Othman Nasrou : "Je crains que Macron fasse une nouvelle intervention pour rien"

  • l’année dernière
Avec Violette Spillebout, députée du Nord, Porte-Parole du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-07-24##

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News
Transcription
00:00 Le Grand Matin était Sud Radio 7h10, Benjamin Gleize, Laurie Leclerc.
00:05 Sud Radio 8h13, l'invité ce matin, Hauteman Nasrou, vice-président LR de la région L2 France
00:11 et premier secrétaire général délégué des Républicains.
00:14 Bonjour Hauteman Nasrou.
00:15 Bonjour.
00:15 Merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:17 Le remaniement ministériel, la retraite parlementaire qui s'annonce tendue
00:21 et la polémique provoquée par le patron de la police après la mise en examen de 4 policiers de la BAC à Marseille
00:27 pour violences en marge des émeutes, on va revenir sur l'ensemble de ces sujets.
00:30 Mais d'abord Emmanuel Macron, invité du 13h de TF1 et de France 2 tout à l'heure depuis Nouméa en Nouvelle-Calédonie,
00:36 3 jours seulement j'ai envie de dire, après son intervention lors du premier conseil des ministres post-remaniement.
00:43 Comment expliquez-vous qu'il prenne la parole de manière aussi rapprochée ?
00:47 Je crois qu'Emmanuel Macron essaye de combler un vide, un manque.
00:50 Et ce vide malheureusement n'est pas un vide de communication, au contraire, on a un trop-plein de communication.
00:55 C'est un vide de cap politique, on ne sait pas où Emmanuel Macron veut mener le pays.
00:59 Il a fait un remaniement pour rien et je crains que tout à l'heure il ne fasse une nouvelle intervention pour rien.
01:04 Ce qu'on attend du président de la République, c'est de relever un certain nombre de défis,
01:08 de faire un choix clair et de sortir de ce en même temps qui a entraîné le pays dans une impasse,
01:12 dans une forme d'immobilisme où on passe notre temps à faire une chose et à la défaire le lendemain.
01:17 Il faut qu'Emmanuel Macron choisisse désormais de s'attaquer à des vrais sujets.
01:21 On a un texte, deux textes sur l'immigration déposée par la Républicaine,
01:24 nous n'avons toujours pas de réponse sur ce qu'il souhaite en faire.
01:27 Nous avons mis sur la table ses propositions concrètes pour reprendre la main sur nos flux migratoires.
01:32 – Il n'y a pas de discussion ouverte, il n'y a pas de réponse, rien, pas d'échange entre les LR et le gouvernement, la majorité.
01:38 – Nous avons même interpellé directement le président de la République,
01:41 Éric Ciotti, le président du parti, lui a écrit en lui disant que nous attendions sa position à lui,
01:45 parce que si nous voulons réellement reprendre la main sur les flux migratoires
01:48 et arrêter de faire semblant comme il le fait depuis 2017,
01:50 voilà deux textes précis, complets, qui sont sur la table.
01:54 Nous ne savons pas aujourd'hui où il veut aller.
01:56 Nous ne savons pas où il veut aller sur la question des finances publiques,
01:58 ce qu'on voit du budget est très préoccupant, il a dépensé comme jamais,
02:02 aujourd'hui le pays est dans une forme d'impasse financière,
02:05 ça commence à devenir très inquiétant.
02:07 – A priori, on n'en sait plus sur le budget 2024,
02:08 l'idée quand même c'est de mettre fin à la politique du chèque, très clairement,
02:13 donc là on suit finalement votre orientation, ce que vous souhaitez ?
02:16 – En aucun cas, ce qu'on a ce sont des paroles,
02:18 et ce qu'on voit dans les détails c'est très peu de mesures d'économie,
02:21 c'est un état qui dépense toujours plus sans compter,
02:23 c'est un état qui prend toujours plus dans la poche des français,
02:26 et qui derrière malheureusement continue à avoir des services publics très dégradés,
02:30 et donc on ne sort pas de cette impasse aujourd'hui.
