Les Vraies Voix avec Hugo Desnoyer, maître artisan boucher et 1er boucher à avoir récemment reçu la Légion d’Honneur, Carole de Bona, fondatrice et dirigeante de Bel Ouvrage & Luxury, Dominique Anract, Président de la Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française.
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00:00 Et le lundi, ce sont les vraies voix et l'art de bien vivre !
00:04 Ça, ça nous plaît !
00:06 Moi, quand vous avez proposé ça, Julie, je vous ai suivi à 100% déjà,
00:09 parce que c'est votre spécialité, et en plus, c'est vrai que ça fait du bien.
00:12 Ça fait du bien de parler de choses qui font du bien, effectivement.
00:15 Alors ce soir, nous sommes pour le deuxième lundi consécutif avec Hugo Desnoyers,
00:20 qui est maître artisan boucher et premier boucher, attention,
00:24 à avoir récemment reçu la Légion d'honneur.
00:27 Également, Carole de Bonnat, fondatrice et dirigeante de Bel Ouvrage et Luxury.
00:31 Déjà, bonsoir, Hugo.
00:32 - Bonsoir à vous tous. - Pardonnez-moi.
00:34 - Hugo est là, toujours. - Voilà, Hugo est là.
00:36 Carole est là aussi.
00:37 Bonjour, Carole.
00:38 - Carole de Bonnat, bonsoir. - Bonjour.
00:40 - Bonjour. Bonsoir, Julie. - Bienvenue.
00:42 On ne sait plus avec le décalage horaire si c'est le soir, si c'est le matin.
00:46 - C'est votre décalage à vous, vous voulez dire ? - Oui, oui.
00:47 Non, mais c'est parce que je regarde la Coupe du monde de football en Australie.
00:50 - Vous regardez le sport. - Voilà.
00:52 Et puis, Dominique Enracte au téléphone,
00:54 président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française
00:57 que vous connaissez bien sur Sud Radio.
00:58 Bonsoir, Dominique.
01:00 - Bonsoir, Julie. Bonsoir à tous. - Bonsoir.
01:02 Allez, c'est parti, cher Frédéric.
01:04 Oui, la communication maître mot pour faire connaître les savoirs d'exception.
01:08 Nous allons en parler avec nos invités dans notre ère moderne
01:11 où les informations circulent, c'est vrai, à une vitesse vertigineuse.
01:15 La communication joue un rôle vital pour faire connaître les savoirs d'exception
01:18 dont la valeur réside dans le partage avec le plus grand nombre.
01:22 Grâce à la communication, les frontières s'estompent
01:25 et le savoir devient un bien commun
01:28 accessible à tous ceux qui aspirent à l'enrichissement.
01:30 - Et bien, nous allons en parler. - Quelle introduction !
01:32 Oui, voilà.
01:33 Hugo Denoyer, justement, vous êtes un grand communicant, vous,
01:38 parce que vous avez quand même fait deux bouquins.
01:40 Cinq.
01:42 - Ah ben dis donc. - Cinq, je suis désolé.
01:44 - Faut que je revois mon... - Ça veut dire trois qui sont inavouables ?
01:46 - Non, non, pas du tout. - Les cinq sont invouables.
01:47 - C'est des très bons scores, donc je suis très fier de... - Désolée !
01:50 ...des ventes.
01:51 Alors oui, donc en fait, vous communiquez,
01:53 et vous communiquez de manière assez intelligente
01:55 puisque vous communiquez avec du print,
01:57 et puis vous avez fait pas mal de médias,
02:00 enfin c'est aussi comme ça qu'ils avaient été connus.
02:02 C'est aussi parce que vous êtes bien entouré, Hugo Denoyer.
02:06 - Est-ce que ça joue ? - Bien entouré, mais surtout,
02:08 avoir choisi aussi les bonnes attachées de presse,
02:09 parce qu'on a pris, il y a longtemps, une attachée de presse.
02:11 Maintenant, j'en ai une autre qui s'appelle Hélène Imbert,
02:14 avec qui ça se passe très bien, Instagram, la presse...
02:18 Voilà, donc faut être autant sur le print,
02:20 c'est-à-dire tout ce qui est presse écrite,
02:21 que sur les réseaux, que au front, en fait, à la boutique aussi, je suppose ?
02:26 - Plus à la boutique, c'est sûr, mais c'est vrai que c'est important
02:28 de faire parler de soi, ça fait venir des gens,
02:31 et moi j'ai quand même du monde à payer tous les mois,
02:33 donc c'est important, oui.
02:33 - C'est plus intéressant de faire appel à ce qu'on appelle un attaché de presse,
02:37 c'est-à-dire quelqu'un qui va faire des relations avec la presse,
02:39 plutôt que d'avoir un directeur de communication qui va...
02:42 - C'est pas les moyens, je parle d'un directeur de communication,
02:46 mais après, je fais en fonction de mes moyens, et puis...
02:50 - Et vous faites pas mal, parce qu'on vous voit, on vous a vu quand même un peu partout,
02:53 et quand on te fait reconnaître un savoir-faire d'exception comme le vôtre,
02:55 vous êtes comme sur de la boucherie haut de gamme, on peut le dire.
02:57 - Après, il faut avoir quelque chose, un message à passer,
02:59 il faut avoir un mot à passer, il faut pas...
03:01 si on n'a rien à vendre, entre guillemets, ça n'intéresse personne.
03:03 - Il faut que ça intéresse les médias.
03:05 - Exactement.
03:05 - Nous, par exemple, ça nous intéresse, mais...
03:07 - A priori.
03:08 On espère que ça intéresse nos auditeurs aussi.
03:09 - Ah bah oui, évidemment.
03:10 - Carole de Bonnat, je rappelle que vous êtes fondatrice et dirigeante de bel ouvrage,
03:15 donc rebonsoir, Carole.
03:17 Vous êtes une spécialiste de la communication, évidemment,
03:19 vous travaillez sur tous les supports pour valoriser les artisans d'art
03:25 et les artisans que vous défendez.
03:27 Évidemment, c'est le maître mot de votre métier, tout bêtement, Carole de Bonnat.
03:32 - Oui.
03:33 Vous avez posé la question, Frédéric, attachée de presse ou directeur de communication.
03:38 Moi, je suis pour le côté attachée de presse, parce qu'elle gère plusieurs budgets.
03:44 Elle est extérieure.
03:46 Et pour les messages, je trouve que c'est plus intéressant de travailler avec une attachée de presse
03:51 qu'un directeur de la communication.
03:54 - Et vous, quand vous mettez un événement en place, Carole de Bonnat,
03:57 vous parlez aux clients que vous allez toucher, aux collectionneurs, etc.
04:02 à travers ce qu'on appelle du "brand content" aussi, j'imagine, et du storytelling.
04:06 C'est un petit peu comme raconter une histoire.
04:07 - Il vient de toute une influence.
04:09 - Ce sont des termes de marketing.
04:11 - C'est de la communication sur la marque.
04:12 - Voilà.
04:13 - Donc le "brand content", c'est vraiment parler de la marque, effectivement.
04:16 Puis le storytelling, c'est raconter une histoire pour les auditeurs de Sud Radio.
04:19 Carole de Bonnat, c'est comme ça que vous procédez ?
04:22 - Oui, je m'appuie beaucoup sur le storytelling, effectivement.
04:27 - Et c'est ce qui permet...
04:28 - Je ne suis pas très bavarde, pardon.
04:29 - Non, ne vous inquiétez pas.
04:31 - Faites du storytelling, c'est-à-dire, ça peut prendre de quoi ?
04:35 Vous partez d'une idée, d'un produit, et là, ça y est, ça part, l'idée, l'histoire ?
04:42 - Je pars de l'identité de l'artiste, de l'artisan, du créateur, de sa personnalité.
04:50 Ensuite, ses œuvres.
04:53 Et la tendance du moment, le message qui passe bien.
05:00 Donc voilà, c'est un mélange des trois ingrédients pour créer un storytelling.
05:05 - D'accord.
05:06 Dominique Horact, vous qui êtes présidente de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française.
05:11 Vous êtes notamment à l'origine du passage de la baguette au patrimoine de l'UNESCO il y a très très peu.
05:17 On imagine que cette nouveauté, ça a été grâce aussi à toute la structure communicante
05:24 qui a été mise en place pour valoriser la baguette elle-même pendant plusieurs années.
