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Le ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein, était l’invité de Gauthier Le Bret dans #LaMatinale sur CNEWS.

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00:00 et place désormais à l'interview politique de Gauthier Lebret.
00:02 -Bonjour, Monsieur le ministre. -Bonjour.
00:03 -On va évidemment aller sur vos sujets,
00:05 que sont le logement et la ville,
00:06 mais l'actualité, c'est qu'Elisabeth Borne reste à Matignon.
00:09 6 Français sur 10 voulaient pourtant son départ.
00:12 Emmanuel Macron a fait le choix de ne pas les écouter.
00:14 -Emmanuel Macron est responsable de ses choix.
00:17 Il a fait le choix de maintenir la Première ministre.
00:19 Et pour ma part, je m'en réjouis, bien évidemment.
00:22 -Il n'y a pas eu d'apaisement,
00:23 il n'y aura pas de remaniement d'ampleur.
00:24 On parle d'ajustement.
00:26 Ça veut dire qu'il ne s'est rien passé
00:27 ces dernières semaines, ces derniers mois en France ?
00:29 -Le gouvernement a travaillé ces derniers mois et ces dernières semaines,
00:32 comme il a travaillé depuis le début de ce quinquennat
00:34 et dans le quinquennat précédent.
00:36 Donc il faut tenir compte de ce qui s'est passé,
00:39 tenir compte des événements,
00:40 mais je peux vous assurer que sur tous nos sujets,
00:42 l'ensemble du gouvernement travaille,
00:43 travaille sur la question du logement,
00:44 la question de l'emploi,
00:45 la question de la sécurité, bien évidemment.
00:48 Et tous ces sujets sont sur la table.
00:49 La question de la transition écologique est un sujet majeur.
00:52 C'est le sujet, on le voit aujourd'hui
00:53 avec les pics de chaleur que l'on connaît.
00:56 Sur tous ces sujets, le gouvernement a travaillé d'arrache-pied
00:58 depuis de nombreux mois.
00:59 -Pour expliquer le maintien d'Elisabeth Borne à Matignon,
01:01 l'Elysée hier a expliqué que l'objectif des 100 jours
01:04 a été tenu et le calme est revenu.
01:06 L'objectif des 100 jours, monsieur le ministre, c'était l'apaisement.
01:09 Est-ce qu'après la semaine d'émeute qu'on a connue,
01:11 on peut dire que l'objectif des 100 jours a été tenu ?
01:14 -Ecoutez, l'objectif du gouvernement dans ce moment dramatique
01:17 a été le retour au calme et le retour à l'ordre.
01:19 Pour ma part, j'ai le sentiment qu'on a obtenu,
01:22 dans un temps le plus rapide possible,
01:24 ce retour au calme, ce retour à l'ordre.
01:26 Bien évidemment, il va falloir comprendre ce qui s'est passé.
01:29 C'est les huit chantiers que le président de la République
01:31 a lancés à l'issue de ces événements.
01:34 Tous les ministres sont concernés par ces chantiers,
01:37 que ce soit celui de la parentalité,
01:39 celui de la tranquillité, de la sécurité.
01:42 Et donc, on va continuer à travailler sur les huit chantiers
01:45 que le président de la République a déterminés.
01:47 Et dans ces 100 jours, vous l'avez vu,
01:49 la Première ministre a présenté au Conseil des ministres
01:52 le travail qui a été mené par l'ensemble du gouvernement
01:54 sur ces 100 jours, sur des sujets extrêmement vastes.
01:57 En ce moment même, il y a la loi sur la justice
01:59 qui passe à l'Assemblée nationale.
02:01 Évidemment, il y a le projet de loi sur la reconstruction,
02:04 parce que ces émeutes ont eu des effets très négatifs
02:07 sur beaucoup d'équipements publics,
02:08 et il faut accompagner les maires pour reconstruire plus vite.
02:11 Oui, il s'est passé des choses,
02:12 mais heureusement qu'il s'est passé des choses.
