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Avec Othman Nasrou, Secrétaire d'État chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-10-08##

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News
Transcription
00:00SUD RADIO, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin.
00:06Il est 8h37, merci d'être avec nous sur Sud Radio.
00:09Othmane Nasrou est notre invité ce matin, bonjour.
00:11Bonjour.
00:12Merci d'être avec nous, vous êtes secrétaire d'État chargé de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations.
00:17Tiens, au passage, pourquoi est-ce que vous n'êtes pas aussi chargé de la lutte pour la laïcité, de la défense de la laïcité ?
00:25Pourquoi il n'y a pas le nom laïcité dans votre ministère, dans l'intitulé de votre ministère ?
00:30Ce qui compte, ce n'est pas que le terme de laïcité soit dans l'intitulé.
00:33Ce qui compte, c'est qu'il soit dans les politiques que nous mettons en œuvre.
00:36Et je peux vous dire qu'au titre de la citoyenneté, la laïcité est évidemment un aspect très important
00:40sur lequel le Premier ministre l'a dit, nous n'avons pas l'intention de transiger.
00:44Alors je vais y revenir.
00:45C'était une provocation quand même de parler de laïcité, de créer un ministère de la laïcité ?
00:53C'était une provocation ou pas, non ?
00:55Non, je dis ça parce que ça a été avant même que le ministère soit créé, que vous soyez nommé,
01:05j'ai lu partout « Ah, si l'on parle de laïcité, on parle d'islamophobie ».
01:10Vous avez vu ça vous aussi ?
01:12J'ai vu que parfois certains voulaient dévoyer la laïcité, c'est évident.
01:16Dans notre pays, elle est caricaturée.
01:18Une partie malheureusement de la gauche, notamment de l'extrême gauche, s'en est détournée,
01:22ça c'est une réalité.
01:23Pour autant, je peux vous dire la détermination encore une fois de ce gouvernement à défendre la laïcité.
01:27J'y reviendrai tout à l'heure.
01:29Hier, commémoration de cet octobre, 3600 actes racistes et antisémites à l'école en 2023
01:38et depuis 2024, début de l'année 2024.
01:411670 à caractère antisémite.
01:45Il n'y a pas eu de cérémonie de recueillement hier dans les écoles, les collèges et les lycées en France
01:52à l'occasion du 7 octobre, vous le regrettez ?
01:55C'est important que chacun se rende compte de ce qui se passe dans notre pays.
01:58Vous venez de le dire Jean-Jacques Bourdin, il y a une explosion des actes antisémites.
02:03C'est dramatique, c'est intolérable, c'est inacceptable.
02:07Je veux redire ici combien nous serons attachés à sanctionner chacun de ces actes
02:12et à tous faire l'objet de signalements et de poursuites judiciaires.
02:15Ça c'est la moindre des choses et nous le devons d'abord parce que nos compatriotes de confession juive
02:21se sentent aujourd'hui menacés dans leur propre pays.
02:23C'est une idée qui doit nous être à tous totalement insupportable.
02:26Et donc nous serons d'une très grande fermeté.
02:28Ces actes, vous l'avez dit, ont été multipliés par quatre en seulement deux ans sur les deux dernières années.
02:34C'est inacceptable.
02:36Face à cela, je veux aussi dire que ce ne sont pas que des chiffres
02:39et que chacun se rende compte de la gravité des choses.
02:41Ces chiffres sont parfois des histoires personnelles.
02:44Je pense à cette jeune fille de 12 ans, violée, à courbe voie, parce que juive.
02:50Je pense à ce jeune homme, je prends ces deux exemples, il y en a malheureusement beaucoup d'autres,
02:54de 19 ans, agressé, dans un bus à Savigny-sur-Orge, parce que juif.
02:59Ça, dans notre pays, ce n'est pas possible.
03:01Nous vivons dans un pays où l'honneur de la République, c'est de faire en sorte
03:04que personne ne soit agressé, insulté, attaqué en raison de sa religion
03:09ou d'ailleurs de son origine ou de sa couleur de peau.
03:11Aujourd'hui, nous devons être intransigeants face à cette montée de l'antisémitisme.
03:15Le 7 octobre, journée nationale de lutte contre l'antisémitisme.
03:19Pourquoi ne pas décréter une journée nationale de lutte contre l'antisémitisme le 7 octobre ?
03:24Vous êtes favorable ou pas ?
