Selon l’Inserm, les douleurs dites neuropathiques concernent 7%
des Français. Des patients qui peuvent souffrir du dos, du cou, des
épaules, de la tête, de l’abdomen, des membres… Et avoir, parfois,
faire face à de vraies difficultés pour se mouvoir ou effectuer des
gestes simples de la vie quotidienne. Comment se soulager quand
l’appareil locomoteur ne suit plus ? C’est la question du jour que
nous allons aborder avec les Dr Florian Bailly, rhumatologie et
Thibaud Lansaman, médecin physique et de réadaptation.
Pour en savoir plus sur les douleurs neuropathiques rendez-vous sur le site www.changepain.fr.
des Français. Des patients qui peuvent souffrir du dos, du cou, des
épaules, de la tête, de l’abdomen, des membres… Et avoir, parfois,
faire face à de vraies difficultés pour se mouvoir ou effectuer des
gestes simples de la vie quotidienne. Comment se soulager quand
l’appareil locomoteur ne suit plus ? C’est la question du jour que
nous allons aborder avec les Dr Florian Bailly, rhumatologie et
Thibaud Lansaman, médecin physique et de réadaptation.
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00:10 Selon l'Inserm, les douleurs dites neuropathiques concernent 7% des Français,
00:14 des patients qui peuvent souffrir du dos, du cou, des épaules, de la tête, de l'abdomen, des membres,
00:20 et avoir parfois de vraies difficultés pour se mouvoir ou effectuer des gestes simples de la vie quotidienne.
00:26 Comment se soulager quand l'appareil locomoteur ne suit plus ?
00:30 C'est la question du jour que nous allons aborder avec les docteurs Florian Bailly,
00:34 rhumatologue, éthibolons amants, médecine physique et de réadaptation.
00:39 Bonjour messieurs.
00:40 Bonjour.
00:42 Alors docteur Bailly, on va peut-être commencer par le commencement.
00:45 Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que sont des douleurs neuropathiques
00:48 et ce qu'est l'appareil locomoteur finalement ?
00:51 Alors oui bien sûr.
00:52 Les douleurs neuropathiques, ce sont des douleurs qui sont liées aux nerfs.
00:55 Ce qu'on entend, c'est les nerfs du système nerveux central ou périphérique
00:59 et c'est quand les nerfs peuvent être inflammés ou irrités ou comprimés.
01:03 Et ça donne des douleurs qui ont des caractéristiques un peu particulières.
01:06 Ce sont des douleurs qui vont donner des fourmillements par exemple,
01:10 des sensations de décharge électrique ou un engourdissement.
01:13 Donc on les sent bien, on ne peut pas passer à côté.
01:16 C'est des douleurs qu'on peut retrouver parfois de manière aiguë
01:19 et qui sont souvent assez chroniques et qui sont souvent assez invalidantes.
01:22 Et effectivement, ça peut toucher préférentiellement l'appareil locomoteur.
01:25 C'est un terme qui veut dire globalement, c'est le dos, les membres,
01:28 donc par exemple quelque chose au niveau d'une jambe par exemple.
01:31 Très bien. Alors docteur Lansamand,
01:34 alors vous, vous êtes spécialiste en médecine de réadaptation, je l'ai dit.
01:38 À quel type de patients vous avez affaire ?
01:40 Est-ce que toutes les douleurs neuropathiques s'appréhendent de la même façon ?
01:45 Alors nous, en médecine physique et de réadaptation,
01:47 on a deux types de pathologies, en fait deux orientations,
01:50 l'appareil locomoteur et tout ce qui est orientation neurologique.
01:54 Donc là, pour l'appareil locomoteur, c'est généralement plus le post-opératoire
01:58 ou tout ce qui est lié à la rhumatologie.
02:00 D'accord.
02:01 Et l'orientation aussi neurologique, donc ça c'est plutôt les patients neuros,
02:05 donc plutôt orientation AVC, sclérose en plaques et j'en passe.
02:09 Docteur Bailly, donc vous, la spécialité c'est la rhumatologie.
02:14 Est-ce que c'est pareil ? Il y a d'autres types de patients encore ?
02:19 Et comment les spécialités que vous avez chacun de votre côté
02:22 vont se compléter finalement dans la prise en charge ?
02:24 Par rapport aux douleurs neuropathiques, nous on y est assez souvent confrontés.
02:28 Le plus souvent, c'est des personnes qui vont voir par exemple une sciatique.
02:31 D'accord.
02:32 Donc une sciatique, c'est une irritation.
02:33 Très fréquente.
02:34 Oui, c'est quelque chose qui est très très fréquent,
02:35 qui est souvent accompagné d'une lombalgie.
02:37 Et donc c'est une douleur qui va être dans la jambe,
02:38 le plus souvent qui va être à l'arrière de la jambe
02:40 ou parfois ça peut arriver aussi devant la jambe,
02:42 donc c'est le cas le plus fréquent.
