Septembre 1939 Hitler ne voulait pas la guerre - Vincent Reynouard

  • l’année dernière
Plus de vidéos sur cette chaîne : https://odysee.com/@leGrosMalin:d

Category

📚
Learning
Transcript
00:00 Le 1er septembre 1939, voilà 80 ans, l'Allemagne envahit la Pologne.
00:20 Aujourd'hui encore, on prétend qu'Hitler voulait cette guerre pour venger la défaite
00:24 de 1918 et pour conquérir l'Europe afin d'assurer le règne de la race supérieure.
00:29 Cette thèse est totalement fausse.
00:33 Depuis le début, Hitler voulait redresser pacifiquement les injustices du traité de
00:38 Versailles.
00:39 C'est l'Angleterre qui, en ce mois de septembre 1939, manœuvra pour que la guerre éclate
00:44 afin de détruire le national-socialisme.
00:46 Dans cette affaire, la Pologne n'était qu'un prétexte.
00:50 Winston Churchill l'avoua lui-même lorsque, le 11 juin 1940, il apprit que la France allait
00:55 déposer les armes.
00:56 Le premier ministre britannique réaffirma que les alliés gagneraient la guerre afin
01:01 de vaincre et de détruire le régime national-socialiste.
01:04 L'indépendance de la Pologne ? Churchill n'y pensait même pas, ou même plus.
01:09 Cela n'avait été qu'un prétexte.
01:11 En 1945 d'ailleurs, le pays fut abandonné à Staline qui n'avait pas la réputation
01:16 de garantir l'indépendance des satellites de l'URSS.
01:20 Mais revenons à ce 1er septembre 1939.
01:23 Après la première guerre mondiale, l'Allemagne avait été coupée en deux afin de donner
01:28 à la Pologne ressuscitée un accès à la mer.
01:31 Cette bande de terrains allemands était appelée le corridor de Danzig.
01:35 A cela s'ajoutaient d'autres régions allemandes données à l'entité tchécoslovaque.
01:39 Imaginez qu'après une guerre perdue, la France ait été coupée en deux pour assurer
01:45 à la Suisse un corridor vers la mer.
01:47 Quel patriote français aurait accepté cela ? Hitler n'avait donc jamais caché qu'un
01:52 jour ou l'autre, il négocierait pour faire cesser ces situations intolérables.
01:56 Le Führer songeait également à l'Autriche, un pays cousin.
02:00 En 1914, il formait un empire avec la Hongrie.
02:04 Les vainqueurs de 1918 l'avaient dépecé pour créer des nouveaux pays.
02:08 L'Autriche était alors devenue un état croupion sans avenir.
02:12 En 1921, la presse américaine sonna le toxin.
02:16 Le pays était frappé par une famine mortelle.
02:18 Un an plus tard, on assurait que même les hautes classes étaient touchées par la faim.
02:24 En 1934 encore, l'auteur de cet article parlait ainsi de l'Autriche, un corps sans
02:29 tête, des conditions pires dans la paix que dans la guerre et un pays qui ne survivait
02:34 que grâce aux crédits étrangers.
02:36 Il était donc fatal que dans cet état croupion, les partisans d'une fusion avec le cousin
02:42 allemand soient de plus en plus forts.
02:44 En février 1938, la presse annonça l'inéluctable.
02:48 Un mois plus tard, Hitler obtint l'union de l'Allemagne avec l'Autriche.
02:53 Loin de pénétrer dans Vienne comme un envahisseur, le Führer y entra au contraire en libérateur
02:58 voire en sauveur.
02:59 En septembre 1938, Hitler exigea et obtint le retour des territoires allemands donnés
03:05 en 1919 à la nouvelle Tchécoslovaquie.
03:08 Lors de cette crise, la Pologne s'était rangée aux côtés du Reich en réclamant
03:13 et en obtenant le Téchern, cette partie de la Tchécoslovaquie.
03:16 Une fois l'affaire Tchèque résolue, du moins en apparence, Hitler se tourna vers
03:21 la Pologne.
03:22 Fin octobre 1938, les premiers pour parler furent entrepris.
03:26 L'Allemagne proposa à la Pologne les bases d'un accord équitable pour réparer les
03:31 injustices les plus criantes du traité de Versailles.
03:34 Mais la dislocation définitive de l'entité tchécoslovaque en mars 1939 allait tout remettre
03:39 en cause.
03:40 Cette dislocation et ses suites renforcèrent le parti de la guerre qui visait la destruction
03:46 de l'Allemagne.
03:47 Je rappelle que dès le 24 mars 1933, les associations juives mondiales avaient déclaré
03:52 la guerre économique au Reich.