02:32 Donc on a Emmanuel Macron qui aujourd'hui est dans la communication
02:35 et refuse de s'attaquer aux vrais problèmes,
02:37 aux vrais défis qui font qu'aujourd'hui le pays est à la croisée des chemins.
02:40 – Après l'idée c'est peut-être, puisque vendredi il a formulé quelques pistes
02:43 pour un cap très clairement, celui de l'indépendance du pays,
02:47 là lors d'une interview c'est l'occasion aussi de préciser justement
02:50 les enjeux de ce cap qu'il a énoncé vendredi dernier.
02:53 – Moi je ne l'ai pas entendu s'exprimer sur la réponse pénale en détail,
02:56 on attend toujours les fameuses 15 000 places de prison qu'il avait promis en 2017,
03:00 il en a livré à peine 2000, nous avons fait adopter un amendement,
03:03 là aussi déposé par Eric Ciotti pour qu'on puisse augmenter
03:07 le nombre de places de prison dans notre pays.
03:09 Il faut qu'on arrive réellement maintenant à s'attaquer aux vraies racines du problème,
03:13 on a un problème de maîtrise des flux migratoires,
03:15 on a un problème de réponse pénale et on a une dépense publique
03:18 qui est totalement hors contrôle.
03:19 Et sur tous ces sujets qui sont les sujets brûlants de la rentrée,
03:22 pour l'instant Emmanuel Macron n'apporte pas de réponse.
03:24 – Ça veut dire que la parole présidentielle ne compte plus selon vous aujourd'hui,
03:27 celle d'Emmanuel Macron ?
03:29 – Je crois que la parole présidentielle est démonétisée parce que depuis 2017
03:33 nous avons ce, en même temps que je vous ai décrit tout à l'heure,
03:37 et qui est vraiment une impasse pour le pays,
03:39 c'est-à-dire cette volonté de dire à chacun ce qu'il a envie d'entendre,
03:42 ça ne peut pas marcher, on a besoin d'un cap très clair,
03:45 sur le nucléaire il a fait tout et son contraire,
03:47 sur les finances publiques, sur les réformes structurelles dont le pays a besoin,
03:50 il en annonce, il les retire, il les repousse, il les remet sur la table,
03:53 on a besoin d'un cap clair, d'un cap de droite,
03:55 parce que le pays aujourd'hui ne peut plus attendre ces réformes dont nous avons besoin.
04:01 – Suite aux émeutes que le pays a connues, Emmanuel Macron a déclaré,
04:04 je le cite, que le risque de fragmentation, de division profonde de la nation est là.
04:09 Vous partagez le constat du président de la République à ce sujet, Hauteman Nasrou ?
04:12 – Oui, mais qui avait parlé de déconstruire l'histoire de France ?
04:17 Qui avait dit qu'il n'y avait pas de culture française ?
04:19 C'est Emmanuel Macron.
04:21 Comment on fait aujourd'hui, on refait une société,
04:23 une société où on vit avec les mêmes valeurs ?
04:25 Comment est-ce qu'on fait en sorte qu'il n'y ait pas de système de valeurs parallèles ?
04:28 Et c'est la réalité. Comment est-ce qu'on reprend la main sur des quartiers…
04:31 – Donc il était dans le déni pour vous auparavant, jusqu'à présent ?
04:34 – Au niveau de l'action publique qui est menée, il est totalement dans le déni,
04:38 on n'a pas encore aujourd'hui, la main de l'État malheureusement continue de trembler,
04:42 quand il s'agit de s'attaquer au trafic de drogue, de la ghettoïsation,
04:44 on a eu une loi sur le séparatisme qui a accouché d'une souris,
04:48 on attend des mesures très fortes sur le respect de la laïcité,
04:50 sur le respect des valeurs de la République,
04:52 et aujourd'hui on a Emmanuel Macron qui sur ces sujets,
04:55 globalement est très mal à l'aise, sur tout ce qui touche aux régaliens.
