Le "8h30 franceinfo" de Richard Ramos

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Inflation : "Il faut inventer une sécurité sociale de l’alimentation", estime Richard Ramos, député MoDem du Loiret

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00:00 Bonjour Richard Ramos. Bonjour. On vous connaît comme franc-tireur de la majorité présidentielle.
00:06 Vous étiez notamment clairement contre la réforme des retraites, on va y revenir.
00:10 Vous êtes aussi très impliqué sur les questions agroalimentaires.
00:13 Le panier France Info se stabilise pour le deuxième mois consécutif.
00:17 Seulement 2 centimes de hausse sur 37 produits du quotidien.
00:21 Le plus dur est passé ou bien c'est une parenthèse ?
00:24 C'est une parenthèse.
00:25 Ça veut dire qu'on voit bien qu'aujourd'hui on est très interdépendant,
00:30 on voit bien que sur le riz par exemple dans les mois qui viennent,
00:32 les études montrent que peut-être c'est un produit de base qui pourrait augmenter.
00:36 Et donc on est en stabilisation.
00:38 Mais il va falloir faire très attention parce que
00:41 ceux qui nous écoutent et qui ont le moins d'argent en France,
00:44 aujourd'hui à quelques euros près n'arrivent plus à faire leurs courses.
00:47 Ça veut dire que ça aujourd'hui on a une stabilisation,
00:49 mais c'est momentané donc il faut faire très très attention.
00:52 Je pense que le coût de l'alimentation coûtera plus cher en France.
00:55 Vous aviez voté la proposition de la NUP au printemps dernier
00:58 sur le blocage des prix des produits de première nécessité.
01:01 Vous continuez de réclamer cette mesure-là ?
01:03 Oui, moi vous savez, je me fiche de savoir droite, gauche.
01:06 J'ai été avec la NUP, j'ai mené des combats avec François Ruffin.
01:09 Je pense qu'il faut faire quelque chose pour les plus humbles en France.
01:12 Parce que, il ne faut pas l'oublier,
01:14 quand on achète des produits bas de gamme, c'est les pauvres qui trinquent.
01:18 La courbe de l'obésité suit la courbe de la pauvreté.
01:22 Et quand on a vu ceux qui sont morts sur la Covid, c'est les plus pauvres.
01:25 Les plus fragiles.
01:25 Et donc moi, je suis pour qu'on donne aux plus pauvres
01:28 les moyens de manger correctement.
01:30 Et ça aura un coût et il faut qu'on l'assume.
01:32 Et sur quels produits, par exemple ?
01:34 Quels produits vous voulez bloquer, dont vous voulez bloquer le prix ?
01:37 Il faut les produits de première nécessité, c'est-à-dire le pain,
01:40 c'est-à-dire les pâtes, c'est-à-dire le riz, c'est-à-dire le jambon,
01:43 le jambon blanc quand on a des gosses.
01:46 Tous les produits de première nécessité.
01:49 Je pense qu'il faut inventer, comme à l'après-guerre,
01:51 une sécurité sociale de l'alimentation.
01:54 C'est-à-dire il faut protéger les pauvres.
01:56 Parce que qu'est-ce qui se passe ?
01:57 Quand je n'ai plus les moyens de manger,
01:59 regardez chez des marques très connues, dans des supermarchés,
02:02 chez M. Leclerc, qu'est-ce qui se passe ?
02:04 On se rue sur les éco+ sur les prix les plus bas.
02:07 Mais quand on achète des produits, quand on est pauvre,
02:09 en France, les plus bas, qu'est-ce qui se passe ?
02:11 Il se passe qu'on a des produits qui ont plus de sel, plus de sucre, plus de gras.
02:15 Et donc qu'est-ce qu'on a aujourd'hui ?
02:16 Des prix qui montent et des gens qui vont aller sur des produits
02:19 qui sont dangereux pour leur santé.
02:21 - Alors vous êtes membre de la Commission d'affaires économiques
02:22 de l'Assemblée nationale, donc ce sont des sujets que vous suivez de près.
02:25 Richard Ramos se pose quand même, en vous entendant,
02:28 la question à nouveau du chèque alimentaire.
02:29 Il avait été promis par Bruno Le Maire.
02:31 Est-ce que vous en avez des nouvelles ?
