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Transcription
00:00 Vous le savez, c'est toujours un bonheur de vous retrouver sur cette info.
00:08 Aujourd'hui, Cetady reçoit un nouvel invité.
00:11 Il est responsable d'une ONG.
00:14 Avec lui, nous allons parler des différentes activités de son ONG.
00:18 Il s'appelle Dior Boutsodino, c'est bien ça ?
00:20 Oui.
00:21 Vous allez bien ?
00:22 Je vais bien.
00:23 Alors, quand j'ai parcouru la documentation sur votre activité, sur votre ONG, j'ai
00:28 vu que vous faisiez plusieurs choses, entre autres la promotion du civisme et de la citoyenneté
00:34 à travers des programmes d'éducation citoyenne et civique, également l'assistance aux
00:39 détenus et bien d'autres choses.
00:41 N'est-ce pas trop pour une seule organisation ?
00:43 Vous l'avez si bien dit Nadia, vous avez parlé d'organisation.
00:48 Vous savez, même si vous faites une seule chose, et que vous n'êtes pas structuré,
00:54 vous faites beaucoup.
00:56 Toute organisation structurée ne se voit pas en train de faire beaucoup de choses.
00:59 Effectivement, cela devrait vous étonner quand on voit l'objet de l'organisation.
01:03 Comme je disais tantôt, l'ONG Ombwado a pour objet d'encourager le développement
01:08 durable par la vulgarisation des valeurs humanistes, promotion et défense des droits humains.
01:12 Nous sommes assignés trois missions.
01:14 La mission de promotion des valeurs citoyennes en vue de prévenir l'incarcération, l'assistance
01:19 aux détenus et la réinsertion.
01:22 Mais Ombwado a une représentation par échelon.
01:26 Nous avons au niveau le plus bas la représentation comité de veille, qui est dans l'opérationnel,
01:35 qui se trouve dans les quartiers.
01:36 Au-dessus, nous avons la représentation section, qui est au niveau communal, mais qui réfléchit
01:43 à la stratégie ou à la politique de prévention et de réinsertion.
01:47 Et la représentation district, c'est le bureau qui intervient dans les prisons.
01:52 Donc vous voyez que dans l'organisation, la représentation district est cette représentation
01:57 avec son personnel qui agit directement dans les prisons.
01:59 Vous voyez un peu.
02:00 Et au niveau au-dessus, nous avons la représentation régionale et la représentation nationale
02:05 qui est dans la coordination et dans la pensée de la politique.
02:08 Nous avons une philosophie, c'est penser globalement et agir localement.
02:12 Les problèmes de la prison d'Abidjan, la maison d'arrêt d'Abidjan, peuvent être
02:20 différents des problèmes de la prison de Daloa.
02:24 Donc vous voyez un peu.
02:26 En fonction des prisons ou en fonction des maisons d'arrêt, nous avons un bureau district
02:31 qui intervient.
02:32 Et le bureau district qui intervient dans le bureau à la MACA, la maison d'arrêt
02:36 de la correction d'Abidjan, est différent de la représentation district qui fonctionne
02:41 au niveau de Daloa.
02:42 On voit que vous avez une bonne organisation qui vous permet quand même de vous étaler
02:46 sur diverses activités.
02:48 D'accord.
02:49 Avant de poursuivre, je veux savoir d'où vous est venue l'idée justement de mettre
02:52 sur pied cette ONG-là ?
02:54 Il faut dire que cette question est pertinente parce que je suis cofondateur de l'organisation
02:59 et je suis actuellement président en exercice du conseil d'administration de l'organisation.
03:05 Mais particulièrement, j'ai un vécu comme tout jeune.
03:08 Je suis né à Abidjan, dans la commune de Pogbwe, mon quartier d'enfance, c'est
03:12 derrière, juste à côté de l'aéroport.
03:14 Et on allait se tirer des chaussures à la rue pour manger le restant de militaires
03:19 au GATL.
03:20 Et malgré ça, on partait à l'école.
03:22 Mais le tout rêve d'un jeune de mon quartier, c'était d'aller en Europe ou aux Etats-Unis.
03:27 On a un diton qui disait par exemple, « Mourir sans voir la tour Eiffel ou la statue de
03:31 la liberté est un péché que Dieu ne pardonne pas.
03:33 » Donc on rêvait.
03:34 On voulait s'habiller comme ceux qui venaient de l'Europe qu'on voyait à l'aéroport.
03:39 On voulait avoir le temps jusqu'à l'arrivée, même que nous, on nous ingérait toujours
03:43 des choses dans le corps pour avoir le temps de parler comme eux.
