Sommet de la Cédéao : les appels pour un retour à l'ordre au Niger se multiplient

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Transcription
00:00 sommet de la CDAO qui s'est ouvert à Abuja au Nigeria.
00:02 Il est donc consacré à la situation au Niger où, je vous le disais, les militaires ont
00:06 le pouvoir depuis 15 jours maintenant.
00:08 Ils ont formé ce matin leur gouvernement.
00:10 L'organe ouest-africain va-t-il encore préconiser la voie diplomatique pour résoudre cette
00:15 crise ? Lui qui, dans un premier temps, avait brandi la menace d'une intervention armée.
00:19 On attend en tout cas sa réponse au terme de cette réunion cruciale pour la sous-région.
00:24 Moïse Gomis est sur place pour France 24.
00:26 Il nous déroule le programme.
00:27 Les chefs d'état-major de la CDAO devraient présenter un rapport modulé puisqu'ils
00:40 ont dû réajuster les plans militaires qu'ils avaient préparés la semaine dernière au
00:45 vu de la situation.
00:47 Avec une situation où, désormais, à Niamey, il y a un gouvernement qui a été nommé.
00:54 Les choses sont en train d'évoluer sur le terrain.
00:57 Les militaires qui avaient travaillé sur des plans pour faire restaurer la démocratie,
01:06 l'ordre constitutionnel à Niamey, désormais, doivent prendre en compte un nouveau contexte
01:11 aussi avec tous ces appels qui ont été lancés pour qu'on revienne à des discussions un
01:16 petit peu plus diplomatiques.
01:17 Et puis, enfin, les chefs d'état vont se retrouver dans un huis clos intégral, ici,
01:23 dans la salle de conférence de ce palais présidentiel d'Abou Dia.
01:28 Et enfin, en milieu d'après-midi, il devrait y avoir la présentation d'un rapport de
01:34 ce qui a été dit, la présentation mal communiquée et puis les mots de conclusion qui seront
01:39 prononcés par le président en titre de la CDAO, le président Bola Amed Sinoulou.
01:45 Voilà donc pour le programme.
01:48 Bonjour Stéphane Ballong.
01:49 Bonjour Florent.
01:50 Vous dirigez le service Afrique ici à France 24.
01:52 On va tenter de plonger avec vous dans les coulisses de ces négociations, de ce sommet.
01:56 Comment négocie-t-on aujourd'hui avec la junte et surtout que négocie-t-on ? Le retour
02:00 à l'ordre constitutionnel volonté des premiers jours ou autre chose ? On a revu les ambitions
02:05 à la baisse.
02:06 Je pense que vous mettez là le doigt sur quelque chose d'essentiel.
02:10 C'est vrai qu'on voit depuis ces derniers jours qu'un consensus s'est dégagé autour
02:18 du fait qu'il fallait donner la priorité justement à la voie diplomatique mais se
02:23 posent effectivement ces questions.
02:26 Si on négocie, quelle forme va prendre ces négociations ? On a vu une junte qui s'est
02:33 montrée fermée à toutes les démarches qui ont été menées par les Etats-Unis, par
02:39 la CDAO, par la CDAO, l'Union africaine et les Nations unies.
02:44 Donc il y a eu une petite lueur qui est apparue hier soir quand on a vu l'émir de Kano,
02:50 l'ancien gouverneur de la Banque centrale nigériane, reçu par le général Tiani Anyame.
02:54 C'était une première.
02:55 Est-ce que ça va être le nouveau canal de négociation, de discussion ? Il n'est pas
03:02 très officiel, il n'est pas très formel.
03:04 Donc il y a cette question qui va se poser.
03:07 La junte s'est dite disposée à négocier dans le courrier qui avait été envoyé à
03:13 la représentante de la CDAO sur place.
03:15 Mais on voit bien qu'elle veut être le maître de l'horloge, en quelque sorte.
03:22 Donc il y a cette question qui se pose.
03:24 Et par ailleurs, et vous le dites à juste titre, qu'est-ce qu'on négocie ? Le coup
03:30 d'État s'est déroulé depuis 15 jours.
03:34 Dans un premier temps, on était tous en retour à l'ordre constitutionnel, en retour
03:40 de Mohamed Bazoum dans son fauteuil présidentiel.