02:14 Et puis, il y a eu ce drame.
02:15 Mais pendant ce drame, je crois que le gouvernement a montré
02:17 sa capacité à travailler, à tenir bon
02:21 et à retrouver le calme le plus rapidement possible.
02:23 -Mais pour autant, peut-on dire qu'on est dans une France apaisée ?
02:27 -Mais la France n'est jamais un pays apaisé.
02:30 -C'était l'objectif des 100 jours, l'apaisement.
02:32 -Il y a un apaisement parce que les Français vont au travail
02:35 tous les matins.
02:36 Les Français, ils ont des objectifs.
02:38 Se loger, travailler, vivre en tranquillité.
02:40 Et cet objectif, il est tenu.
02:42 Notre pays est une grande démocratie
02:44 dans laquelle il fait bon vivre la plupart du temps.
02:46 Il y a des Français qui subissent des fragilités
02:49 et il faut les accompagner, bien évidemment.
02:51 Vous savez, je suis ministre de la ville.
02:52 J'ai été maire d'une des villes les plus populaires de France.
02:55 Donc, je connais les fragilités de ce pays.
02:57 Bien évidemment, avec l'ensemble du gouvernement,
02:59 on accompagne tous les Français, quelle que soit leur situation,
03:01 quel que soit l'état de leur compte en banque.
03:03 -Jordan Bardella, le président du Rassemblement national,
03:05 a tweeté hier après le maintien d'Elisabeth Borne,
03:07 "On ne change pas, une équipe qui perd."
03:08 Qu'est-ce que vous lui répondez ce matin ?
03:11 -Ces petites phrases n'ont aucun sens.
03:13 Le gouvernement agit, agit sur de nombreux sujets.
03:16 Vous savez, la question énergétique,
03:18 la planification écologique, la première ministre a présenté
03:22 et qu'on a présenté chacun dans nos domaines,
03:24 le logement, les transports, la biodiversité,
03:29 ces dernières semaines.
03:30 Ce sont des chantiers extrêmement importants.
03:32 On le vit tous les jours, ce réchauffement climatique.
03:34 Quand on va investir pour tenir nos engagements
03:37 de baisse d'émissions de gaz à effet de serre,
03:39 on travaille, on n'est pas du tout en train de perdre,
03:41 on est en train de gagner,
03:42 on est en train de gagner de nombreuses batailles.
03:43 -Le président de la République doit s'exprimer
03:45 avant la fin de la semaine.
03:46 Que va-t-il dire aux Français ?
03:47 Que peut-il dire aux Français ?
03:49 -C'est la responsabilité du président de la République,
03:51 ce qu'il va dire.
03:52 Il a choisi de maintenir la première ministre.
03:54 Maintenant, le gouvernement continue à travailler
03:57 et je lui laisse évidemment le soin de vous dire ce qu'il va dire.
04:00 -Des ajustements, vous le savez, sont possibles
04:03 au gouvernement avant la fin de la semaine.
04:05 Est-ce que vous serez encore ministre la semaine prochaine ?
04:07 -Ca, c'est le travail du président de la République
04:09 et de la première ministre.
04:10 Laissons-les travailler.
04:12 En tout cas, moi, aujourd'hui, je travaille comme demain
04:13 et c'est le cas de l'ensemble du gouvernement.
04:15 -Je vous pose une dernière question sur l'apaisement
04:16 et après, je vous promets, on va sur vos sujets.
04:19 Est-ce que vous comprenez qu'on peut parler de déconnexion totale
04:21 quand on dit que l'objectif des 100 jours a été tenu,
04:23 quand on se place du point de vue des maires
04:25 dont la ville a été attaquée, quand on pense aux 700 bâtiments
04:28 qui ont été dégradés pendant les émeutes ?
04:30 -Au contraire. Au contraire.
04:32 Moi, qui ai été au contact des maires pendant cette période,
04:34 moi, qui suis au contact des maires en permanence,
04:36 vous savez, j'ai été dans des villes extrêmement touchées.