05:30 - Oui, tout à fait.
05:31 Alors déjà, on a eu un bon service communication à la Confédération.
05:34 On se sert aussi, on travaille beaucoup avec les médias, c'est-à-dire qu'on leur répond n'importe quand.
05:39 Et c'est vrai que ce dossier baguette à l'UNESCO était quelque chose qui est parti à l'international.
05:44 Et ça a été aussi beaucoup repris par nos 33 000 boulangers artisans qui sont en France,
05:50 qui nous portent haut et fort ce savoir-faire.
05:52 Donc c'est une communication qui est passée aussi à travers nos professionnels.
05:55 Donc ça, c'est très important de pouvoir faire passer les produits de qualité,
05:59 notamment comme le label Boulanger de France aussi, qui a été repris par la presse,
06:04 qui est très preneur de tous ces produits de qualité.
06:07 - Comment concrètement vous avez organisé la démarche pour être reconnue ?
06:12 Parce que c'est une instance internationale.
06:14 Vous vous avez porté à titre personnel, vous vous êtes aidé des médias.
06:18 Il faut faire un petit peu pression, appelons un chat un chat.
06:22 - Alors c'est-à-dire qu'il y a tout un passage à faire.
06:24 Ça a duré cinq ans quand même.
06:26 Il a fallu déjà l'inscrire selon des normes avec le ministère de la Culture,
06:29 qui sont très précises, et aussi d'identifier les communautés qui portent ce dossier.
06:34 Et en fait, tout ça vraiment, on a eu beaucoup de chance d'être supporté par la filière.
06:38 Blais, farine, pain.
06:39 Tous les profs, tous les journalistes aussi nous ont beaucoup aidé.
06:43 Et après, quand on est parti à l'international,
06:45 alors là effectivement, c'est plus un côté politique,
06:47 puisqu'il faut qu'à un moment, la France décide de prendre un dossier qui partira à l'international,
06:53 et c'est un dossier tous les deux ans.
06:54 Donc effectivement, il y a un travail de lobbying,
06:57 d'expliquer le pourquoi, du comment, etc. de l'importance de ce dossier.
07:01 Donc effectivement, on se sert de tout le monde.
07:03 - Le travail de lobbying, c'est vrai pour toutes les professions aussi du goût,
07:08 comme les bouchers Hugo Desnoyers.
07:11 Vous, Hugo Desnoyers, vous voulez remettre la viande française à l'honneur.
07:14 Alors je vous donne un petit extrait d'un discours d'Emmanuel Macron
07:17 lors du grand rendez-vous sur la souveraineté alimentaire,
07:20 qui disait que les tables françaises de la restauration
07:22 servent plus de 60% de la viande qui n'est pas française.
07:26 C'est assez spavaleux.
07:27 - Moi ça me désole, bien sûr.
07:28 Moi j'ai fait mon fonds de commerce, et ma politique, ma bataille au quotidien,
07:32 c'est justement de faire travailler les éleveurs français.
07:34 Et on a la chance d'avoir un terroir d'exception en France.
07:38 Vraiment, moi ça me désole.
07:40 Après, il y a une logique économique.
07:42 - Oui, bien sûr, mais vous, du coup, vous communiquez à fond
07:44 pour que justement, ça soit de la viande française
07:47 qu'on retrouve sur les tables de nos restaurants.
07:49 - Effectivement, oui.
07:50 Et je suis assez fier de ça, parce que j'embarque des gens avec moi
07:55 qui sont bien payés par leur travail.
07:57 - Oui, il y a toujours des relais d'opinion.
07:59 C'est très important de s'appuyer sur des relais quand on parle de communication.
08:03 Qui sont vos meilleurs relais, finalement,
08:06 pour promouvoir cette viande de qualité ?
08:09 - Ça a été les médias, de manière générale.
08:11 Vraiment, oui, ça a fait un énorme coup de boost pour la maison, pour la boutique.
08:15 La première au départ, et puis les deux après.
08:18 Ça a été vraiment les médias.
08:19 Moi, je les remercie toujours, comme vous aujourd'hui.
08:21 C'est hyper important de pouvoir parler de nous.
08:23 Avant, c'était les chefs qui étaient mis en avant de façon extrême, je peux dire.
08:27 Et puis, je pense que les journalistes ont voulu voir aussi
08:29 ce qui se passait de l'autre côté de la barrière.
08:31 C'est là que nous sommes arrivés.
08:32 - Il y a tout un tas de concours qui sont organisés.
08:34 Ça, finalement, c'est ludique.
08:36 Ça attire l'attention.
08:37 C'est un plus pour une démarche de communication.
08:40 - C'est bien.
08:41 Moi, ça fait rêver, le concours du meilleur ouvrier de France.
08:43 Mais je pense que ce n'est pas assez médiatisé.
08:46 Parce que c'est vraiment une épreuve très, très, très difficile,
08:49 autant qu'elle soit en cuisine ou dans d'autres corps de métier.
08:52 Et oui, je pense malheureusement que même l'État français devrait,
08:55 par son ministère de l'Agriculture, du Travail,
08:58 donner un coup de main, justement, pour mettre en lumière ce genre de concours.
09:02 - Et mettre en lumière, ça passe par communiquer et par parler.
09:05 Carole de Bona, même si ce n'est pas trop votre truc,
09:07 à la radio, il faut qu'on discute un peu avec vous, quand même.
09:09 Le luxe, c'est plus qu'une expérience à vivre.
09:12 Justement, c'est vraiment une expérience aujourd'hui,
09:14 ce qui est plus que de la consommation,
09:17 juste de la consommation, comme c'était le cas auparavant.
09:19 Là, on est vraiment sur des gens qui cherchent l'expérience du toucher, peut-être,
09:24 l'expérience de la marque elle-même, etc.
09:27 Et c'est aussi comme ça que vous leur donnez envie, en leur racontant.
09:30 Parce que je rappelle aussi que vous occupez pas mal de Haute Joaillerie,
09:33 de Haute Horlogerie.
09:34 Donc, le mot qu'on aime bien dire dans ces cas-là, c'est "faire savoir le savoir-faire".
09:39 - Oui, vous avez tout dit, je dis que je n'ai plus grand-chose à dire,
09:42 parce qu'effectivement, l'expérience est très, très importante,
09:47 surtout pour toucher de nouveau, un nouveau public, une nouvelle clientèle.
09:53 Il faut le faire vivre avec l'objet, dans les voitures de luxe, par exemple,
09:58 organiser un circuit, vivre avec cette voiture.
10:04 L'expérience est très importante, sensorielle,
10:07 comme vous avez dit, effectivement, le toucher.
10:11 - Ce qui est intéressant, vous trois, parce que la baguette, c'est une spécialité française,
10:16 la viande, c'est une de nos spécialités, et le luxe aussi.
10:20 En fait, vous êtes porté par le drapeau français aussi, Carole ?
10:24 - Oui, le "Made in France".
10:27 - Oui, exactement, quand même, la culture française du luxe, du savoir-faire,
10:34 date depuis des siècles.
10:36 C'est très, très important, ça aussi, on s'exporte bien,
10:38 le "Made in France" s'exporte super bien.
10:41 - Ça aide, c'est la bonne étiquette.
10:43 - Dominique Henrac, le "Made in France" et "Boulanger de France", ça va avec,
10:47 et c'est aussi ça qui fait notre exception, très rapidement.
10:50 - Tout à fait, vraiment, on a quand même une véritable marque au niveau de l'alimentaire en France,
10:55 et on voit bien souvent dans les écoles à l'étranger, tous les chefs,
10:58 que ce soit cuisinier, au bar, en boulangerie, en boucherie, en pâtisserie,
11:01 ce sont des chefs français.
11:03 C'est-à-dire qu'on a un véritable savoir-faire, sans vouloir être trop chauvin,
11:06 mais qui est vraiment reconnu dans le monde entier.
11:08 Donc effectivement, et c'est aussi des commerces qui marchent bien en France,
11:11 puisque les gens vont quand même, et vont de plus en plus,
11:14 dans les commerces de proximité.
11:16 Que ce soit la boulangerie, la boucherie, la pâtisserie, le charcuterie, ça marche bien.
