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"Le Druide" au micro de Cyclism'Actu pour la Chronique Cyrille Guimard au lendemain des championnats du monde cyclisme sur route et de la course en ligne hommes à Glasgow. Et Guimard ne mâche encore pas ses mots. Le parcours dangereux de Glasgow ? Le podium à l'arrivée de ces Mondiaux 2023 ? Les Français qui passent à côté ? Bref, la chronique Guimard sur Cyclism'Actu. Mathieu van der Poel est le nouveau champion du monde sur route ! À l'issue d'une course en ligne d'une intensité exceptionnelle, le membre de la formation Alpecin-Deceuninck s'est imposé ce dimanche à Glasgow, devenant le huitième Néerlandais à décrocher le maillot arc-en-ciel, le premier depuis Joop Zoetemelk en 1985. Le coureur de 28 ans s'est envolé dans une bosse à 23 kilomètres de l'arrivée, son énorme attaque lui ayant permis de se débarrasser de Wout Van Aert (Belgique), Tadej Pogacar (Slovénie), Mads Pedersen (Danemark) et Alberto Bettiol (Italie). Malgré une chute à 16,5 bornes du but, Mathieu van der Poel n'a plus été revu par ses adversaires et succède ainsi à Remco Evenepoel (Belgique) au palmarès des Championnats du monde.

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Transcription
00:00 Non, c'était un parcours qui n'était pas dangereux.
00:05 En fait, il est beaucoup moins dangereux qu'une épreuve en ligne du Tour de France ou du Tour d'Italie.
00:13 Comme beaucoup de coureurs aujourd'hui ne travaillent plus ce genre de parcours, je
00:35 suis presque envie de dire, en dehors des cyclocrossman et des vététistes, le reste
00:43 du pass de l'entraînement à son clair, je mets le capteur de puissance et je pédale.
00:51 Dans des grandes lignes droites, l'objectif étant de dire, aujourd'hui sur 10 minutes,
00:57 j'ai battu mes datas, j'ai battu mes records.
01:01 Le problème, c'est que quand tu commences à mettre des virages et des relances, tes
01:05 datas ne servent plus à rien.
01:07 Oui, et ils n'ont plus cette capacité.
01:11 C'est ce que Evenepoel a compris dès le départ.
01:15 Ils savaient que sur ce parcours, il ne pouvait pas être économique parce qu'il n'est
01:19 pas suffisamment technique.
01:21 Et donc là, on a vu beaucoup de coureurs empruntés sur ce circuit.
01:43 Je le dis, ils comprirent pas seulement Evenepoel, mais ils comprirent les Français.
02:11 Et on remarquera d'ailleurs que très rapidement, il restait quand même 5 Belges dans le groupe
02:19 de tête.
02:20 Ce qui veut dire que quand ils sont gamins et qu'ils font des kermesses en Bretagne
02:25 ou qu'ils vont se balader sur les parcours que l'on connaît au niveau professionnel,
02:30 ce sont des qualités qu'ils développent très facilement.
02:34 La plupart vont aussi faire un peu de tout terrain.
02:38 Le résultat est logique.
02:41 C'était incroyable de porter ce jersey.
02:44 Je veux remercier tous les gens de Glasgow pour leur soutien.
02:48 C'était peut-être l'une des plus difficiles des courses que j'ai faites jusqu'à présent.
02:52 C'est incroyable de marcher avec ce jersey.
02:56 Je voulais faire un petit point avec vous sur les championnats du monde.
03:04 Mais avant de parler de la course des résultats en eux-mêmes, il y a quelque chose qui a fait
03:09 beaucoup polémique, c'est ce parcours urbain à Glasgow avec près de 50 virages.
03:15 Je voudrais avoir un peu votre avis là-dessus.
03:18 Je trouvais que c'était un très beau parcours.
03:22 J'ai eu l'occasion de le dire.
03:23 En plus, je le connais.
03:25 En 2018, il y avait eu les championnats d'Europe sur ce parcours.
