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Transcription
00:00 Bonjour James. Avant de revenir sur l'intense activité diplomatique de ces derniers jours, un tout dernier développement vient de nous parvenir du Niger.
00:07 La création d'un nouveau mouvement qui vise à remettre le président Basoum au pouvoir. Qui est son leader et quels sont les objectifs ?
00:14 Eh bien écoutez, le leader de ce mouvement, il s'appelle Raissa Akboula. Il est bien connu des Nigériens. C'est un chef des rébelles Touareg
00:22 qui est apparu dans les années 90 et qui ensuite est devenu un homme politique qui a été ministre d'Etat sous les présidences Issoufou et Basoum.
00:34 Et donc qui aujourd'hui arrive en disant que son objectif est de soutenir la communauté internationale dans son initiative pour essayer de revenir à l'ordre constitutionnel au Niger.
00:45 Donc très clairement c'est un soutien de Basoum. C'est évidemment une nouvelle carte sur l'échec qu'il y ait, c'est-à-dire que ça va être une voie critique à l'intérieur du Niger
00:52 de ce qui est en train de se passer au niveau de la junte. Et évidemment un nouvel acteur qui arrive sur le terrain. Donc on va voir quels seront les développements à venir.
00:59 Évidemment c'est très tôt pour dire ce que cela peut apporter ou non à la crise. En tout cas c'est encore un interlocuteur je dirais de plus.
01:05 Une annonce faite donc à la veille de ce fameux sommet crucial d'Abouja. On va peut-être reparler un peu plus tard de la piste militaire.
01:14 Est-elle encore sur la table ? En tout cas la CDAOL joue la carte diplomatique désormais.
01:19 Absolument. Avec quand même un phénomène, c'est que ce qu'on voit depuis maintenant une quinzaine de jours puisque ce putsch a eu lieu le 26 juillet,
01:25 c'est que la junte ne veut à rien entendre. Et d'ailleurs le dernier signe de cela était très clair, c'est que la junte a certes prétexté des raisons sécuritaires
01:34 mais ne souhaite pas recevoir de délégation de la CDAO. N'a pas reçu non plus les Américains qui ont donc envoyé Victor Nuland,
01:41 qui est quand même le numéro 2 du secrétariat d'Etat qui s'est présenté à Niamey et qui n'a pas été reçu par l'éditeur de la junte.
01:47 Alors ce qu'on arrive à lire entre les lignes en gros c'est que pour l'instant il ne bouge pas et que, eh bien, on commence à attaquer quelque part une phase de négociation
01:56 avec donc la CDAO qui très clairement aujourd'hui dit qu'elle est plutôt sur la voie diplomatique.
02:01 Les Américains, donc Victor Nuland qui est rentré en disant qu'il y avait une discussion très franche, qui a également dit que les Américains étaient là pour aider,
02:10 pour faciliter une solution négociée, qui a aussi dit, et c'est important, qu'elle avait mis en garde la junte puisqu'elle a rencontré le chef d'état-major des armées
02:18 contre un éventuel rapprochement avec les Russes et avec Wagner. Donc l'enjeu évidemment pour les Occidentaux c'est de maintenir une présence au Niger.
02:28 Pour eux l'enjeu stratégique est très important. Les Américains ont 1100 hommes, les Français en ont 1500.
02:33 C'est vraiment la tête de pont des Occidentaux dans cette région du Sahel qui, comme on le sait, est déstabilisée par des mouvements terroristes.
02:39 Et donc, eh bien, il faut arriver à trouver un compromis qui va permettre finalement à tout le monde de sauver la face.
02:46 Car clairement à ce stade, il faut rappeler que pour un général Pouchis, eh bien, quitter le pouvoir ça veut très souvent dire finir en prison, voire pire.
02:54 Et donc il est très difficile de trouver des arguments autres que la force pour destituer ce type, enfin destituer, en tout cas faire chuter des Pouchistes
03:03 comme ceux qu'on est en train de voir prendre le pouvoir en Niger et eux consolider leur position.
03:07 Alors la voie diplomatique, on l'a compris, est désormais privilégiée. Du coup, la piste militaire est-elle encore crédible ?
03:12 On sait que ça va être débattu demain au sommet d'Abouja.
03:15 Écoutez, c'est pas la direction qui est en train d'être prise a priori. Quand on écoute tous les acteurs, à commencer par la CDO elle-même,
03:21 alors c'est vrai que le porte-parole, on l'a entendu juste avant mon intervention, un petit peu plus dans cette intervention,
03:26 il a dit que l'option militaire n'était pas retirée de la table. Mais en réalité, ce qu'on pourrait dire, c'est que certains pourraient dire que la CDO a fait un coup de bluff.
03:33 Certes, c'était sans doute un coup de bluff, un coup de pression sur la jeune, c'était aussi un ballon d'essai.
03:37 Et ce ballon d'essai, eh bien, il revient finalement clairement avec, eh bien d'abord, des dissensions en interne au niveau du Nigeria.
03:44 Il faut se souvenir que le Nigeria, c'est la puissance régionale la plus importante. Elle représente soit 50% de la population de la CDO, soit 60% de son PIB.
03:52 Et, eh bien, le Sénat nigérien a déjà dit qu'il n'était pas en faveur d'une intervention.
03:58 Ensuite, on a l'Algérie, qui est arrivée en disant que ça pourrait déstabiliser la région.
04:01 On a le Tchad, qui a dit qu'il soutenait les efforts, mais qui n'était pas forcément pour une intervention militaire.
04:06 Donc, très clairement, ce qu'on est en train de voir, c'est que les opinions publiques, et d'une manière générale, le bloc lui-même,
04:10 n'est pas tout à fait prêt à une intervention militaire, malgré, quelque part, la...
04:16 Il y a eu au début, visiblement, une volonté d'être très ferme, et cette volonté est en train, eh bien, de retomber, tout simplement, par pragmatisme.
04:24 C'est-à-dire que le risque de déstabilisation est énorme, le coût peut être énorme, et c'est évidemment très risqué.
04:30 Donc, pour l'instant, on s'attend plus à des déclarations, et potentiellement, on va voir, hein, demain, évidemment, tout va se jouer demain.
04:37 Une grosse partie de cette crise va se jouer demain, mais l'option militaire n'a pas l'air d'être la principale.
04:41 Merci pour tous ces éléments, James.

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