11:19 - Chers auditeurs, allez-y, allez-y vite fait, vous dénoyer.
11:22 - Très vite, parce qu'on va y revenir.
11:25 - Allez, 0826 303, sans vous, nous appelez, vous réagissez.
11:30 Chers auditeurs, on vous attend.
11:31 Ce sont les vraies voix de l'art de bien vivre ce soir.
11:34 Surtout, restez là. On revient, à tout de suite.
11:37 - Les vraies voix de l'été Sud Radio, 17h20, Frédéric Brindel, Judith Beller.
11:43 - Les vraies voix et l'art de bien vivre, c'est tout, les lundis.
11:46 C'est le plaisir de parler du savoir-faire de nos artisans, de la nourriture,
11:51 du savoir-faire de nos joailliers, de notre savoir-faire français,
11:53 qui sans être chauvin, est quand même séculaire,
11:56 et peut reproduire dans le monde.
11:59 Cher Frédéric.
12:00 - Oui, on s'intéresse au lieu, l'ADN de la rencontre avec les créateurs.
12:03 Le lieu, oui, ça change tout.
12:05 Depuis des siècles, les lieux ont joué un rôle dans l'épanouissement des artistes,
12:09 des penseurs et des inventeurs,
12:11 devenant des sources d'inspiration inépuisables et des terrains fertiles
12:16 pour les idées de toutes sortes, mais surtout novatrices.
12:19 Le lieu agit également comme un catalyseur de rencontres
12:22 et comme la meilleure vitrine de l'aura du créateur.
12:26 Qu'ils sont saisis, qu'ils l'investissent.
12:28 - C'est vachement bien écrit, ce que vous lisez.
12:31 Hugo Ténoyer, ce lieu, ça a commencé par là,
12:35 vous avez commencé par la rue Boulard dans le 14ème.
12:37 - Oui, Rue Vouton-du-Vernay, juste à côté.
12:40 - Il y a même une station métro, Rue Mouton-du-Vernay.
12:42 - Tout à fait, bravo, géographie avec Fedech.
12:45 - 50 mètres carrés.
12:47 - Vous avez commencé petit, ensuite Rue Boulard.
12:49 - Tout seul.
12:50 - Et ensuite, la rue du Docteur Blanche dans le 16ème.
12:53 - La rue du Docteur Blanche, je voulais faire de la naissance à l'assiette.
12:56 - Voilà, c'est ça.
12:57 - Vous n'avez pas gardé le Boulard.
12:58 - Si, si, j'ai gardé la rue Boulard.
13:01 - Bah si, on n'avait pas le boulet.
13:03 Donc le lieu dans votre vie, Hugo Ténoyer, c'est un peu la base.
13:07 Parce que c'est là que tout se passe.
13:08 - Le lieu, je suis très heureux d'avoir fait, "créé" ce que j'ai fait dans le 16ème.
13:12 La boucherie-restaurant avec table d'hôte en bio et tout ça.
13:15 Ce n'est pas ostentatoire, c'est assez classe.
13:18 Et puis on arrive à sublimer nos produits.
13:21 Et c'est vraiment super sympa.
13:23 - Et il y a le lieu où vous officiez, puis les lieux où vous livrez.
13:26 Parce qu'il y a eu notamment l'Elysée, il y a eu le Sénat, il y a eu le Bristol.
13:29 - Il y en a plein, plein, plein.
13:30 - Le Gallière, la Stranse, le Relais Louis XIII.
13:32 - Ça va, ce n'est pas des clients exigeants, c'est ça ?
13:35 - C'est la crème.
13:37 - Donc finalement, c'est en créant un lieu que vous avez pu toucher ces lieux-là aussi ?
13:40 C'est-à-dire en le personnalisant, incarnant ?
13:42 - Non, ce n'est pas en créant un lieu, c'est dès le départ.
13:44 C'est parce qu'il y avait un très bon produit à la base
13:47 que j'ai battu la campagne pour aller chercher les volets, les vaches, les choses comme ça.
13:52 Les agneaux.
13:53 Et c'est pour le produit.
13:55 À la limite, je dirais que ma trombinette, ils n'en ont rien à faire.
13:57 C'est le produit qu'ils veulent pour leurs clients également.
13:59 - Votre trombinette, elle joue un peu aussi, Hugo Ténoy, si je peux le permettre.
14:03 L'incarnation.
14:04 - On a un peu de voix.
14:05 - Oui, mais vous incarnez votre métier, vous incarnez votre passion,
14:07 vous incarnez le lieu que vous ouvrez.
14:09 - J'ai de la chance dans la vie d'être tombé sur le métier qui me passionne, bien sûr.
14:12 - Alors vous, Carole de Bona, vous servez des lieux pour sublimer les créations
14:16 des gens que vous représentez, en fait.
14:18 C'est ça, en quelques mots.
14:19 - Alors, oui, en quelques mots.
14:21 Mais je suis tout à fait d'accord avec Hugo.
14:23 Je peux essayer de sublimer par un lieu,
14:26 mais il faut que l'œuvre, le produit, en fait, qu'il y ait une bonne matière.
14:30 Ça, c'est essentiel.
14:33 Ensuite, le lieu, c'est un endroit aussi où les personnes peuvent rencontrer
14:39 leurs clients, les collectionneurs.
14:42 Ils échangent aussi entre eux.
14:44 Donc le lieu est quand même très, très important.
14:47 - Et ça change tout le lieu de l'exposition, parce que déjà, le terme exposition est noble.
14:54 J'imagine que ça change du tout au tout, ce lieu d'exposition quand même.
14:59 - Oui, le lieu, la scénographie, dans mon cas, je ne sais pas pour Hugo,
15:04 mais pour moi, c'est très, très important, l'éclairage.
15:07 Et puis, comme je vous disais, on va faire se rencontrer,
15:12 dialoguer des artistes ensemble.
15:14 Donc les collectionneurs ou la clientèle vont avoir aussi une vision différente
15:20 des œuvres ou du produit.
15:23 C'est toujours délicat, parce que là, je suis face à des personnes
15:25 qui sont plutôt dans l'alimentation.
15:26 Donc vous parlez de produits.
15:28 Moi, je parle d'œuvres.
15:29 - Oui, d'œuvres d'art.
15:30 - Oui, oui, oui.
15:31 - Oui.
15:32 - Oh, la Bonne Gente, ça peut être une œuvre d'art.
15:34 - Oui.
15:35 - Des fois, oui.
15:36 - Oui.
15:37 - Des fois.
15:38 - Oui.
15:39 - Vous, Dominique, en acte, allez-y, Carole de Bonnach, on vous écoute.
15:42 - Non, ce n'était pas très important.
15:44 - Ah bah si, si, si.
15:45 - C'est dommage de pas...
15:46 - Non.
15:47 - Bon, d'accord.
15:48 - Non, non, non, non.
15:49 C'était mon admiration pour les bouchers, effectivement, pour leur savoir-faire.
15:54 Parce que je suis actuellement dans l'Orne et on a de très, très bons bouchers aussi.
15:58 - C'est grâce à la transmission, madame.
16:01 - Bon, et parfaitement.
16:02 - C'est grâce à la transmission.
16:03 - Et vous vouliez priver Hugo de noyer, de cette...
16:07 - D'énoyer.
16:08 - D'énoyer.
16:09 Du coup, j'en suis complètement noyé, moi.
16:12 Et vous vouliez le priver de ce compliment.
16:15 Bah non, vous voyez.
16:16 - Merci beaucoup.
16:17 - Oui.
16:18 Et je partage aussi beaucoup l'avis d'Hugo sur la transmission.
16:22 On en parlera.
16:23 C'est essentiel.
16:24 - Oui, bien sûr, c'est le maître Hugo qui en a bien.
16:25 - Et tous ces métiers de la main, il faut les transmettre parce qu'ils avaient une image
16:32 très péjorative.
16:33 - Oui, ça, ça a changé.
16:34 - Dans votre domaine de luxe, et puis quand je vois tous les couturiers, les choses comme
16:37 ça en France, les faiseurs de sacs et compagnie, c'est quand même quelque chose d'assez
16:41 rare et d'exceptionnel dans le monde entier.
16:43 - Oui.
16:44 Alors, je me suis un petit peu éloignée de tout ce qui est accessoire de mode.