02:33 On en avait dit que ce serait donné aux plus défavorisés au mois de juillet.
02:37 On n'a rien vu venir. Et vous ?
02:39 - Non, on n'a rien vu venir non plus à l'Assemblée nationale.
02:41 Mais le chèque alimentaire, pardon,
02:43 on peut des fois faire un chèque dans l'urgence.
02:45 Aujourd'hui, il y en a marre des urgences.
02:48 Il faut construire demain une alimentation qui permette de nourrir les Français.
02:52 Ça veut dire quoi ?
02:53 Ça veut dire qu'avant, on avait ce que vous savez,
02:55 cette fameuse théorie économique de Ricardo.
02:58 Toi, tel pays, tu vas fabriquer ça.
03:00 Toi, tel autre, tu vas fabriquer ça.
03:02 Et comme ça, on produit en masse et on a des coûts qui sont plus faibles.
03:05 Non, aujourd'hui, la souveraineté alimentaire dans un monde perturbé
03:10 fait que si on veut produire en France, ça coûtera plus cher.
03:13 Et donc, c'est ça qu'il faut donner aux Français.
03:15 Et moi, je ne suis pas pour le chèque alimentaire.
03:17 Je vous l'ai dit, je suis pour une...
03:18 Ce n'est pas tout à fait la même chose, une sécurité sociale alimentaire.
03:21 Oui, mais ça prendra du temps d'installer cette sécurité sociale.
03:24 Dans l'immédiat, qu'est-ce qu'il faut faire, justement,
03:26 pour que les Français qui ont le plus de difficultés
03:29 à acheter des produits qu'ils veulent acheter aient les moyens de le faire ?
03:33 Il faut que quand les gens travaillent, et notamment les travailleurs pauvres,
03:35 on augmente les salaires.
03:36 C'est-à-dire que moi, je ne suis pas pour qu'on baisse toujours les prix de l'alimentation.
03:40 Parce que si on baisse les prix de l'alimentation,
03:43 on aura des produits qui ne valent rien.
03:44 Regardez autrefois, nous les bobos que nous sommes parisiens,
03:48 on bouffe aujourd'hui des légumes, et les riches et les pauvres mangent de la viande.
03:51 Autrefois, les riches mangeaient de la viande et les pauvres des légumes.
03:54 Aujourd'hui, c'est l'inverse.
03:55 C'est-à-dire qu'il faut orienter une vraie politique à 20 ans
03:59 d'une alimentation saine, sûre, durable pour les plus pauvres.
04:02 Mais une augmentation des salaires, c'est-à-dire de combien ?
04:04 Et ce n'est pas l'État qui le décide ?
04:06 Non, non, ce n'est pas l'État.
04:08 Vous parlez en l'impression d'un insoumis, quand vous parlez à quelqu'un,
04:11 un rouge, comme on dit, mais c'est-à-dire, comment vous faites ?
04:13 Vous parlez, monsieur, un insoumis ou un rouge.
04:15 Monsieur, si vous allez dans les endroits où c'est plus pauvre,
04:17 où moi, dans ma circonscription, hier, il y avait des femmes qui avaient leur gosse à garder
04:22 parce qu'elles étaient en garde alternée et qu'elles ne pouvaient pas leur faire les courses,
04:25 même chez Lidl, je ne suis pas un rouge, monsieur.
04:28 Je fais attention aux plus pauvres, aux plus humbles.
04:30 Dans la circonscription, ils n'ont pas les moyens de mettre de l'essence
04:33 pour aller dans le supermarché.
04:34 Et donc, je crois aujourd'hui, je ne suis pas un rouge.
04:37 Mon père était communiste, mais moi, je ne suis pas un rouge, monsieur.
04:40 Je pense simplement que dans ma circonscription, là où il y a de la misère,
04:43 dans une France qui est riche, on ne peut pas laisser cette misère-là s'installer.
04:46 En tout cas, les prix au supermarché ne vont pas revenir au prix d'avant-christ.
04:51 C'est ce qu'on comprend avec ce phénomène d'inflation, même si là, il y a une stabilisation.
04:55 Qu'est-ce qu'il faut faire aussi ? Mettre la pression sur les industriels, les distributeurs ?
