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Richard Ramos, député MoDem du Loiret, était lundi 7 août 2023 l’invité du 8h30 franceinfo.

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Transcription
00:00 le panier France Info se stabilise pour le deuxième mois consécutif,
00:04 seulement 2 centimes de hausse sur 37 produits du quotidien.
00:07 Le plus dur est passé ou bien c'est une parenthèse ?
00:10 C'est une parenthèse.
00:11 Ça veut dire qu'on voit bien qu'aujourd'hui on est très interdépendants,
00:16 on voit bien que sur le riz par exemple, dans les mois qui viennent,
00:18 les études montrent que peut-être c'est un produit de base qui pourrait augmenter
00:22 et donc on est en stabilisation.
00:24 Mais il va falloir faire très attention parce que ceux qui nous écoutent
00:28 et qui ont le moins d'argent en France,
00:30 aujourd'hui à quelques euros près n'arrivent plus à faire leurs courses.
00:33 Ça veut dire que ça aujourd'hui on a une stabilisation,
00:36 mais c'est que momentané donc il faut faire très très attention.
00:39 Je pense que le coût de l'alimentation coûtera plus cher en France.
00:42 Vous aviez voté la proposition de la NUP au printemps dernier
00:45 sur le blocage des prix des produits de première nécessité.
00:48 Vous continuez de réclamer cette mesure-là ?
00:50 Oui, moi vous savez, je me fiche de savoir droite, gauche.
00:52 J'ai été avec la NUPES, j'ai mené des combats avec François Ruffin.
00:56 Je pense qu'il faut faire quelque chose pour les plus humbles en France.
00:59 Parce qu'il ne faut pas l'oublier,
01:01 quand on achète des produits bas de gamme, c'est les pauvres qui trinquent.
01:05 La courbe de l'obésité suit la courbe de la pauvreté.
01:08 Et quand on a vu ceux qui sont morts de la Covid,
01:10 c'est les plus pauvres, les plus fragiles.
01:12 Et donc moi, je suis pour qu'on donne aux plus pauvres
01:14 les moyens de manger correctement.
01:16 Et ça aura un coût et il faut qu'on l'assume.
01:18 Et sur quel produit par exemple ?
01:20 Quel produit vous voulez bloquer le prix ?
01:23 Il faut les produits de première nécessité,
01:25 c'est-à-dire le pain, les pâtes, le riz,
01:28 le jambon blanc quand on a des gosses.
01:32 Tous les produits de première nécessité.
01:34 Je pense qu'il faut inventer, comme à l'après-guerre,
01:37 une sécurité sociale de l'alimentation.
01:40 C'est-à-dire qu'il faut protéger les pauvres.
01:42 Parce que qu'est-ce qui se passe ?
01:43 Quand je n'ai plus les moyens de manger,
01:45 regardez chez des marques très connues,
01:47 dans des supermarchés, chez M. Leclerc,
01:49 qu'est-ce qui se passe ?
01:50 On se rue sur les éco+, sur les prix les plus bas.
01:53 Mais quand on achète des produits,
01:54 quand on est pauvre, en France, les plus bas,
01:56 qu'est-ce qui se passe ?
01:57 Il se passe qu'on a des produits qui ont plus de sel,
01:59 plus de sucre, plus de gras.
02:01 Et donc qu'est-ce qu'on a aujourd'hui ?
02:02 Des prix qui montent
02:03 et des gens qui vont aller sur des produits
02:05 qui sont dangereux pour leur santé.
02:07 - Alors vous êtes membre de la commission d'affaires économiques
02:08 de l'Assemblée nationale,
02:09 donc ce sont des sujets que vous suivez de près.
02:11 Richard Ramos se pose quand même,
02:13 en vous entendant, la question à nouveau du chèque alimentaire.
02:15 Il avait été promis par Bruno Le Maire.
02:17 Est-ce que vous en avez des nouvelles ?
02:19 On nous avait dit que ce serait donné
02:21 aux plus défavorisés au mois de juillet.
02:23 On n'a rien vu venir. Et vous ?
02:25 - Non, on n'a rien vu venir non plus à l'Assemblée nationale.
02:27 Mais le chèque alimentaire, pardon,
02:29 on peut des fois faire un chèque dans l'urgence.
02:31 Aujourd'hui, il y en a marre des urgences.
02:34 Il faut construire demain une alimentation
02:36 qui permette de nourrir les Français.
02:38 Ça veut dire quoi ?
02:39 Ça veut dire qu'avant, on avait ce que,
02:41 vous savez, cette fameuse théorie économique de Ricardo,
02:44 toi, tel pays, tu vas fabriquer ça,
02:46 toi, tel autre, tu vas fabriquer ça.
02:48 Et comme ça, on produit en masse
02:50 des coûts qui sont plus faibles.
02:52 Non, aujourd'hui, la souveraineté alimentaire
02:54 dans un monde perturbé fait que
02:56 si on veut produire en France,
02:58 ça coûtera plus cher.
03:00 Et donc, c'est ça qu'il faut donner aux Français.
03:02 Et moi, je ne suis pas pour le chèque alimentaire.
03:04 Je vous l'ai dit, je suis pour une...
03:06 C'est pas tout à fait la même chose,
03:08 une sécurité sociale alimentaire.
03:10 - Oui, mais ça prendra du temps
03:12 d'installer cette sécurité sociale dans l'immédiat.
03:14 Qu'est-ce qu'il faut faire, justement,
03:16 pour que les Français qui ont le plus de difficultés
03:18 aient le moyen de le faire ?
03:20 - Il faut que quand les gens travaillent,
03:22 et notamment les travailleurs pauvres,
03:24 on augmente les salaires.
03:26 C'est-à-dire que moi, je ne suis pas pour qu'on baisse
03:28 toujours les prix de l'alimentation.
03:30 Parce que si on baisse les prix de l'alimentation,
03:32 on aura des produits qui ne valent rien.
03:34 Regardez autrefois, nous, les bobos que nous sommes,
03:36 parisiens, on bouffe aujourd'hui des légumes
03:38 et les riches et les pauvres mangent de la viande.
03:40 Autrefois, les riches mangeaient de la viande
03:42 et les pauvres, des légumes.
03:44 Aujourd'hui, c'est l'inverse.
03:46 surdurable pour les plus pauvres.

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