04:38 J'ai été à Persan, j'ai été à Garges avec la première ministre.
04:40 On a vu des maires qui n'étaient évidemment que très tristes
04:44 parce que quand on s'attaque à des équipements publics,
04:45 on a besoin de comprendre,
04:46 mais on a surtout besoin de reconstruire.
04:48 J'étais à la réunion du président de la République
04:50 et le gouvernement avec l'ensemble des maires.
04:52 Il y a eu beaucoup d'écoute, il y a eu beaucoup de dialogue.
04:55 Et oui, avec la loi sur la reconstruction,
04:56 on est à l'écoute des maires.
04:58 Les maires, ils sont au travail.
04:59 Vous savez, c'est vraiment le coeur de notre démocratie,
05:01 les élus locaux.
05:02 Moi, qui en étais un, je sais à quel point c'est important.
05:04 On est au contact direct avec nos populations.
05:06 On travaille, on les écoute.
05:08 Et le gouvernement est très proche des élus locaux, des maires.
05:11 On est de nombreux maires ou d'anciens maires,
05:13 bien évidemment, dans ce gouvernement.
05:14 Et on fait très attention à nos anciens collègues.
05:16 -On va sur vos sujets, monsieur le ministre,
05:18 du logement et de la ville.
05:19 Y a-t-il un lien entre les émeutes
05:21 et le manque d'investissement dans certains quartiers ?
05:25 -Non.
05:26 Dans les quartiers populaires,
05:28 le gouvernement et les gouvernements précédents investissent.
05:30 Vous savez, la politique de la ville a 40 ans.
05:33 On a beaucoup investi dans ces quartiers, bien évidemment.
05:36 Et on avait raison de le faire.
05:37 Et il faut continuer à le faire.
05:39 Vous savez, quand j'ai pris la présidence de l'Agence nationale
05:41 pour le renouvellement urbain,
05:42 le budget de cette agence était de 5 milliards.
05:44 A la fin du quinquennat, à la fin de ma présidence,
05:47 il était de 12 milliards.
05:48 Quand on met 12 milliards sur les quartiers populaires,
05:49 ça veut dire que dans les 10 prochaines années,
05:51 on va dépenser près de 50 milliards pour reconstruire,
05:54 pour faire de nouvelles écoles,
05:55 pour ramener des équipements publics.
05:56 Et dans le même temps, c'est ça, la force,
05:58 qui doit être la force de la politique de la ville,
06:00 c'est investir sur l'urbain, le dur,
06:02 et investir plus sur l'humain.
06:04 C'est le sens de Quartier 2030
06:05 que le président de la République a commencé à lancer à Marseille,
06:07 que nous allons détailler
06:09 dans un prochain conseil interministériel de la ville,
06:11 avec toutes les mesures
06:12 pour que les habitants de ces quartiers
06:14 aillent vers plus d'émancipation, moins de discrimination,
06:17 les meilleures écoles, la réussite,
06:19 et un soutien très fort aux associations
06:21 qui sont le coeur vivant de nos quartiers populaires.
06:23 -Vous savez pourquoi je vous ai posé cette question ?
06:25 Entre les investissements et les émeutes,
06:26 c'est parce qu'Elisabeth Borne et Emmanuel Macron
06:28 ne semblaient pas avoir le même diagnostic.
06:30 On a Elisabeth Borne qui nous a expliqué
06:32 que là où il y avait eu un manque d'investissement,
06:34 il y avait eu des émeutes.
06:35 Et au contraire, là où la politique de la ville
06:37 avait fait son oeuvre, il n'y avait pas eu d'émeutes.
06:39 Et la semaine dernière, depuis le sommet de l'OTAN à Vilnius,
06:42 Emmanuel Macron a dit qu'il n'y avait pas de lien
06:43 entre les émeutes et la politique de la ville.
06:45 Donc forcément, pour les Français,
06:46 c'est compliqué de comprendre la position du gouvernement.