04:58 Alors, on a plusieurs éléments. Vous avez vu le panier, votre panier, le panier France Info.
05:01 Il était stagnant. On a vu qu'il était stagnant, votre panier.
05:05 Je crois que c'est sur 60 produits. Il n'y a que quelques produits qui vont augmenter.
05:09 Il faut à la fois sur certains industriels, notamment les plus gros, faire attention,
05:14 parce que là, il y a des gens qui se goinfrent. Là, on a quand même des gens qui sont en train de penser
05:19 qu'on va se servir de la hausse des prix et de l'autre côté, on va pouvoir augmenter les prix.
05:24 Ce ne sont pas les PME françaises. Les PME françaises, elles ont eu des surcoûts de matières premières
05:28 et des surcoûts également d'énergie. Mais les grandes multinationales sont en train de jouer sur le dos des Français.
05:34 Donc là, il va falloir faire très attention aux industriels, à leur dire "attention, on va vous surveiller".
05:38 Et puis la grande distribution, elle doit prendre sa part.
05:41 Elle ne doit pas uniquement essayer de faire baisser sur les prix à marque distributeurs,
05:45 mais en augmentant les produits, ce qu'on appelle à marque, que certains Français aiment bien.
05:50 Et donc, il faut regarder tout ça et essayer que les gens se mettent d'accord dans l'intérêt des Français.
05:53 - Mais il faut taxer leurs bénéfices davantage à ces distributeurs, s'ils ne jouent pas le jeu, par exemple.
05:58 - Non, parce que sur la grande distribution, il y a des montages financiers qui font que
06:03 si je suis propriétaire de ma SCI et de mon centre commercial, vous ne verrez pas de bénéfices en fin d'année.
06:08 Et donc, si vous augmentiez l'impôt sur le bénéfice de ces gens-là, eh bien, vous ne le verriez pas.
06:13 Ce qu'il faut regarder, c'est la réalité des prix et les obliger à faire en sorte que les marges soient plus courtes pour elles.
06:19 - Mais cher Ramos, vous parliez des salaires, pardon, mais c'est-à-dire, ça, c'est important.
06:22 S'il doit y avoir un signal pour cette augmentation, c'est l'augmentation du SMIC.
06:25 Le gouvernement doit-il donner un coup de pouce au SMIC qu'il n'a pas donné ?
06:28 - Oui, il le doit. Il le doit exactement.
06:30 Alors, je ne sais pas, je ne sais pas, il y a des négociations avec les syndicats.
06:34 Moi, ce que je crois, c'est que c'est très important sur une radio ou une chaîne publique comme la vôtre.
06:39 C'est très important. Il faut des politiques à long terme.
06:42 Aujourd'hui, manger demain coûtera plus cher parce qu'il faudra produire en France.
06:47 D'accord ? Et parce que ça coûtera plus cher, il ne faut pas non plus baisser les prix des produits
06:51 parce que sinon, on aura des produits de mauvaise qualité pour une mauvaise santé pour les plus pauvres.
06:55 Il faudra donner aux gens les moyens d'acheter des produits qui sont corrects.
07:00 Il n'y a que deux façons de le faire, deux façons de le faire.
07:03 Augmenter les salaires et pour des gens qui sont sur le bord de la route,
07:06 pas comme on l'entend, les assister, mais des gens qui ont eu des problèmes de travail,
07:12 de problèmes de santé, qui ne peuvent pas travailler, qu'on doit quand même assister.
07:15 Il faut une sécurité alimentaire. - Il faut un grenelle des salaires aussi ou pas ?
07:18 Est-ce qu'il faut un grenelle des salaires ?
07:19 Est-ce que le gouvernement doit réunir le patronat, les syndicats pour faire en sorte que les entreprises augmentent les salaires ?
07:25 C'est ça la solution ? - Bien évidemment.
07:26 Vous avez vu que le modem, mon président Jean-Paul Matéis, c'est ce qu'il réclame à Bruno Le Maire.
07:30 Pour l'instant, il ne l'a pas fait.
07:31 Eh bien, il faudra qu'on le fasse.
07:32 Il faut s'occuper des salaires.
07:34 Je veux dire, aujourd'hui, quand vous entendez les gens, moi, en tout cas en circonscription,
07:38 j'ai pris le temps pendant les vacances d'arpenter.