04:57 Or, aujourd'hui le pays est encore une fois au pied du mur sur le plan de la sécurité,
05:01 tous les indicateurs sont aux rouges, les atteintes aux biens comme les atteintes aux personnes,
05:04 et on a effectivement ce qu'il appelle une décivilisation,
05:07 ce qui est en réalité de mon point de vue une forme de désassimilation,
05:10 c'est-à-dire une partie de notre jeunesse malheureusement,
05:13 qui ne se reconnaît plus dans les valeurs de la République.
05:15 Il faut qu'aujourd'hui on ait un cap très clair sur le plan politique,
05:18 pour reprendre la main sur ces sujets.
05:19 – Par rapport à ces émeutes, il faut le temps aussi d'analyser, de réfléchir,
05:23 puisque c'était il y a moins d'un mois, pour vous il est le temps d'agir,
05:26 c'est-à-dire que c'est fini le temps de la réflexion,
05:29 on a dépassé ce cap-là déjà depuis longtemps ?
05:31 – C'est surréaliste d'entendre de la part du président de la République,
05:33 ou de la Première Ministre, qui avait dit aussi,
05:35 il faut prendre le temps d'un diagnostic clair.
05:37 Des diagnostics, il y en a plein les bibliothèques,
05:39 il y a eu un nombre incalculable de rapports,
05:42 de travaux de recherche sur ces phénomènes-là.
05:44 Les problématiques sont connues, ce qui nous manque aujourd'hui,
05:46 c'est une volonté politique, assumée d'aller au bout de ces sujets-là.
05:49 Et quand je vois qu'il y a encore un malaise,
05:51 qu'il y a encore la nécessité de réfléchir, de prendre le temps,
05:54 le temps nous ne l'avons plus,
05:55 c'est un luxe que le pays ne peut plus se permettre.
05:57 On a aujourd'hui des territoires dans lesquels les lois de la République
06:00 ne s'appliquent pas de manière pleine et entière,
06:03 et on a une communauté de valeurs qui ne se fait plus.
06:06 Et on a appris à notre jeunesse, à une partie de notre jeunesse,
06:08 à détester l'histoire de France,
06:09 à détester ce qui faisait les fondements de notre République.
06:12 - On a appris ? Qui a appris ? - Et ça, ça ne peut pas durer.
06:14 Une partie de la gauche, une partie de l'extrême-gauche,
06:16 qui n'a cessé de répéter pendant 10 ans, 20 ans, 30 ans
06:19 que nous étions dans un pays foncièrement raciste,
06:21 que nous avions un système presque ségrégationniste.
06:25 On l'entend encore parfois dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon,
06:27 on l'a vu dans le rapport à la police,
06:29 dans cette détestation de la police qui était nourrie par l'extrême-gauche.
06:32 Ces gens-là portent une lourde responsabilité dans ce sujet-là.
06:35 Et Emmanuel Macron, c'est le ventre mou.
06:37 Pour l'instant, il laisse ses idéologies progresser,
06:39 il laisse cette déconstruction de nos repères se faire.
06:42 Il faut y mettre un terme et c'est là où on a besoin d'un cap politique très clair.
06:45 - Est-ce que vous êtes favorable, par exemple,
06:47 à la suppression des allocations familiales pour les parents des mutiés ?
06:50 - Pour les parents qui ne font pas leur travail,
06:51 qui ont démissionné, bien sûr, il faut le faire.
06:54 Et nous l'avions fait.
06:55 - On a déjà des sanctions financières de prévues dans ce cas-là ?
06:58 - Oui, mais nous l'avions fait voter une loi en 2010.
07:00 - En 2010, oui, avec ce tir.
07:01 François Hollande avait choisi d'abroger cette loi
07:03 et aujourd'hui, on voit qu'elle est à nouveau sur la table.
07:05 - C'était pour l'absentéisme scolaire, en l'occurrence.
07:07 C'était un peu différent, non, là-dessus ?
07:09 - Pas simplement.
07:09 C'était sur là où les parents ne font pas suffisamment leur travail,
07:12 sur l'absentéisme scolaire, ce qui est souvent un sujet,
07:13 parce qu'on a un sujet dans notre pays de décrochage scolaire.