03:54 L'objectif était de boycotter l'Allemagne afin de la plonger dans une crise qui entraînerait
03:58 la chute du régime national-socialiste.
04:00 Les associations juives agissaient en France, en Angleterre, aux USA, en Pologne et en Roumanie
04:07 afin de constituer un front anti-allemand.
04:09 Le 14 janvier 1939, l'ambassadeur de Pologne à Washington eut un long entretien avec l'ambassadeur
04:16 américain à Paris.
04:17 Ce dernier repartait pour la France avec les directives secrètes du président Roosevelt.
04:22 Ses directives étaient les suivantes.
04:24 1.
04:25 Activation de la politique étrangère sous la direction du président Roosevelt qui condamne
04:30 énergiquement et nettement les états totalitaires.
04:33 2.
04:34 Les préparatifs de guerre des USA sur mer, sur terre et dans les airs.
04:39 Préparatifs exécutés à une cadence accélérée et engloutissant la somme de 1,25 milliards
04:44 de dollars.
04:45 3.
04:46 L'opinion formelle du président américain que la France et l'Angleterre doivent mettre
04:51 un terme à toute politique de compromise avec les états totalitaires.
04:55 Elles ne doivent s'engager avec eux dans aucune discussion ayant pour but des modifications
05:01 territoriales quelles qu'elles soient.
05:03 4.
05:04 L'assurance morale que les USA renoncent à la politique d'isolement et sont prêts
05:10 en cas de guerre à intervenir de façon active aux côtés de l'Angleterre et de la France.
05:15 L'Amérique a l'intention de tenir à leur disposition toutes ses ressources financières
05:20 et toutes ses matières premières.
05:21 On le voit, les bellicistes basés aux USA préparaient la guerre.
05:28 Afin d'échauffer les esprits, on prétendait qu'Hitler voulait conquérir toute l'Europe
05:32 voire le monde entier donc qu'après la Tchécoslovaquie viendrait le tour de la Pologne puis de la
05:38 France etc.
05:39 La dislocation de l'entité tchécoslovaque en mars 1939 fut donc une charnière.
05:44 En Angleterre, en France et en Pologne, le parti de la guerre influencerait désormais
05:50 les responsables politiques.
05:51 La première conséquence ne se fit point attendre.
05:54 Fin mars 1939, poussé à l'intransigence, le gouvernement polonais rejeta les offres
06:00 allemandes.
06:01 Début mai, les autorités polonaises annoncèrent publiquement qu'elles refuseraient toutes
06:06 les propositions allemandes considérées comme un diktat.
06:08 Dans les jours qui suivirent, des déclarations britanniques publiques permirent de comprendre
06:14 que la Grande-Bretagne soutiendrait la Pologne dans son intransigence.
06:17 Et en effet, le 25 août, la presse anglo-saxonne annonça que la Pologne et la Grande-Bretagne
06:23 avaient signé un pacte d'assistance inconditionnel.
06:26 Le 29 août 1939, face à l'aggravation de la situation, Hitler proposa un règlement
06:33 pacifique du différent germano-polonais sur la base de 16 propositions.
06:37 16 propositions raisonnables et conciliantes.
06:41 En voici les principaux points brièvement résumés.
06:44 1.
06:45 Retour de Danzigoraj 2.
06:47 Le Corridor décidera lui-même son appartenance à l'Allemagne ou à la Pologne.
06:52 3.
06:53 A cet effet, un plébiscite sera organisé au sein des populations concernées sous l'observation
06:59 d'une commission internationale.
07:00 4.
07:01 Le port de Gdynien restera polonais.
07:04 8.
07:05 Si le Corridor revient à la Pologne, l'Allemagne obtiendra une voie de communication exterritoriale
07:11 d'une largeur d'un kilomètre qui le traversera, et réciproquement pour la Pologne si le
07:15 Corridor revient à l'Allemagne.
07:17 9.
07:18 Si le Corridor revient à l'Allemagne, celle-ci se déclare prête à effectuer, dans la mesure
07:22 du possible, un échange de population.
07:24 14.
07:25 Les Allemands de Pologne et les Polonais d'Allemagne auront des droits garantis par des conventions
07:30 obligatoires.
07:31 Encouragé par l'Angleterre, le gouvernement polonais rejeta l'offre allemande de règlements
07:37 pacifiques.
07:38 Le 31 août à 23h, dans un message radio diffusé, les autorités polonaises qualifièrent
07:44 les Allemands de « immodernes » et les 16 propositions de « propositions impudentes
07:48 ». Dans la journée toutefois, Mussolini avait tenté de sauver la paix agonisante.