03:33 D'ailleurs, c'est amusant de regarder le classement.
03:37 C'est Matteo Trentin qui l'avait emporté.
03:40 Malheureusement, là, il a chuté.
03:42 Sinon, on aurait pu avoir le même podium puisque Van Der Poel faisait 2 et Van Aert 3.
03:48 Donc, il n'y avait quand même pas de hasard.
03:53 Je trouve que c'est un très beau parcours qui demande énormément de qualité.
04:00 Sinon, toutes les qualités nécessaires pour faire un grand champion, quels que soient
04:05 les parcours.
04:06 Et on retrouve d'ailleurs à l'arrivée les meilleurs cyclistes du monde.
04:13 Il suffit de regarder les 3, voire les 4 premiers.
04:18 Ce parcours ne laisse place à aucune carence sur le plan technique, sur le plan du pilotage,
04:28 sur le plan de la gestion de la course, de la gestion des efforts, de l'obligation de
04:33 concentration permanente.
04:35 Et d'ailleurs, si on regarde bien, malgré ce parcours dit difficile ou dangereux, avec
04:41 ses 48 virages par tour et alors très peu de chutes.
04:49 Et quand il y a eu des chutes, c'était des chutes individuelles ou 2 ou 3 coureurs.
04:54 En fait, il est beaucoup moins dangereux qu'une épreuve en ligne du Tour de France ou du
04:59 Tour d'Italie.
05:00 Je ne parle pas de Paris-Houbaix ou de ces courses-là.
05:03 Mais non, c'était un parcours qui n'était pas dangereux, sauf qu'il fallait effectivement
05:08 être un coureur capable de bien gérer les zones de freinage, l'intensité du freinage,
05:17 essayer de trouver la meilleure trajectoire, la plus rentable au niveau de la vitesse et
05:25 surtout de la vitesse de sortie du virage.
05:33 Donc, ça implique aussi ne pas avoir de stress, ne pas avoir peur, ne pas avoir peur de virer.
05:40 D'autre part, la zone de freinage ou la prézone de freinage, puisqu'on est dans les aspirations,
05:47 ça permet d'avoir une petite phase de récupération multipliée par 48 et puis avoir des qualités
05:56 explosives qui sont indispensables à un coureur cycliste normal.
06:02 Mais comme beaucoup de coureurs aujourd'hui ne travaillent plus ce genre de parcours,
06:09 je suis presque envie de dire, en dehors des cyclocrossman et des vététistes, le reste,
06:17 les bases de l'entraînement sont claires.
06:20 Je mets le capteur de puissance et je pédale.
06:25 Dans des grandes lignes droites, l'objectif étant de dire, aujourd'hui, sur 10 minutes,
06:31 j'ai battu mes datas, j'ai battu mes records.
06:35 Oui, le problème, c'est que quand tu commences à mettre des virages et des relances,
06:38 tes datas ne servent plus à rien.
06:41 Oui, et ils n'ont plus cette capacité.
06:45 C'est ce que Evenepoel a compris dès le départ.
06:49 Il savait que sur ce parcours, il ne pouvait pas être économique parce qu'il n'est pas
06:53 suffisamment technique.
06:55 Et maintenant, encore, il s'est beaucoup amélioré, surtout puisque sa chute autour
07:01 de Lombardie.
07:03 Il a vraiment fait des gros progrès.
07:05 Mais une descente de col, ce n'est pas une relance dans chaque virage, tous les 300 m.
07:12 Donc, il savait très bien qu'il ne pouvait pas jouer et que rapidement, il se serait
07:18 épuisé physiquement, mais aussi nerveusement.
07:23 Et le placement étant quelque chose d'important, il recule tout le temps, il recule,
07:28 il recule.
07:29 Et après, il faut refaire des efforts pour venir se replacer.