03:26Tout ce qui peut participer de la prise de conscience et de la lutte contre l'antisémitisme est bienvenu.
03:31Mais moi, ce que je souhaite surtout, c'est que ces opinions, ces idéologies
03:34qui aujourd'hui font monter l'antisémitisme soient réellement combattues.
03:38Au-delà des mesures syndicales.
03:40Il faut une journée nationale de lutte contre l'antisémitisme ?
03:43Je vous l'ai dit, moi, ma mission, c'est de faire en sorte qu'on lutte concrètement contre l'antisémitisme.
03:48Non, mais je vous pose la question. Quel est votre avis ?
03:51Moi, mon avis, c'est que l'antisémitisme doit être combattu tous les jours de la vie.
03:55Oui, donc pas qu'une journée nationale particulière.
03:58Pourquoi pas ? Mais la réalité, c'est qu'on a à faire parfois une banalisation de cet antisémitisme.
04:03Et je vous l'ai dit, on parle ici de plus de 1600 actes antisémites l'année dernière.
04:08Alors comment allez-vous lutter contre l'antisémitisme ?
04:10Il y a eu des assises de l'antisémitisme en mai.
04:14Mais bon, comment concrètement allez-vous lutter contre l'antisémitisme ? Comment ?
04:20D'abord, moi, je veux saluer et remercier nos forces de l'ordre qui sont très mobilisées,
04:24en particulier en ce mois d'octobre où il y a de nombreuses fêtes religieuses juives.
04:28Et avec ce triste anniversaire de l'attentat terroriste du 7 octobre,
04:32nous avons heureusement des forces de l'ordre extrêmement mobilisées
04:37pour sécuriser les lieux de culte, pour faire en sorte que les manifestations
04:41de soutien aux victimes du 7 octobre et à leurs familles, aux otages aussi.
04:45Et je vous rappelle que nous avons encore deux otages français qui sont détenus à Gaza.
04:50Eh bien, je suis heureux que nos forces de l'ordre réussissent à faire un travail d'une très grande qualité aujourd'hui.
04:56Et donc ce que je veux dire par là, c'est que la première réponse, c'est d'abord la réponse,
04:59évidemment, sécuritaire et pénale. Là où il y a de l'antisémitisme, il faut qu'il y ait des condamnations.
05:04— Alors durcir la loi contre l'antisémitisme, criminaliser l'antisionisme.
05:10J'ai vu qu'un sénateur proposait de criminaliser l'antisionisme.
05:14— Je crois qu'aujourd'hui, on a un arsenal législatif... — Suffisant.
05:18— ...qui doit être mis en place, qui doit être appliqué au maximum.
05:21— Il est suffisant ou pas aujourd'hui, l'arsenal législatif ? Est-ce qu'il est suffisant ?
05:26— On peut toujours faire mieux. Mais ce qui m'intéresse encore aujourd'hui, c'est qu'aucun acte antisémite ne passe entre les mailles du filet.
05:32Aujourd'hui, les dispositions qui existent nous permettent de poursuivre un acte antisémite.
05:36— Donc aujourd'hui, il y a des actes antisémites qui passent entre les mailles du filet.
05:39— Mais d'abord, et j'en profite pour le dire, il faut que toutes les victimes n'hésitent pas à porter plainte.
05:43Et parfois, ça demande du courage. Parfois, c'est difficile. Parfois, on a peur des représailles.
05:48Et ça n'est pas normal dans notre pays. Mais nous avons les outils juridiques, bien sûr, pour poursuivre et condamner les actes antisémites.
05:53— Donc on ne durcit pas la loi contre l'antisémitisme, contre le racisme et l'antisémitisme.
05:58— On durcit la lutte contre l'antisémitisme pour qu'aucun acte ne passe entre les mailles du filet.
06:02— On est bien d'accord. On ne touche pas à la loi. Le racisme. Je vais sortir de l'antisémitisme le racisme.
06:07Vous-même, vous êtes d'origine marocaine. Hauteman, est-ce que vous avez été victime de racisme dans votre vie ?
06:14— Moi, je ne souscris pas à l'idée que nous vivons dans un pays raciste. Ce n'est pas ce que je pense, ce n'est pas ce que je crois.
06:20Nous vivons dans un beau pays où on peut réussir, on peut s'émanciper, on peut avoir un parcours quel que soit notre origine.
