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Du lundi au vendredi, Europe 1 dresse le portrait de l’invité qui va passer la matinée dans son "Club de l’été".
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcription
00:00 Et je vis comme une boule de flipper
00:03 Qui roule
00:07 Avec les oreilles et du coeur
00:11 Le clip de l'été en compagnie de Bérnice Béjeux jusqu'à 11h
00:14 est à l'affiche d'une grande fresque familiale intitulée "Le Colibri"
00:17 qui sort aujourd'hui dans les salles. La musique que vous entendez, vous pouvez aussi l'entendre dans le film
00:21 Corinne Charby, "Boule de flipper".
00:23 Pourquoi avoir dit oui à cette proposition au Colibri ? Est-ce que ça a été assez rapide ?
00:27 En fait c'est une histoire un peu rigolote.
00:30 Je venais de lire Victor Hugo "Les Misérables"
00:33 que je n'avais jamais lu.
00:35 C'est un gros pavé quand même.
00:36 C'est un pavé extraordinaire que je conseille à tout le monde.
00:39 Il y a deux trois passages qu'on peut passer comme ça en diagonale, une cinquantaine de pages.
00:42 Comme ça tu sortis par là.
00:43 Mais à part ça, c'est quand même formidable.
00:48 Et je finis ce livre et je me dis "qu'est-ce que je vais lire" parce que je lis tout le temps.
00:51 Et j'avais reçu par Gallimard je crois le Colibri.
00:55 La couverture était jolie.
00:58 Et comme j'adore l'Italie, je me dis "bon, je ne sais pas qui c'est ce Sandro Veronese"
01:02 alors qu'il est hyper connu là-bas.
01:03 Et je le lis.
01:04 Et on préparait "Coupé" avec Michel, son film, Michel Azamissus.
01:08 Et je commence à lire ce livre.
01:10 Et je le lis en trois jours, je le dévore.
01:12 Et carrément il y avait un rendez-vous avec Michel et Romain Duris pour le film.
01:16 J'ai appelé Michel, je lui ai dit "écoute, il me reste 15 pages à lire, je suis en état déplorable, je ne peux pas venir.
01:21 Je vais devoir prendre une douche, tu m'excuseras".
01:23 Et en fait, je lisais le livre, il est extraordinaire.
01:26 Je me disais "si jamais on adaptait ce livre, je pourrais jouer le rôle de Louisa,
01:31 on pourrait inventer un truc comme quoi les diplômes...".
01:34 Enfin je m'étais fait tout un film quoi.
01:36 Et j'enchaîne et je lis tous les livres de Sandro.
01:39 Et je me rends compte que Sandro nous avait envoyé il y a 10 ans un de ses livres avec une dédicace à Prezi Artis.
01:44 Donc je me dis "tiens, c'est marrant, cet auteur nous aime bien".
01:46 Et deux mois plus tard, la productrice avec qui j'avais fait "L'homme de la cave" m'appelle et me dit "écoute, je vais te proposer un truc".
01:55 Et avant qu'elle me parle, je lui dis "non mais tu ne vas pas me proposer l'adaptation d'un livre".
01:59 Elle me dit "si, le Colibri".
02:01 Je dis "j'en reviens pas".
02:03 Et donc j'ai rencontré Francesca en Zoom, en 24 heures, elle a arrêté le casting, elle avait des italiennes, elle a arrêté le casting.
02:09 Et je me suis retrouvée sur ce film comme ça.
02:11 - Oui, il y avait quand même quelque chose qui était prédestiné.
02:13 - Oui, après j'ai rencontré Sandro qui est devenu un ami, j'ai regardé la finale de la Coupe du Monde avec lui.
02:18 Lui et moi on était pour les Argentins, peut-être que sa famille était pour les Français.
02:22 - Oui, oui, c'est ça.
02:24 - Non mais j'étais contente qu'elle m'avait marquée.
02:26 - Votre portrait sonore sur Europe 1, ça commence par ce premier extrait.
02:29 Une chanson de circonstance j'ai envie de dire.
02:38 - En tout cas pour le Nord de la France.
02:40 - En tout cas pour le Nord de la France, pour les autres je ne sais pas, en France, mais pour nous c'est un peu ça ce matin, chantons sous la pluie.
02:46 C'est aussi la première VHS de votre papa, qui a fait une grande collection.
02:50 C'était l'époque de la génération VHS.
02:52 - Il a tout transformé en DVD.
02:54 - Il faisait ses propres jaquettes ou pas ? Parce que VHS c'était la galère.
02:57 - Oui, il prenait chez Télérama.
02:59 - D'accord.
03:01 - Il faisait des jaquettes VHS.
03:03 - Non, il découpait le Télérama et il le mettait dans la jaquette en fait.