07:32 Ça a été le cas, il faut bien le dire, de l'équipe de France, qui était dans le
07:36 même schéma, où on sait par peut-être quelques-uns, dont l'entraînement, c'est
07:43 des grandes lignes droites et je produis des ouates.
07:47 Malheureusement, l'entraînement requiert d'autres qualités et donc, il faut les
07:55 solliciter.
07:56 Et ce qui est sollicité se développe, ce qui ne l'est pas se dégrade.
08:00 Et donc là, on a vu beaucoup de coureurs empruntés sur ce circuit.
08:04 Et je le dis, y compris, pas seulement les Vénépaules, mais y compris les Français.
08:10 Et on remarquera d'ailleurs que très rapidement, il restait quand même 5 Belges dans le
08:17 groupe de tête.
08:18 Ce qui veut dire que quand ils sont gamins et qu'ils font des kermesses en Bretagne
08:24 ou qu'ils vont se balader sur les parcours que l'on connaît au niveau professionnel,
08:29 ce sont des qualités qu'ils développent très facilement.
08:33 Plus la plupart vont aussi faire un peu de tout terrain.
08:37 Donc, le résultat est logique.
08:40 Du coup, pour revenir sur Van Der Poel, sur un parcours qui le convenait parfaitement,
08:46 il a géré sa course sans souci, sans problème, du début à la fin, un très bon champion
08:54 du monde.
08:55 À mon avis, c'est même un très, très beau champion du monde.
09:01 Ça doit faire son 9e titre, non, je crois, de champion du monde en partant de junior.
09:07 5 et 2, 7.
09:08 7 et 8 ou 8 à 9, je crois.
09:11 Oui, ça doit être ça.
09:13 Au passage.
09:14 Non, c'est un coureur qui, quel que soit le parcours, parce qu'on peut dire ce que l'on
09:25 veut, le parcours, il les avantageait, soit disant, des coureurs qui ne savent pas prendre
09:29 des virages.
09:30 Mais il a quand même, je crois, gagné ses 1.100 rémots, c'est ça, non ?
09:36 Oui, je crois que ses 1.100 rémots.
09:39 Je crois qu'après, il s'est fait un petit plaisir.
09:42 Il s'est fait Paris-Roubaix.
09:46 Une bonne petite salade de pavé, sauce cailloux, ça a été parfait.
09:52 Auparavant, il avait quand même été champion du monde de cyclocrosse et aujourd'hui, il
09:57 est champion du monde sur route.
09:59 Est-ce que vous trouvez quelqu'un qui peut être un plus beau champion du monde que Mathieu
10:04 Van Der Poel ?
10:05 C'est compliqué.
10:08 Non.
10:09 Non.
10:10 Les seuls qui pouvaient le remplacer sur la plus haute marche, parce qu'ils ont aussi
10:16 d'énormes qualités et ils sont quand même très proches, vous prenez le deuxième,
10:21 Van Aerthe, et le troisième, Pogacar.
10:24 Donc, Kevin De Poulle n'est pas de regret ?
10:28 Oui.
10:29 Qui règle ses problèmes avec le fait vert et son papa ?
10:35 Si on est un peu chauvin, on peut dire que c'est une demi-victoire française, Van Der
10:43 Poel.
10:44 C'est une demi-victoire française, oui.
10:46 Là où Raymond Trudor termine deuxième, son petit-fils termine premier.
10:51 C'est beau.
10:52 Oui, non, c'est pas mal.
10:54 Son papa aussi avait fait de la drie.
10:58 Il a un bon pont.
11:01 Il a un bon point.
11:03 Il est aussi derrière tout ça.
11:05 C'est ça.
11:06 Côté français, justement, est-ce qu'on peut parler d'un échec ?
11:12 Puisque sur les trois dernières années, avec le doublé d'Alain Philippe, deuxième
11:16 place de la porte l'année dernière, là la meilleure place c'est Madouas qui est
11:19 15e.
11:20 Justement, est-ce que c'est un échec pour vous ?
11:22 Oui, oui, oui.