16:48 Maintenant, je m'occupe plus d'artisans d'art et ils sont méconnus.
16:54 Ils sont méconnus.
16:55 Il y a le grand sujet.
16:56 Alors, je lésite, mais je le dis.
16:59 - Allez-y.
17:00 - Les maisons de luxe font souvent appel à des artisans.
17:04 Et le nom de l'artisan, enfin voilà, n'est pas mis en avant ou son savoir-faire parce
17:11 qu'il n'y a pas seulement le travail de la main.
17:13 On parle beaucoup d'intelligence de la main.
17:15 Dans votre cas aussi, Hugo, il y a toute une conception, une réflexion.
17:20 C'est le cerveau et la main.
17:22 Je me suis éloignée de votre question.
17:25 - Dominique Enracte, le cerveau et la main et le lieu surtout.
17:28 Vous, vous étiez à la tête de la Pompadour.
17:30 C'est une boulangerie qui est dans le 16e arrondissement de Paris.
17:34 Le lieu, il était important parce que c'était un lieu de rencontre et puis c'est un lieu
17:38 qui sert à sublimer les créations autant qu'une création d'artisanat d'art.
17:42 Le pain, le croissant comme il est présenté, comment il est offert aussi et ce qui crée
17:49 comme lien derrière, c'est un peu l'essentiel chez vous aussi.
17:51 - Tout à fait.
17:52 Alors le lieu est important.
17:53 Déjà, on parle toujours économique en disant voilà, l'emplacement, il faut être un emplacement
17:58 de premier ordre pour bien travailler économiquement.
18:01 Mais il n'est pas que ça.
18:02 Il y a aussi le fait d'être bien dans un emplacement où on va ouvrir un commerce.
18:05 Parce que vous savez, les clients, on les voit tous les jours.
18:08 Et en fait, quand vous êtes dans un endroit où vous ne vous plaisez pas, vous ne pouvez
18:11 pas vraiment, je dirais, vous développer.
18:13 Parce qu'en fait, les clients deviennent presque de la famille.
18:17 D'ailleurs, les gens disent "mon boulanger, mon boucher".
18:19 Les gens les voient toujours.
18:21 Donc c'est quand même très, très important.
18:22 Et ce qui est amusant, c'est que je connais Hugo, je le connais, on s'est vu déjà dans
18:27 une émission, je ne m'en rappelle plus où.
18:29 Mais en fait, ma première affaire, je l'ai eue rue Bosiaux, à 100 mètres de la rue
18:33 de Tord Blanc.
18:34 - Ah d'accord.
18:35 - C'était la place du restaurant Saint-Honoré qui est aujourd'hui.
18:38 Et c'est vrai que la boulangerie ou tous ces commerces, on a besoin d'être avec les gens.
18:46 Il y a vraiment, comme on dit, de savoir-faire artisanal, comme à Descosse à Desnisco.
18:50 Mais la culture de la baguette de pain ou la culture de la viande, il faut qu'il y ait
18:53 une espèce de chose entre le commerçant et le client pour que ça marche bien.
18:59 Il n'y a pas quel côté économique qui est négligé.
19:00 - Dominique Horacte, on comprend bien que le lieu, évidemment, contextualise, donne
19:05 une autre dimension, mais dans l'autre sens aussi, peut-être qu'un boulanger talentueux,
19:12 un pâtissier, un boucher vont modifier la face d'un lieu qui était anodin, mais qui
19:18 va devenir, grâce à cette action, un lieu inégalable.
19:23 Ça peut aussi dans l'autre sens ?
19:24 - Bien sûr, bien sûr.
19:25 On parle par exemple, quand on dit une affaire, ça devient une institution.
19:29 C'est-à-dire qu'on va là-bas et quelques fois, 30 ans après, les gens là, je me rappelle,
19:33 je suis allé prendre par exemple mon croissant au granger de la Pompadour, parce que je parlais
19:36 de celle-là, mais effectivement, les gens arrivent à marquer un lieu et ça rentre dans
19:40 les habitudes.
19:41 Les gens, le soir, font un détour pour aller là, etc.
19:43 Donc c'est vraiment quelque chose de très fort.
19:46 - Oui, une institution, ça devient des fois même une marque.
19:49 Quand on voit, je ne sais pas, des exemples, poêles à âne ou des choses comme ça dans
19:52 votre domaine.
19:53 - Oui, tout à fait.
19:54 - Carole de Bonat, finalement, ce qu'on entend ici, c'est vrai pour les artisans d'art aussi.
20:00 C'est important qu'ils s'approprient.
20:02 C'est aussi comme ça qu'ils ouvrent leur savoir-faire, en faisant découvrir leur lieu
20:06 et leur ADN.
20:07 - Oui, et qu'ils transmettent aussi à un plus jeune public.
20:11 Dominique parlait de l'emplacement qui est primordial, c'est vrai.
20:17 - Eh bien, merci à tous les trois.
20:21 On continue, restez avec nous, chers auditeurs.
20:24 On continue sur cet échange sur les savoir-faire d'exception, qu'ils soient dans l'artisanat
20:29 d'art, par exemple, ou dans la nourriture, la boucherie, la boulangerie.
20:33 - Les métiers de bouche.
20:34 - Les métiers du savoir-faire de notre bonne France.
20:37 - Ça croustille, c'est chaud, c'est bon.
20:39 - Il parle de la baguette.
20:40 - Bien sûr.
20:41 Et de la bonne viande aussi.
20:43 - Allez, à tout de suite.
20:44 - Ça croustille aussi.
20:45 Les vraies voix de l'été, Sud Radio, 17h20, Frédéric Brindel, Judith Beller.
20:52 Les vraies voix de l'art de le bien-vivre sont avec vous ce soir, chers auditeurs.
20:56 Nous sommes avec Hugo Denoyer, qui est boucher d'exception, Carole de Bonat, qui est communicante
21:00 d'exception, puis Dominique Horac, qui est président de la Confédération des Boulangers
21:05 et des Pâtissiers Français.
21:06 Alors, il y a un truc important dans le savoir-faire, c'est l'éthique.
21:11 - Ah oui, l'éthique.
21:12 D'ailleurs, vous pouvez nous en parler au 0826 300 300, si vous êtes aussi un artisan,
21:17 un artiste.
21:18 Parce que l'éthique et savoir-faire d'exception, ça passe déjà par maintenir des normes
21:23 élevées.
21:24 Et maintenir des normes élevées en matière d'éthique est bien plus qu'une simple aspiration.
21:29 Certains diraient que c'est un devoir moral envers la société et les générations futures.
21:33 Nous y pensons, les enfants, les petits-enfants.
21:35 Cela requiert une vigilance constante et une remise en question régulière de nos pratiques.
21:40 L'éthique et le savoir-faire d'exception sont indissociables du progrès durable et
21:45 de l'épanouissement individuel et collectif.
21:47 - Alors, éthique et savoir-faire d'exception, indissociables du progrès durable et de l'épanouissement.
21:53 Vous avez par exemple, Hugo Desnoyers, co-signé une tribune de L214 pour dénoncer l'élevage
21:59 intensif.
22:00 Vous, il y a une vraie éthique de traçabilité en général.
22:03 Allez-y.
22:04 - Bien sûr, oui.
22:05 Et puis, la manière dont L214, on a des échanges assez importants.
22:07 Je trouve ça génial parce que c'est aussi l'éthique du bien-être animal.
22:12 Et ils ont fait énormément de choses qui sont choquantes parce que c'est aussi une
22:16 politique qu'ils ont mais qui sont nécessaires, moi je dirais.
22:19 Et puis après, quand vous parlez d'éthique, moi je dirais de l'intransigeance.
22:23 C'est très important.
22:24 - Exigence, intransigeance, c'est plus ?
22:26 - Intransigeance.
22:27 Il ne faut pas céder, il faut rester sur sa ligne.
22:31 - Pourquoi ? Vous avez des pressions, Hugo Desnoyers ?
22:33 - Non, je dis dans le sens, un produit par exemple, ça peut arriver.
22:36 Ça m'est arrivé comme tout le monde.
22:37 J'ai un produit qui me plaît moins, il ne faut pas le vendre.
22:39 - D'accord, vous ne le vendez pas.
22:40 - Non.
22:41 - Et ça finit où ?
22:42 - C'est mon fond de commerce, c'est important.
