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Niger : «Les manifestations anti-françaises sont totalement injustifiées», juge Julien Odoul
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NewsTranscription
00:00 - Bienvenue dans les studios d'Europe 1. Est-ce que vous craignez qu'avec le putsch militaire qui a renversé le président Basoum au Niger,
00:05 les pays occidentaux et plus singulièrement la France,
00:08 aient perdu, on va dire, leur dernier rempart contre l'influence islamiste au Sahel ?
00:14 - Il est vrai qu'il y a un risque, il y a un risque que le fondamentalisme islamiste
00:18 prenne le Niger, gagne encore plus de territoire et menace notre sécurité.
00:24 Il faut rappeler que nous étions intervenus en 2013 au Mali,
00:29 sur demande du gouvernement malien, puisque ce pays risquait de tomber.
00:32 Ce n'était pas pour asseoir la présence française, ce n'était pas pour une opération de néocolonialisme, c'était véritablement pour la liberté, la sécurité
00:40 et l'indépendance de ces pays. Donc très clairement aujourd'hui, nous sommes dans une situation extrêmement
00:48 complexe, extrêmement grave, où il y a une menace sérieuse et on voit qu'on est éjecté progressivement,
00:56 qu'il y a des forces, évidemment que la Russie est à la manœuvre avec les milices Wagner, on l'a vu au Mali,
01:02 on voit dans les manifestations antifrançaises que tout cela est manipulé, que tout cela est téléguidé.
01:07 - Il y a Moscou derrière tout ça d'après vous ?
01:09 Ou alors c'est simplement, comme le disait tout à l'heure Alain Rantil sur notre antenne, peut-être une manifestation d'opportunisme
01:15 finalement des réseaux russes en Afrique ?
01:18 - Ça fait bien longtemps que
01:20 Wagner considère que la France est son ennemi en Afrique, ça fait bien longtemps qu'ils essayent de nous éjecter de plusieurs pays
01:28 africains, bien avant la guerre en Ukraine
01:30 d'ailleurs, et il est vrai que les manifestations d'hostilité que l'on peut voir avec des drapeaux russes, à mon sens, sont
01:37 instrumentalisés, sont téléguidés. Donc très clairement,
01:40 il ne faut pas être dupe de ce qu'il se passe sur le continent africain, et ce qui est navrant c'est que la France
01:46 recule, et avec la reculade de la France, c'est la menace du terrorisme islamiste qui avance.
01:52 - Alors au Niger, la France n'a pas encore reculé, Julien Aoudoul, il y a encore 1500
01:56 militaires français qui sont stationnés notamment aux alentours de Niamey, la capitale.
02:02 C'est pas tenable selon vous ? Il faudra un moment ou un autre que la France retire ses soldats ? Ou alors au contraire, est-ce qu'il faut
02:09 résister d'une certaine façon dans ce climat ?
02:13 - En tout cas, il faut garantir les intérêts de la France, ça c'est la priorité. Déjà la sécurité de nos ressortissants sur place,
02:20 garantir les intérêts
02:22 économiques et diplomatiques, et effectivement,
02:25 nous avions un allié avec le président nigérien, un pouvoir démocratique qui était installé, qui était un rempart contre
02:32 l'avancée du djihadisme.
02:35 Il faut faire,
02:36 j'allais dire, le maximum pour préserver ce rempart et pour garantir les intérêts de la France.
02:42 Mais il est vrai que nous avons
02:44 reculé depuis bien longtemps et que depuis notre, j'allais dire, notre départ du Mali qui était assez piteux, il faut bien le dire,
02:52 on sent bien que
02:54 la France est en perte de contrôle et que nous
02:56 reculons petit à petit. Donc effectivement, il y a eu urgence puisque, je le dis, le Niger était l'allié le plus sûr de notre pays.
03:03 - Le Niger, donc allié le plus sûr de la France et plus généralement des pays
03:10 occidentaux, vous pensez que les mesures qui sont prises en termes de rétorsion, de mesures économiques,
03:15 peuvent porter leurs fruits d'une certaine façon et contraindre les poutchistes à
03:20 remettre en place le président Bassoum ?
03:23 - Je ne sais pas si ce sera suffisant, mais ça me semblait nécessaire. En tout cas,
03:28 il faut quand même rappeler que la France, et donc le contribuable français,
03:32 verse énormément d'argent chaque année à différents pays africains au titre de l'aide publique au développement, de la coopération
03:40 internationale.
03:42 Il faut bien comprendre que les manifestations antifrançaises sont totalement injustifiées.
03:47 Nous n'avons pas là des protectorats. Nous aidons les pays africains, nous aidons les Etats africains à se développer, à se défendre,
03:54 à tout simplement à garder leur force vive aussi, puisqu'il y a dans ces
03:59 politiques de co-développement la volonté de lutter aussi contre les politiques
04:03 migratoires qui assèchent ces pays. Donc très clairement,
04:07 tout cela est injustifié. Et oui, il faut peut-être revoir quand il y a des divergences ou quand il y a
04:13 des coups d'État et autres,
04:16 les budgets que nous versons à ces pays-là, et les suspensions me semblent effectivement pertinentes.