03:45 Et vous imaginez, Dieu fait grâce et je me retrouve en Suisse.
03:51 Je vous épargne un peu les détails.
03:53 Exactement, le déclic de l'ONG démarre où exactement ?
03:55 Voilà, voilà.
03:56 J'arrive en Suisse, qui est le pays, et lors d'un contrôle de routine, bien sûr,
04:01 après un certain temps de mon arrivée, lors d'un contrôle de routine, je suis arrêté
04:09 et je fais quatre mois, deux semaines de détention.
04:11 L'amour des connaissances, des amis et des frères dans la religion, si je peux le dire,
04:18 et ceux dans la religion, a créé ce déclic-là.
04:21 Pourquoi tant d'amour ? Pourtant, chez nous, quand on parle de prison, c'est la maison
04:27 de la mer, c'est la maison de poubelle, c'est la maison des malédictions.
04:31 Mais pourquoi ce dernier m'accorde tant d'amour ? Je me suis dit, celui qui reçoit,
04:35 il peut aussi donner.
04:36 Mais qui est mieux placé qu'un Est détenu pour parler aux détenus ou pour s'imprégner
04:41 de cette cause ? Donc, j'ai décidé en quelque sorte de venir
04:44 encore du Voile, le pays qui m'a vu naître.
04:45 Et avec des amis, nous avons mis cette organisation et nous avons décidé de voir un peu ce que
04:50 se passe dans les prisons.
04:51 Nous avons 34 prisons, nous avons seulement… C'était prévu de visiter 10 prisons.
04:56 Mais lorsque nous sommes arrivés à la quatrième prison, j'ai demandé qu'on arrête parce
04:59 que j'étais vraiment écœuré.
05:01 Voir la comparaison, en faisant la comparaison.
05:05 Je suis de ceux qui pensent que l'expérience n'est pas ton vécu, mais c'est ce que
05:10 tu fais avec ton vécu qui dit que tu as de l'expérience.
05:14 Et ce que je possède, c'est en tant qu'Est détenu, et je pense que dans la coopération
05:17 Nord-Sud, je peux apporter ce que j'ai vu dans la prison suisse à nos prisons en Afrique.
05:22 D'accord.
05:23 Mbwado, c'est le nom de votre organisation non gouvernementale.
05:27 Qu'est-ce que cela signifie ?
05:28 Mbwado est un nom métissé.
05:31 D'abord, c'est voulu que ce soit un nom africain.
05:33 Au juste, c'est d'abord l'Afrique au grand rendez-vous de l'humanité.
05:37 L'Afrique a finalement compris qu'il y a plus de joie dans donner que dans recevoir.
05:41 C'est ça Mbwado ?
05:42 Mbwado.
05:43 Mbwado est un nom métissé, comme je disais tantôt.
05:45 En Aïn, Mbwado veut dire l'Iyam est arrivé en maturité symboliquement.
05:50 Vous savez ce que ça veut dire ?
05:51 Mbwado, l'Iyam est prêt, en Yakouba, je suis rassavé et en fond du Bénin, dont je
05:55 suis originaire, veut dire espérance en étant une pelle d'espoir pour les vulnérables,
06:02 personnes vulnérables.
06:03 Vous menez plusieurs activités, on l'a dit, main au nom de ces activités.
06:07 Ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est l'assistance aux détenus et à leur famille.
06:12 Comment ça se fait concrètement ?
06:14 Parce qu'il y a plusieurs détenus.
06:15 Comment vous vous organisez justement et sur la base de quoi vous choisissez les détenus
06:20 ? Parce qu'on parle de prison.
06:22 Comment exactement vous le faites ?
06:24 Ok, merci déjà.
06:25 Il faut dire déjà qu'il y a plusieurs organisations qui interviennent dans le domaine.
06:29 Je vais saluer les confrères qui interviennent.
06:33 Beaucoup d'organisations interviennent encore du moins dans les prisons.
06:35 Et je voulais saluer aussi le travail réalisé par le ministère de la Justice et des droits
06:40 de l'homme, surtout la direction de l'administration pénitentiaire.
06:43 Et comment nous travaillons dans les prisons ?
06:45 La première des choses, c'est de connaître le besoin.
06:48 Et comment on connaît le besoin ?
06:49 C'est en discutant avec les agents pénitentiaires depuis la direction, comme je dis, depuis
06:53 le ministère qui est au plateau.
06:55 On va mieux comprendre.
06:56 Vous sélectionnez une prison, vous vous y rendez et vous discutez avec les agents.