02:44 Et par exemple, là, il y a les rhumatologues
02:47 et puis aussi les médecins de médecine physique et réadaptation
02:49 qui vont aussi pouvoir faire des prises en charge.
02:51 Et après, on a d'autres pathologies aussi qui donnent des douleurs neuropathiques.
02:53 Par exemple, on peut avoir quelque chose comme le canal carpien,
02:56 c'est-à-dire c'est un petit nerf qui est ici au niveau de la main,
02:58 qui donne des douleurs dans un territoire particulier.
03:01 Donc ça, ce sont deux exemples de douleurs fréquentes neuropathiques
03:04 que l'on peut avoir.
03:05 C'est assez vaste finalement.
03:07 Docteur Lansamand, comment la prise en charge va-t-elle s'organiser finalement
03:11 pour traiter ces douleurs neuropathiques
03:13 dans le cadre de la médecine physique et de réadaptation ?
03:17 Alors que nous, quand on les reçoit chez nous dans notre centre d'éducation
03:20 ou au cabinet en libéral,
03:23 la grande partie de la population qui vient nous voir se plaignent d'une douleur.
03:27 Il faut caractériser déjà en premier lieu la douleur neuropathique
03:30 et après tout de suite, d'essayer de lancer des premières lignes de traitement
03:34 pour ces douleurs neuropathiques.
03:35 Il ne faut pas attendre.
03:35 Il ne faut pas attendre, effectivement.
03:38 Et comment vous allez les traiter finalement
03:42 et à quel moment de la prise en charge vous arrivez ?
03:44 Parce que vous dites, il ne faut pas attendre,
03:45 mais c'est-à-dire avant je vais aller voir mon généraliste ?
03:48 Alors il y a différentes catégories.
03:50 Il y a des patients qu'on reçoit directement après la chirurgie,
03:54 le post-opératoire, donc c'est quelques jours derrière.
03:56 Donc là, si on doit le détecter tout de suite
03:59 et le patient se plaint d'une douleur neuropathique,
04:01 il faut se lancer tout de suite pour lancer une première ligne de traitement.
04:05 Après, ça peut arriver qu'on reçoit des patients
04:07 un peu secondairement dans nos consultations
04:10 et on voit qu'à quelques mois ou même quelques années,
04:13 des douleurs neuropathiques n'ont pas été traitées
04:16 et n'ont pas été diagnostiquées.
04:19 Donc là, il faut effectivement lancer des premières lignes de traitement
04:23 et après, on s'oriente sur aussi une prise en charge commune
04:27 avec les médecins de la douleur.
04:28 Oui, c'est ça.
04:29 C'est-à-dire qu'en fait, ça peut être tout à fait post-opératoire
04:32 ou alors...
04:33 Ou bien plus tard.
04:34 Ou bien plus tard.
04:34 J'ai compris.
04:36 Alors, Dr Bailly, quelle prise en charge côté rhumatologie ?
04:41 Déjà, il faut voir que les douleurs neuropathiques,
04:43 c'est quelque chose qui est très fréquent
04:44 et donc il n'y a pas forcément que les rhumatologues.
04:46 Il y a aussi les médecins traitants
04:47 qui vont par exemple peut-être initier une première ligne de traitement.
04:49 C'est pour ça que je posais la question, effectivement, pour savoir.
04:52 Voilà, les médecins traitants peuvent aussi initier
04:53 une première ligne de traitement
04:54 et puis peut-être que parfois, ce ne sera pas suffisant.
04:56 Alors, ce qu'il y a, c'est que la prise en charge,
04:58 elle va être un peu différente selon si c'est une scétique,
05:00 si c'est une douleur post-opératoire.
05:01 Donc, il y a plusieurs situations,
05:03 il y a plusieurs traitements qu'on peut suggérer.
05:05 Imaginez.
05:06 Et après, souvent, les rhumatologues,
05:07 on sera plutôt en deuxième ligne, par exemple,
05:09 parce que peut-être le premier traitement n'aura pas été efficace.
05:12 Il faudra compléter avec d'autres choses un peu plus complexes.
05:15 Et donc, c'est dans ces moments-là où on voit les personnes.
05:17 – Alors, vous dites compléter aussi, mais j'imagine,
05:19 parce que quand on parle de douleurs neuropathiques,
05:21 c'est comme dans le cadre de nombreuses douleurs,
05:23 finalement, il faut une prise en charge globale.
05:25 Maintenant, c'est comme ça que la médecine fonctionne.
05:28 Elle est pluridisciplinaire aussi.
05:30 Donc, évidemment, il y a le traitement,
05:31 mais j'imagine qu'il y a sans doute de l'activité physique adaptée,
05:34 de la nutrition aussi.
