Dissolution du parti d'opposition d'Ousmane Sonko au Sénégal : la réaction d'Alioune Sall, député PASTEF

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Transcript
00:00 Pour aller plus loin, on reçoit le député Alioun Sal, membre du PASTEF.
00:03 Monsieur Alioun Sal, merci d'être sur notre plateau.
00:06 Avant de vous donner la parole, je propose quand même qu'on écoute en détail, si vous voulez bien,
00:10 parce que, évidemment, on a donné l'opportunité au gouvernement sénégalais de réagir.
00:14 On attend de leurs nouvelles.
00:16 En attendant, on va écouter le communiqué du ministère de l'Intérieur sénégalais.
00:21 Antoine Dion, on l'écoute.
00:22 Le parti politique PASTEF, à travers ses dirigeants et ses instances,
00:28 a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels,
00:32 ce qui a entraîné de lourdes conséquences, incluant de nombreuses pertes en vie humaine,
00:37 de nombreux blessés, ainsi que des actes de saccage et de pillage de biens publics et privés.
00:42 Les dernières en date sont les graves troubles à l'ordre public,
00:45 enregistrés au cours de la première semaine du mois de juin 2023, après ceux du mois de mars 2021.
00:52 Suite à ces événements, qui constituent un sérieux et permanent manquement aux obligations des partis politiques,
00:58 le parti politique PASTEF est dissous par décret.
01:02 La dissolution du parti de l'opposant sénégalais, le PASTEF, un fait rare politique au Sénégal.
01:08 Alioun Sal, tout d'abord, quelle est votre réaction en tant que membre du PASTEF
01:12 de cette dissolution, mais aussi de l'arrestation d'Ousmane Sonko ?
01:18 D'abord, pour revenir sur l'arrestation d'Ousmane Sonko,
01:22 on constate que Macky Sall est dans sa logique de liquidation d'opposants politiques,
01:28 comme il l'a fait pendant les années passées.
01:32 Nous avons alerté plusieurs fois devant l'opinion nationale et internationale
01:35 que Macky Sall, son seul but est d'écarter, voire même liquider son opposant principal,
01:42 qui est Ousmane Sonko, avec des accusations les plus fallacieuses les unes aux autres.
01:49 D'abord, on est parti, Ousmane Sonko a été accusé pour viol et menace de mort,
01:57 un procès qui a tenu en haleine les Sénégalais pendant pratiquement deux ans,
02:00 pour lequel on a payé par beaucoup de pertes en vies humaines
02:04 et des dégradations matérielles incommensurables.
02:07 Des faits pour lesquels au bout, il a été acquitté.
02:11 Mais l'État, toujours dans cette logique de vouloir brimer toute opposition,
02:16 parce qu'aujourd'hui il y a des velléités, des sondages quand même,
02:19 qui montrent que Ousmane Sonko, avec sa participation aux élections dans six mois,
02:24 sortirait vainqueur de ces élections.
02:26 Donc, comme à l'accoutumée, Macky Sall, ne voulant pas s'éterniser au pouvoir,
02:32 parce qu'on le disait la dernière fois qu'il ne fallait pas se résuivre
02:35 quand Macky Sall a voulu renoncer à cette troisième candidature,
02:41 et derrière il y avait cette petite idée de vouloir cet opposant,
02:45 qui est l'opposant farouche, l'opposant premier de Macky Sall,
02:48 de tout faire pour que Ousmane Sonko ne puisse pas participer dans ces élections.
02:52 Et Macky Sall, on voit nettement qu'aujourd'hui,
02:54 avec cette accusation encore une fois et cette condamnation,
02:58 aujourd'hui montre une parfaite illustration de ce complot ourdi
03:03 depuis 2019 contre la personne d'Ousmane Sonko.
03:06 Alors très bien, on a parlé d'autres affaires.
03:08 Là, il s'agit d'une nouvelle affaire, une troisième,
03:10 qui pourrait potentiellement compromettre ses chances de se présenter à la présidentielle.
03:14 Mais d'abord, quelle est votre réaction sur la dissolution de votre parti ?
03:19 Parce qu'aujourd'hui, le parti, le PASTEF, n'existe plus légalement.