22:43 Donc, il faut être intransigeant.
22:44 Moi j'ai vu Bernard Pacot à l'Ambroise couper des queues de salades de bataillons, de mémoires,
22:52 ou de frisés pardon.
22:53 Si ça ne coulait pas le lait, il les renvoyait.
22:56 Et donc ça voulait dire que c'était sorti de terre deux jours avant au maximum.
23:00 - D'accord, donc l'intransigeance, ça permet la grande, grande qualité en fait.
23:03 - Exactement.
23:04 - Mais là, ce qui est intéressant, quand vous signez une tribune avec L214, c'est intéressant
23:11 parce que ça veut dire que, encore une fois, l'agriculteur, le boucher, le commerçant,
23:16 ils ne sont pas contre les démarches écologiques, finalement.
23:20 - Ben non.
23:21 - Non, alors déjà, moi je dis toujours que les éleveurs et les agriculteurs sont les
23:25 premiers écologistes en France.
23:26 Pourquoi ? Parce que c'est eux qui entretiennent la campagne, et ça c'est super important,
23:30 et qui élèvent bien leurs animaux.
23:32 Après, bien sûr, sur le fond, on n'est pas d'accord avec L214 parce qu'ils sont anti-viande.
23:36 Mais moi je trouve ça très intéressant l'échange, et puis justement de pouvoir aller
23:41 dans le bon sens avec eux.
23:42 - Alors justement, ces savoir-faire d'exception, Carole de Bona, que vous défendez aussi,
23:47 les artisans d'art, etc., quelles seraient les valeurs éthiques qui leur tiennent à
23:51 cœur si vous deviez les définir là, ce soir ?
23:54 - C'est effectivement l'exigence, la transmission du geste, de la tradition.
24:03 Utiliser aussi des matières écoresponsables, responsables de l'environnement.
24:12 Les jeunes artisans travaillent beaucoup là-dessus.
24:15 Donc c'est le respect du geste, et de la matière travaillée.
24:21 - C'est pas si simple le combat des artisans en ce moment, et notamment, je parle pendant
24:26 cette période de vacances, pour certains.
24:29 Vous allez dans les villages d'artisans, et souvent on retrouve les mêmes choses que
24:35 dans l'autre village, c'est comme si finalement, il y avait des artisans qui se disaient artisans
24:39 mais qui ne l'étaient pas.
24:40 - Oui, je suis assez d'accord avec vous.
24:43 Justement, les choses sont en train de changer.
24:46 Il y a eu une exigence de ma part, avec des personnes de mon équipe, on prône justement
24:57 la défense de l'artisan d'art, parce qu'on a vu beaucoup de choses avec les tic-tacs
25:02 "artisanat", et en fait, il n'y avait pas du tout le respect d'une qualité, d'un savoir-faire,
25:13 d'une tradition.
25:14 Donc maintenant, justement, nous sommes en train de mettre en place différents lieux
25:20 où on ne présentera pas la même chose.
25:22 On respecte aussi l'artisanat, on travaille avec des produits locaux ou des matières
25:28 locales.
25:29 Donc vous n'allez pas retrouver dans l'orne la même chose que vous allez retrouver dans
25:35 la Creuse ou en Ile-de-France.
25:37 - Alors justement, vous parliez des labels, du label "Artisan de France", il y a le label
25:42 "Boulanger de France" qui pour le coup est un label de chartes de qualité, qui a été
25:46 lancé par la Confédération de Dominique Enracht, on va revenir dessus après.
25:49 - Ah oui, on en a parlé l'autre jour, vous m'aviez dit "pas de pain congelé", tout ça,
25:54 maintenant je sais.
25:55 - Pour les artisans d'art, pour les reconnaître, il y a un label qui s'appelle "Entreprise
26:00 du patrimoine vivant", est-ce que celui-là est galvaudé ou est-ce que ça marche, Carole
26:03 de Bonin ?
26:04 - Non, non, ça marche, il y a différents labels et c'est très compliqué.
26:08 Nous sommes en train justement de travailler avec le ministère de la Culture et de l'Industrie
26:15 parce que l'artisanat n'a pas sa branche, on retrouve des artisans dans la Chambre des
26:22 métiers, dans la Maison des artistes, certains sont regroupés, donc il y a effectivement
26:28 le patrimoine vivant, il y a des maîtres d'art, il y a des privés-temps-cours, enfin
26:33 il y a une multitude et c'est assez complexe.
26:36 Et d'ailleurs le comité Colbert fait un travail de répertorier tout ça avec une agence.
26:41 Donc les frontières, ensuite artisan-artiste, les artisans dont je m'occupe sont proches
26:49 aussi plutôt d'artistes, comme je le disais il y a le travail de la main, mais il y a
26:54 le travail aussi cérébral, la réflexion, une interprétation de l'époque qui se retranscrit
27:02 par le geste.
27:03 - Bien sûr.
27:05 Justement, on passe à vous un petit peu Dominique Enrecte, vous êtes avec nous bien sûr.
27:11 Dominique, là on parle d'éthique, on revient un peu au sujet de base, les conséquences
27:18 d'un manque d'éthique, puisque vous parliez de pain congelé tout à l'heure, Frédéric
27:22 Brindel, il y a des boulangers qui vendent du pain congelé, les conséquences de ce
27:27 manque d'éthique en fait c'est justement potentiellement une dévalorisation de l'image
27:32 de la profession, donc c'est pour ça que c'est très important de maintenir la qualité
27:35 Dominique Enrecte.
27:36 - Tout à fait, vraiment l'éthique dans nos métiers manuels c'est très très important.
27:40 On parle justement d'ailleurs de nos métiers comme des vieux métiers modernes, c'est-à-dire
27:45 qu'on essaie de se moderniser, on travaille sur la baguette d'un carbone, on travaille
27:49 sur différentes choses, mais il faut absolument garder les recettes, même si ça prend du
27:52 temps, même si c'est compliqué parfois d'avoir de la matière première, mais il
27:56 faut conserver les recettes.
27:58 Et il est vrai qu'on a lancé ce label Boulanger de France pour justement déterminer, de savoir
28:03 que les gens avec ce label montrent qu'ils fabriquent le pain, la pâtisserie, la vinoiserie,
28:08 le snacking.
28:09 Et ce qu'il faut savoir aussi c'est qu'on avait mis en place une loi à l'époque,
28:14 en 98, qui marque que si vous marquez "Boulanger" sur votre vitrine, ça veut dire "vous fabriquez,
28:19 vous pétrissez, vous façonnez, vous cuisez votre pain sur place".
28:21 Mais le label Boulanger de France vient encore, on l'a lancé juste avant le Covid malheureusement,
28:27 mais c'est quelque chose qui va prouver que c'est pas seulement le pain qui est réglementé,
28:30 mais c'est aussi toute la pâtisserie, la vinoiserie, de façon à ce que les gens sortent
28:35 des produits vraiment faits avec des produits choisis par l'artisan.
28:38 C'est la certitude d'une qualité fait maison.
28:41 - Sur ces baguettes et sur ces pains qu'on adore, moi j'avoue je suis un petit peu perdu
28:45 parce qu'il y en a un qui va dire "là c'est la tradigraine, là c'est la tradition, là
28:50 c'est la..."
28:51 Alors baguettes moulées, moi j'adore les baguettes moulées aussi, voilà.
28:53 Est-ce que finalement, au bout du compte, on sait plus ce qu'il y a dedans etc., il
28:57 faudrait pas avoir une espèce de charte parce que tout le monde fait sa tradition ?
29:01 - Alors, vous avez la baguette de tradition, c'est une loi L de 93 qui détermine une
29:09 farine de tradition dans laquelle il n'y aura pas de congélation non plus, pas d'améliorant.
29:13 Donc on sait quand même que quelqu'un qui fait de la baguette de tradition, il faut
29:16 absolument qu'il n'y ait pas d'améliorant, qu'il n'y ait rien d'autre que de la farine
29:19 de l'eau, du sel et de la levure.
29:21 Donc c'est aussi une protection quand même.
29:23 Alors après il y a la tradition de Pierre-Paul Jacques, il y a une tradition avec de la graine
29:27 etc.
29:28 - Avec la graine des lardons, des machins, et voilà.
