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Interrogé par « La chaîne L'Équipe », le patron de l'arbitrage français, Antony Gautier, fait le point sur les nouveautés de la saison, et notamment sur la sonorisation et la prise de parole des arbitres.

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Transcription
00:00 Nous avons souhaité mettre des orientations techniques pour la saison 2023-2024 avec un objectif majeur qui consiste à favoriser le jeu, le spectacle.
00:10 Et puis dans cet objectif-là, il y a aussi un élément précis qui est celui rajouté par l'IFAB dans les lois du jeu à partir du 1er juillet 2023.
00:19 Donc ce n'est pas une décision purement française.
00:22 C'est le fait d'ajouter le temps perdu à l'issue des célébrations de but dans le temps additionnel.
00:29 Et donc nous verrons dès la reprise de la Ligue 2 cette semaine et la Ligue 1 la semaine prochaine du temps additionnel qui intégrera nécessairement le temps perdu à l'issue des buts marqués.
00:38 Alors l'idée, c'est essentiellement que les arbitres soient des partenaires de la rencontre.
00:44 Nous savons tous l'impact que peut avoir un carton rouge.
00:48 Et donc la volonté, c'est de vraiment être dans une lucidité, une maîtrise complète au moment de délivrer un second avertissement.
00:57 Nous voulons véritablement que le fait de réduire une équipe de 11 à 10 soit objectivé par des faits qui ne laissent pas à aucune interprétation.
01:06 C'est véritablement une volonté d'être sur un aspect pragmatique, c'est-à-dire l'évidence doit intervenir, et j'ai envie de dire, de façon encore plus importante sur le second avertissement.
01:17 Les lois du jeu sont ainsi faites qu'il y a toujours une part d'interprétation.
01:21 Si nous prenons le texte tel qu'il est mentionné dans les lois du jeu, il précise qu'une main sera sanctionnable à partir du moment où il y a une augmentation artificielle de la surface corporelle.
01:32 Et donc ce qui est artificiel pour moi ne sera peut-être pas au même niveau que pour vous ou que pour d'autres.
01:39 Et donc ce qu'il faut savoir sur la gestion des mains, c'est que ce n'est pas toujours blanc ou noir.
01:45 Le règlement permet aujourd'hui d'avoir des zones grises, des situations sur lesquelles une décision de pénalty peut être supportée, mais une absence de pénalty peut également être supportée.
01:58 C'est important de transmettre ce message-là parce qu'aujourd'hui, nous nous essayons de donner le maximum d'outils aux arbitres pour que les décisions soient les plus harmonieuses, les plus uniformes.
02:10 Il faut quand même être conscient que par nature du règlement, ces zones grises existent et existeront toujours.
02:15 La fédération s'est prononcée, vous le savez, dès le 19 janvier en faveur de la sonorisation en direct et en continu auprès de l'IFAB.
02:23 Nous étions même positionnés pour participer à l'expérimentation que vous avez pu découvrir depuis février dans les compétitions de la FIFA,
02:31 que vous retrouvez d'ailleurs lors de la Coupe du Monde féminine actuellement, c'est-à-dire celle qui consiste à autoriser un arbitre à intervenir à l'endroit des spectateurs ou des tétés spectateurs
02:43 pour expliquer sa décision après un recours à l'assistance vidéo en bord de terrain.
02:48 Et donc en janvier, nous avions même dit à la FIFA, écoutez, si vous ne souhaitez pas que nous allions tout de suite sur la question de la sonorisation en direct et en continu,
02:57 nous nous sommes prêts à participer à l'expérimentation sur l'assistance vidéo en bord de terrain.
03:03 Malheureusement, la réponse a été négative. En tout cas, nous continuerons à porter cette position en respectant aussi le calendrier de la FIFA et de l'IFAB.
03:15 Malheureusement, aujourd'hui, je pense que la France a fait tout ce qu'elle pouvait pour dire qu'elle était prête.
03:21 Mais je crois aussi que le calendrier de la FIFA et de l'IFAB est différent de celui que la France aimerait avoir.
03:28 Moi, je porte très clairement une volonté d'ouverture, de communication plus importante, parce que moi, je suis très clair, l'arbitrage français n'a rien à cacher.
03:38 Et aujourd'hui, j'ai envie de dire, le constat que j'avais pu faire, c'est que le seul acteur d'un match de Ligue 1 ou de Ligue 2 qui ne s'exprime pas, c'est l'arbitre.
03:49 Et je pars du constat que tout un chacun accepte toujours mieux ce qu'il comprend.
03:54 Et je trouvais regrettable le fait, par manque de communication, de laisser libre cours à toutes les interprétations.
04:03 Et donc, moi, ce que j'ai souhaité, c'est qu'aujourd'hui, les arbitres soient autorisés à prendre la parole.
04:10 Alors évidemment, il ne s'agit pas d'avoir une prise de parole systématique à l'issue des matchs.
04:14 C'est d'ailleurs ce qui n'existe pas aujourd'hui chez les joueurs.
04:19 Mais par contre, sur des circonstances exceptionnelles, oui, que les arbitres puissent s'exprimer après les rencontres, j'y suis favorable.
04:27 Mais à côté de ça, il y a une vraie volonté de communication de la Fédération sur l'arbitrage, avec la mise en place d'un porte-parola de l'arbitrage professionnel,
04:37 qui sera en mesure d'intervenir régulièrement à l'issue des journées de Ligue 1 et de Ligue 2,
04:43 pour apporter des éléments d'appréciation des décisions qui ont pu être prises,
04:50 sous la forme, par exemple, d'interviews ou bien de vidéos qui seraient mises en place avec des éléments
04:56 qui vont illustrer les situations rencontrées pendant les rencontres, sur le site de la Fédération.
05:02 Donc voilà, je suis vraiment sur une démarche d'ouverture de l'arbitrage français,
05:08 parce qu'encore une fois, je suis intimement convaincu que le football en général et l'arbitrage en particulier
05:16 ont vocation à apprécier encore davantage la façon dont les arbitres prennent leurs décisions.

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