07:53 Par le biais de son ministre des Affaires étrangères, Galeazzo Ciano, il proposa à
07:58 la France et à l'Angleterre l'organisation d'une conférence pour le 5 septembre afin
08:02 de réviser les clauses du traité de Versailles.
08:05 Cette initiative ne doit pas surprendre.
08:07 En mars 1939 déjà, Mussolini avait exprimé publiquement son désir de sauvegarder la
08:13 paix en Europe malgré les tensions qui existaient.
08:15 Fin août donc, le Duce espérait qu'un nouveau Munich serait réalisé in extremis.
08:21 Mais depuis mars 1939, je le rappelle, les démocraties devenues bellicistes ne voulaient
08:28 plus d'un accord avec le Reich.
08:29 Elles voulaient le détruire par la guerre.
08:32 Cependant, elles ne voulaient pas apparaître comme les responsables de cette guerre.
08:38 Voici donc comment elles procédaient.
08:40 Le 31 août 1939, à 13h15, l'ambassadeur français à Londres, Charles Corbin, téléphona
08:46 au ministre français des Affaires étrangères, Georges Bonnet.
08:50 Celui-ci raconte « Monsieur Corbin me téléphone de Londres.
08:53 Le premier ministre britannique lui a dit qu'il avait reçu la même offre de Monsieur
08:58 Benito Mussolini.
08:59 Il est prêt à accepter, mais en imposant la condition nécessaire et préalable de
09:06 la démobilisation des troupes dans tous les pays.
09:08 Il estime que cette condition ne sera pas acceptée par l'Allemagne et qu'elle fera
09:14 échouer le projet de conférence.
09:16 » Vous avez bien lu.
09:18 Le premier ministre britannique, Neville Chamberlain, posait donc une condition en
09:23 sachant parfaitement qu'elle entraînerait l'échec du projet italien.
09:27 Mais cet échec serait imputable à l'Allemagne qui refuserait la condition.
09:31 Peu après 18h, le ministre des Affaires étrangères britannique, Lord Halifax, confirma.
09:37 Il répéta à l'ambassadeur français que le gouvernement britannique ne voulait pas
09:41 d'un nouveau Munich.
09:42 Tout ce que l'Angleterre souhaitait, c'était que les démocraties ne s'exposent pas au
09:47 reproche de repousser un moyen de résoudre pacifiquement le conflit.
09:51 La Grande Bretagne refusait la suggestion italienne, mais elle souhaitait rédiger une
09:56 réponse qui masquerait ses responsabilités dans le déclenchement de la guerre.
10:01 Ce déclenchement devait pouvoir être attribué à Hitler.
10:04 Dans cette manœuvre, les bellicistes connurent un premier succès.
10:08 La Pologne ayant refusé avec mépris toute négociation, le 1er septembre, les troupes
10:13 allemandes se mirent en marche.
10:15 Hitler allait donc être désigné comme le seul coupable.
10:18 Mais Mussolini poursuivit ses efforts pour tenter de sauver la paix mondiale.
10:22 Le 2 septembre, dans la matinée, il fit parvenir à Berlin le message suivant.
10:27 A titre d'information, l'Italie fait savoir, naturellement en laissant toute décision
10:32 au fureur, qu'il serait encore possible à son gouvernement de faire accepter le principe
10:37 d'une conférence par la France, l'Angleterre et la Pologne sur les bases suivantes.
10:41 1.
10:42 Armistice laissant les armées sur leurs positions actuelles.
10:45 2.
10:46 Convocation de la conférence d'ici 2 à 3 jours.
10:50 3.
10:51 Solution du différent germano-polonais, laquelle, dans l'état actuel des choses, serait certainement
10:56 favorable à l'Allemagne.
10:57 C'est aujourd'hui surtout la France qui s'attache à l'idée du Duce.
11:01 Notons que dans ce message, Mussolini avait loyalement repris l'exigence d'un armistice
11:06 que l'Angleterre avait formulé afin de faire échouer la conférence.
11:10 Or malgré cela, coup de tonnerre, Hitler accepta le principe de cette conférence.
11:16 Tout ce qu'il souhaitait, c'était que deux notes françaises et anglaises qui lui
11:20 étaient parvenues la veille et qui lui demandaient de cesser son action contre la Pologne ne
11:24 soient pas des ultimatums et que le gouvernement allemand ait jusqu'au lendemain pour y répondre.
11:29 Grâce aux ambassadeurs français et anglais qui se trouvaient dans son bureau, le ministre
11:33 italien des affaires étrangères put rassurer Hitler sur ces deux points.
11:37 Le 2 septembre à midi donc, rien n'était encore perdu.