07:40 Je suis allé dimanche dernier faire un concours de pétanque.
07:43 Il y avait 150 joueurs.
07:44 On a joué ensemble.
07:45 Donc, ça dure une heure, une partie de pétanque en petite compétition.
07:47 On a le temps de discuter avec les gens.
07:49 En fait, ce qu'ils veulent, eux, les Français, c'est avoir les moyens de manger,
07:53 pouvoir se chauffer et pouvoir avoir un petit reste à vivre pour faire leur loisir,
07:57 par leur travail.
07:58 Et il ne faut pas qu'on oppose les Français, parce que c'est ça qui va arriver
08:02 entre des gens qui vont pouvoir travailler et se nourrir et ceux qui ne pourront pas se nourrir.
08:06 – Richard Ramos, vous étiez aussi opposé à la réforme des retraites.
08:10 On l'a rappelé tout à l'heure.
08:11 Une réforme, je vous cite, préparée par des technocrates qui ne comprennent rien aux Français.
08:16 Vous continuez de penser, désormais, que c'est une mauvaise réforme ?
08:18 – Ah oui, oui, mais moi, je trouve que c'est une mauvaise réforme.
08:21 Je veux dire, on aurait dû rester sur la réforme à point.
08:24 Les gens, vous voyez, je jouais, je parlais de la pétanque,
08:28 je jouais dans un petit concours de pétanque dans un village,
08:30 et un gars qui vient me voir, il me dit "Monsieur le député,
08:32 moi j'ai fait 15 ans aujourd'hui comme déménageur,
08:35 ça fait 10 ans aujourd'hui que je livre des meubles en kit pour un grand magasin.
08:39 Mais comme je suis livreur, je ne suis pas dans la pénibilité,
08:42 alors que c'est moi qui porte au quatrième étage les meubles,
08:45 eh bien, aujourd'hui, je suis cassé, je ne peux pas faire ces deux ans de plus.
08:48 Et donc, il faut faire très attention sur les seniors et sur les femmes, je le dis.
08:52 Il faudra qu'on change cette loi, et la prochaine présidentielle
08:55 devra faire en sorte qu'on rétablisse celui ou celle qui a travaillé
08:59 pendant 35 ans et qui s'est levé tous les matins.
09:01 On a enlevé un an de chômage, on a rajouté deux ans de travail,
09:05 elle ne se retrouve pas où, il ne se retrouve pas où RSA.
09:07 Je pense que, moi, vous savez, je suis fils de travailleur ouvrier.
09:10 Pourquoi ça se passait bien dans les cités autrefois ?
09:12 Parce que nous avions la fierté de la classe ouvrière.
09:14 Mon père était fier de se lever le matin en 3-8
09:17 pour que moi, mes frères et ma sœur, par l'école, on puisse accéder à certains postes.
09:21 Et donc, c'est ça qu'il faut faire.
09:22 Aider par le travail, mais il faut le faire réellement.
09:25 Vous restez avec nous, Richard Ramos, député Modem du Loiret.
09:28 On vous retrouve dans un instant après le Fil info à 8h42 avec Elie Habergel.
09:32 C'est terrible qu'ils soient morts, mais ils se sont mis en danger eux-mêmes,
09:36 estiment sur France Info, Émile, Roger et Lomberti, maires les Républicains de Limoges.
09:40 Après la mort de deux jeunes à Scooter suite à un refus d'obtempérer,
09:44 ils ont percuté un véhicule ce week-end après avoir pris la fuite à la vue d'une voiture de la BAC
09:49 qui a renoncé à la course poursuite en raison de la vitesse du deux-roues, selon le parquet.
09:54 L'ultimatum des pays d'Afrique de l'Ouest est arrivé à sa fin à minuit.
09:58 Au Niger, la jeune n'a pas rétabli le président Bazou,
10:01 mais ferme son espace aérien face à la menace d'une intervention de ses voisins.
10:06 Un premier concert pour l'homme pâle hier soir,
10:08 alors que le rappeur est sous le coup d'une enquête pour viol.
10:10 L'artiste qui conteste cette accusation s'est produit à Cannes au festival des plages électroniques.
10:16 Un dernier match pour la première journée de Ligue 2 de foot ce soir.