06:48 Mais on voit que vous partagez la position d'Emmanuel Macron.
06:50 -Vous le savez, 550 villes ont connu ces émeutes.
06:56 170 ne sont pas des quartiers en politique de la ville.
06:59 Donc ne tirons pas d'enseignement.
07:01 Le président de la République l'a dit,
07:02 il va falloir laisser décanter,
07:03 il va falloir avoir des études scientifiques...
07:05 -C'est la 1re ministre qui a fait ce diagnostic.
07:06 -Non, mais c'est le même diagnostic.
07:08 -A plusieurs reprises.
07:10 -Non, la réalité, c'est le même diagnostic.
07:11 La politique de la ville, elle est utile,
07:12 elle est très utile à ces quartiers.
07:14 La difficulté, c'est que dans ces quartiers,
07:16 souvent, quand on va mieux, on le quitte.
07:17 Nous, notre enjeu, c'est faire que dans ces quartiers populaires,
07:20 et c'est bien d'être un quartier populaire,
07:21 c'est une chance pour la République,
07:23 eh bien, les habitants de ces quartiers populaires
07:25 aient envie d'y rester.
07:26 Moi, c'est la politique que je mène, que je souhaite mener,
07:28 que j'ai menée comme maire de Clichy-sous-Bois
07:30 et que je souhaite mener comme ministre de la Ville,
07:33 c'est-à-dire donner envie aux habitants de ces quartiers
07:35 parce qu'ils s'y sentent bien, parce qu'ils s'y sentent en sécurité,
07:37 parce qu'ils ont le sentiment, à juste titre,
07:39 que cette école est une école de qualité,
07:41 qu'ils vont y rester pour élever leurs enfants.
07:43 -Le projet de loi d'urgence pour reconstruire
07:44 les 700 bâtiments impactés arrive aujourd'hui à l'Assemblée,
07:48 les 700 bâtiments impactés par les émeutes.
07:50 L'objectif, c'est de tout reconstruire le plus vite possible ?
07:53 -Oui, il faut aider les maires à reconstruire vite.
07:55 Aujourd'hui, vous le savez, il y a des règles d'urbanisme,
07:57 donc cette loi d'urgence par ordonnance
07:59 va permettre aux maires, s'ils reconstruisent à l'identique,
08:01 même s'ils ont changé leur plan local de l'urbanisme
08:03 entre le moment où ils ont construit le bâtiment et aujourd'hui,
08:06 de reconstruire en gagnant 2 à 3 fois de temps.
08:10 Là où il fallait 3 mois d'instruction, il faudra un mois.
08:13 C'est extrêmement important.
08:14 Et puis, il y aura des aides financières, parfois,
08:15 lorsque c'est nécessaire, pour accompagner cette reconstruction.
08:18 Il y a déjà 20 millions d'euros qui ont été annoncés
08:20 pour remettre en place la vidéoprotection
08:22 à travers un dispositif de protection,
08:24 d'aide à la protection de la délinquance, le FIPD.
08:27 Et puis, il y aura d'autres aides si c'est nécessaire.
08:29 Il y a aussi des aides sur les marchés publics.
08:31 Vous savez, il faut accélérer dans un moment aussi urgent.
08:34 Il ne faut pas perdre de temps
08:35 parce qu'on a besoin de retrouver son école le plus vite possible,
08:38 sa médiathèque, et c'est ce qu'on va faire avec cette loi d'urgence.
08:41 -Reconstruire vite, reconstruire avec l'argent des Français.
08:44 -C'est le sens de l'argent public.
08:48 Et il vient des Français...
08:50 -Est-ce aux Français de payer pour les casseurs, M. le ministre ?
08:52 Est-ce aux Français de payer pour les casseurs ?
08:53 -C'est à tout le monde de payer. La solidarité nationale,
08:55 elle existe fort heureusement.
08:57 Il y a des assurances...
08:58 -Est-ce qu'il faut être solidaire des casseurs ?