11:24 On ne peut pas dire quand on sera à la première place 15e.
11:30 À aucun moment on a eu une influence sur le déroulement de la course.
11:35 Même si on a eu une petite banderie de Julien, mais Julien arrivant très loin, lorsque
11:42 je l'ai vu sortir, j'ai dit bon, il se montre ou il essaye de voir si les jambes
11:48 sont vraiment bonnes.
11:50 Après, il s'est remis dans les roues et c'était fini.
11:53 Il n'avait pas les jambes.
11:55 Le seul qui avait les jambes peut-être pour venir dans un top 10 et encore, c'était
12:02 Christophe Laporte.
12:03 Sa crevaison n'était pas la bienvenue, bien au contraire.
12:08 Mais quand on regarde les commentaires, y compris des autres coureurs de l'équipe
12:12 de France, aucun ne dit qu'ils ont raté le podium.
12:17 Au pire, on va dire Christophe Laporte pouvait avoir un top 10, oui, oui, compte tenu de
12:29 la façon dont s'est passée la fin de la course.
12:32 Mais il faut quand même revenir sur des choses, moi j'aime bien les faire.
12:37 Quand on regarde les deux premiers tours, quand nous sommes rentrés sur le circuit
12:41 final, sur les deux premiers tours, il n'y avait pas un Français dans les 50 premiers.
12:46 Ça veut dire déjà, quand on connaît ce type de parcours, on sait que si tu es en
12:50 50e position, tu n'es plus à l'économie.
12:53 Tu es pendu.
12:55 Donc tu te barre en 50e position pour ne pas perdre de place et puis quand ça ralentit
13:01 un petit peu, ce qu'avait fait d'ailleurs Julien, quand ça ralentit un petit peu,
13:06 tu en profites.
13:07 Parce que Julien, lui, il a les qualités de pilotage nécessaires pour jouer au-dessus.
13:12 Donc il était capable de venir se servir des zones de freinage pour passer un certain
13:18 nombre de coureurs au freinage et puis ensuite sortir vite.
13:22 Bon, il a quand même un petit peu de jus.
13:24 Et donc c'est là où il est revenu se placer en 4e ou 5e position d'ailleurs, derrière
13:29 les quatre Danois.
13:30 Et c'est là où il a tenté un petit truc.
13:32 Mais je pense que là, il a vite compris que c'était fini.
13:35 On sait, on va se raconter l'histoire, on peut raconter ce qu'on veut aux journalistes.
13:40 Mais on sait exactement au niveau où on est quand on fait ce genre de choses.
13:45 Et d'ailleurs, la première chose qu'il a faite, et il l'a bien faite d'ailleurs,
13:49 c'est d'essayer, quand il a vu que Christophe avait son petit souci, c'est de l'atteindre
13:54 en disant peut-être que la seule dernière chose que je peux faire pour aider l'équipe
13:58 de France, c'est d'essayer de le rentrer.
14:00 Sauf que sur ce parcours, petit détail, vous ne pouvez pas aller chercher l'abri des
14:05 voitures pour rentrer.
14:08 Et pour avoir été sur ce parcours au championnat d'Europe, il y a trop de virages pour que
14:13 les voitures soient bien en ligne et vous puissiez venir prendre les aspirations et
14:17 sauter de voiture en voiture.
14:19 A tel point que quand vous êtes au volant de la voiture derrière, la seule chose qu'il
14:24 faut que vous regardez, c'est qui arrive derrière pour qu'avant, et bien connaître
14:28 les trajectoires des courants, pour qu'avant le virage d'après, soit vous avez le temps
14:32 de passer avec l'accélération derrière, soit vous venez vous garer à droite ou à
14:36 gauche selon le virage derrière.
14:37 Mais avant le virage, donc en essayant de ne pas bloquer la trajectoire du coureur
14:42 ou de le freiner.
14:44 Donc une fois que vous êtes derrière, les voitures sont plus un handicap qu'un avantage.