07:00 C'est ça ?
07:01 Je vous ai parlé tantôt de la représentation.
07:03 Donc chaque représentation a une localité où elle doit intervenir.
07:07 Et le cahier de charges qui lui a été assigné.
07:09 Elle est bien définie.
07:10 Voilà.
07:11 Donc je vous parle en matière de stratégie au niveau d'action.
07:13 Il y a un diton qui dit que si tu fais quelque chose sans moi, tu le fais contre moi.
07:17 Donc dans fait, c'est notre approche.
07:19 Nous voulons travailler pour humaniser les prisons.
07:22 Donc dans l'humanisation des prisons, il y a les conditions de travail et puis il y
07:26 a les conditions de détention.
07:27 Donc on a deux cibles directement dans la prison.
07:29 Il y a les agents pénitentiaires, les travailleurs dans la prison et les détenus.
07:34 Donc la première des choses, c'est de discuter avec eux.
07:36 Qu'est-ce qu'ils veulent ? Comment ils voient les choses ?
07:38 Une fois que cela est arrêté, nous arrivons maintenant à discuter avec la hiérarchie
07:42 au plateau.
07:43 Vous voyez un peu, la direction de l'administration pénitentiaire.
07:46 Nous faisons sortir des intentions de projet.
07:49 Après, nous concevons un projet et nous mobilisons des fonds maintenant pour réaliser ce projet
07:54 avec eux, pour eux.
07:56 Donc vous voyez, le projet ne vient pas uniquement de nous.
07:58 Cela vient d'abord des bénéficiaires.
08:01 C'est dans la discussion avec les bénéficiaires que nous réussissons à identifier les projets.
08:07 Et nous discutons maintenant avec les autorités et validation des projets.
08:12 Nous arrivons maintenant à budgétiser, nous mobilisons des fonds et nous réalisons ces
08:19 projets avec les autorités et les pensionnés.
08:22 Ce que je veux savoir, c'est que vous aidez les détenus déjà là-bas ou bien vous attendez
08:28 qu'ils sortent pour pouvoir les aider à réaliser une activité ? Ou déjà en prison,
08:33 ils sont accompagnés ?
08:34 Effectivement, comme je l'ai dit, dans nos missions, il y a la mission de prévention,
08:37 ce qui est fait avant même que tu deviennes détenu.
08:39 Il y a la mission une fois en prison, donc on vous assiste.
08:43 Et il y a la mission de réinsertion.
08:46 Ils sont dans un esprit d'accompagnement.
08:48 Donc nous accompagnons les détenus qui nous apprennent beaucoup.
08:51 C'est eux-mêmes qui peuvent faire sortir leur bonheur.
08:53 Donc c'est dans l'accompagnement.
08:54 Et comme vous le dites, c'est depuis la détention que nous travaillons.
08:59 On pose par exemple la question, il y a une base de données qui dit, qu'est-ce que
09:04 vous faites dehors avant d'arriver ici ? Qu'est-ce que c'était le métier dehors ? On
09:07 remarque que certains n'ont pas de métier.
09:09 Auquel métier vous aimeriez commencer ici ? Que vous allez terminer ? Donc depuis là-bas,
09:13 il y a des ateliers qui sont créés.
09:15 Je vais vous parler de l'inauguration bien sûr du centre de suivi fait de réinsertion.
09:20 Donc le détenu, depuis la détention, montre déjà son vœu.
09:26 Avec lui, on choisit son projet ou sa formation.
09:31 Il commence depuis la prison.
09:32 Et quand il sort de la prison, il est accompagné.
09:35 Vous voyez un peu ?
09:36 Et cet accompagnement, précisément, comment ça se fait ?
09:38 Cet accompagnement, il y a un bureau qui est dédié à la représentation section.
09:44 Et vous savez, un détenu qui est quitté à Pobouy, je prends un exemple pour que vous
09:48 puissiez comprendre.
09:49 Un détenu qui est quitté à Pobouy, il part à la maison d'arrêt de correction d'Abidjan.
09:53 Quand il ressort, il peut vous dire par exemple qu'il part dans une autre localité qui n'est
09:57 pas… Généralement, c'est ce qu'on fait parce qu'ils sont pointés du doigt dans
10:00 leur quartier.
10:01 Donc ils ne veulent plus retourner là-bas.
10:02 Là, il y a le bureau section qui a vu un peu ce que le bureau district a commencé avec
10:07 le détenu dans la prison.
10:08 Donc avant qu'il ne sorte un mois avant, il a déjà la fiche du détenu et le détenu
10:13 a déjà donné l'information.