03:44 15 jours se sont écoulés depuis.
03:46 La junte a progressivement installé son pouvoir, nommé des nouveaux gouverneurs à la tête
03:53 des régions administratives du pays, fait des changements à la tête de l'armée avec
03:59 un nouveau chef d'État-major.
04:01 Le premier ministre, qui était un civil, qui était à la Banque africaine de développement,
04:06 est rentré à Niamé hier et a formé un gouvernement ce matin.
04:09 Donc, qu'est-ce qu'on négocie avec cette junte-là qui est en train de prendre progressivement
04:15 ses marques ? On peut évidemment dire que tout cela est illégal, mais on constate aussi
04:20 que le pouvoir est en train de s'installer.
04:22 Et plus il s'installe là, plus les négociations vont être difficiles, plus il va être difficile
04:28 de revenir au point initial.
04:31 Donc, tout cela reste des sujets cruciaux qui vont être discutés, j'imagine, à
04:38 bout de jeu aujourd'hui et dont on attend les décisions qui vont être prises par les
04:43 chefs d'État.
04:44 Des militaires au Niger au pouvoir et qui ont donc formé ce matin leur premier gouvernement.
04:48 Il compte 20 ministres, un premier ministre évidemment.
04:51 On va également parler avec vous Stéphane d'un volet dont on parle le moins, c'est
04:54 celui des sanctions.
04:55 Il y en aura-t-il ? C'est l'une des grandes questions.
04:57 Pour la CEDAO, on en parlait hors antenne, c'est un choix complexe car le contexte économique
05:02 est déjà très compliqué.
05:03 Les sanctions sont très impopulaires en Afrique.
05:05 Oui, si vous voulez, on reste aujourd'hui très axé, très focalisé sur l'intervention
05:12 militaire ou pas.
05:14 On en parle mais pas assez, je trouve, des sanctions qui ont été mises en place, qui
05:21 sont des sanctions très sévères, qui ont été très rapidement déployées par la
05:26 CEDAO.
05:27 C'est une question aussi à laquelle il faudra répondre.
05:31 On parle de quelles sanctions exactement ?
05:32 Des sanctions financières, les transactions financières, le gel des avoirs des autorités
05:42 mais aussi du pays auprès de la banque centrale, la fermeture des frontières même si en réalité
05:49 on ne peut pas parler vraiment de fermeture dans cette zone de la CEDAO où les frontières
05:53 sont très poreuses, la population se déplace assez librement dans cette région.
06:00 Donc, sanctions sévères dans un contexte économique mondial qui était déjà tendu.
06:06 Il y a déjà une tendance à l'inflation qui faisait déjà que la population avait
06:13 du mal à joindre les deux bouts.
06:15 Et là, on se retrouve avec des sanctions financières en plus.
06:19 On voit bien que cette mesure n'est pas populaire.
06:22 Que va décider la CEDAO ? Est-ce qu'elle va les maintenir ces sanctions ? Est-ce qu'elle
06:27 va les prolonger ?
06:28 C'est là aussi un enjeu important parce qu'il y va aussi de la popularité de la
06:33 CEDAO.
06:34 Que disent les populations ? Les témoignages qu'on a recueillis ces derniers jours sur
06:38 France 24, les populations que ce soit au Niger ou ailleurs dans la sous-région ne
06:44 sont pas favorables à ces sanctions parce que nous disent-ils, ce sont les populations
06:49 qui sont les premières victimes.
06:50 Hier, on a vu passer en courrier d'un certain nombre de personnalités nigériennes, des
06:55 anciens premiers ministres, même un ancien chef d'État qui signe ce courrier qui les
06:59 adresse au président Bola Timmbou dans lequel il lui demande, il demande à la CEDAO de
07:05 revoir ces sanctions parce que ce sont les populations qui en souffrent.
07:09 Et il est évident que plus ces sanctions seront en place et vont durer dans le temps,
07:14 plus la population va souffrir et les populations qui souffrent ne comprennent pas et ne peuvent
07:19 pas adhérer à la démarche de la CEDAO.
07:21 Donc c'est un enjeu là aussi qu'il faut suivre.
07:23 Merci beaucoup Stéphane et on découvre derrière vous les premières images, les premières prises de parole.

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