07:16 Mais ce que je veux dire, c'est que là aussi,
07:17 on a eu des déclarations fracassantes de la part du gouvernement
07:20 sur la responsabilisation des parents.
07:21 Il n'y a toujours rien sur la table.
07:24 Et donc, c'est à chaque fois la même tactique sur tous les sujets.
07:27 On fait des déclarations fortes, mais les actes ne suivent pas.
07:29 - Emmanuel Macron qui dit sanctions d'un côté,
07:32 et puis il faut aussi continuer à accompagner les enfants
07:34 des familles les plus précaires dans les cités.
07:36 Pour vous, c'est symptomatique de ce en même temps que vous dénoncez ?
07:40 - Oui, parce que là, ce qu'on a vu, ce ne sont pas simplement des actes d'incivilité.
07:45 On a des gens qui, des jeunes, malheureusement très jeunes,
07:48 qui sont passés à l'acte de manière extrêmement violente.
07:50 On n'est pas simplement... On n'est plus dans la prévention, là.
07:53 - Deux territoires mineurs, la moyenne d'âge 17 ans,
07:55 en l'occurrence, pour les interpellations.
07:56 - Oui, tout le monde sait qu'il faut doubler le nombre de centres éducatifs fermés,
07:59 qui sont notoirement insuffisants dans notre pays.
08:01 On ne cesse de le dire depuis des mois et des années.
08:03 - 51, c'est ça en France aujourd'hui ?
08:04 - Il y en a une cinquantaine en France. Il faut au moins le double.
08:07 Et une fois qu'on a dit cela, je n'ai pas vu du gouvernement
08:09 une volonté d'aller dans ce sens.
08:10 Donc, si vous voulez, il y a un déni aujourd'hui de la réalité,
08:13 un déni d'un certain nombre de phénomènes au sommet de l'État,
08:16 et ça nous coûte très cher.
08:18 - À Marseille, quatre policiers ont été mis en examen pour violences en marge des émeutes.
08:23 L'un d'entre eux a été placé en détention provisoire.
08:25 Le patron de la police nationale fait polémique.
08:28 Il a déclaré que le savoir en prison l'empêche de dormir.
08:31 Ce sont ces mots, ce sont des propos déplacés, d'après vous, Haughtman, Nassrou.
08:35 - Moi, j'aimerais qu'on se rende compte de ce que c'est qu'être policier aujourd'hui.
08:37 Être policier, c'est être pris pour cible.
08:39 C'est être menacé dans sa vie privée désormais,
08:42 dans une forme d'impunité totale,
08:43 où il y a des délinquants qui se sentent sur le même plan que les policiers.
08:46 C'est d'être ciblé par des discours, j'en ai parlé de l'extrême-gauche,
08:49 qui met le policier et le délinquant sur le même plan.
08:51 Et donc, il faut vraiment qu'on soit du côté de nos policiers.
08:54 Il faut vraiment qu'on arrête de les pointer les doigts.
08:56 - Mais ça veut dire que les policiers peuvent être au-dessus de la loi ?
08:58 - Bien sûr que non. Quand il y a des fautes individuelles,
09:00 elles sont établies, il y a des enquêtes, il y a des jugements.
09:03 Et la police est le corps le plus inspecté de notre pays.
09:06 Voilà. Donc, ça ne veut pas dire qu'il n'y a jamais d'erreur,
09:08 qu'il n'y a jamais de fautes, qu'il n'y a pas des manquements personnels
09:11 qu'il faut sanctionner. Mais cette idée qui s'installe dans notre pays,
09:13 chez certains, que c'est structurel, que la police est structurellement en défaut,
09:18 c'est une idée terrible. Et je vous rappelle qu'on est à un moment
09:22 où on a du mal à recruter, y compris d'ailleurs des policiers,
09:24 y compris des forces de sécurité. On a des Jeux Olympiques
09:27 qui vont arriver bientôt, et on fait tout pour décourager
09:30 ceux qui font ce travail au péril de leur vie.
