7-à-dire | Jean Roger M'Bouké, ancien chef du village de Yopougon Kouté

  • l’année dernière
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Transcript
00:00 la Côte d'Ivoire de 1960 à aujourd'hui que deviennent les villages Hachans de plus en plus absorbés par la ville.
00:06 Pour en parler aujourd'hui, nous recevons un ancien chef d'Uba à la personne de Mbuké Jean-Roger Boto.
00:14 C'est bien cela, chef ?
00:15 Oui, merci.
00:17 Merci de nous recevoir chez vous.
00:19 Merci.
00:20 Alors, vous êtes l'ancien chef du village de Couté.
00:24 Je vous présente ce village.
00:27 Je voudrais vous dire merci pour l'honneur qui est fait à ce village d'être là à
00:38 cette période de l'année où nous allons allègrement vers le 63e anniversaire de l'indépendance
00:49 de la Côte d'Ivoire.
00:50 Yopo-Gonkôté fait partie de cette grande agglomération d'habitants, habitants qui
01:00 se subdivisent en plusieurs groupes.
01:04 Quand il s'agit de la communauté, de la première communauté, celle-là, la communauté d'origine,
01:17 qu'on peut appeler la communauté d'origine.
01:21 Un groupe, les Songons, ce qu'on appelle Kwe exactement, le groupe de Bigan, et puis
01:39 les autres groupes.
01:41 Il faut parler de huit fratries.
01:44 Et Yopo-Gonkôté fait partie de cette fratrie de Bigan, qui initialement était là où
01:56 se trouve l'usine Filti Sac.
01:59 C'est là qu'étaient installés les Bigans.
02:03 Filti Sac, c'est sur la route d'Abobo.
02:05 Sur la route, la voie express, en face de l'université Abobo à Gamay.
02:12 C'est là qu'initialement les Bigans étaient installés.
02:16 Des dissensions au sein du groupe ont amené ces groupes-là, tels que les Gamians, à
02:29 Bigan à Gamay, avec tels que Atékoubé, tels que le village Fahab.
02:38 C'est un village à se retrouver là où ils sont actuellement.
02:44 C'est l'un des chasseurs.
02:46 C'est un peu l'histoire commune aux Hébriés.
02:49 L'un des chasseurs, vous savez quand on parle de développement, l'une des forces
02:56 du développement, c'est l'eau.
02:58 Il fallait s'installer, trouver forcément de l'eau pour pouvoir vivre.
03:06 C'était anciennement vers le Banco qu'il y avait de l'eau.
03:11 Et puis, après quand on s'est retrouvé vers une oise, un chasseur est descendu vers
03:19 cette côte-là, cette côtière-là, de ce côté, là où il a trouvé un lépreux,
03:26 qui à cause de son état, était là.
03:30 Il y avait les champs de Ayopu.
03:33 Et c'est là qu'il a aussi trouvé l'eau.
03:39 L'eau, fortement, ça a été du doublé.
03:44 D'abord, cette vaste étendue d'eau qu'on appelle la lagune.
03:49 Et puis en même temps, là je parle de doublé, une source, dont les origines sont très lointaines,
03:59 qui viennent de très loin, qu'on appelle Ouébé.
04:02 Voici ce qu'il y a fait, c'est autour de cela que s'est développé Yo Pou Ampouteh,
04:09 avec quatre quartiers.
04:11 Nous avons la possibilité de vous avoir, chef.
04:14 Vous avez parlé d'un groupe, les Bidjans.
04:18 Ça nous intéresse particulièrement, parce qu'on veut avoir aujourd'hui la vraie version
04:24 de la création de la ville d'Abidjan.
04:26 D'où vient ce nom?
04:28 Qu'est-ce qui s'est passé?
04:29 Est-ce une histoire de feuilles, une histoire de femmes, une histoire d'hommes?
04:34 On vous écoute.
04:35 L'Afrique est le continent de l'oralité.
04:39 Ce qui se raconte, comme vous venez de donner plusieurs versions, pour nous, celle que nous
04:48 tenons, c'est le colonisateur, qui s'est trèche la plaine.
04:58 Le plateau a sa réalité, mais c'est le colonisateur qui est venu et qui a trouvé
05:07 une femme là.
05:08 Vous savez que le commerce, les assiettes, toutes ces choses sont venues par après.
05:15 Le moyen par excellence qu'on avait, ce sont des feuilles larges.
05:22 En langue, on appelle ça une phobie, mais ce sont des feuilles propres, qu'on pouvait
05:31 utiliser sans qu'on ait à craindre quoi que ce soit.