09:00 -On n'est pas solidaire des casseurs.
09:01 On est solidaire de ceux qui ont besoin de ces équipements publics.
09:03 Je peux vous assurer que les maires que j'ai rencontrés,
09:06 ils veulent retrouver très vite une mairie pour accueillir leurs habitants.
09:09 Ils veulent retrouver très vite un conservatoire pour accueillir les élèves.
09:12 Et ce n'est pas de la solidarité,
09:13 c'est de la solidarité pour ceux qui habitent
09:15 et ceux qui habitent normalement.
09:16 Et c'est l'énorme majorité des habitants des quartiers populaires.
09:19 -Est-ce qu'il n'y a pas un risque de perdre le consentement à l'impôt ?
09:21 On demande aux Français de payer pour des casseurs
09:23 qui ravagent tout sur leur passage.
09:25 -Monsieur, on ne paye pas pour les casseurs,
09:27 on paye pour les habitants de ces quartiers qui ont le droit.
09:29 -C'est le sentiment qu'ont certains Français.
09:31 -Il y a moins de 1 % ou 2 % qui ont participé...
09:35 Il y a 6 millions de Français qui habitent dans les quartiers populaires
09:37 et ils ont le droit au meilleur.
09:38 Et ça, c'est l'action que je mène.
09:40 Le droit au meilleur pour les habitants des quartiers populaires
09:42 comme les habitants de la ruralité.
09:44 Et c'est le sens de la politique de la ville,
09:46 c'est le sens de l'action du gouvernement,
09:47 donner le meilleur.
09:48 Et lorsqu'il y a des drames,
09:49 parce que ce que nous avons inconnu est un drame,
09:51 je ne l'accepte pas, je n'accepte pas
09:52 de voir des bâtiments publics cassés, bien évidemment.
09:55 Mais il faut redonner aux habitants de ces quartiers
09:58 la capacité de retrouver le service public auquel ils ont droit.
10:01 Parce que si on continue,
10:02 si on n'était pas dans cette solidarité,
10:04 eh bien, qu'est-ce qu'on proposerait aux habitants de ces quartiers ?
10:07 Le moins bon, alors qu'ils ont droit, comme tous,
10:10 au meilleur, trouver son école à la rentrée.
10:12 C'est une obligation, c'est un devoir
10:14 et nous tiendrons nos engagements et nous tiendrons ce devoir
10:17 de redonner aux enfants des quartiers populaires
10:19 leur école, leur belle école à la rentrée.
10:20 -Mais qu'est-ce que vous pensez d'un dispositif casseur-payeur ?
10:23 Qui casse-paye ?
10:24 Vous lui parlez à droite et le Rassemblement national.
10:26 -Mais ce n'est pas ça, la question.
10:27 Aujourd'hui, vous le savez comment ça marche.
10:29 Il y a des processus assuranciels, bien évidemment.
10:31 Oui, il y aura des punitions, la justice va passer.
10:33 Il y a eu beaucoup d'interpellations.
10:35 Il y a des jeunes et des moins jeunes
10:37 qui ont été mis en examen.
10:38 La justice va passer.
10:39 Il y aura des sanctions.
10:40 -Des sanctions financières contre les parents ou pas ?
10:43 -La question ne se pose pas à ce stade.
10:45 -C'est Emmanuel Macron qui est au grand débat.
10:47 -Laissons faire la justice.
10:48 -Et Elisabeth Vanck veut une amende.
10:50 -Absolument, mais parmi les chantiers
10:51 que j'ai cités tout à l'heure,
10:53 il y a celui de la parentalité que le président a voulu.
10:55 Nous, notre rôle, c'est d'abord d'accompagner,
10:57 de responsabiliser les parents et le cas échéant,
11:00 vous savez, moi, j'ai été prof dans une même famille,
11:03 on peut avoir des élèves très bons
11:04 et l'année d'après, un frère qui pose des problèmes.