14:50 Et donc pratiquement, ce n'était pas possible de revenir.
14:54 D'ailleurs, je ne suis pas certain qu'il y en ait un qui soit revenu.
14:57 Peut-être Skelmos qui avait perdu lui très peu de temps, parce qu'il s'était arrêté
15:02 faire un petit réglage, dégonflage.
15:04 Il n'est pas rentré.
15:06 Je ne sais même pas s'il est rentré.
15:09 Ou il est rentré, il est pas rentré.
15:11 Il avait une poule peut-être.
15:13 Enfin bref, Skelmos qui marchait d'ailleurs très très fort aussi.
15:19 Donc voilà, on n'a pas existé, on n'était pas dedans.
15:22 Sur les deux premiers tours, on n'est pas dedans.
15:24 Et je l'ai dit d'ailleurs en direct sur RMC, ça ne sent pas bon, ça ne sent pas bon, ça ne sent pas bon.
15:31 Christophe est venu se replacer.
15:33 Après, on a un qui est venu un petit peu plus tard, mais ils étaient déjà mûrs.
15:38 Il ne faut pas se leurrer.
15:41 Valentin Madouas, le seul qui pouvait vraiment jouer, mais il fallait qu'il ait un peu plus de force,
15:50 c'était Brian Coquart, parce que lui, virer, ce n'est pas un problème.
15:54 Il a fait de la piste et puis en plus, il a fait du cyclocross.
15:57 Donc voilà, l'affaire était pour moi entendue à 80 km de l'arrivée.
16:05 Je savais qu'on ne pouvait plus faire de podium.
16:09 Je pense que Thomas Beauclair le savait depuis longtemps.
16:14 Et si on considère les mondiaux de l'équipe de France comme un échec,
16:23 est-ce que côté belge, où on avait les deux des trois, quatre grands favoris,
16:28 on ne va pas gagner alors qu'on faisait figure d'épauventail.
16:32 Est-ce qu'il y a de la déception aussi ? Est-ce que c'est un échec ?
16:37 Comment on analyse ça pour les Belges ?
16:39 Non, ce n'est pas un échec des Belges.
16:41 Les Belges, ils sont battus par plus fort, point.
16:44 Déjà qu'ils soient contents de faire deux, enfin je dis entre guillemets,
16:47 mais tu fais deux derrière Van Der Poel qui a une jambe au-dessus.
16:50 Attends, il finit avec deux minutes, avec une diamètre.
16:55 Bon, je l'ai allumé un peu, la Van Aert qui dit,
16:58 ah oui, mais je n'ai pas su quand il était tombé parce que je n'avais pas les oreillettes.
17:02 J'ai envie de dire connard, quoi.
17:04 Après la chute, il s'en prend une trente.
17:07 Et d'un seul coup, il cherche la Lévis.
17:09 Là, c'est le petit moment de déception.
17:11 Mais quand tu viens de te faire larguer à la pédale,
17:14 que tu viens de te faire mettre 37, 38 secondes dans un premier temps,
17:18 au moment de la chute, et que l'autre part avec 25 secondes,
17:22 que tu saches ou non qu'il soit tombé ou pas,
17:25 et en plus, il y a quand même des spectateurs qui sont capables de crier,
17:31 et tu entends que, bon, puis tu passes au poste, tu as quand même des relais.
17:36 Sur cette course-là, on a quand même des relais sur le parcours
17:39 pour donner des consignes ou des informations.
17:42 Je comprends qu'à un moment, ils disent,
17:44 ah oui, mais je n'avais pas les oreillettes si j'avais…
17:46 Qu'est-ce qu'il aurait fait s'il avait eu les oreillettes ?
17:49 Il serait mis à la barre et il aurait roulé une minute trente plus vite
17:54 de ce qu'il a été capable de faire pour aller chercher.
17:57 Non, il y a un moment, il faut arrêter.
17:59 Quand tu as des faits comme ça, et puis après, bon,
18:02 après, il a fait rétro-pédalage, mais tu ne peux pas jouer.