10:20 Pau accueille Bordeaux à 20h45.
10:22 Les Bordelais qui sont passés tout proche de la montée en Ligue 1 l'an dernier.
10:27 On est toujours avec Richard Ramos, député Modem du Loire.
10:39 Richard Ramos, après 40 jours de grève, le journal du dimanche a de nouveau paru hier
10:42 avec à sa tête Geoffroy Lejeune, un nouveau directeur de la rédaction classée à l'extrême droite,
10:46 avec dans ses pages une interview d'un membre du gouvernement,
10:48 en l'occurrence la secrétaire d'Etat à la Ville, Sabrina Agresti Roubache.
10:52 Une initiative qui a été vivement critiquée par la gauche,
10:55 qui y voit une banalisation de l'extrême droite par la Macronie.
10:58 C'était une bonne idée de la part de la ministre d'accepter cette interview ?
11:01 C'était sa liberté en tout cas.
11:02 Vous l'auriez fait ?
11:03 Comment ? Je pense que je l'aurais fait.
11:04 Mais je l'aurais fait avec la même liberté que je pourrais dialoguer avec vous.
11:09 Quand les questions sont d'extrême droite, vous avez des chaînes concurrentes comme CNews,
11:13 j'y suis déjà allé.
11:14 Quand la question est d'extrême droite, je lui dis "mais monsieur, votre question est d'extrême droite".
11:18 C'est-à-dire que moi, il faut faire attention, il faut faire le débat.
11:20 Je pense qu'elle voulait ne pas être la censeur de la presse,
11:24 même si effectivement la loi est mal faite.
11:27 Parce qu'on aurait dû empêcher dans la loi le rachat du journal du dimanche.
11:30 On aurait dû l'empêcher.
11:31 Et comment ?
11:32 Eh bien, vous avez une possibilité contre le trust de ne pas pouvoir avoir beaucoup de journaux.
11:39 Simplement là, comme c'est un hebdomadaire, la loi permet de le faire,
11:43 alors que si ça avait été un quotidien, le patron n'aurait pas pu le racheter.
11:48 Et c'est-à-dire que vous voulez aussi supprimer les aides publiques par exemple ?
11:50 Non, pas du tout.
11:51 Je ne dis pas ça.
11:53 Je ne dis pas les aides publiques.
11:54 Je dis simplement qu'on ne peut pas avoir des monopoles médiatiques dans les mains d'industriels
12:00 et de riches comme M. Lagardère.
12:03 Et donc là, si on regarde la loi à la loupe,
12:06 si M. Lagardère n'aurait pas pu racheter un quotidien,
12:09 mais on parle bien de quotidien et pas d'hebdomadaire,
12:12 je pense qu'il faudra changer la loi pour que aujourd'hui les médias ne soient pas aux mains,
12:18 je dirais, de ces puissances-là.
12:19 Et c'est pour ça, et je le dis, et ce n'est pas parce que je suis sur cette antenne-là,
12:22 on a besoin de chaînes d'informations publiques libres.
12:26 On a besoin de journaux libres.
12:28 C'est la démocratie qui nous le permet.
12:30 Sinon, il ne faut pas rêver.
12:31 Quant sur certaines chaînes, Michel-Edouard Leclerc,
12:33 on ne sait pas s'il n'est pas lui l'animateur parce qu'il y est tous les matins,
12:36 c'est parce qu'il déverse des tonnes de publicités.
12:38 Et donc il y a bien une collusion entre l'argent qu'on déverse dans les médias
12:42 et finalement les lignes éditoriales.
12:43 - Alors Richard Ramos, le grand projet d'Emmanuel Macron pour la fin de l'été,
12:46 c'est une initiative politique d'ampleur,
12:49 c'est-à-dire une série de rencontres proposées à ce qu'il appelle les forces politiques de l'arc républicain,
12:54 donc tendre la main à LR et au PS en quelque sorte.
12:58 Et ça, ça peut marcher d'après vous ?
12:59 - Non, ça ne peut pas marcher.
13:01 Ça ne peut pas marcher parce que tout ça, c'est de la combine politique.
13:05 Il faut s'appuyer sur du fond.