06:27Et cette promesse républicaine, on peut en être fiers.
06:29— C'est-à-dire que Moussa Darmanin n'aurait pas pu être ministre ?
06:31— Non mais cette promesse... — C'est ce qu'il dit. Vous n'avez pas le même avis, là, sur la question.
06:36— Moi, je pense que la France n'est pas un pays raciste.
06:39— Donc vous, Hauteman, vous avez eu toutes les chances pour réussir.
06:42Si vous êtes ministre aujourd'hui, c'est parce que la France vous a donné les chances pour réussir.
06:48— Oui, mais je ne vous dis pas que cette chance, elle existe aujourd'hui pour tous nos concitoyens.
06:52Ma responsabilité précisément au gouvernement, c'est de faire en sorte que cette promesse républicaine
06:56que je suis en train de vous décrire, elle soit vécue par un maximum de nos concitoyens.
07:00— Donc il n'y a pas de racisme en France.
07:02— Non, la promesse républicaine est imparfaite. Il y a du chemin pour qu'elle soit une réalité pour tous.
07:06Mais elle est réelle. Et on peut être fier d'un pays qui se fixe comme objectif,
07:09que l'on puisse réunir sans que la naissance, finalement, ne détermine le destin.
07:13Et c'est ça qu'il faut qu'on arrive à rendre plus concret encore.
07:16Il y a encore du chemin, je vous le dis. Ça n'est pas une réalité pour tout le monde.
07:19Mais on peut être fier, encore une fois, de cette promesse républicaine.
07:22— Vous auriez dit la même chose que Gérald Darmanin ?
07:27— Gérald Darmanin a dit ce qu'il avait à dire. Moi, je vous le dis comme je le pense.
07:31L'idée que nous vivons dans un pays où il y a du racisme systémique ne correspond pas, je crois,
07:37à l'idée que je me fais de notre pays. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des discriminations
07:41qui sont des entailles à notre pacte républicain.
07:44Mais la réalité, c'est que nous pouvons être fiers d'un pays qui cherche précisément à les combattre.
07:47Et nous cherchons précisément à les combattre.
07:49— Alors j'ai commis un petit lapsus, là. Je parlais de Jean-Luc Mélenchon.
07:52Mais je vais vous en parler, Jean-Luc Mélenchon, aujourd'hui,
07:55qui souhaite que des drapeaux palestiniens et libanais soient brandis partout,
08:00dans toutes les universités. Est-ce qu'il attise la haine ?
08:04— Je pense que du côté de la France insoumise et de Jean-Luc Mélenchon,
08:07ils ont fait de l'antisémitisme un carburant électoral.
08:11Je pense qu'ils ont tenu des propos avec une très grande ambiguïté.
08:17Et je pense qu'ils n'ont jamais été là quand il s'agissait de condamner,
08:20effectivement, des actes inqualifiables. Donc, l'histoire les jugera.
08:24— Bien. Oui, mais Patrick Hetzel, qui est le ministre de l'Enseignement supérieur,
08:29a envoyé une circulaire au président de l'université,
08:32les enjoignant de maintenir l'ordre et de garantir le principe de neutralité,
08:36appelant au strict respect de la neutralité, de la sécurité et de la laïcité.
08:41Que vient faire la laïcité dans cette affaire ? Je n'ai pas très bien compris.
08:46— Je pense que nous n'avons pas trop d'occasions...
08:49— On n'a pas parlé de Gaza à l'université ?
08:52— D'abord, je pense que c'est bien qu'on rappelle ce principe de laïcité
08:55partout aujourd'hui dans notre pays, parce que ce principe est attaqué.
08:58C'est une réalité. Et la laïcité, c'est d'abord la liberté de croire ou de ne pas croire,
09:02c'est d'abord une liberté, mais ça suppose une grande exigence.
09:05Et de respecter ce bien précieux que nous avons, qu'est la laïcité,
09:09qui fait que la religion doit rester une affaire privée,
09:12qui ne vient pas empiéter dans l'espace collectif.
09:15Ça, je crois que c'est important de le rappeler.
09:17Et Patrick Hetzel a entièrement raison de le rappeler,
09:19y compris à l'université, où il y a des atteintes parfois à la laïcité.
09:22Il est dans son rôle. Voilà.
09:25— Donc on doit quand même parler de Gaza à l'université.
09:30Vous êtes bien d'accord ? La situation au Proche-Orient,
09:33on peut très bien évoquer cette situation à l'université, on est bien d'accord.