11:07 Donc faisons attention parfois à ce "false bonne idée",
11:10 regardons, accompagnons les parents, responsabilisons,
11:13 et si c'est nécessaire, sanctionnons-les,
11:16 mais je crois que c'est vraiment en dernier recours.
11:18 -Est-ce vrai, monsieur le ministre,
11:19 que certains étudiants d'Île-de-France
11:20 devront libérer leur logement alloué par le CRUS
11:23 pour les Jeux olympiques ?
11:25 -Alors, c'est une possibilité, mais bien évidemment,
11:28 si on devait aller vers cette possibilité,
11:30 les étudiants ne paieraient plus leur loyer,
11:33 ils seraient relogés...
11:35 Vous savez, beaucoup de logements...
11:36 -Ils seraient relogés à chaque fois ?
11:37 -Oui, bien évidemment.
11:38 -Le Stat demanderait 3 000 logements libérés au CRUS.
11:40 -Oui, oui, mais beaucoup de logements
11:42 sont libérés pendant l'été.
11:43 -Bien sûr. -C'est un fait.
11:44 On l'a déjà connu dans d'autres compétitions
11:46 et ça s'est déjà très bien passé.
11:48 -Et pour ceux qui voudraient rester à Paris ?
11:50 -Et pour ceux qui voudraient rester à Paris,
11:51 on leur proposera une solution alternative.
11:53 -À chaque fois ? -À chaque fois.
11:54 Et bien évidemment, non payantes,
11:56 ils auraient une déduction de leur loyer,
11:58 mais une grande partie des étudiants
12:00 libèrent leur logement pendant les vacances scolaires
12:04 et le reprennent à la rentrée.
12:05 Ça fait partie des hypothèses,
12:07 parce que les Jeux olympiques et paralympiques
12:09 sont un événement majeur.
12:10 Il faut loger "la famille olympique"
12:12 pendant toute cette période,
12:14 et le CRUS, mais parmi d'autres,
12:15 font partie des possibilités dont on parlera d'ailleurs demain
12:17 avec le président de la République
12:19 lors du comité interministériel olympique.
12:21 -La France va connaître une vague de chaleur,
12:23 une vague de canicule.
12:24 Vous allez mettre des dispositifs en place
12:25 pour loger les sans-abri,
12:26 pour qu'ils puissent se rafraîchir ?
12:28 -Oui, bien sûr, ils sont déjà en place.
12:29 Vous savez qu'il y avait plusieurs départements
12:31 en alerte orange.
12:33 Là, il reste les Alpes-Maritimes.
12:34 Des distributions d'eau sont mises en place.
12:36 Dans un certain nombre de sites.
12:38 Des maraudes sont mises en place
12:39 avec une information faite aux sans-abri,
12:41 en leur distribuant de l'eau, bien évidemment.
12:43 Des fontaines à eau ont été mises en place.
12:45 Ca fait partie des préoccupations importantes
12:47 qui sont les miennes en ce moment.
12:48 Faire attention, parce que les sans-abri
12:51 sont aussi en danger pendant les périodes très chaudes
12:53 que pendant l'hiver.
12:54 Et bien évidemment, l'ensemble des préfets,
12:56 les services de l'Etat sont mobilisés
12:58 pour soutenir les sans-abri
12:59 qui risquent de souffrir de manière très importante
13:02 de la chaleur.
13:03 -Au sujet des sans-abri, savez-vous qui a dit
13:04 "plus personne dans la rue avant la fin de l'année" ?
13:06 Et quand ?
13:07 -Le président de la République a dit ça en 2017.
13:09 Mais nous y travaillons de manière extrêmement intensive.
13:12 -La promesse n'est pas tenue pour le moment.
13:13 -Mais cette promesse, elle est extrêmement difficile à tenir.
13:15 -Pourquoi l'a-t-il faite, alors ?
13:17 -Le plan de logement d'abord
13:18 que le président de la République a lancé en 2017
13:20 a permis à 440 000 personnes de quitter la rue
13:23 pour un logement.