18:06 Et en plus, Van Der Poel, pratiquement, il était tout seul.
18:09 Il avait juste un équipier qui était content d'être là, content de suivre,
18:13 et qui, à aucun moment, à la limite, il aurait pu lui passer une roue
18:16 ou un vélo s'il y avait eu un problème.
18:18 C'est la seule chose qu'il pouvait faire.
18:20 Donc, l'autre, il est tout seul, il a mis une première mine loin de l'arrivée,
18:24 il a dit bon, ben, ça va.
18:26 Et puis, vous vous rendez compte, il sort en tête, il a les trois dans la roue,
18:32 plus quatre, puisqu'il y a Béthiole qui avait été retrouvée,
18:35 et pas dans les passages les plus difficiles du parcours.
18:38 Et il sort de la roue, et quand vous le voyez partir,
18:42 et que d'un seul coup, vous voyez Van Aert qui baisse la tête,
18:46 s'écarte à droite, regarde Pogacar, alors tu sais que c'est fini.
18:50 Tu sais que c'est fini.
18:53 Alors qu'il ne nous parle pas de l'histoire des oreillettes.
18:57 C'est quand même bien qu'il n'y ait pas les oreillettes,
19:00 comme ça les conneries ne sortent pas comme les autres temps.
19:03 (Rire)
19:05 Moi, je plaisante.
19:07 Les oreillettes, ça ne sert qu'à faire des conneries.
19:10 D'accord, ok.
19:12 D'ailleurs, votre avis là-dessus, est-ce qu'il devrait y avoir des oreillettes,
19:17 sans parler des autres courses, mais sur les championnats du monde,
19:20 est-ce que c'est bien que ce soit la seule course,
19:23 avec les autres championnats, qui se déroule sans oreillettes ?
19:26 Ce qui serait bien, c'est qu'il n'y ait jamais d'oreillettes.
19:29 Hum hum.
19:31 Donc ne me posez pas la question par rapport aux championnats du monde,
19:35 mais ce n'est peut-être pas par hasard qu'il n'y a pas les oreillettes
19:38 aux championnats du monde.
19:40 Vous savez, le jour où il y aura un mort, et on pourra dire que c'est à cause
19:43 des oreillettes, qui sera responsable ?
19:46 L'UCI ?
19:49 Les fédérations dans les championnats régionaux ?
19:52 Dans les championnats nationaux ?
19:55 C'est les équipes de marque, le responsable, ce sera qui ?
19:58 Ce sera l'équipe, l'employeur.
20:01 Mais n'essayez pas de supprimer les oreillettes sur les groupes sportifs.
20:06 Il y a un lobbying qui est beaucoup trop fort.
20:10 Oui.
20:12 Mais ce qui peut paraître quand même étonnant, aux yeux du public,
20:16 c'est que justement il y a toutes les courses de l'année qui se déroulent
20:19 avec des oreillettes et qu'il y a juste ces exceptions-là.
20:22 Ce n'est pas alors qu'il faudrait soit faire tout avec, ou tout sans.
20:25 Alors ce sont des exceptions qui fonctionnent pareil ?
20:27 Oui.
20:29 Non, il faudrait... La plupart du temps, quand vous discutez avec les gens,
20:32 surtout obligatoirement, quand vous leur parlez des oreillettes,
20:35 ils vous disent que c'est anormal.
20:38 Alors je vais même aller plus loin que ça.
20:41 On les justifie, le lobbying fait que, on le justifie pour des raisons
20:45 de sécurité.
20:47 Vous savez qui sont les personnages les plus dangereux dans une course de cycliste ?
20:50 Que ce soit le Tour de France ou ailleurs,
20:53 les directeurs sportifs dans les voitures,
20:56 qui vont dire au même moment "Attention, tous devant !
20:59 On tourne à gauche, tout le monde monte devant, tout le monde est nerveux !