05:37 Elles sont naturellement stérilisées.
05:40 C'est ce qu'on utilise actuellement.
05:43 En son temps, c'était le moyen par lequel on emballait la tiquée pour le commerce.
05:51 Aujourd'hui, il y a cet incommé, puisque on les trouve très loin maintenant, cet
05:57 incommé pour lequel les gens ont toujours ces feuilles-là.
06:01 Donc, ils étaient en train de prendre ces feuilles-là.
06:06 Ce qu'on appelle communément des feuilles d'açiqué.
06:09 Des feuilles d'açiqué.
06:10 Et le blanc qui est venu, demande comme ça, qu'est-ce que tu fais?
06:17 Qu'est-ce que tu fais?
06:19 Est-ce qu'elle comprenait ce que le blanc voulait dire?
06:23 Mais elle, vous savez, de fois ça arrive, elle a tout de suite compris.
06:30 De fois, on peut avoir une réaction comme ça.
06:33 Pour elle, elle ne comprend pas le français, mais elle expliquait au blanc que je suis
06:40 en train de couper les feuilles.
06:44 Couper les feuilles.
06:45 Mbimendia.
06:46 Mbimendia.
06:47 Mbimendia.
06:48 Mbimendia.
06:49 C'est l'origine d'Abidjan.
06:50 Pas déformation, comme je dis, le contenant de nos réalités, pas déformation, Abidjan.
06:59 Mbimendia.
07:00 Donc, Abidjan, c'est Mbimendia.
07:03 Je suis en train de couper les feuilles.
07:07 Voilà.
07:08 Avec le développement, on s'est rendu compte que les villages achats sont en train d'être
07:14 détruits dangereusement par la ville, par l'urbanisation.
07:18 Qu'est-ce que vous, en tant que chef, en tant que responsable, garant de la tradition,
07:24 vous faites pour ne pas que vos villages disparaissent?
07:27 Je voudrais dire que notre communauté est fière de sa culture.
07:37 Oui.
07:38 Et notre richesse, c'est notre culture, c'est le socle sur lequel nous sommes assis.
07:47 Oui.
07:48 Et dans cette culture qui se caractérise par des as forts, tel que la famille, qu'on
07:58 appelle amando.
07:59 L'autre as, c'est la génération Abbe, qui est la génération qui conduit à la
08:07 danse de génération.
08:09 Oui.
08:10 C'est deux faits qui fondent notre société, à savoir amando, qui est la chose dans laquelle
08:19 on se reconnaît.
08:21 Oui.
08:22 Il suffit d'arriver dans un village, la première des choses dont vous parlez, vous
08:30 demandez si votre famille, la famille à laquelle vous appartenez, existe bel et bien dans ce
08:36 village.
08:37 C'est la première chose.
08:39 Oui.
08:40 J'appartiens à telle famille, on vous conduit vers le chef de famille.
08:45 Et vous êtes bien reçu, vous êtes le fils, vous êtes le frère.
08:51 Si vous avez un problème, vous êtes protégé.
08:55 S'il faut vous apporter de l'aide, on vous l'apporte.
08:59 Oui.
09:00 Ça, c'est la première des choses.
09:02 La deuxième des choses, vous vous présentez en tant que membre d'une génération, d'une
09:10 catégorie.
09:11 Oui.
09:12 Et là aussi, ça fait son effet.
09:16 On vous conduit vers la génération, vers la catégorie.
09:22 Et cette génération, cette catégorie, en tout cas, vous ouvre les portes, vous accorde
09:30 l'hospitalité.
09:31 C'est le mot clé qui doit revenir, que ce soit l'hospitalité.
09:37 Et l'hospitalité chez le peuple Akan est légendaire.
09:43 L'étranger a droit à tout le confort.
09:50 Oui.
09:51 Le meilleur repas.
09:53 L'assiette qu'on a gardée soigneusement, c'est ce qui va servir de repas.
10:00 Oui.
10:01 Pour l'étranger.
10:02 D'accord.
10:03 Si vous nous prenez en mâche, sachez que vous avez su cette info et nous sommes en entretien
10:07 avec l'ancien chef d'Ugbo, du village de Yokogon-Kute.
10:11 Avec lui, nous parlons de l'indépendance et surtout de l'évolution des villages
10:16 Achan.
10:17 Alors, la Côte d'Ivoire a 63 ans aujourd'hui.
10:21 Si vous permettez.
10:23 Oui.
10:24 Je reviens sur le fait que la Côte d'Ivoire indépendante.
10:28 Oui.
