La régression démographique dans l’indifférence générale

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00:00 7h49 sur Europe 1, la partition Domblin Roche. Dans quelques minutes, retour sur la carrière de l'une des grandes voix de la pop britannique

00:07 Robbie Williams, mais tout de suite l'édito politique de Guillaume Roquette du Figaro magazine.

00:11 Bonjour Guillaume Roquette. Bonjour Lionel. Alors l'INSEE vient de publier les chiffres de la natalité française au premier semestre

00:18 et ils sont en baisse. Une information qui est passée un petit peu inaperçue. Justement cette information, elle semble vous inquiéter.

00:26 Bah écoutez oui, mais à en juger par l'absence totale de réaction, ça semble n'avoir aucune importance.

00:31 Comparé par exemple avec ce qui s'est passé quand on a annoncé l'augmentation des prix de l'électricité au 1er août.

00:37 On en a parlé sur tous les plateaux, l'opposition a crié au scandale, le débat a fait rage sur la responsabilité du gouvernement.

00:44 Et là l'INSEE annonce, vous le disiez, une nouvelle baisse du nombre de naissances en chute de 7%

00:51 et apparemment tout le monde s'en moque.

00:54 Pourtant ce qu'on appelle le solde naturel, c'est-à-dire la différence entre le nombre de naissances et celui des décès, est au plus bas

01:01 depuis la seconde guerre mondiale.

01:04 314 000 nouveaux bébés de janvier à juin pour

01:07 313 000 morts et cela malgré une hausse du nombre des mariages l'année dernière après la fin du confinement.

01:14 On frôle pour la première fois la régression démographique mais dans l'indifférence générale.

01:20 - Régression démographique, indifférence générale, mais pourquoi votre avis Guillaume ?

01:24 - Alors la classe politique a toujours été mal à l'aise avec ce sujet.

01:28 Encourager les naissances, les familles nombreuses, ça vous fait vite passer pour un ringard limite pétenniste.

01:33 Le célèbre triptyque de la collaboration "travail, famille, patrie"

01:38 continue d'inhiber notre inconscient collectif, même si c'est le général de Gaulle qui avait introduit

01:44 le quotient familial dans notre politique fiscale.

01:47 Et puis il y a aussi l'idée qu'il n'est pas fausse qu'avoir des enfants, ça relève de choix individuels,

01:51 d'une décision privée et que les pouvoirs publics n'ont pas à s'en mêler.

01:55 Du coup quand les politiques ne tiennent pas leurs promesses en la matière, bah ça n'a pas beaucoup d'écho.

02:00 Emmanuel Macron s'était ainsi engagé à livrer 30 000 places de crèche supplémentaire au cours de son premier quinquennat.

02:07 Finalement il n'y en a eu que 15 000, moitié moins donc.

02:11 - Mais dites-nous Guillaume, de quand date l'infléchissement du nombre des naissances en France ?

02:16 - Et bien depuis que François Hollande a bousillé la politique familiale en s'attaquant à la fois aux allocations,

02:22 désormais sous condition de ressources, et aux quotients familiales, l'impact sur la natalité est patent.

02:28 Comme l'explique le démographe Gérard-François Dumont, on constate en effet une corrélation entre

02:34 la détérioration de la politique familiale au cours des dernières années et la baisse de la fécondité.

02:39 Même si d'autres facteurs ont également joué, comme les prix élevés de l'immobilier dans les grandes agglomérations,

02:45 ou l'angoisse écologique face au réchauffement et à l'épuisement des ressources qui dissuadent certains jeunes d'avoir des enfants.

02:52 Bon, à court terme ça n'a pas beaucoup d'impact, sauf évidemment si vous êtes fabricant de biberons ou importateur de poussettes.

02:58 Au contraire, la diminution des allocations familiales et des exonérations fiscales, et bien ça fait faire des économies à l'État.

03:05 Mais les conséquences de cette diminution de la natalité sur le pays sont très importantes à long terme.

03:12 Prenez par exemple les retraites, moins il y aura de cotisants et plus il faudra travailler longtemps.

03:16 Il y a aussi un impact sur la politique migratoire, avec le besoin comme en Allemagne de combler le déficit de population.

03:23 Franchement, un sujet aussi essentiel mériterait une vraie politique, mais on l'attend toujours.

03:28 -Signature Guillaume Roquette du Figaro magazine. Merci Guillaume, à demain l'éditeur politique, chaque matin à 7h50 sur Europe 1.

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