Putsch au Niger: le conseil de défense d'Emmanuel Macron a été vécu comme "une réaction d'ingérence" pour Hélène Conway-Mouret (PS)
Le Niger fait face à un putsch militaire, destituant le président en place. Le président de la République française, Emmanuel Macron, a tenu un Conseil de défense sur ce sujet samedi 29 juillet. Pour la sénatrice PS, Hélène Conway-Mouret, ce Conseil de défense "a été une réaction d'ingérence".
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00:00 D'abord je pense que c'était une grave erreur de signaler qu'il y avait un conseil de défense.
00:06 J'ai pris le temps de regarder sur les réseaux sociaux les réactions,
00:10 elles étaient absolument d'une violence extrême,
00:14 en se demandant si c'était un coup d'État qui avait lieu à Paris ou à Niamey déjà.
00:17 Mais il me semble que c'est protocolaire, le conseil de défense doit être annoncé.
00:21 Oui bien sûr, certes, mais enfin le problème c'est que, si vous voulez c'est lu,
00:26 il faut savoir aussi, protocolaire pour nous, c'est peut-être nos règles,
00:30 mais comment cela est lu et interprété à l'étranger par des gens dont c'est le pays
00:35 et qui aujourd'hui se posent des questions.
00:39 Donc voilà, ça a été fait, moi je vous dis simplement que la réaction c'était
00:43 une réaction d'ingérence de la part de la France,
00:45 et qu'aujourd'hui on voit bien qu'il y a quand même un paradoxe où on demande à la France de partir,
00:51 on blâme la France pour tout, et on en appelle à la Russie,
00:54 enfin ceux-là même qui aujourd'hui manifestent,
00:57 on appelle à la Russie de venir et remplacer la France.
01:00 Donc si en effet le Niger devait se libérer de toute présence, on va dire, externe,
01:06 alors pourquoi demander à la Russie de venir et de s'en prendre à la France ?
01:11 Moi je suis très mobilisée depuis le début de ces annonces,
01:17 parce que nous avons au-delà des militaires français,
01:20 et là aussi c'est quand même assez paradoxal ceux-ci aujourd'hui sont sous commandement nigérien,
01:26 donc je pense que les putschistes devraient se demander si demain ils peuvent se passer
01:31 en effet d'un appui extérieur, notamment français mais pas que,
01:36 pour sécuriser leur territoire.
01:39 Je pense que s'ils se posaient cette question,
01:41 ils se diraient que quand même il serait bon de pouvoir conserver encore pendant quelques temps
01:46 l'appui des français entre autres qui sont aujourd'hui engagés notamment dans la formation des militaires nigériens.
01:54 Est-ce que le Niger peut se passer ?
01:56 Pardon ? Oui ?
01:57 Je vous en prie.
01:58 Oui, est-ce que le Niger peut se passer ?
02:01 Aujourd'hui il y a des centaines de millions d'euros qui arrivent comme aide financière.
02:06 Donc voilà, je pense que tout ça est fait dans la précipitation,
02:11 des putschistes qui n'ont pas réfléchi à ce qu'ils voulaient faire exactement pour leur pays
02:16 et pour leur population et s'occupent finalement d'une prise de pouvoir qui leur revient.