29:31 Après ce sont plutôt des baguettes à piquer puisque c'est vrai que la tradition, normalement
29:34 il n'y a rien d'autre.
29:35 La baguette de tradition française, c'est de la farine de l'eau, du sel, de la levure
29:40 et du savoir-faire.
29:41 - Hugo Desnoyers, justement l'éthique dont vous faites preuve en allant tracer vos viandes,
29:48 en allant les chercher, que ce soit des viandes, des bêtes qui ont été bien élevées aussi,
29:53 et puis c'est très important qu'elles soient bien abattues aussi pour la qualité de la
29:56 viande.
29:57 - Bien transportées, bien abattues, oui.
29:58 - Pour vous c'est aussi un acte justement pour faire partie de ce progrès durable qu'on
30:02 est tous en train d'essayer de mettre en place pour essayer de sauver un peu les meubles
30:05 quoi.
30:06 - Alors c'est pas du tout une volonté de ma part ce que vous exprimez, c'est d'une façon
30:11 naturelle.
30:12 - C'est une évidence quoi.
30:13 - C'est une évidence, oui, complètement.
30:15 Après en tant que label nous on n'en a pas mais il y a des bouchers puis il y a des marchands
30:18 de viande.
30:19 Donc nous on est bouchers.
30:20 - D'accord.
30:21 - Donc c'est important de le dire.
30:22 Maintenant non, non, c'est vraiment de façon naturelle.
30:25 Moi j'ai envie de faire de la belle cam', j'ai envie de travailler de la belle cam', j'ai
30:27 envie de...
30:28 En fait on s'éclate, j'arrive encore à m'émerveiller d'un veau magnifique quand je fais une coupe
30:33 et que je fais venir toute mon équipe autour de moi, je dis voilà, touchez, regardez, c'est
30:37 hyper important.
30:38 - Boucher et charcutier, alors souvent on a boucherie, charcutier, ce sont deux métiers
30:43 différents.
30:44 - Complètement.
30:45 Car la charcuterie ça voisine plus à la cuisine et je pense qu'il y a beaucoup plus
30:51 de connaissances au niveau justement des recettes chez un charcutier.
30:53 - Carole Debona, vous vous occupez du collectif pour le faire découvrir au collectif en fait.
30:59 Donc forcément ces valeurs dont on parle tout à l'heure de progrès durable, elles
31:03 sont indissociables du travail que vous faites également et puis aussi du progrès face
31:08 à notre traitement aussi de la terre et des matières nobles etc. dont ils se servent.
31:11 - Oui, le collectif, la communauté, travailler en communauté c'est très très important
31:18 et effectivement pour moi aussi c'est dans mon ADN de les faire collaborer ensemble.
31:24 Ce qui était très difficile avec les artisans parce que chacun travaillait dans son atelier,
31:30 sont des personnes qui travaillent énormément, qui sont passionnées et sortent peu.
31:34 Donc le collectif est essentiel et échanger aussi des gestes, des réflexions, c'est
31:42 essentiel pour la transmission aussi.
31:44 - Oui parce que la transmission c'est un mot qui revient beaucoup quand on parle forcément
31:48 de savoir-faire, c'est un mot maître et c'est un mot incontournable dans ces métiers
31:52 la Carole Debona.
31:53 - Oui parce qu'il y a un grand travail à faire, même pour les bouchers charcutiers.
31:59 Excusez-moi je suis partie, j'ai écouté Hugo parce que je suis passionnée de le charcuterie.
32:03 - Allez-y on vous en prie !
32:04 - Ce sont des métiers que je découvre depuis que je suis à la campagne.
32:14 - J'ai ouvert mon dernier livre.
32:15 - Oui oui je vais aller l'acheter.
32:16 - Partisans bouchers.
32:17 - Il ne pourra pas être dédicacé parce que je suis loin.
32:24 - On va arranger ça.
32:26 - Je vous sens bien partie tous les deux, je dis ça comme ça.
32:30 - Tourne les manèges !
32:31 - C'est une passion que je me suis découverte et effectivement ce sont des artisans.
32:38 Jusqu'à présent je travaillais beaucoup avec des artisans d'art autour d'objets,
32:44 on peut connaître la marquetterie.
32:47 Et depuis quelques temps j'ai rencontré un charcutier qui m'a fait découvrir des
32:54 choses et puis découvrir son métier, sa passion.
32:56 Donc j'étais très sensible et je me suis noyée dans vos paroles.
33:00 Donc je m'éloigne un petit peu de mon sujet.
33:02 - Hugo Ténoyi va vous faire découvrir des choses aussi.
33:04 - La boucherie vous allez aller voir.
33:08 - La belle viande.
33:10 - Il est comme ça Hugo Ténoyi.
33:14 Il me perturbe.
33:16 - Il vous perturbe ?
33:17 - Oui, parce qu'on ne peut pas résister.
33:19 - Je suis en perds des moments carrément.
33:20 - On ne peut pas résister Hugo.
33:22 - Dominique en acte aussi, il n'est pas loin.
33:24 - Allez-y Caroline Bonnat.
33:26 - Les artisans, quand on les rencontre, on parle de Dominique, d'Hugo, mais en fait
33:32 ce sont des personnes qui vous transmettent leur passion, leur savoir-faire.
33:42 C'est magique.
33:44 Quand on pense que les dernières années, les 20 dernières années, c'était péjoratif
33:50 de travailler dans ces métiers-là.
33:52 - Encore et toujours madame.
33:54 - Je vais monter parce que ça ne va pas du tout.
33:59 Ce sont des personnes formidables.
34:01 - Voilà un nouveau sujet de com.
34:03 - On est lancé.
34:05 - Dominique en acte, un petit mot sur la transmission.
34:07 En deux secondes, parce qu'on a peu de temps.
34:10 - Très rapidement, je pense qu'on a redoré nos blasons des métiers manuels.
34:15 Ça commence à avoir la coque, ça creuve.
34:17 On a 15% aujourd'hui de reconversion, des gens qui sortent de grandes écoles, qui veulent
34:21 d'un seul coup faire le métier.
34:23 Je pense qu'on a intérêt de parler en bien de nos métiers, vraiment montrer qu'il y
34:26 a des carrières.
34:27 Il y a plein de jeunes, on fait quand même 29 000 apprentis l'an dernier.
34:31 J'espère qu'on va en faire beaucoup parce que je leur promets une très belle carrière.
34:34 - Ça crée des vocations.
34:36 - Très rapidement, on est hors délai.
34:40 - Sur la transmission, il y a des associations qui font un boulot énorme dans la partie
34:44 dont je m'occupe, mais qui travaillent aussi avec les bouchers et l'artisanat au sens large.
34:49 C'est l'outil en main qui fait un travail très bien.
34:54 - L'outil en main, chers auditeurs.
34:57 - Oui, l'outil en main et de l'or entre les mains.
35:01 L'or entre les mains, c'est un peu plus lourd comme programme, mais l'outil en main, il
35:05 faut en parler.
35:06 - Allez, magnifique.
35:07 Merci pour ces bonnes infos, chers auditeurs.
35:09 Vous avez bien entendu, si vous êtes intéressés par des formations, il y a plein de dispositifs
35:14 qui sont à votre disposition, évidemment.
35:16 On continue juste après, on va parler du luxe qui se démocratise.
35:20 Allez, restez avec nous, à tout de suite.
35:22 - Les vraies voix de l'été, Sud Radio, 17h20, Frédéric Brindel, Judith Belaire.
35:28 - Les vraies voix de l'art de bien vivre se font plaisir sur Sud Radio tous les lundis.
35:33 Nous sommes en présence de Hugo Desnoyers, Dominique Enracte et Carole Debona.
35:37 Et nous parlons maintenant de la démocratisation du luxe qu'on a tous remarqué.
35:41 Vous l'avez tous vu, Farrell Williams faire le défilé Vuitton.
35:44 - Ah bon ? Moi, je ne l'ai pas vu.
35:46 - Ah ben, vous n'auriez pu.
35:47 - En tout cas, nous avons un boucher, c'est du luxe, un boulanger-pâtissier, c'est du luxe.
35:52 Bon, après, une artiste, évidemment.
35:54 - Non, ce n'est pas une artiste.
35:55 - Oui, mais quand même, des artisans.
35:57 - Une grande communicante.