10:14 Donc depuis la sortie déjà, il est déjà en contact.
10:18 Mais on ne va pas rentrer dans sa vie privée.
10:19 On le laisse en quelque sorte prendre contact avec nous.
10:21 Après, si on voit que c'est pas fait, on rentre en contact avec lui pour son accompagnement,
10:26 pour qu'il puisse vraiment être installé.
10:28 Il y a des prisonniers qui peuvent récidiver.
10:30 Est-ce que vous arrivez à gérer ce point-là ?
10:33 Il faut dire qu'il y a beaucoup d'organisations.
10:35 Je reviens en parlant un peu des organisations qui interviennent parce qu'il ne faut pas
10:38 voir un boîte d'eau seulement.
10:39 Il y a plusieurs organisations qui interviennent.
10:40 Mais aujourd'hui, nous, on reçoit un boîte d'eau.
10:42 Effectivement, beaucoup de personnes voient le travail qui est fait par un boîte d'eau.
10:46 Mais je profite de l'occasion pour saluer aussi le travail qui est fait par mes confrères
10:51 qui n'ont pas aussi cette visibilité ou ces moyens que dispose un boîte d'eau.
10:55 Donc il y a un travail qui est fait au niveau de réinsertion et beaucoup de détenus profitent.
10:59 Beaucoup de détenus profitent.
11:00 Mais il faut dire que c'est un travail hyper difficile dans l'atteinte des objectifs.
11:05 Parce que déjà, le détenu, même quand il sort, il n'a pas envie que vous qui avez
11:08 la casquette des personnes qui travaillent dans les prisons l'accompagnent pour ne
11:12 pas qu'il soit jugé.
11:13 Donc, des fois, le détenu, il est en prison, il ne veut même pas que ses parents sachent
11:15 qu'il est en prison.
11:16 Vous voyez un peu.
11:17 Donc, c'est un travail vraiment complet.
11:18 Certains, quand ils quittent là, ils ne veulent même pas rester.
11:21 Des fois, même, on parle d'immigration, mais certains préfèrent sortir du pays
11:25 par n'importe quel moyen.
11:26 Il y a les zones rurales aussi qui ont un problème, ils peuvent changer de ville à
11:31 un chose qu'on appelle le "médecin de quartier".
11:33 Donc, c'est tout un travail.
11:34 Mais la première chose, c'est de gagner la confiance du détenu, l'amitié du détenu.
11:38 Et c'est ce travail-là que nous jouons.
11:40 Nous mettons vraiment la fin.
11:42 Mais nous réussissons ça grâce aux parents des détenus, aux amis et connaissants des
11:47 détenus qui sont eux aussi sensibilisés, même avant la sortie du détenu.
11:52 Monsieur, pour faire autant de bien, il faut avoir de gros moyens financiers.
11:57 C'est le cas pour vous ?
11:58 Écoutez, les moyens financiers, c'est le plus petit des problèmes.
12:03 Pour avoir les moyens financiers, c'est le plus petit des problèmes à résoudre.
12:08 Est-ce que tu es sérieux ? Est-ce que tu veux travailler ? Tout ce qui est pensé,
12:13 réfléchi et bien travaillé, les moyens suivent.
12:16 Donc, nous, je vous le dis que nous avons les moyens.
12:19 Parce que nous avons des partenaires, nous avons des mâmes, des personnes physiques
12:27 qui ont confiance en nous et qui nous donnent.
12:29 Je peux vous dire qu'il y a des ivrogens de particulier.
12:31 On a vu tellement, il y a des ivrogens qui nous donnent un million.
12:35 Ça veut dire que vous ne travaillez pas sur fond propre ?
12:37 Non.
12:38 Il y a tout un tas de personnes qui vous aident.
12:39 C'est pour ça qu'il faut saluer ces personnes dans l'anonymat.
12:42 Dans l'anonymat plutôt qu'ils nous aident.
12:45 Ça, c'est très important de le dire parce que moi, on me voit là aujourd'hui, mais
12:49 ce n'est pas à moi que doit revenir la casquette de félicitations, mais c'est
12:52 des personnes dans l'anonymat parce que l'Africain donne.
12:54 Et je vois beaucoup d'ivoignes qui nous donnent.
12:57 Et si nous sommes là aujourd'hui, c'est grâce au travail réalisé par des ivoignes
13:01 et aussi par des partenaires au développement.
13:03 Sans oublier les autorités et les pensionnés.