13:08 Moi, vous avez vu, il m'est arrivé au Parlement,
13:10 vous disiez tout à l'heure, en blaguant le rouge,
13:13 mais moi j'ai fait des lois avec 100% de votants dans cette année-là.
13:16 Quand j'ai fait la libre circulation des animaux sauvages, on enlève tous les grillages,
13:20 j'ai eu à la fois la France insoumise avec moi et à la fois la droite avec moi.
13:25 Moi je pense que c'est sur des projets, c'est pas sur des rencontres politiques.
13:29 Et puis je le dis au président de la République ce matin,
13:31 vous savez que je mène un combat contre les nitrites dans la charcuterie en France,
13:34 des milliers de morts, ça fait 5 ans que je mène ce combat-là,
13:37 tout le monde a reconnu le combat que je mène.
13:38 J'ai écrit au président de la République sans réponse,
13:41 et une réponse de son directeur de cabinet,
13:43 même pas les députés peuvent voir le président de la République.
13:45 Alors toutes ces grandes choses, je suis un peu sceptique.
13:48 - Vous allez vous-même organiser des débats ruraux cet automne, n'est-ce pas ?
13:52 Vous avez l'intention là de convier différents politiques, tous les bords ?
13:55 - Oui, je vais mener dans la ruralité, dans les petits bistrots dans la ruralité,
14:00 les agoramos, c'est-à-dire des rencontres avec des gens dans la ruralité.
14:03 Natacha Polony m'a dit qu'elle viendrait, François Ruffin m'a dit qu'il viendrait,
14:07 et donc vous voyez que c'est bien des gens de tous les bords.
14:08 - Mais aussi le Rassemblement National ou pas ?
14:10 Parce que le président de la République dans son interview,
14:12 il parle de l'arc républicain, il semble exclure et la NUPES d'un côté,
14:16 et le Rassemblement National de l'autre.
14:17 Et vous, dans ce que vous allez organiser localement ?
14:19 - J'aurai pas de Front National, j'arrive pas à dire Rassemblement National dans mes débats.
14:25 Moi je combats le Front National durement, durement, durement dans les débats.
14:29 Je les respecte à l'hémicycle.
14:30 - Tout à l'heure vous venez de me dire qu'il fallait laisser la place aussi à toutes les idées,
14:32 l'expression de toutes les idées dans la presse notamment.
14:34 - Mais vous avez raison, mais pardon, quand c'est moi qui invite,
14:37 j'ai le droit d'inviter qui je veux.
14:38 Quand vous allez inviter des gens à table, discuter avec vous,
14:42 vous allez inviter les gens que vous avez envie.
14:43 Là, les agoramos, c'est à mon initiative.
14:46 Je considère que la gauche, même la gauche dure, n'est pas la même chose que le Front National.
14:52 - Mais vous regrettez que le Président, lui, n'invite pas tout le monde à la fin de l'été ?
14:55 - Oui, moi je pense qu'il faut inviter tout le monde.
14:57 Parce que si c'est dans sa fonction, les élus du Front National sont dans la République.
15:02 Moi, si demain il y a un amendement du Front National
15:05 auquel je pense qu'il est dans l'intérêt du peuple français, je le voterai.
15:09 - Richard Ramos, vous êtes très social,
15:11 vous avez une fibre très sociale que vous exprimez ce matin,
15:14 mais vous êtes en même temps un fervent partisan de Gérald Darmanin.
15:16 Est-ce que vous auriez aimé qu'il soit nommé à Matignon à la place d'Elisabeth Borne ?
15:18 - Oui, bien sûr. Je l'ai dit, j'aurais voulu que Gérald Darmanin soit à Matignon à la place d'Elisabeth Borne.
15:23 Pourquoi ? Parce qu'il a chez Gérald Darmanin une énergie et c'est un fils du peuple.
15:28 Sa mère, comme la mienne, elle faisait des ménages.
15:30 - Elisabeth Borne ne comprend pas les Français.
15:32 - Comment ? - Elisabeth Borne ne comprend pas les Français.
15:33 - Je dis pas qu'Elisabeth Borne ne comprend pas les Français.
15:35 Elisabeth Borne, pour moi, est plus une technocrate que Gérald Darmanin,
15:39 qui a cette fibre sociale du peuple.
15:41 Alors, certains ne comprennent pas pourquoi j'apprécie Gérald Darmanin.