10:29 Avec le président Félix Soufé-Boigny qui avait une vision pour son pays, pour Abidjan,
10:41 emmener avec lui la Sykogy.
10:43 Oui.
10:44 Emmener avec lui la Seychevien.
10:46 Hmm.
10:47 L'égroupement foncier.
10:48 Et pour cette promotion, ces sociétés immobilières.
10:52 Oui.
10:53 Sont venues s'installer ici.
10:55 Hmm.
10:56 Donc, d'où la disparition de notre massif forestier.
11:01 Oui.
11:02 Aujourd'hui, il nous reste seulement la forêt du Banco comme image de ce qu'était le
11:09 Pougon.
11:10 Une forêt qu'on appelle le Poumon Vert.
11:12 Le Poumon Vert.
11:13 Oui, il est la capitale.
11:14 Ce que nous avons connu, tout ce que vous voyez, même ici, c'est pour l'extension
11:22 du village.
11:23 En son temps, le chef Kaba, en son temps, a plaidé pour que ceux qui avaient des terres
11:35 ici, acceptent que leurs terres servent à l'extension du village.
11:40 Oui.
11:41 C'est ainsi que là où vous êtes, vous êtes dans l'extension du village de Yopou
11:47 en Coutille.
11:48 D'accord.
11:49 Que ce soit par rapport à notre culture, que ce soit par rapport à celle qui nous est
11:59 venue depuis l'indépendance ou avec l'indépendance, beaucoup de peuples ont afflué vers Bidan.
12:08 Oui.
12:09 Ou vous savez, ce qui est chanté également, c'est que même de l'intérieur, beaucoup
12:17 de personnes sont venues vers Abidjan.
12:20 Oui.
12:21 Alors, pour le développement, pour l'instruction, pour le savoir, pour la richesse, pour l'économie,
12:29 pour l'épanouissement.
12:30 Oui.
12:31 Pour la fonction publique ou à la recherche du mieux-être.
12:39 Il fallait venir vers ces terres-là où il y avait des solutions faciles.
12:48 Déjà avec la lagune, avec les sources d'eau, cela a facilité le développement de Abidjan
12:58 et de la Côte d'Ivoire.
12:59 Et on voit qu'il y a beaucoup de projets, déjà avec l'aménagement de la baie de
13:04 Kokoudi, il y a aussi le pont de Kokoudi avec Céroban.
13:09 La Côte d'Ivoire a 63 ans, la Côte d'Ivoire se développe.
13:12 Votre vision pour ce pays?
13:14 Une très bonne fête de l'indépendance à la Côte d'Ivoire.
13:18 Félix Oufoé Boigny a dit, la seconde religion de la Côte d'Ivoire, c'est la paix.
13:24 Que la Côte d'Ivoire retrouve sa paix qui est légendaire.
13:28 La paix sans laquelle aucun développement n'est possible.
13:33 Que la crise soit loin de nous, que les élections dans lesquelles nous allons entrer, tout soit
13:42 mis en œuvre avec la grâce de Dieu pour que cela se fasse dans un climat apaisé.
13:48 Et que les fils et filles de la Côte d'Ivoire, à l'occasion de ce 63ème anniversaire, 63
13:56 ans, c'est la maturité, ce sont les doyens, les personnes du troisième âge.
14:03 C'est des personnes vers lesquelles on s'abreuve de cette sagesse que Dieu nous a donnée.
14:15 Et souhaitons que nos enfants retrouvent auprès de ces doyens cette richesse.
14:25 Comme on le dit, il n'y a de richesse que d'homme.
14:29 Que nous soyons ces hommes qui faisons l'histoire de la Côte d'Ivoire, qui traçons les sillons
14:36 de demain.
14:38 Paix à la Côte d'Ivoire, bonne et heureuse année à la Côte d'Ivoire à l'occasion
14:46 de son 63ème anniversaire.
14:49 Et que vivent les fils et filles de la Côte d'Ivoire unis, comme des fils d'une même
15:03 mère, de la même patrie.
15:06 Merci chef.
15:08 Je vous remercie.
15:09 C'est sur ces propos que nous mettons un terme à cet entretien qui s'est déroulé à
15:15 Yopo-Gonkote, village Hachan, que pratiquement tous les Abidjanais connaissent.
15:20 Nous vous souhaitons une bonne suite de programmes sur CETINFO, la chaîne de télévision.
15:25 Mais n'oubliez pas de faire un tour aussi sur le site 3x2B CETINFO.CI.
15:29 Merci et au revoir.
15:31 [Générique de fin]

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