09:33 Donc, il faut qu'on soit solidaire de nos policiers.
09:35 S'il y a des fautes, elles ont vocation à être sanctionnées,
09:37 et c'est le cas. C'est le cas dans notre pays.
09:39 Mais il faut, là aussi, qu'on réaffirme tous ensemble
09:42 un soutien à nos policiers, parce qu'aujourd'hui,
09:45 ils se sont devenus des cibles, et des cibles faciles,
09:47 pour beaucoup de politiques et pour beaucoup de délinquants.
09:49 - Du côté des élus de la NUP, on dénonce une attaque en règle
09:52 inouïe contre notre République. Certains parlent de mutinerie,
09:54 de séparatisme de la part de la hiérarchie policière.
09:57 Vous leur répondez quoi, concrètement, aujourd'hui ?
10:00 - En tant que des élus de la NUP, parlés de séparatisme,
10:03 j'ai envie de vous dire qu'ils connaissent bien le sujet,
10:04 puisqu'ils en ont été les avocats, les défenseurs, et même les catalyseurs.
10:08 Je vous l'ai dit, il y a des élus qui portent cette idéologie
10:12 de la déconstruction, qui ont nourri le séparatisme.
10:15 Un certain nombre de ces élus ont manifesté aux côtés du CCIF,
10:17 un organisme qui a été dissous, donc le séparatisme.
10:20 Ils connaissent, ils le favorisent.
10:21 Donc je trouve qu'ils sont très mal placés pour donner ces leçons.
10:24 Après, je ne rentre pas dans le débat qui est celui interne
10:28 à la police elle-même, qui était encore une fois...
10:30 Mais ce que je veux vous dire, et je vais être très clair là-dessus,
10:33 arrêtons de pointer du doigt la police.
10:34 J'aurais aimé que les élus de la NUP aient le même discours
10:36 quand il s'agissait de condamner les violences des émeutes.
10:40 Parce que je vous rappelle que pour beaucoup, notamment à la France insoumise,
10:42 ils ne l'ont pas fait.
10:43 Donc vous voyez, dès que ce sont les policiers qui sont en cause,
10:45 on les entend tout de suite.
10:46 Mais quand ce sont les délinquants qui passent à l'action,
10:49 on ne les entend plus.
10:50 Donc cette extrême gauche-là, aujourd'hui, elle est dangereuse pour notre pays.
10:52 - C'est-à-dire que, par exemple, à Marseille,
10:55 ces centaines de policiers qui se sont mis en arrêt maladie
10:57 en soutien à leurs collègues, vous les soutenez très clairement ?
11:00 - Je veux juste vous dire, là aussi...
11:02 - Ça ne vous dérange pas un petit peu ?
11:03 - Non, mais ce qui me dérange, c'est qu'on ne veuille pas reconnaître
11:05 qu'aujourd'hui, être policier est très difficile.
11:07 - Ça, vous l'avez dit, effectivement.
11:08 - Oui, mais c'est important.
11:08 Donc je pense que derrière leur mobilisation,
11:10 il n'y a pas simplement la question de ces policiers-là.
11:12 Il n'y a pas simplement cette question-là.
11:14 Il y a la question de ne pas se sentir soutenu par la classe politique,
11:18 de ne pas se sentir soutenu dans leur travail.
11:20 Et donc, on doit leur manifester un soutien.
11:21 Je comprends qu'il y ait un malaise aujourd'hui de certains policiers
11:24 et que certains se sentent désœuvrés.
11:25 Ça ne veut pas dire que je valide cette action-là en particulier,
11:28 mais que si on ne reconnaît pas qu'il y a un malaise aujourd'hui dans notre police
11:30 et qu'on les laisse être pris pour cibles par des délinquants et par des politiques,
11:34 eh bien, je crois qu'on n'arrivera pas à donner à notre police le soutien qu'elle mérite.
11:38 - Pour vous, il n'y a pas de débat à avoir, à ouvrir,
11:40 sur la question des violences policières dans ce pays ?