09:37Ce qui n'est pas acceptable, c'est qu'il y ait des blocages,
09:39c'est qu'il y ait, encore une fois, des propos antisémites.
09:42Je pense à cette étudiante qui a été empêchée d'entrer dans un amphithéâtre de Sciences Po
09:46parce qu'elle était juive.
09:48Le rapport interne de l'école l'a d'ailleurs établi.
09:51Et donc ça, c'est totalement inacceptable.
09:53Et cette extrême gauche qui joue l'agitation dans nos universités
09:57doit évidemment être combattue et être mise devant ses responsabilités.
10:00Et je pense que le ministre de l'Enseignement supérieur a entièrement raison de le faire.
10:03— Alors, la laïcité, vous approuvez totalement les mesures prises par le gouvernement précédent,
10:08notamment dans les établissements scolaires, on est bien d'accord ?
10:12Vous ne reviendrez pas là-dessus ?
10:14— Non, bien sûr.
10:15— Est-ce que vous allez durcir encore les lois pour défendre la laïcité ?
10:19— Je vous l'ai dit d'abord, il faut qu'on applique déjà toutes les lois qui existent.
10:22Et vous avez parlé, par exemple,
10:24vous faisiez référence à l'interdiction de la baïa dans nos établissements.
10:27C'était évidemment absolument nécessaire.
10:29Et ce principe qui a été rappelé par Gabriel Attal, évidemment,
10:33est un principe important sur lequel nous ne transigerons pas.
10:36Le Premier ministre l'a dit.
10:38Maintenant, je veux le redire.
10:40Cette laïcité, il faut aussi qu'on réexplique ce que c'est.
10:43J'ai l'impression que dans notre pays,
10:45beaucoup ne comprennent plus de quoi il s'agit.
10:48Certains, d'ailleurs, jouent la confusion.
10:50Et la laïcité, c'est un bien précieux.
10:52Il va falloir qu'on prenne le temps à nouveau de la défendre,
10:56de l'expliquer aussi à nos plus jeunes,
10:59qui parfois n'ont pas compris ce dont il s'agissait,
11:01qui ont été abreuvés à une idéologie
11:03qui les a détournés des valeurs de la République.
11:06Et c'est ce combat-là aussi qui est de ma responsabilité.
11:09– Oui, à Trappes, par exemple, votre ville,
11:1170% de la population est issue de l'immigration.
11:14Est-ce qu'on comprend vraiment ce qu'est la laïcité ?
11:17Est-ce que cette population comprend ce qu'est la laïcité, franchement ?
11:21– Mon inquiétude, c'est chez les jeunes générations,
11:25où j'ai le sentiment qu'aujourd'hui,
11:27cette laïcité n'est pas forcément comprise,
11:29en tout cas chez un certain nombre, évidemment pas chez tous.
11:32Et cette bataille-là, nous avons peut-être cru qu'elle était gagnée,
11:36nous avons peut-être cru que c'était un acquis,
11:38nous avons peut-être cru que la laïcité, il suffisait de la mentionner une fois
11:41pour qu'elle soit comprise et adoptée par tous.
11:43Aujourd'hui, nous sommes dans une situation, je le dis clairement,
11:46dans laquelle nous devons réaffirmer toutes ces valeurs-là,
11:49défendre, en refaire la pédagogie et être intransigeants,
11:52je veux le redire, sur leur application.
11:54– Parce que le nombre de mineurs radicalisés en France est en augmentation.
11:59Très forte augmentation.
12:02– Oui, il y a une préoccupation aujourd'hui sur la radicalisation,
12:06depuis longtemps, la radicalisation des mineurs de plus en plus jeunes.
12:10– 21% des mises en examen pour associations de malfaiteurs terroristes
12:14sont des adolescents dans notre pays.
12:1721%, recrutés sur les réseaux sociaux le plus souvent.
12:22– Ce qui est préoccupant, c'est que cette proportion a beaucoup augmenté
12:25ces toutes dernières années, d'ailleurs, y compris à la faveur
12:27du contexte géopolitique du moment.
12:29Ce chiffre est extrêmement inquiétant.
12:32Aujourd'hui, il nécessite la mobilisation de tous nos services.
12:36J'ai fait une réunion avec nos services là sur ce sujet.