03:06 - Oui mais on a tous fait ça.
03:08 - C'est ce que je disais, c'est une question.
03:10 - Il en avait, bon maintenant il en a 5000.
03:12 - Ah oui, ça prend de la place.
03:14 - C'est un beau mur.
03:16 - Deuxième extrait sonore.
03:18 - Je n'ai jamais pu refuser quoi que ce soit d'une brune aux yeux marrons.
03:20 - Et si j'étais blande aux yeux bleus ?
03:22 - Cela ne changera rien, vous êtes mon type de femme, l'armée.
03:24 - Tiens donc, et si j'étais naine et myope ?
03:27 - Eh bien je ne vous laisserais pas conduire.
03:29 - Ça n'a pas de sens.
03:31 - Quels souvenirs vous gardez de, vous en riez, vous en riez beaucoup.
03:35 - Quels souvenirs vous gardez de ce tournage et de ces répliques ?
03:38 - De cette réplique, franchement, c'est pas grave, je vais passer pour une conne,
03:42 mais ça fera plaisir à tous les auditeurs.
03:44 Je ne la comprenais pas.
03:46 - À la vanne ?
03:47 - J'étais tellement stressée, c'était la première semaine de tournage,
03:49 je pensais que j'allais me faire virer, que j'étais une imposture,
03:53 que quelqu'un allait se rendre compte qu'il ne fallait pas que je sois là.
03:56 - Que oui qu'il fallait.
03:57 - Et donc cette journée-là, je m'en souviens,
03:59 Michel me dirigeant, je faisais tout ce qu'il me disait,
04:02 en me disant "ferme ta gueule et fais ce qu'il te dit".
04:04 J'étais vraiment l'actrice bête,
04:07 et qui faisait son travail comme il fallait.
04:10 Donc je l'ai revue il n'y a pas très longtemps,
04:12 parce que j'ai attendu 20 ans avant de le revoir, pratiquement,
04:15 et je me suis dit "ah mais en fait elle est très simple à comprendre cette femme".
04:18 (rires)
04:20 Mais sur le moment, j'étais tellement angoissée.
04:22 - Avec le stress, ça s'entend pas.
04:23 - Ah ouais, bah moi je l'entends, mais c'était un tournage extraordinaire.
04:27 - D'ailleurs, le SS vous a changé, vous, en comment vous avez abordé...
04:30 - Tout a changé.
04:31 - Qu'est-ce que ça vous a apporté, même vous en tant qu'actrice,
04:34 et comment vous abordez les rôles maintenant ?
04:36 - Bah en fait, j'ai beaucoup appris avec Michel,
04:39 j'ai accepté aussi qu'on faisait du cinéma, donc on triche.
04:42 Donc il mettait très à l'aise les acteurs,
04:44 on a besoin de pleurer, t'y arrives pas,
04:46 s'il se dit "tu pleures avec un oignon, je te coupe un oignon".
04:48 Et puis il me disait "bon là tu baisses la tête, là tu montes la tête, là tu regardes,
04:51 là tu fais des grands yeux ébahis".
04:54 Et en fait ça marche, enfin y'a un truc qui marche.
04:56 Et Jean, il avait pas peur du ridicule.
04:58 Donc il arrêtait pas de tenter des choses, mais parfois très mauvaises,
05:01 ou très drôles, ou trop.
05:03 Et je m'en rendais compte que finalement,
05:06 nous aussi les acteurs on a le droit de chercher sur le plateau.
05:08 Le chef-op peut se tromper, la lumière peut ne pas marcher,
05:11 enfin y'a plein de choses qui se passent.
05:13 Et moi j'arrivais toujours sur le plateau en me disant "il fallait que je sois bonne tout de suite".
05:16 Et vraiment si j'ai un conseil à donner aux jeunes acteurs,
05:18 c'est "on doit pas être bon tout de suite".
05:20 On doit chercher tout de suite, on doit chercher tout le temps.
05:22 Et parfois même dans le ridicule, faut savoir être mauvais.
05:24 Et c'est en essayant des choses très mauvaises parfois,
05:26 qu'on trouve la justesse.
05:28 Et ça je l'ai vraiment appris sur OSS.
05:29 J'avais 29 ans quand même.
05:31 - Merci pour cette franchise, d'ailleurs vous avez aussi trouvé l'amour au passage.
05:34 - J'ai trouvé l'amour, ça a changé ma vie, oui bien sûr.
05:38 - Professionnellement et amoureusement.
05:40 Merci pour toute cette franchise, cette confinance.
05:42 Dans un instant notre amitié média engenoirée, on va parler météo.
05:46 On a quand même beaucoup de choses à dire j'ai l'impression, non ?
05:48 Y'a un truc qui est lourd, y'a un gros passif.