11:43 - Non, et le terme "violence policière" est un terme qui laisse penser
11:45 que la police est structurellement violente.
11:47 S'il y a des fautes individuelles, elles sont sanctionnées.
11:49 Mais aujourd'hui, le problème qu'on a dans notre pays,
11:51 c'est un problème d'insécurité, c'est un problème d'impunité des délinquants,
11:54 c'est un problème d'ordre public que nous n'arrivons plus à assumer.
11:57 Et ce n'est pas la police qui doit aujourd'hui être réformée,
12:00 c'est au contraire la réponse pénale qui n'est pas à la hauteur
12:03 et qui nourrit ce sentiment d'impunité des délinquants.
12:05 - Venons-en au remaniement, Hauteman Nasrou, 8 nouveaux ministres,
12:09 donc au final, qu'est-ce que vous retenez de ce remaniement ?
12:13 Qu'est-ce qui vous inspire ?
12:14 - Rien du tout.
12:16 Le président de la République a le droit de remanier, je crois que ça ne change rien.
12:19 Je crois d'ailleurs que ça s'est fait dans l'indifférence générale
12:22 et ça, c'est très préoccupant pour la vie politique en général.
12:25 Je sens qu'il n'y a pas un grand intérêt des Français pour ce remaniement
12:28 parce qu'il n'est le signe d'aucun changement de cas politique,
12:31 parce qu'il n'est le signe d'aucune mesure concrète qui est susceptible,
12:34 contrairement à ce que dit le président de la République,
12:36 de changer la vie ou de changer le quotidien des Français,
12:39 de changer la vie en vrai.
12:40 Moi, ce que je vois, ce sont des mesures de communication pour de faux.
12:43 Donc on a changé quelques postes,
12:45 mais je ne vois pas en quoi nous allons régler avec cela
12:48 la question de la maîtrise des flux migratoires,
12:50 la question de la réponse pénale dont on parle depuis tout à l'heure,
12:52 la question des déficits qui sont abyssaux dans notre pays.
12:55 Rendez-vous compte que dans le même temps,
12:56 nous allons être le dernier pays d'Europe
12:58 à revenir sous la barre des 3% en matière de déficit.
13:00 Les derniers d'Europe.
13:01 Moi, je ne me satisfais pas qu'on soit dans notre pays,
13:04 qu'on soit en Europe le dernier pays à atteindre
13:07 les résultats que nous avons décidés collectivement en Europe.
13:09 L'Espagne le fera dès l'année prochaine, l'Italie en 2025,
13:12 et nous, peut-être qu'on y arrivera en 2027.
13:14 C'est lamentable et c'est là-dessus que j'attends une action
13:17 du gouvernement et du président de la République,
13:18 pas sur un mercato gouvernemental qui a finalement peu d'intérêt.
13:22 - Emmanuel Macron pourtant évoquait un choix fort à propos d'Elisabeth Borne,
13:25 maintenue au poste de Première Ministre.
13:27 Ce n'est pas un choix fort selon vous, à ce sujet ?
13:30 - Je ne vois pas les choix forts que cette nomination se maintient,
13:35 est censée traduire.
13:36 Je ne vois pas les politiques fortes qui sont attendues pour le pays.
13:38 - Elle a réussi à faire passer quand même une réforme des retraites
13:41 assez impopulaire finalement, que vous auriez souhaité d'ailleurs
13:45 au moment où vous étiez au gouvernement, ou les LR,
13:47 ou l'UMP étaient au gouvernement.
13:49 - Oui, que nous avons soutenu dans notre grande majorité,
13:51 on a un esprit de responsabilité parce que le pays avait besoin de cette réforme.
13:55 Et je ne serais pas cohérent avec ce que je vous dis depuis tout à l'heure
13:57 si je vous disais qu'il ne fallait pas qu'on travaille plus longtemps
14:00 pour financer notre régime de retraite.
14:01 Mais en attendant tellement d'autres réformes,
14:04 on en attend tellement depuis 2017,
14:06 elle n'arrive toujours pas.