35:58 - Une grande communicante qui valorise l'artisanat d'art français.
36:02 - Oui, oui, oui.
36:03 - Très mauvaise communicante pour moi-même, mais...
36:06 - Non, non, non, non, mais les artisans, pour moi, sont des artistes.
36:10 C'est ce que je voulais dire.
36:11 Alors, le luxe s'ouvre désormais à un public plus large, quand même.
36:14 Ça se démocratise, permettant au plus grand nombre de consommateurs d'accéder à des produits et des expériences haut de gamme.
36:21 Ça dépend comment on le répartit.
36:23 C'est une tendance qui pousse.
36:24 Les acteurs du luxe se réinventent.
36:27 Ils s'ouvrent de nouveaux marchés, tout en préservant l'essence même du luxe,
36:32 à savoir l'exclusivité, ma chère, la qualité et l'expérience unique qu'il offre.
36:38 C'est le luxe, ou pas ?
36:39 - Merci pour cette magnifique introduction.
36:40 - Bah, il faut, il faut.
36:42 - Alors, Carole de Bonin, justement, il y a eu un changement dans la conception consommation.
36:46 Alors, même si mon confrère n'a pas vu le défilé 8 ans,
36:49 - Non, pas du tout.
36:50 - Designé par Pharrell Williams, c'est le début d'un changement de mentalité,
36:54 parce que je pense que c'est une chose qui aurait été impensable il y a une dizaine d'années.
36:58 Donc, cette démocratisation vient aussi du fait que les gens qui consomment ont changé.
37:03 Qu'est-ce que vous en pensez ?
37:05 - Ah bah, oui, oui, je suis au cœur du sujet.
37:09 Donc, je suis pour et contre la démocratisation, effectivement, pour toucher un nouveau public.
37:18 On le voit, les marques de luxe, vous l'avez dit, Vuitton, Chanel,
37:23 introduisent dans leur collection un petit peu plus de streetwear, des casquettes, des doudounes, voilà,
37:31 qui touchent un public plus jeune et qui a un pouvoir d'achat aussi très, très important.
37:37 - Bien sûr.
37:38 - Donc, ça, c'est très bien, mais il faut aussi qu'ils fassent attention à ne pas désacraliser une marque.
37:44 Donc, ça, les communicants sont très, très forts, parce qu'effectivement, dans les publicités,
37:50 dans la communication, on va parler des séries limitées, des éditions limitées.
37:54 Et puis, en fait, le chiffre d'affaires est fait avec 80 % des autres produits.
38:00 - Oui, parce que ce que disait Frédéric en introduction, c'est qu'on parle d'exclusivité, de qualité,
38:04 puis surtout d'expérience, maintenant, quand on consomme du luxe.
38:07 - Oui.
38:08 - Alors, qu'est-ce qui change, justement, dans ce rapport à l'expérience ?
38:11 - Les magasins, déjà, quand on se rend dans un flagship, c'est-à-dire un magasin qui est dédié entièrement à la marque,
38:20 il y a une expérience client, alors une expérience sensorielle, avoir un service.
38:27 Les services sont très, très importants.
38:29 Quand vous achetez sur Internet, via Internet, vous n'avez pas ce service-là.
38:34 Et d'ailleurs, ce ne sont pas les mêmes produits qui sont en vente.
38:37 - Oui, bien sûr.
38:38 - J'ai oublié votre question, Judith.
38:39 - Non, mais ce n'est pas grave. On parlait d'exclusivité, de qualité et d'expérience unique.
38:43 Tiens, on va passer à vous, Hugo Denoyer.
38:45 Vous, l'exclusivité, la qualité et l'expérience unique, c'est trois mots qui vous définissent tout à fait.
38:50 - C'est mon quotidien.
38:51 - Voilà, c'est ça.
38:52 - Oui, on essaye, justement, grâce à mes éleveurs, on fait des viandes, je ne vais pas dire rares,
38:56 mais non plus d'exception, mais on fait notre métier.
39:01 Après, le luxe, attention, on a vu ce que ça aussi...
39:04 - C'est l'exception.
39:05 - Oui, mais on a vu aussi, comme disait tout à l'heure Madame...
39:08 - Carole de Bonnat.
39:09 - Il y a eu des problèmes.
39:10 Quand on regarde le saumon, on regarde le caviar, le luxe, c'en était.
39:14 Aujourd'hui, c'est complètement galvaudé.
39:16 - Ça dépend des marques.
39:17 - Ça dépend des marques, mais quand même.
39:19 - Sur le luxe, quand même, parce qu'il y a ceux qui peuvent se l'offrir
39:23 et ceux qui, comme moi, ne peuvent pas se l'offrir.
39:26 Mais est-ce que, de temps en temps, finalement, de se dire "Tiens, j'ai pas les moyens,
39:30 mais là, je vais économiser et là, je vais faire un coup, je vais y aller".
39:35 - C'est un plaisir, oui.
39:36 - Ça, est-ce que vous le voyez de plus en plus, Hugo ?
39:38 - De plus en plus, non, on le voit régulièrement, oui, on le voit toutes les semaines, des gens.
39:42 Et puis, de toute façon, on connaît notre clientèle, on la connaît bien.
39:45 Et oui, il y a des gens, j'ai même des anecdotes.
39:48 - Allez-y, une petite anecdote.
39:49 - J'ai une mamie, il y a deux Noël de ça, elle est venue, il y avait plein de monde dans la boutique,
39:54 et puis elle m'attendait à côté de mon billot, donc à un moment donné, je lui ai compris qu'elle voulait me parler.
39:58 Elle me dit "Voilà, monsieur, vous voyez, en fait, je n'ai pas d'argent,
40:00 mais je rêve d'un morceau de jante de chez vous".
40:02 Donc, bien sûr, elle est repartie avec un morceau de jante de chez nous.
40:05 - Connaissant Hugo, il a craqué, c'est obligé.
40:08 - Franchement, c'est pas du pipo de médiatisation, c'est vraiment ce qui m'arrive.
40:12 Et je trouve ça... C'est là qu'on parlait justement des artisans qui ont réussi à faire un trou,
40:18 à faire, pas une marque, mais à faire parler d'eux.
40:20 Je trouve ça génial.
40:22 - Les modes de consommation, là vous parlez de la dame qui n'avait pas de sous,
40:24 mais vous avez aussi, par exemple, le jeune qui va se dire "Bah tiens, au lieu d'aller manger de la viande tous les jours,
40:28 je vais m'en acheter une fois par semaine, uniquement chez Hugo Denoyer, parce que je sais que je mange de la qualité".
40:33 - Il a tout à fait raison, merci beaucoup, Judith.
40:35 - C'est ce que fait Judith, elle mange de la salade toute la semaine, et puis le vendredi, Hugo Denoyer.
40:45 - C'est important, oui, bien sûr, de se faire plaisir.
40:48 - Carole de Bonat ?
40:49 - Dans la démocratisation, on doit du luxe, on doit aussi parler du marché de seconde main,
40:56 parce que Frédéric disait "Je vais économiser un certain temps",
41:02 alors ce n'est pas valable pour Dominique ou Hugo, parce que de la viande ou une baguette de seconde main, ce n'est pas génial.
41:09 Mais dans le luxe, que ce soit l'artisanat ou les grandes maisons, le marché de la seconde main se développe.
41:17 - Oui, de plus en plus, effectivement.
41:19 - Et le dépasse parfois, c'est ça, non ?
41:22 - Voilà, le dépasse, parce que le luxe, ces dernières années, il y a les maisons de luxe, je ne vais pas me faire des amis,
41:29 mais le cuir n'était pas d'aussi belle qualité, la facture n'était pas aussi belle,
41:36 donc on le voit dans les grandes maisons de luxe, le sac, l'accessoire de mode, il y a 30 ans,
41:41 est vendu bien plus cher qu'un accessoire de mode que vous allez acheter aujourd'hui.
41:46 - Après, Hermès, j'ai été en contact avec eux, justement par rapport au cuir de mes bêtes, je peux vous dire qu'ils sont très très exigeants.
41:55 - Ça dépend des maisons, c'est toujours la même chose.
41:57 Hermès, vous ne trouverez peu de sacs Jane Birkin en seconde main, vous n'en trouverez pas dans l'occurrence, a priori.