12:39– Mais comment allez-vous lutter contre cette radicalisation
12:42de plus en plus présente chez les jeunes ?
12:44Est-ce que vous allez prendre de nouvelles mesures ?
12:46Est-ce que vous allez changer les lois ? Est-ce que vous allez ajouter ?
12:49Je ne sais pas, moi. Comment allez-vous lutter ?
12:51Parce que les Français s'interrogent.
12:53– D'abord, il faut le dire clairement, le pas de vague, c'est terminé.
12:56Cette idée qu'on peut mettre la poussière sous le tapis,
12:58qu'on peut faire comme si de rien n'était, ça ne peut pas marcher.
13:01Et ce travail que vous mentionnez, cette bataille,
13:03elle passe par beaucoup de leviers, j'en cite un.
13:05Nous formons aujourd'hui nos agents publics
13:07à la défense de la laïcité, à la prévention de la radicalisation.
13:10Il y en a 500 000 qui ont été formés ces trois dernières années
13:13et plus précisément à la prévention de la radicalisation,
13:16pour détecter les signaux faibles, pour rattraper ces jeunes.
13:18– Et l'accompagnement des familles.
13:19– Oui, l'accompagnement des familles qui sont identifiées.
13:21Les préfets font un travail remarquable, département par département,
13:24en regardant les situations individuelles
13:26qui sont remontées par les organismes sociaux.
13:30Ce travail-là, nous devons l'intensifier
13:32et nous devons aussi produire des messages
13:35pour expliquer précisément des contenus,
13:37pour déconstruire un certain nombre d'idéologies
13:39qui attaquent le pacte républicain.
13:41– C'est un travail de fond. – Oui, c'est un travail de fond.
13:43– La loi vous permet de bien lutter
13:46contre ces phénomènes de radicalisation.
13:50Je vous pose franchement la question,
13:52est-ce que vous allez changer la loi ?
13:54– Moi je ne m'interdis pas, nous ne nous interdisons pas
13:56avec Bruno Retailleau qu'il puisse y avoir
13:58des dispositions législatives qui soient proposées
14:00pour qu'on aille plus loin.
14:01– C'est-à-dire ?
14:02– Je vous le dirai, non, pas utile.
14:03– Revenir sur l'excuse de minorité ?
14:05– Nous verrons, il y a beaucoup de choses qui peuvent être regardées.
14:07– Revenir sur l'excuse de minorité ou pas ?
14:09– Le temps des annonces n'est pas venu,
14:11je n'ai pas d'annonce à faire ce matin.
14:13Ce que je peux vous dire, c'est que depuis 15 jours,
14:15tout juste que nous sommes arrivés, nous regardons
14:17tous les outils dont nous pouvons disposer.
14:19– Dont celui-là ?
14:21– Tous les outils, ceux que nous pouvons activer
14:23sans disposition législative, nous les activons.
14:25Et là où il faudra un travail législatif,
14:27nous en parlerons, le moment n'est pas venu.
14:29– Donc vous pouvez modifier la loi ?
14:31Il est possible que vous modifiez la loi ?
14:33– Sur ce sujet-là, comme sur d'autres,
14:35nous ferons peut-être des propositions.
14:37– Et sur les réseaux mineurs ?
14:39– Il y a un énorme sujet sur les réseaux sociaux,
14:41notamment sur certaines plateformes.
14:43Certaines ont fait un travail de modération
14:45ces dernières années qui est utile,
14:47on trouve moins de contenu aujourd'hui violent
14:49sur un certain nombre de plateformes.
14:51Sur d'autres, par contre, les dégâts sont terribles.
14:53Et aujourd'hui, il faut que tous les parents
14:55qui nous écoutent comprennent combien un écran
14:57à la portée d'un adolescent peut être
14:59un vecteur de danger,
15:01un vecteur de radicalisation,
15:03pour rester sur le sujet que vous avez mentionné.
15:05Malheureusement, pas le seul,
15:07il y a aussi des problématiques, bien sûr,
15:09de harcèlement et de cyberharcèlement.
15:11Là-dessus aussi, la tâche est immense,
15:13ce n'est pas un défi qui est posé uniquement
15:15à notre pays.
15:17– Vous pourriez travailler sur une interdiction
15:19des réseaux sociaux aux mineurs ?
15:21C'est fait dans d'autres pays ?
15:23– Aujourd'hui, ce qui est important,
15:25c'est qu'on responsabilise davantage
15:27les plateformes et les hébergeurs.