14:07 Et je vous l'ai dit, sur la responsabilisation des parents
14:09 suite aux émeutes, Elisabeth Borne nous dit qu'il faut attendre.
14:14 Sur la politique de sanction des mineurs,
14:17 elle nous dit que le garde des Sceaux est en train de consulter.
14:20 Sur les émeutes, elle nous dit qu'il faut prendre le temps du diagnostic.
14:22 - Par exemple, il faudrait abaisser la majorité pénale ?
14:25 - Évidemment, qu'il faut au moins l'abaisser.
14:28 Évidemment, il faut qu'elle soit à 16 ans,
14:31 il faut absolument qu'il y ait,
14:33 faire sauter cette excuse de minorité aujourd'hui,
14:35 puisqu'on a des jeunes qui passent à l'acte,
14:36 on a eu un enfant de 10 ans qui passait à l'acte,
14:39 qui a été interpellé, c'est totalement surréaliste.
14:42 Aujourd'hui, la question des mineurs n'est plus la même dans notre pays.
14:45 Que dit Elisabeth Borne sur ce sujet-là ?
14:47 On l'attend toujours.
14:48 Et on est, je pense, fatigué d'attendre,
14:51 parce que le pays ne peut plus se permettre ce luxe d'être dans l'attentisme.
14:54 - Un mot pour finir sur les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
14:58 Mercredi, nous serons à un an de la cérémonie d'ouverture.
15:01 Je rappelle Haughtman Nassau, vous êtes vice-président de la région Île-de-France.
15:05 Alors, on a pas mal de questions qui se posent encore.
15:08 Recrutement, installation, travaux, sécurité.
15:11 Est-ce qu'on est dans les temps aujourd'hui, selon vous ?
15:15 - On est dans les temps, même si bien sûr, le temps presse.
15:17 Et à partir de maintenant, chaque jour est compté et chaque jour est important.
15:22 Et je souhaite bien sûr que ces Jeux soient un formidable succès.
15:26 Nous avons des défis majeurs en matière d'accueil, de sécurité.
15:29 La région que je représente y prend toute sa part.
15:32 On y est très engagé, on y consacre des moyens importants.
15:34 Mais il y a beaucoup d'aspects qui relèvent aussi de l'État, principalement.
15:38 Je pense évidemment à la question de la sécurité, qui est une question essentielle.
15:41 - Qui est une inquiétude pour vous.
15:43 - Mais qui est toujours une inquiétude quand on voit ce qui s'est passé au Stade de France.
15:47 Il n'y a pas si longtemps, et je ne veux pas qu'on ait des scènes comme cela,
15:51 sur la finale de la Ligue des champions, où là aussi il y a eu une forme de déni,
15:54 ensuite sur l'analyse, qu'il fallait en faire.
15:56 Moi je ne suis pas dans le déni.
15:57 Ça va être une vitrine très importante pour notre pays.
16:01 Il faut que ce soit réussi, il faut que tout soit impeccable.
16:03 Et donc je sais que l'État, pour le coup, est très mobilisé aussi.
16:06 Et j'espère que nous allons y arriver, et je crois que nous allons y arriver,
16:09 parce que c'est un défi majeur pour notre pays,
16:10 que nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas donner une image absolument impeccable
16:14 au monde entier à l'occasion de ces Jeux olympiques et paralympiques.
16:16 Et puis avant cela, il y aura aussi la Coupe du monde, bien sûr, à suivre sur Sud Radio.
16:20 Othmane Nassrou, vice-président de la région Île-de-France,
16:23 par ailleurs premier secrétaire général délégué DLR.
16:26 Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
16:28 Bonne journée à vous.
16:29 Dans un instant, cette innovation pour suivre de meilleure façon les patients,
16:35 faire le lien entre les professionnels.
16:38 Et ceci, une plateforme qui existe pour les malades chroniques.
16:41 On en parle dans 10 minutes.
16:43 Et il est 8h30 sur Sud Radio.
16:45 [Musique]

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