La Cédéao active "sa force en attente" : "un tous de vis supplémentaire en matière de pression sur la junte"

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00:00 - Bonjour. - On l'a vu, il n'y a pas eu de communiqué final hier à Abuja.
00:03 Du coup, la question qu'on peut légitimement se poser, c'est est-ce que ce sommet a-t-il servi à quelque chose ?
00:07 - Alors je pense que oui, le sommet sert à quelque chose, bien sûr.
00:09 C'est-à-dire que là, la CDO était quand même dans une situation d'échec, en quelque sorte, avant ce sommet,
00:14 puisqu'elle avait mis en place un ultimatum qui n'a pas été respecté quand il est arrivé à son terme dimanche dernier.
00:20 Il n'y a pas eu d'action. Évidemment, les opinions publiques se sont dites donc finalement, ça fait pchit.
00:25 Et là, donc, on a un sommet où on réaffirme finalement quoi ?
00:27 Un, que oui, on est prêt éventuellement à déployer une solution militaire.
00:31 Et d'ailleurs, on prend des pas vers cette possibilité en mettant en place la force et en la stationnant prête à intervenir.
00:40 Évidemment, c'est un message fort. C'est un tour de vis supplémentaire en matière de pression sur la jeune.
00:44 Et ça, c'est important. Il y a une autre chose qu'on comprend bien dans ce que dit Serge Daniel,
00:47 c'est que tous ces chefs d'État ouest-africains ont décidé de passer clairement le message
00:52 qu'il s'agissait d'une initiative africaine, financée par les Africains, avec des troupes africaines.
00:57 Pourquoi c'est si important ? Et bien tout simplement parce que les poutchistes,
01:01 mais pas seulement, aussi un certain nombre de membres de la société civile,
01:05 des opinions publiques d'Afrique de l'Ouest considèrent la CDAO comme un instrument des Occidentaux
01:09 et principalement de la France. Et donc, l'idée, c'est de s'en émanciper,
01:12 de passer le message qu'il s'agit bien d'une initiative locale et africaine.
01:16 L'objectif, évidemment, c'est de remettre un tour de vis.
01:19 Et puis des mots très forts utilisés notamment par Alassane Ouattara,
01:22 qui parle de poutchistes qu'il considère comme des terroristes, Serge Daniel l'a dit,
01:26 comme des criminels quelque part. Et ça, évidemment, ça aussi, en termes de messages,
01:32 c'est très fort. Alassane Ouattara qui est prêt, il l'a dit, en rentrant à mobiliser 850 à 1100 hommes tout de même.
01:39 Alors, autre question, James, bien sûr, celle du timing. On le sait, la junte joue pour l'instant, la montre.
01:44 Mais les protestations à l'international se multiplient,
01:46 notamment concernant les conditions de détention de Mohamed Bazoum, qui seraient très mauvaises.
01:51 La situation est-elle tenable longtemps pour les poutchistes de Niamey ?
01:54 Les poutchistes vont devoir se poser la question maintenant.
01:56 C'est-à-dire qu'ils détiennent Mohamed Bazoum. Dans un premier temps, évidemment,
02:00 détenir en otage, parce que ce n'est rien d'autre que ça, le président d'un pays comme le Niger,
02:05 est un atout dans leur manche. Mais il y a un moment donné où cet atout va se retourner contre eux.
02:08 Et quand on arrive au stade où vous avez l'Union européenne, par la voix de Joseph Borrell,
02:13 qui s'inquiète de la santé de Mohamed Bazoum, que vous avez l'ONU qui s'inquiète de la santé de Mohamed Bazoum,
02:17 que vous avez l'ACAO, l'Union africaine à l'instant, qui s'inquiète pour sa survie,
02:22 donc on en est quand même à une situation où là, la pression devient très très forte.
02:26 Il y a un moment où ces poutchistes, pour l'instant, la CDAO, c'est l'autre message qui est convoyé par le sommet qu'on vient de voir,
02:33 dit "on veut dialoguer, on veut négocier, on veut dialoguer, on veut négocier".
02:36 Pour l'instant, la junte dit non. Ils ne veulent pas parler, ils ne parlent à personne, ils ne parlent absolument à personne.
02:43 Mais il y a un moment où, eh bien, la porte va se refermer.
02:46 Et ça, les poutchistes doivent sans doute en être conscients.
02:49 Donc ils ont mis en place un gouvernement. Jusqu'ici, ils ont consolidé leur pouvoir.
02:52 Mais il y a un moment où il va falloir qu'ils parlent à la CDAO, à l'Union africaine, à l'Union européenne, à l'ONU.
02:58 Sinon, ils vont se retrouver dans une situation où ils sont complètement isolés.
03:00 Et à ce moment-là, ils auront peut-être... ils seraient peut-être passés de l'autre côté,
03:04 et effectivement être considérés comme des criminels ou des terroristes.
03:07 Bien sûr, pour l'instant, on est sur un coup d'État, on est sur quelque chose qui est complètement en dehors des clous.
03:11 Mais il y a un moment où cette fenêtre va se refermer.
03:14 Et ça peut être très dangereux pour eux, sachant qu'évidemment, ils sont auteurs de coups d'État,
03:18 et donc évidemment responsables devant la loi, notamment.
03:21 – Merci pour votre éclairage, James Seux.

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