42:04 - Je reviens à la première main et à Dominique Enracte, qui est, je le rappelle, boulanger-pâtissier.
42:09 Très vite, on peut se retrouver en situation d'avoir envie de déguster le magnifique, je pense notamment dans la pâtisserie.
42:18 Et là, il faut nous éclairer parce que des fois, on a des beaux produits, mais ce n'est pas forcément le produit de luxe.
42:25 Est-ce qu'il y a des repères ? Ce qui nous permet de dire, tiens, aujourd'hui, je reçois mon fils, je veux marquer les esprits.
42:32 Et comment on peut savoir si c'est vraiment un produit de luxe ?
42:38 - Je dirais que ce n'est pas des produits... J'ai parlé de produits de qualité parce que le luxe, chez nous, en fait,
42:45 on a 12 millions de clients chaque jour et ce qu'on veut, c'est que ce soit la qualité pour tout le monde.
42:50 Alors après, effectivement, c'est vraiment le client qui envoie le choix. Je vois des entreprises où c'est bon, il n'y en a que partout,
42:57 ça marche tout le temps, le bouche à oreille, il va très vite. Et après, vous avez quand même, je vous dis, tout le fait maison,
43:03 Boulanger de France, etc., aussi des gens qui sont meilleurs au pays de France, des gens qui ont gagné des concours,
43:08 des gens qui ont une belle vitrine avec laquelle ça marche bien, en fait, les produits vont très vite.
43:13 Donc, en fait, nous, on ne parle pas vraiment de luxe, mais surtout de la qualité. Parce que ce qu'on veut, c'est...
43:17 Voilà, en plus, c'est abordable pour tout le monde.
43:19 - La définition du luxe, normalement, c'est la qualité, finalement, Hugo Deloyer.
43:23 - Bien sûr. - Et Dominique aussi.
43:25 - Comme vous le dites si bien, moi, je suis impressionné, justement, des pâtissiers dans l'omène du luxe.
43:29 On voit des Pierre-Armé, on voit des Michalak, on voit des gens qui sortent du lot et qui font vraiment...
43:33 - Ou dans les grands hôtels aussi. - Pierre-Armé, élu par ses pairs, meilleur pâtissier au monde.
43:38 - Ça, c'est une sacrée reconnaissance. Carole de Bonnat, vous aviez un petit mot à dire ?
43:42 - Oui, je voulais parler, mais ce n'est pas valable pour l'alimentation et je suis désolée.
43:48 - Ne soyez pas désolée, le but, c'est de mélanger les genres. C'est pour ça que je vous ai invitée. Allez-y.
43:53 - Jean-Louis Dumas disait "le luxe, c'est un objet qui peut se réparer".
43:58 - C'est ça, c'est la qualité.
44:01 - Voilà, c'est la qualité. J'ai une autre définition du luxe qui me plaît beaucoup et qui peut s'appliquer à ces messieurs.
44:07 Le luxe, c'est la beauté des mystères de fabrication et de ses secrets.
44:12 - Ah, alors ça, c'est plutôt... - C'est très beau.
44:16 - Dominique Anrac, vous avez envie de réagir, oui.
44:19 - Oui, je disais que c'est exactement ça, le produit avec une recette.
44:23 On va chercher des produits, comme Joël Gou va chercher ses bêtes, nous on va choisir notre farine, notre beurre, nos amandes, notre chocolat, etc.
44:30 Et puis on garde nos secrets, donc on est dans le luxe.
44:33 - Voilà, et dans le luxe, il y a une politesse, la discrétion, le secret.
44:39 - La classe. - C'est beau, la classe, c'est beau. Moi, j'adore le luxe.
44:44 Mais pas le luxe ostentatoire.
44:47 - Qu'est-ce que c'est, cette définition du luxe ?
44:50 - C'est la définition du luxe, pour finir. - Sur l'aspect ostentatoire, n'oublions pas que c'est un positionnement social aussi, le luxe.
44:55 - Ça dépend. - Donc il ne faut pas l'oublier.
44:58 - Oui, mais pour moi, le luxe, ça va aussi avec culture, connaissances, curiosité, et ça, ce luxe dont vous parlez.
45:09 Excusez-moi, je dois faire la grimace. Je ne l'aime pas du tout. Je ne peux pas, je ne peux pas.
45:16 - Le vrai luxe, c'est la discrétion, le secret, le savoir-faire, l'élégance, en l'occurrence dans l'artisanat d'art en général.
45:23 Et puis finalement, ça va très bien au blancher et au boucher aussi.
45:26 - Oui, je trouve que ça englobe bien tous les secteurs de haute qualité.
45:33 - Côté noyé, votre définition du luxe, c'est aussi ça, c'est la qualité.
45:36 - L'art de vivre. - L'art de bien vivre.
45:39 - J'adore une belle voiture, j'adore bien manger, j'adore aller dans une belle maison, j'adore être bien reçu.
45:44 - Pour vous faire plaisir. - Exactement, ça fait plaisir.
45:47 - C'est pour vous. - Oui, l'ostentatoire aussi me répugne.
45:51 - Sauf qu'il n'est pas accessible à tous, le luxe, et que quand on évoquait ce sujet en disant rendre accessible le luxe, jusqu'où ? Jusque quand finalement ?
46:03 - Moi personnellement, je ne peux pas offrir un sac à Hermès à ma compagne, par exemple.
46:08 - D'accord. - Il faudra me mettre de côté.
46:10 - Oui. - Je trouve la démarche hyper importante, et géniale d'ailleurs. Au contraire.
46:15 - Je vous donnerai des tuyaux, Hugo. - Avec plaisir.
46:19 - Moi aussi je vais noter. - Je vous envoie mon 06 juste après l'entrée.
46:23 - Oulala ! - Mais cessez de m'appeler madame.
46:27 - Oui, arrête de l'appeler madame, arrêtez. - Oui madame.
46:30 - Bon, nous aimons tous. - Voilà, c'est l'amour flou.
46:34 - Mais oui, c'est ça l'artisanat, le luxe, c'est ça, c'est la convivialité, c'est le partage.
46:38 - La plus belle chose du luxe personnellement que j'ai, moi, c'est quand je fais une belle table de copains et d'amis, copains copines, où il y a un vrai partage.
46:44 - Attendez, permettez-moi juste de faire un petit point, le luxe finalement c'est un peu ce qu'on a envie d'y mettre.
46:48 C'est chacun sa vision, donc ça peut être effectivement aller consommer chez des grandes enseignes de luxe,
46:55 mais ça peut aussi être aller acheter l'objet chez l'artisan du coin, l'artisan d'art qui fait des très belles choses,
47:01 acheter de la viande chez Hugo, ou aller découvrir un meilleur ouvrier de France avec vous Dominique Enrac,
47:06 votre définition du luxe en quelques mots ?
47:09 - Bah écoutez, je crois que le luxe, pour vraiment le voir dans nos métiers, il faut aller à l'étranger.
47:13 Quand un artisan s'installe à l'étranger, il est considéré comme un artisan de luxe.
47:18 Et c'est là que vraiment ça perce, parce que nous on est habitués à cette qualité finalement.
47:22 On a quand même, on les a tous les jours, partout avec tous les artisans qu'on peut avoir,
47:27 et c'est vrai que quand quelqu'un arrive à percer à l'étranger, il est considéré comme un faire des produits de luxe.
47:32 - C'était un luxe de vous avoir tous les trois. Merci beaucoup.
47:37 - Je vous rappelle qu'on était avec vous Carole de Bonnat, vous êtes fondatrice et dirigeante de bel ouvrage.
47:43 D'ailleurs il suffit de taper sur internet pour trouver ce que vous faites.
47:47 Merci d'être venue. Dominique Enrac, président de la Confédération Nationale de la Boulangerie et Patisserie Française.
47:53 Vous savez que vous êtes chez vous ici, vous revenez quand vous voulez.
47:56 Et puis Hugo Desnoyers, c'était un plaisir ces deux lundis avec vous.
48:00 - Il n'est pas ici chez lui, c'est nous qui sommes chez lui.
48:03 - Mangez de la bonne viande, vous aurez de beaux enfants.
48:05 - Ma maman, on mangeait souvent.
48:07 - Voilà. - Allez, tout de suite Yvan Tujous, la musique sur Sud Radio, avec Christophe Maé comme invité.