13:25 Là, je viens de lancer,
13:26 après le Conseil national de la Réformation,
13:27 un 2e plan de logement d'abord
13:29 qui a la même ambition.
13:30 Faire sortir de la rue pour avoir un toit,
13:32 c'est un enjeu majeur.
13:33 Mais oui, la situation économique,
13:36 les situations migratoires
13:38 fait qu'il y a encore beaucoup d'argent,
13:39 mais c'est l'honneur de la France
13:41 de loger, d'abriter, d'héberger chaque soir 203 000 personnes,
13:45 parce qu'on ne peut pas laisser ces gens à la rue.
13:48 C'est difficile.
13:49 C'est un chantier.
13:50 On y travaille d'arrache-pied,
13:52 avec les préfets, avec les associations.
13:53 J'ai mis en place un observatoire du sans-abris,
13:55 avec toutes les associations de solidarité.
13:58 Je peux vous assurer que c'est un chantier très important
14:00 sur lequel je suis extrêmement mobilisé,
14:02 comme sur les autres chantiers.
14:03 -Olivier Klein, vous avez été membre du Parti communiste français,
14:05 puis membre du Parti socialiste.
14:07 Quand vous voyez les propos de Jean-Luc Mélenchon
14:09 concernant le président Ducriff, qu'il a taxé d'extrême droite,
14:11 vous êtes heureux de ne plus être au PS
14:12 pour ne pas faire partie de la NUPES ?
14:14 -Moi, mon engagement de gauche, il est connu.
14:17 Mais oui, ces propos sont indécents.
14:19 On ne peut pas attaquer le président Ducriff de cette manière-là.
14:22 C'est indécent, c'est choquant.
14:23 Le jour de la rafle du Veldiv, je ne comprends pas.
14:27 Je suis vraiment outré de tels propos.
14:30 -Jean-Luc Mélenchon a aussi accusé Emmanuel Macron
14:32 de faire le jeu de l'extrême droite ce week-end sur son blog.
14:36 -Lutter contre l'extrême droite, c'est le sens de mon engagement en politique
14:41 depuis toujours, et ça restera le sens de mon engagement.
14:44 Au contraire, je pense que c'est ces propos outranciers
14:47 qui font le jeu de l'extrême droite.
14:48 Et ce qui ne fera pas le jeu de l'extrême droite,
14:50 c'est de continuer à agir au sein du gouvernement,
14:53 de montrer qu'on peut changer ce pays, de continuer à le changer,
14:56 et de faire vivre les populations ensemble
14:58 plutôt que les opposer les unes aux autres.
15:00 -Une dernière question, Olivier Klein, toujours concernant la NUPES.
15:02 Sandrine Rousseau accuse Patrick Pouyanné
15:04 de décorer de la Légion d'honneur le PDG de Total.
15:06 Décocide, Manon Aubry, députée LFI,
15:09 voudrait rebaptiser la vague de chaleur du nom de Total Énergie.
15:12 Qu'est-ce que vous en pensez ? Vous dénoncez le signe sur en chair ?
15:15 -Mais ces propos outranciers n'ont pas de sens.
15:19 Bien évidemment, l'ensemble des acteurs doivent jouer leur rôle
15:21 sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre.
15:24 Nous avons la chance d'avoir une grande entreprise française
15:26 qui doit jouer son rôle, qui le joue,
15:28 et si elle doit le jouer encore plus,
15:30 eh bien, je peux vous assurer que le gouvernement le fera,
15:32 qu'elle joue encore plus son rôle.
15:34 Mais en attendant, soyons attentifs,
15:36 ne jetons pas des propos outranciers sur la table,
15:40 parce que là, oui, on fait le jeu du Front national,
15:42 on fait le jeu de toutes les outrances.
15:43 -Merci beaucoup, Olivier Klein,
15:45 ministre délégué à la Ville et au Logement.
15:46 C'est à vous, cher Anthony Favali, pour la suite de la matinale.
15:49 (Générique)
15:52 ---

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