«Tout est baroque depuis le début de ce second quinquennat»

  • il y a 3 mois
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Chaque matin, Carl Meeus, rédacteur en chef au Figaro Magazine revient sur l'actualité politique du jour.
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00:00L'heure de l'édito politique à 8h moins 10 sur Europe 1. Bonjour Carl Méus. Bonjour Christophe. Rédacteur en chef au Figaro magazine.
00:08Alors ce matin vous voulez nous parler du second quinquennat d'Emmanuel Macron dont vous nous dites, attention, qu'il est baroque. Mais qu'a-t-il de si baroque ce quinquennat selon vous ?
00:16Tout. Tout est baroque depuis le début de ce second quinquennat.
00:19Depuis deux ans et demi finalement rien ne va. Il faut dire que ça avait quand même mal commencé.
00:24Privé de campagne électorale, notamment à cause de la guerre en Ukraine, les Français ont réélu Emmanuel Macron sans vraiment beaucoup de convictions.
00:31A tel point qu'ils l'ont privé de majorité absolue un mois plus tard à l'Assemblée Nationale.
00:34C'est le point de départ de ce quinquennat que j'appelle baroque.
00:37Alexandre Dumas écrit dans le conte de Montécristos, dont la dernière adaptation cinématographique est un énorme succès,
00:43« Chaque homme a sa passion qui le mord au fond du corps, au fond du cœur, comme chaque verre... »
00:49Allez, j'y arriverai pas. « Chaque homme a sa passion qui le mord au fond du cœur, comme chaque fruit son verre. »
00:54Emmanuel Macron passe les premiers mois à donner l'impression de ne pas savoir quel est son cap, au point qu'il nomme Elisabeth Borne à Matignon, une femme de gauche,
01:01alors que c'est vers la droite qu'il doit se tourner pour avoir une majorité absolue.
01:05Donc dès le premier jour du quinquennat, le verre est dans le fruit.
01:08Très bien, mais ensuite, qu'est-ce qui a été baroque, Karl ? En deux ans et demi, après tout, le gouvernement a pu faire voter des réformes, non ?
01:14Oui, mais c'est le comportement des acteurs politiques.
01:16La droite a dansé le tango avec Emmanuel Macron, « un coup je vote, un coup je ne vote pas, je fais un pas en avant, un pas en arrière, de quoi donner le tournis aux Français ? »
01:23Quant à la gauche, elle dénonçait l'utilisation de l'article 49.3 parlant de « déni de démocratie »
01:30quand le gouvernement ne faisait qu'utiliser un article de la Constitution à sa disposition.
01:34Mais le pire a sans doute été la décision du président de la République de dissoudre l'Assemblée nationale au lendemain des élections européennes,
01:40imaginant que les Français se déjugeraient un mois après avoir sanctionné la majorité.
01:44Quoi de plus baroque qu'un tel raisonnement ?
01:46On a vu le résultat, et ça a débouché sur la situation que l'on connaît, où l'on atteint le paroxysme du baroque.
01:52Alors voilà, en quoi sommes-nous dans ce que vous appelez le paroxysme du baroque ?
01:56Parce qu'on atteint des sommets dans ce domaine.
01:58Écoutez, demain, des ministres du gouvernement voteront au Palais Bourbon pour l'élection de la présidente de l'Assemblée nationale.
02:05Dit autrement, des membres de l'exécutif participeront à l'élection d'un membre du législatif.
02:10La négation la plus absolue du principe de séparation des pouvoirs.
02:14Alors bien sûr, ce n'est pas contraire aux lois ni à la Constitution, et il y a des précédents qui existent, comme en 1988,
02:20quand Michel Rocard n'avait pas lui non plus de majorité, absolue après la dissolution voulue par François Mitterrand,
02:25il a démissionné pour permettre à ses ministres de voter pour Laurent Fabius au perchoir.
02:29Mais dès le lendemain, le gouvernement s'est de nouveau constitué, et les affaires courantes n'auront duré que quelques heures.
02:35Là, il semble qu'on soit parti pour plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
02:38Au point qu'aujourd'hui, à l'Assemblée, les groupes ne savent pas s'ils doivent se déclarer dans l'opposition ou la majorité.
02:44Et ce n'est pas une petite question, parce que depuis la réforme de 2008, la présidence de la Commission des finances revient de droit à l'opposition.
02:52Mais bon, au point où on en est, vous me direz, ce n'est pas très grave, parce qu'après tout, après une dissolution,
02:57une session parlementaire est ouverte de plein droit pendant 15 jours.
03:01Mais là, quels textes vont être discutés, puisque le gouvernement ne gère que les affaires courantes ?
03:06Là encore, finalement, il faut s'en remettre à Alexandre Dumas, qui fait conclure son roman par le conte de Montecristo, écrivant
03:11« Toute la sagesse humaine sera dans ces deux mots, attendre et espérer ».
03:15Attendre, oui, mais pas trop longtemps quand même.
03:17Signature Europe 1, Karl Meuss, rédacteur en chef au Figaro Magazine.
03:20Merci, à demain Karl.
03:21À demain.

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