21:02 Hop, pas de l'aéroport ! Et 5 bornes après !
21:05 Les gars, je veux vous voir devant ! Je ne veux plus voir personne derrière !
21:09 Pas arriver sur un passage difficile, etc.
21:11 Et tout le monde se bat pour vous, vous êtes devant !
21:14 Il est là le vrai danger !
21:17 C'est eux derrière qui poussent les coureurs.
21:19 Il faut laisser les coureurs sentir la course,
21:21 et pas les imposer sans arrêt.
21:23 Quand vous avez une heure de course pour aller chercher l'échappé,
21:26 une échappée est partie, tu te dis "Bon, elle est partie,
21:28 et d'un seul coup, t'as "Oh les gars, on a l'échappé !
21:31 Il faut ressortir, il faut ressortir !"
21:35 C'est ça les courses de vélo !
21:37 Une fois qu'il y a un groupe qui est bien constitué, hop les gars, rideau !
21:43 Là, à quoi servent les oreillettes ?
21:45 Demandez à tout le monde de monter au même endroit,
21:47 parce qu'il y a un soi-disant...
21:49 T'as ce courant de faire le... ce courant de le sentir !
21:52 Et les coureurs, ils montent !
21:54 Et ils vont se battre devant !
21:56 Et puis là, vous avez tous les ronds-points,
21:58 les îlots directionnels, les virages, les trottoirs,
22:01 et d'un seul coup, qu'est-ce qui se passe ?
22:03 T'as un qui touche là-haut, et t'as 25 mètres par terre !
22:06 Et la loi, enfin, je le répète et je le dis à chaque fois,
22:12 interdit les oreillettes !
22:14 Ok.
22:16 Votre avis est clair là-dessus ?
22:18 Ah bah, tu ne me fais pas de souvenir !
22:21 Et pour... bon, les championnats du monde sont loin des pires,
22:25 puisque c'est jusqu'aux 13, là, avec cette nouvelle formule.
22:29 On aura le contre-la-montre dès ce vendredi ?
22:33 Ce ne sont pas des championnats du monde,
22:35 il faut les requalifier de façon très... très objective.
22:39 Ce sont des Jeux Mondiaux.
22:41 Bon, ok.
22:42 Bon, alors c'est Jeux Mondiaux, vous continuez.
22:44 Ah oui, c'est ça que je veux faire !
22:45 Oui, oui !
22:46 Et dès ce vendredi, du coup, on aura le contre-la-montre.
22:49 Juste un petit mot là-dessus.
22:51 On s'attend à quoi ?
22:53 Une bataille Ghana-Evenepoel-Van Aert ?
22:56 Oui, Kuhn sera dans le coup aussi, je pense.
23:02 Il a fait un très beau championnat du monde,
23:04 ce qui prouve que, depuis le tour, il n'a pas relâché.
23:09 Oui, on va reprendre les mêmes et on va recommencer.
23:11 Alors, est-ce que Ghana,
23:15 ayant un petit peu plus ciblé sa préparation sur la piste,
23:19 sera plus ou moins efficace sur l'épreuve contre-la-montre ?
23:25 Quoique, je n'ai pas le sentiment que ça puisse lui être préjudiciable.
23:32 Mais on ne sait jamais, il y a un petit changement de position.
23:37 En bref, sinon, on va retomber avec les coureurs que l'on a vus sur le Tour de France,
23:47 qu'on a vus au dernier Tour de Pologne.
23:51 Le contre-la-montre étant une épreuve de vérité,
23:55 c'est la cylindrée qui parle.
23:59 Je ne parlerai pas des ouêtres.
24:00 C'est la cylindrée.
24:03 Les cylindrées, quand vous avez une 1 200 cm3, ce n'est pas une 1 000.
24:08 Donc, en principe, c'est les 1 200 qui gagnent.
24:12 Ce n'est pas les 750.
24:15 Mais le match sera peut-être très serré.
24:20 Où les matchs.
24:22 - Oui. - Merci.