17 - On a pompé toute l'eau des nappes donc on va aller chercher de l'eau dans l'eau.
14:21 - Oui mais ça bousille l'environnement, c'est pareil.
14:23 - Et bah ça consomme déjà beaucoup d'énergie.
14:25 - Oui, beaucoup.
14:26 - Beaucoup, beaucoup. Il y a deux procédés. Dans les deux cas, ça consomme beaucoup d'énergie.
14:30 Avec quelle énergie on va produire ça en sachant qu'on a aussi besoin d'eau pour produire de l'énergie ?
14:35 Donc c'est un peu le chien qui se mord la queue.
14:37 Et puis ça rejette effectivement un concentré de sel et de produits chimiques en mer qui va détruire la biodiversité marine.
14:45 - Un dernier mot, Charlène Descollonges.
14:48 Sècheresse cet été ?
14:50 - On y est déjà ?
14:51 - Oui mais sècheresse...
14:53 Vraie sècheresse, enfin sècheresse grave, on y est déjà.
14:58 Mais est-ce que ça risque d'empirer ?
15:00 - On est...
15:01 - Parce qu'il a plu au printemps.
15:03 - Il a plu au printemps, ça n'a pas permis de recharger les nappes.
15:06 - Vraiment pas.
15:07 - Et ça ne le fera toujours pas jusqu'à la fin de l'été.
15:11 Et là en plus on a El Niño qui arrive, qui est un phénomène qui va réchauffer la Terre encore plus.
15:15 - Je suis content que vous en parliez parce que...
15:17 - Et oui, donc qui est effectivement un phénomène naturel mais qui s'ajoute à l'augmentation de la température liée au changement climatique.
15:24 Donc, sècheresse, oui.
15:26 - Donc soyons attentifs.
15:27 - Exactement.
15:28 - Au maximum. Merci, Charlène Descollonges.
15:30 - Merci à vous. À bientôt.
15:31 - L'eau, Fake or Not, c'est la collection, c'est aux éditions, Tana édition, c'est très intéressant pour tout savoir sur l'eau évidemment.
15:39 On a besoin de savoir. Vous le savez, 12h27, Philippe David.

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