15:45 C'est l'un des seuls ministres, quand on lui écrit, qui nous répond rapidement.
15:48 L'un des seuls, vous pourrez demander aux députés.
15:50 Et c'est quelqu'un qui, par son parcours personnel, Gérald Darmanin peut incarner les couches populaires.
15:56 - Et Gérald Darmanin est très attaché à la loi sur l'immigration,
15:58 qui doit être discutée dans les prochains mois.
16:00 Elle est toujours en préparation.
16:01 Et dans cette interview au Figaro dont on parlait, Emmanuel Macron défend une vision ouverte de la France,
16:05 un pays d'immigration et qui continuera de l'être.
16:08 Il plaide pour une politique de peuplement, c'est-à-dire une répartition des nouveaux arrivants
16:11 dans les territoires ruraux, que vous connaissez bien puisque vous êtes dans le Loiret.
16:14 Vous êtes sur la même ligne qu'Emmanuel Macron sur cette question de l'immigration ?
16:17 - Oui, alors moi, vous savez, j'accompagne et je parraine une vingtaine de Marocains et Marocaines par an.
16:22 Quand je dis que je parraine, ça veut dire que je suis caution du loyer en France.
16:26 Et je vais aller avec le consulat pour pouvoir les faire venir.
16:29 Il faut un équilibre des choses.
16:31 Moi, je suis pour que nos étudiants étrangers,
16:33 nos étrangers qui veulent venir travailler en France, on leur facilite la vie.
16:38 Aujourd'hui, contrairement à ce qu'on raconte, c'est le calvaire pour obtenir légalement des documents administratifs.
16:44 Il vaut presque mieux venir clandestinement en France.
16:46 Donc moi, je suis pour un équilibre.
16:48 Oui, la France, c'est une chance.
16:50 L'immigration est une chance pour la France.
16:53 - J'imagine que ce n'est pas ce que vos concitoyens vous disent sur les marchés ?
16:57 Vous leur dites quoi si ils vous disent le contraire ?
16:59 - C'est très compliqué, cette affaire-là.
17:01 Parce que quand vous commencez à leur dire
17:03 "Mais, un vitriologe, qui est-ce qui tient l'épicerie sur laquelle s'est ouverte le dimanche ?
17:09 C'est bien ça.
17:10 Un phageologe, qui est-ce qui tient ?
17:12 Ah, un Algérien.
17:13 Là, un Marocain.
17:14 Donc, arrête de me dire que l'immigration, c'est des gens qui viennent profiter.
17:17 Et donc, quand on commence à faire le débat,
17:19 on arrive à dialoguer avec les Français.
17:21 Alors, c'est vrai que c'est compliqué.
17:23 Moi, je me mets de temps en temps en déséquilibre sur ce sujet-là.
17:26 Mais quand on va sur le fond,
17:28 eh bien, je pense qu'on peut convaincre les Français.
17:29 - Juste, pardon, sur l'augmentation des salaires.
17:31 Très rapidement, vous disiez qu'il faut les augmenter.
17:32 Mais là, je vois des chefs d'entreprise qui disent
17:34 "Mais moi, je n'ai pas les moyens d'augmenter les salaires.
17:36 On ne peut pas me forcer la main.
17:37 Je n'ai pas les moyens de le faire, sinon mon entreprise, elle coule."
17:39 - Vous avez raison, c'est ça qui est très compliqué.
17:41 Les petits artisans.
17:43 Mais aujourd'hui, vous aurez quelques tweets ou quelque chose comme ça,
17:46 mais aujourd'hui, dans la circonscription,
17:48 ce n'est pas d'augmenter un peu les salaires, la difficulté des entrepreneurs.
17:51 C'est de trouver des salariés.
17:52 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a un problème de trouver des salariés formés.
17:56 Et aujourd'hui, nos maçons, nos artisans, nos boulangers,
17:59 ce n'est pas d'augmenter qui est le problème.
18:01 C'est pour ça qu'il ne faut pas tirer les prix vers le bas.
18:03 Il faut qu'on tire la société vers le haut.
18:05 Et ça, c'est très important.
18:06 - Richard Ramos, député modem du Loiret,
18:09 merci beaucoup d'avoir accepté l'invitation de France Info ce matin.

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