05:36 Voilà comment aller vers le mieux
05:39 grâce à cette prise en charge pluridisciplinaire.
05:41 – Alors, effectivement, une douleur neuropathique,
05:43 c'est une douleur avant tout.
05:44 Il n'y a pas juste la composante neuropathique.
05:46 Et la douleur, on a des douleurs un peu en fonction de qui on est.
05:48 C'est-à-dire que si on est inquiet sur des choses
05:51 parce qu'on n'a pas eu des bonnes explications,
05:53 peut-être qu'on aura plus de douleurs.
05:55 S'il y a d'autres conditions, s'il y a un souci avec le travail,
05:58 il faudra aussi faire une prise en charge de la douleur en général,
06:01 donc d'un individu, de ses croyances, de ses douleurs,
06:04 de à quel moment il a mal.
06:05 Est-ce que c'est des douleurs qui sont là tout le temps
06:07 ou juste par intermittence ?
06:09 Et donc, effectivement, la prise en charge,
06:10 elle est obligatoirement personnalisée.
06:11 Et parfois, on fera une prise en charge avec uniquement un médecin.
06:14 Parfois, il y aura peut-être d'autres professionnels de santé
06:16 qui vont également nous aider.
06:18 Et c'est ça qu'on essaie de faire pour avoir quelque chose
06:20 qui soit adapté et qui colle bien vraiment pour chaque individu
06:23 parce qu'on est tous différents
06:24 et on a besoin d'un traitement individualisé.
06:25 – C'est vrai qu'on parle aussi, vous le disiez très bien,
06:28 de plus en plus de médecine personnalisée.
06:30 Est-ce que pour vous conclurez là-dessus,
06:32 cette prise en charge, justement, elle est suffisante aujourd'hui ?
06:36 Est-ce qu'elle a avancé ?
06:38 Vous parlez de personnalisation, j'imagine que c'est un point fort.
06:41 Qu'est-ce qui nous manque encore ?
06:42 Alors, je vois que vous voulez réagir, Dr Bailly.
06:44 – Alors, il y a quand même encore pas mal de choses à faire.
06:47 Les études montrent qu'il y a quand même encore beaucoup de personnes
06:49 qui ont des douleurs neuropathiques
06:51 qui ne sont pas ou insuffisamment soulagées.
06:53 On sait que c'est quelque chose qui n'est pas facile à traiter
06:54 parce que quand on commence un premier traitement,
06:57 par exemple, souvent, il y a des études qui montraient
06:59 qu'il y avait un tiers des personnes qui étaient suffisamment soulagées.
07:02 Ça fait quand même deux tiers des personnes qui ont encore des douleurs.
07:04 Quand on fait une association de traitement,
07:05 déjà, il faut pouvoir savoir faire cette association de traitement,
07:07 c'est la moitié des personnes qui sont soulagées.
07:09 Donc, il y a vraiment des choses à faire.
07:11 Et après, si ça ne va pas, il y a encore d'autres possibilités.
07:14 Donc, il faut à la fois que les personnes savent qu'il y a des douleurs,
07:18 savoir qu'il y a des possibilités,
07:19 que les médecins soient bien formés aussi,
07:21 parce qu'évidemment, il y a eu beaucoup d'améliorations récemment dans la formation.
07:27 Et avec tout ça, logiquement, on devrait pouvoir améliorer
07:29 et prendre en charge de plus en plus les personnes
07:30 et que les personnes arrêtent d'avoir des douleurs.
07:33 Alors, je vais vous laisser le mot de la fin, Dr Mansaman.
07:36 Je reviens sur le, Dr Bailly,
07:37 vraiment sur le diagnostic initial de la douleur neuropathique.
07:41 Il faut qu'il soit le plus réactif et le plus rapide possible.
07:44 Donc, ça, ça passe sur la formation des médecins.
07:47 Des médecins, des professionnels de santé.
07:48 Et donc, ça, c'est de plus en plus fait.
07:49 Donc, ça, c'est déjà un premier point.
07:51 Et le deuxième point, c'est plutôt la coordination de ce patient
07:54 et du parcours patient.
07:54 C'est ça, la fluidité.
07:56 La phase initiale et après, en phase chronique,
07:58 c'est où le patient doit s'articuler dans cette prise en charge.
08:02 Et donc là, c'est d'où la coordination avec le médecin généraliste,
08:06 les médecins spécialistes,
08:07 donc médecins de médecine physique et de réadaptation,
08:09 le rhumatologue et après,
08:11 le médecin de la douleur qui s'intrigue dans ces prises en charge.
08:14 Absolument.
08:16 Merci infiniment, Dr Mansaman.
08:18 Merci à vous.
08:19 Merci, Dr Florian Bailly.
08:20 Merci à vous.
08:21 Merci à vous tous de nous avoir suivis
08:23 et je vous dis à très vite pour de nouvelles expertises santé.
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