15:29– On est d'accord.
15:31– Mais l'interdiction ne se décrète pas,
15:33mais il y a une volonté ?
15:35– Il y a une volonté d'éviter que nos plus jeunes
15:37soient confrontés à des contenus de plus en plus violents
15:39sur ces plateformes, c'est évident.
15:41– Interdire, ça évite que ces jeunes soient confrontés ?
15:43– Mais la question, ce n'est pas simplement
15:45d'interdire, vous savez, on peut avoir
15:47une bonne idée de mesure, encore faut-il
15:49qu'elle puisse être appliquée, et nous vivons
15:51dans un monde ouvert, sur des régulations
15:53qui sont souvent à l'échelle européenne,
15:55nous devons regarder ça plus en détail,
15:57mais avec l'arrache-apase, la secrétaire d'État
15:59dédiée au numérique, nous allons y travailler.
16:01– Est-ce que l'immigration est une chance pour la France ?
16:03– Moi, je pense que c'est la France qui est une chance.
16:05– Non, non, mais attendez, répondez-moi à la question.
16:07– Je vous réponds très clairement.
16:09– Est-ce que l'immigration est une chance ou pas pour la France ?
16:11– Si vous me laissez poursuivre, je veux répondre.
16:13Moi, je pense que c'est la France qui est une chance,
16:15parce que cette France que nous avons,
16:17elle permet, encore une fois, à des gens d'horizons différents
16:19de vivre ensemble, de réussir,
16:21de dépasser leur naissance et leurs conditions d'origine.
16:23Ça, je crois que c'est important qu'on rappelle.
16:25Pourquoi je vous dis cela ?
16:27Parce que l'immigration, quand elle n'est pas contrôlée,
16:29quand elle n'est pas maîtrisée,
16:31forcément, elle ne peut pas être une chance.
16:33Elle ne peut pas être une chance pour le pays,
16:35parce que nous n'avons pas la capacité d'intégrer
16:37un nombre trop important de personnes qui arrivent.
16:39Aujourd'hui, nous devons relancer cette intégration.
16:41Nous devons réussir une intégration
16:43qui ne fonctionne pas suffisamment.
16:45Aujourd'hui, ce sera une de mes missions
16:47et nous devrons être plus exigeants
16:49en matière d'intégration.
16:51De la même manière, ce n'est pas une chance
16:53pour ceux que nous accueillons dans de mauvaises conditions.
16:55L'immigration, pour qu'elle puisse être une chance,
16:57elle doit être choisie, elle doit être limitée,
16:59elle doit être contrôlée.
17:01– Donc, on ne répond ni oui ni non.
17:03Lorsqu'on pose la question, l'immigration,
17:05est-elle une chance pour la France ?
17:07On ne répond ni oui ni non, on est bien d'accord.
17:09Tout dépend.
17:11– Aujourd'hui, telle qu'elle se pose,
17:13dans les volumes que nous accueillons,
17:15dans notre incapacité à maîtriser les flux,
17:17à lutter contre l'immigration irrégulière,
17:19ça ne peut pas être une chance.
17:21Pour qu'elle puisse être une chance,
17:23il faut qu'on arrive à maîtriser nos flux migratoires
17:25– Donc, l'immigration peut être une chance pour la France.
17:27– Mais, il y a des gens issus de l'immigration
17:29qui peuvent être une chance pour la France.
17:31Encore faut-il que nous maîtrisions les flux migratoires,
17:33ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
17:35– Bien, l'immigration qui peut être une force,
17:37une richesse, on est d'accord.
17:39– Mais, à condition qu'elle soit maîtrisée.
17:41– À condition qu'elle soit maîtrisée.
17:43Non, je vous dis ça parce que,
17:45je me souviens ce que vous disiez,
17:47c'était en 2019, je crois,
17:49je vous cite, il est temps de voir que derrière l'immigration,
17:51il y a aussi et surtout des individus
17:53avec leurs qualités, leurs défauts, leurs aspirations propres,
17:55les accompagner quand ils en ont besoin.
17:57Absolument.
17:59– Et les...
18:01– Vous ajoutez, les inféodés, jamais.
18:03– Oui.
18:05Ce que je regrette, moi, beaucoup dans ce débat
18:07et notamment de la part de la gauche,
18:09de l'échiquier politique, c'est qu'on soit dans un débat
18:11qui n'est toujours un débat idéologique et jamais pragmatique.