11:41 Un armistice suivi de discussions était encore possible.
11:45 Mais soutenu par l'Angleterre, la Pologne ne voulait pas entendre parler de discussions.
11:50 A 15h ce 2 septembre, elle fit connaître sa réponse au sujet de la conférence proposée
11:56 par l'Italie.
11:57 Le chef de la diplomatie polonaise, le colonel Beck, déclara "Nous sommes en pleine guerre
12:03 comme suite à une agression non provoquée.
12:05 La question qui se pose n'est pas celle d'une conférence mais celle de l'action
12:09 commune qui doit être menée par les alliés pour y résister.
12:12 Je n'ai d'ailleurs rien entendu dire d'aucun côté du projet italien."
12:17 Sachant que la Pologne agissait de concert avec la Grande Bretagne pour refuser tout
12:21 entente avec l'Allemagne, cette communication était logique.
12:24 Quoi qu'il en soit, Hitler ayant accepté le principe d'un armistice et d'une conférence,
12:29 le ministre français des affaires étrangères téléphona à son homologue britannique Lord
12:34 Halifax.
12:35 L'ultime manœuvre anglaise, celle qui donnerait le coup de grâce à la paix, apparut alors
12:39 en pleine lumière.
12:40 Lord Halifax déclara "Le comte Chano m'a dit que le projet de conférence devait être
12:46 réalisable sur la base d'un armistice et à la condition que cette conférence puisse
12:50 se réunir séance tenant.
12:52 J'ai répondu au comte Chano, à titre personnel, que mon gouvernement estimerait préalablement
12:58 nécessaire que les troupes allemandes se retirent du territoire polonais et qu'il
13:03 serait difficile d'imaginer la réunion d'une conférence dans les circonstances
13:07 présentes alors que les troupes allemandes sont en possession.
13:10 La situation était donc la suivante.
13:13 Le Führer ayant accepté l'idée d'un armistice et d'une conférence pour résoudre
13:17 pacifiquement le différend germano-polonais, le gouvernement britannique formulait une
13:22 nouvelle exigence qui, cette fois, ne pourrait être acceptée par le chancelier.
13:27 Parfaitement conscient de l'impasse où conduirait la nouvelle exigence britannique,
13:32 le comte Chano répondit qu'une telle condition serait inacceptable pour M.
13:36 Hitler et que celui-ci pourrait au maximum accepter un armistice impliquant le maintien
13:41 des troupes en possession.
13:42 Après quoi la conférence pourrait avoir lieu.
13:45 Galeazzo Chano avait raison.
13:47 Dans les annales de la diplomatie, la nouvelle exigence britannique était sans précédent
13:53 quand une querelle entre deux pays avait dégénéré en guerre mais que des tractations pouvaient
13:57 encore être organisées pour rétablir la paix, on observait un armistice, chaque armée
14:03 restant sur ses positions.
14:04 Tel était le droit international alors en vigueur.
14:07 On lisait « l'effet ordinaire de l'armistice est le maintien du statu quo des parties belligérantes
14:14 dans leurs positions respectives sans que l'une puisse en reculer les limites aux
14:18 dépens de l'autre ». Voilà pourquoi la demande anglaise de retrait
14:22 des troupes allemandes était absolument exorbitante.
14:25 Elle était le fait d'individus qui voulaient torpiller la médiation italienne.
14:29 Ils voulaient la torpiller afin de rendre la guerre définitivement inévitable et de
14:34 provoquer son extension.
14:35 On ne répondra que d'une façon ou d'une autre Hitler voulait la guerre.
14:39 Faux et les dirigeants britanniques le savaient.
14:42 En voici la preuve.
14:43 Quelques minutes après la conversation, le téléphone se bat de nouveau à Paris.
14:48 L'ambassadeur français à Londres venait justifier la demande anglaise concernant le
14:52 retrait des troupes.
14:53 On lisait « le gouvernement britannique se demande si le chancelier Hitler, pour développer
14:59 son emprise sur le territoire polonais, n'ajourne pas délibérément sa réponse à la note
15:04 franco-anglaise de la veille.
15:06 Une fois occupé les positions qu'il aura jugées nécessaires, le chancelier se retournera
15:12 vers les autres puissances en déclarant qu'il ne veut pas poursuivre la guerre avec la Pologne,
15:18 qu'ayant repris Dantzig et le Corridor, porté secours aux minorités allemandes, il est
15:23 disposé à faire une paix magnanime sur la base des conditions qu'il a indiquées le
15:27 31 août, comprenez les 16 propositions raisonnables et conciliantes.
15:31 Lord Halifax estime impossible de laisser la situation actuelle se prolonger davantage.
