«Je regrette d'avoir commencé à 44 ans» : Édouard Philippe raconte son «coup de foudre» pour la boxe

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Transcription
00:00 - Justement, parlez-moi de la boxe, parce que justement, vous venez de faire une allusion,
00:03 vous me tendez une perche.
00:04 La boxe est quelque chose que vous aimez beaucoup, comme le football,
00:08 comme le ping-pong.
00:11 Vous aimez la boxe.
00:12 - J'aime ça.
00:12 - Quand je suis rentré dans votre bureau ici au Havre, il y a une photo de Mohamed Ali.
00:15 - Il y en a plusieurs même.
00:16 - Plusieurs même. Il y a des livres sur Mohamed Ali.
00:18 - Oui, je suis fasciné par le bonhomme, je suis fasciné par sa boxe.
00:22 Je suis fasciné par le bonhomme, qui est fascinant.
00:24 Parfois exaspérant, il faut bien le connaître.
00:27 Parfois épuisant, parfois exaspérant.
00:30 Mais aussi incroyablement charismatique, courageux, intéressant, drôle,
00:35 tellement drôle.
00:36 Et puis, je suis fasciné par sa boxe.
00:39 Je suis fasciné par l'espèce d'équilibre incroyable entre sa puissance
00:45 et en même temps, son incapacité, son incroyable capacité à feinter,
00:51 à éviter, à esquiver, qui est merveilleuse.
00:56 C'est un showman et en même temps, c'est un type sérieux.
00:58 - Pourquoi ce champion vous impressionne autant ?
01:00 À quel moment vous l'avez découvert ?
01:03 - Assez tard.
01:04 D'abord, j'ai découvert assez tard la boxe.
01:07 Ça ne me passionnait pas du tout quand j'étais adolescent
01:11 ou quand j'étais jeune adulte.
01:12 Je trouvais ça bien.
01:14 J'ai aimé des films de boxe.
01:17 J'ai aimé "Adolescent", j'ai vu toute la série des "Rocky"
01:23 et je continue à penser que le premier est excellent.
01:25 Vraiment excellent d'ailleurs.
01:28 J'ai adoré "Raging Bull".
01:33 Formidable ce film.
01:34 J'aimais bien l'ambiance, mais le sport en lui-même,
01:38 moi, j'avais la trouille d'y aller.
01:40 Et puis un jour, j'y étais en 2014, donc assez tard.
01:44 J'avais 43 ans quand j'ai commencé, 44 ans même quand j'ai commencé.
01:47 Et ça a été un coup de foudre.
01:50 Et j'aime la pratiquer.
01:53 Alors, je vais parfois voir quelques combats.
01:55 J'adore regarder sur les réseaux sociaux ou sur mon iPhone
02:00 tous les combats que je peux regarder de boxeurs que j'admire.
02:03 Mais je suis un amateur qui regrette d'avoir commencé la boxe à 44 ans
02:12 et qui en a 52 aujourd'hui, qui est capable de faire deux ou trois reprises
02:15 de suite et deux ou trois entraînements par semaine.
02:17 C'est dur, c'est vachement dur.
02:19 Physiquement, c'est vachement dur.
02:20 - Mais vous en avez besoin.
02:21 Maintenant, vous en avez besoin.
02:23 Vous l'avez découvert sur le tard, sauf que maintenant,
02:25 ça fait partie de votre ADN quelque part.
02:27 - En tout cas, je prends plaisir à pratiquer.
02:30 J'aime l'ambiance.
02:33 J'aime l'exigence que ça impose et ça me fait du bien.
02:36 Clairement, ça me fait du bien.
02:37 Ça, c'est sûr.
02:38 - Physiquement, moralement ?
02:39 - Physiquement, moralement, ça me permet de rester calme
02:41 à peu près en toutes circonstances.
02:43 Et d'avoir...
02:45 Mais comme tous les sports de combat, arts martiaux ou sports de combat,
02:52 il y a une maîtrise de soi-même qui va avec.
02:54 Tout le monde le sait.
02:55 Tous les gens qui ont fait du karaté, du judo.
02:58 Tous les sports de combat vous imposent à la fois,
03:00 vous permettent à la fois d'avoir beaucoup plus confiance en vous
03:03 et en même temps, d'être beaucoup plus respectueux,
03:05 beaucoup plus humble vis-à-vis des autres.
03:07 C'est un mélange bizarre.
03:08 Et je vois bien qu'il y a des gens qui comprennent pas.
03:09 Je vois bien que je croise des gens, quand je leur dis que je fais de la boxe,
03:12 ils me disent "mais pourquoi cette violence ? Pourquoi cette agressivité ?"
03:16 Et je leur dis "mais en fait, c'est un sport de maîtrise".
03:18 Et quand on sait se battre, quand on sait combattre,
03:22 quand on commence à savoir donner des coups,
03:25 pas simplement à taper comme une brute, mais à savoir donner des coups,
03:28 à avoir une technique, une agilité, une précision dans ses coups,
03:31 une capacité d'enchaînement,
03:34 eh bien on a beaucoup plus confiance en soi
03:36 et on est en même temps beaucoup plus respectueux des autres
03:38 parce qu'on voit tout le chemin qui reste à faire pour devenir meilleur.
03:41 Et ça, la boxe m'a permis ça.
03:45 - Et ça part, il y a quelque chose à voir avec la politique quand même,
03:48 dans ce que vous dites.
03:48 Moi je vous écoute religieusement...
03:51 - Il y a toujours quelque chose à voir avec la politique.
03:52 - Non, non, mais là vous me parlez de la victoire,
03:55 vous me parlez de la défaite, vous me parlez de vous entraîner, etc.
03:57 Bon, il y a quand même un point commun avec la politique,
03:59 de haut niveau, attention.
04:01 - Non, amateur ou pas, non, non, oui il y a un point commun
04:06 parce que c'est une pratique exigeante.
04:08 C'est difficile d'être totalement désinvolte quand on fait de la boxe.
04:14 Vous savez, le type qui se dit "oui j'en fais de loin en loin
04:16 et puis je ne suis pas concentré quand j'en fais".
04:18 - Je vous coupe M. le Premier ministre,
04:19 on ne peut pas non plus être trop désinvolte quand on fait de la politique.
04:21 - C'est ce que je veux dire, c'est ce que je veux dire.
04:23 Je pense que c'est vrai qu'il y a cette proximité-là.

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