18:13Je viens de vous le redire.
18:15– Il n'est pas idéologique, il est à droite et à gauche,
18:17vous le savez bien, Othmane Nosraou.
18:19– Ecoutez, moi, l'idée que des gens
18:21qu'on accueille dans notre pays,
18:23même quand ils se rendent coupables de délits et de crimes,
18:25qu'on ne puisse pas les renvoyer dans leur pays d'origine,
18:27c'est une idée quitte inacceptable pour nos concitoyens.
18:29Ne pas le comprendre, ça.
18:31Ne pas comprendre que nous devons réussir
18:33à mieux exécuter ces fameuses OQTF,
18:35ne pas comprendre que nous devons réussir
18:37à reconduire dans leur pays d'origine,
18:39non pas ceux qui ont le droit à l'asile,
18:41mais ceux qui n'ont rien à faire sur notre territoire national,
18:43ce n'est pas rendre service à l'immigration.
18:45– Alors, justement, aujourd'hui, le ministre de l'Intérieur
18:47reçoit les préfets, 21 préfets,
18:49pour essayer d'améliorer les reconduites,
18:51les OQTF.
18:53Mais comment ?
18:55– Je serai aux côtés de Bruno Retailleau tout à l'heure,
18:57effectivement, avec les préfets
18:59qui font un travail de terrain là-dessus.
19:01Mais je vais d'abord vous dire
19:03que Bruno Retailleau va engager
19:05un bras de fer avec les pays d'origine,
19:07naturellement, sur les visas, sur l'aide au développement,
19:09pour qu'on puisse obtenir plus de laissé-passer consulaire.
19:11Il n'y a pas de raison de donner des visas
19:13et de l'aide au développement à un pays
19:15qui ne coopère pas en matière migratoire.
19:17– Et ça, si vous donnez des laissé-passer consulaires ?
19:19– C'est normal, la coopération doit être dans les deux sens.
19:21Ça me paraît être un principe élémentaire,
19:23la réciprocité. – Vous faites ça avec tous les pays ?
19:25– Tous les pays qui ne jouent pas le jeu.
19:27– Vous revenez sur les accords entre la France et l'Algérie ?
19:29– Il y a eu, là-dessus, un débat au Parlement,
19:31ça ne m'appartient pas aujourd'hui de le faire.
19:33– Oui, mais vous, est-ce que vous êtes favorable
19:35à ce qu'on revienne sur cet accord ?
19:37– Je vous l'ai dit, je suis favorable à ce qu'on fasse le maximum
19:39pour que les pays d'origine nous donnent
19:41la capacité de renvoyer chez eux
19:43leurs ressortissants
19:45qui n'ont rien à faire sur le territoire national.
19:47– Ça, j'ai bien compris, votre volonté.
19:49Mais je vous pose une question précise.
19:51Est-ce que vous êtes favorable à ce qu'on revienne
19:53sur cet accord entre la France et l'Algérie ?
19:55– Mais je vous le dis, vous avez vu aujourd'hui,
19:57Jean-Jacques Bourdin, l'état de l'Assemblée nationale.
19:59Que je vous dise qu'à titre personnel,
20:01je suis favorable ne réglera pas le fait
20:03qu'il y ait une majorité ou pas pour l'adopter.
20:05– Vous allez poser la question à l'Assemblée nationale.
20:07– Il y a eu une disposition posée à l'Assemblée nationale
20:09il y a quelques mois,
20:11qui n'a pas été adoptée.
20:13– Vous allez la remettre sur la table ?
20:15– Je ne suis pas parlementaire,
20:17mais le groupe de Laurent Wauquiez
20:19est favorable à cette position.
20:21Et moi je pense qu'à titre personnel,
20:23la situation actuelle n'est pas tenable,
20:25je ne peux pas être plus clair.
20:27– Donc vous êtes favorable à la remise en cause
20:29de cet accord ?
20:31– Je pense que les équilibres aujourd'hui
20:33ne sont pas les bons.
20:35Et donc oui, il faudra qu'on aille plus loin,
20:37mais c'est la responsabilité, et pas la mienne,
20:39ce sera celle notamment du Premier ministre
20:41– Vous êtes sur l'antenne de Sud Radio, il est 8h58,
20:43vous êtes sur Sud Radio,
20:45merci Patrick Roger dans un instant.

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