15:36 C'est pourquoi, dès hier soir, il avait suggéré que nos représentants à Berlin
15:41 fissent sans plus tarder connaître au gouvernement du Reich l'obligation ou seraient nos deux
15:46 gouvernements de se considérer en état de guerre avec l'Allemagne si satisfaction
15:51 ne leur était pas donnée ou si, dans un délai de quelques heures, aucune réponse
15:55 ne leur était parvenue.
15:56 Lord Halifax envisageait même une communication par laquelle les ambassadeurs déclareraient
16:02 que la France et l'Angleterre se considèrent dès maintenant comme en état de guerre avec
16:06 le Reich.
16:07 Il faut prévoir cependant le cas où le chancelier Hitler, pour gagner du temps, ferait une déclaration
16:13 du genre de celle qui est indiquée ci-dessus.
16:15 Le gouvernement britannique est d'avis de répondre, dans cette hypothèse, qu'il
16:19 n'est pas possible d'ouvrir les négociations avant que le territoire polonais ait été
16:23 évacué par les troupes allemandes.
16:25 Cette communication est capitale car elle prouve que, dans les hautes sphères britanniques,
16:31 la thèse selon laquelle Hitler voulait démembrer la Pologne n'était pas crue.
16:35 On savait au contraire que le chancelier allemand était sincère lorsqu'il réclamait uniquement
16:41 Dantzig et le Corridor sur la base des 16 propositions formulées le 29 août.
16:46 Cette communication démontre également que l'Angleterre craignait une limitation
16:50 du conflit à la Pologne et à l'Allemagne.
16:53 Ce qu'elle désirait, c'était une explosion générale et le plus vite possible afin de
16:58 court-circuiter les dernières initiatives de sauvetage de la paix.
17:01 A 17h20, le ministre français des Affaires étrangères, Georges Bonnet, reçut la réponse
17:07 définitive du gouvernement britannique concernant le projet italien de conférence.
17:11 L'Angleterre maintenait son exigence exorbitante de retrait des troupes allemandes.
17:15 Peu après, au conseil des ministres, Georges Bonnet souligna que la condition posée par
17:21 le gouvernement britannique, à savoir l'évacuation des troupes allemandes des territoires occupés,
17:25 est inacceptable et évidemment ne sera pas acceptée par l'Allemagne.
17:30 Malgré cette évidence, le conseil des ministres s'aligna sur l'Angleterre et décida d'exiger
17:35 lui aussi l'évacuation des troupes allemandes.
17:38 Informé, le ministre italien des Affaires étrangères renonça à poursuivre les pourparlers
17:43 de paix.
17:44 L'espoir était d'autant plus vain que dans la journée, le premier ministre britannique
17:48 Chamberlain avait prononcé un discours officiel dans lequel il exigeait le retrait des troupes
17:53 allemandes de Pologne.
17:55 Conformément à la stratégie anglaise, il s'était donc empressé de torpiller définitivement
18:00 la médiation italienne.
18:01 La paix venait de rendre son dernier soupir alors qu'Hitler avait laissé la porte ouverte.
18:07 C'est l'anglais, entraînant le français à sa suite, qui ferma cette porte, donnant
18:12 le coup de grâce à la paix.
18:15 Désormais, les événements allaient s'enchaîner pour aboutir, le 3 septembre, à la déclaration
18:19 de guerre anglaise puis française.
18:21 Le 6 octobre 1939, après l'écrasement militaire de la Pologne, Hitler proposa une
18:27 nouvelle fois la paix à la France et à l'Angleterre.
18:30 Sans surprise, son plan de paix fut repoussé par l'Angleterre puis par la France.
18:35 On ne répondra que de toute façon, Hitler n'était pas sincère.
18:38 C'est faux.
18:40 Ce document confidentiel français, publié le 15 novembre 1939 et réservé au personnel
18:46 des haute sphères, le confirme.
18:47 On l'isait, le Reich se voit obligé d'accepter une lutte dont les proportions dépassent
18:54 celles qu'il avait envisagées.
18:55 Trois mois plus tard, dans le compte-rendu du 15 février 1940, les auteurs renchérissaient.
19:01 En dépit de ses efforts gigantesques pour se dégager, le Reich s'est vu imposer la
19:07 forme d'une guerre qu'il cherchait à éviter.
19:10 On ne pouvait être plus clair.
19:12 Hitler avait voulu que le conflit germano-polonais restât localisé.
19:16 Ce sont les démocraties qui, pour des raisons idéologiques, firent dégénérer un conflit
19:22 local en guerre mondiale d'extermination.
19:25 [Musique]

Recommandée