03:24 Macky Sall est dans cette suite logique, encore une fois,
03:26 de pouvoir éliminer toute opposition au Sénégal.
03:28 Juste pour rectifier, au moment où je vous parle,
03:31 et de manière factuelle, PASTEF n'est pas dissous.
03:33 Parce qu'aujourd'hui, on sort, on reçoit, encore une fois,
03:37 nous, PASTEF, on l'a découvert en même temps que l'opinion nationale et internationale
03:41 à travers ce communique, encore une fois, loufoque du ministre de l'Intérieur,
03:45 et un décret qui ne va pas tarder du président de la République,
03:49 qui aujourd'hui, c'est un acte administratif.
03:51 Et comme tout acte administratif,
03:53 susceptible d'être attaqué dans les juridictions compétentes.
03:57 Et le moment venu...
03:58 Est-ce que vous allez faire appel du coup ?
03:59 Le moment venu, nos avocats vont prendre la pleine mesure, encore une fois,
04:03 de cette décision loufoque qui ne rime à rien, parce que jusqu'au moment où je vous parle...
04:08 Oui, ça ne rime à rien, mais ça quand même,
04:10 c'est pour des appels fréquents au mouvement d'insurrection
04:13 qui ont fait de nombreux morts en mars 2021 et 2022.
04:16 Qui ne sont pas justifiés, parce que PASTEF, encore une fois,
04:18 c'est un parti politique qui n'a jamais été,
04:20 sur le coup de la loi, PASTEF n'a jamais été poursuivi.
04:23 Encore une fois, pour ne même pas retarder sur ces ridicules, encore une fois,
04:28 le mot n'est pas assez fort,
04:30 le moment venu, dès qu'on recevra la notification,
04:33 nos avocats vont prendre la pleine mesure des dispositions qu'il faut prendre.
04:38 - Une dernière question, vous avez entendu les manifestations à Dakar,
04:40 à Ziegenchor, un peu partout, justement, est-ce que vous appelez au calme ce soir ?
04:44 - Non, le problème qui se pose, c'est qu'aujourd'hui, il y a une confiscation,
04:48 il y a une tentative de confiscation de la volonté populaire.
04:51 PASTEF, aujourd'hui, encore une fois, c'est un esprit, c'est un état d'esprit.
04:55 PASTEF est dans les cœurs des Sénégalais,
04:56 donc on ne peut pas dissoudre quelque chose qui est dans le cœur des Sénégalais.
04:59 Ce que Macky Sall et son ministre de l'Intérieur partisan sont tentés de faire,
05:04 et ça ne passera pas.
05:06 Et qu'aujourd'hui, la révolte que vous voyez au Sénégal,
05:08 ce n'est que la suite logique de cet autoritatisme
05:12 que Macky Sall et son gouvernement sont en train de mettre sur Ousmane Sonko,
05:17 avec quand même cet acharnement, mais qui ne dit pas son nom.
05:20 Et aujourd'hui, l'image du Sénégal est entachée de par toutes ces accusations fallacieuses
05:25 qu'ils sont en train de mettre sur Ousmane Sonko,
05:27 dans le seul but de l'empêcher d'être candidat en 2024.
05:31 Et le peuple ne se laissera pas faire, parce qu'encore une fois,
05:34 aujourd'hui, Ousmane Sonko incarne une volonté populaire.
05:36 Et cette volonté populaire-là, la candidature d'Ousmane Sonko,
05:39 qui ne sera pas négociable, quiconque pourrait l'en empêcher,
05:42 verra cette volonté populaire s'exprimer,
05:44 et ce qu'on est en train de voir dans les films de Dakar.
05:47 Et on appelle à toute la jeunesse sénégalaise,
05:49 même les vieilles personnes, de sortir et de se mobiliser pour dire non à cette dictature
05:54 que Macky Sall est en train d'imposer au peuple sénégalais.
05:56 – Très bien, on vous a entendu.
05:58 Merci beaucoup, Alioun Sal, d'être venu.
06:01 Justement, je rappelle que vous êtes membre du PASTEF.
06:03 Réagir à cette dissolution et à l'arrestation de votre leader, Ousmane Sonko.

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