13:05 Vous voyez, nous avons des anciens pensionnés de prison qui sont devenus aujourd'hui
13:10 membres de l'ONG et qui contribuent financièrement.
13:12 D'accord.
13:13 Vous existez depuis 2010.
13:15 Et si on vous demandait de faire un petit résumé, un bref bilan de ce que vous avez
13:20 pu réaliser en termes d'aide aux prisonniers aujourd'hui ?
13:26 Je dirais déjà que beaucoup reste à faire.
13:28 On peut mieux faire.
13:30 Mais déjà, pour le peu que nous avons réussi, vous avez déjà entendu parler de opérations
13:34 prison propre et conseil, Kajim à la Maca pour un conseil, Magisystem, les patrons.
13:38 Donc déjà, ça c'est un projet qui était fort parce qu'au départ, on nous a traité
13:42 de fous que ce n'était pas possible de faire un conseil dans les prisons.
13:44 Vous voyez un peu, le dernier conseil c'est Magisystem et Kajim lors de la venue du président
13:49 mondial du CICR, organisé par le CICR avec notre expective.
13:53 Déjà, c'est quelque chose de bien parce qu'un conseil dans une prison est un indice
13:59 de démocratie et de respect des droits de l'homme.
14:02 D'un conseil, on réconcilie déjà le détenu et le garde pénitentiaire.
14:07 On réconcilie le milieu extérieur et le milieu intérieur de la prison.
14:12 Vous voyez un peu.
14:13 Donc on brise les tabous que la prison n'est plus cette maison d'arrêt et de correction.
14:16 L'héritage colonial que nous avons reçu sans nous approprier, c'est là qu'on est
14:20 en train de dire qu'il faut utiliser la prison, il faut voir la prison comme un outil de développement
14:24 et chercher à comprendre le modèle économique de nos prisons.
14:26 Donc voici un peu ce que je peux dire directement.
14:31 On vous dit, mais bientôt nous allons inaugurer le tout premier centre de la sous-région,
14:37 un centre de service et de formation à la réinsertion qui a coûté plus de 300 millions
14:42 dans le Centre d'observation des mineurs au sein de la MACA.
14:45 Donc c'est différent.
14:46 Encore des métiers, vous allez avoir une salle multimédia, une salle de formation,
14:51 métier artistique, salon de coiffure, coutu, cuisine, pâtisserie, boulangerie, une bibliothèque,
14:59 un réfectoire.
15:00 Vous voyez un peu.
15:01 Donc ces choses, on n'a pas assez de temps, mais je pourrais vous parler des études qui
15:05 ont été menées parce qu'on ne fait rien sans études menées appropriablement.
15:08 Alors vous faites énormément pour la population, on l'a constaté par vos dires.
15:13 Est-ce que le gouvernement ivoirien aujourd'hui est conscient de votre existence et justement
15:17 comment on vous accompagne dans votre élan ?
15:19 Je dis déjà, nous sommes une organisation parue dans le journal officiel du Code Ivoire.
15:25 Nous sommes lauréats du prix national des droits de l'homme 2017, sauf erreur de ma
15:29 part.
15:30 Et au-delà de ça, vous ne pouvez pas intervenir dans les prisons si vous n'avez pas une
15:33 autorisation spéciale.
15:34 Donc c'est très important déjà.
15:36 Donc il faut dire déjà que les autorités ivoiriennes nous apportent l'appui institutionnel.
15:40 Ça c'est très important, l'appui institutionnel.
15:42 Mais comme je le dis souvent, rappelons-nous de la citation de Fouboigny, qui dit "il
15:47 est temps, grand temps, que chaque Ivoirien se dise, ai-je fait et bien fait ce que je
15:51 dois pour mon pays".
15:52 C'est faux de penser qu'est-ce que fait l'État, mais qu'est-ce que moi à mon niveau
15:56 je peux apporter.
15:57 C'est faux l'engagement à tout ce qui est du service d'intérêt commun.
16:02 On vous donne encore l'occasion de dire un dernier mot.
16:05 Le mot simplement que j'aimerais dire c'est de nous interpeller.
16:10 C'est l'héritage que nous avons reçu.
16:12 Il serait bien que nous pensions intérêt collectif envers intérêt personnel.
16:17 Parce que l'intérêt collectif garantit notre intérêt personnel.
16:20 Merci beaucoup.
16:21 Merci à vous.
16:22 Diop Sojino, cofondateur et président en exercice du conseil d'administration de
16:28 l'ONG Mboado.
16:29 Avec vous, il a été question de mettre en lumière les actions de votre organisation
16:34 non gouvernementale.
16:35 Merci infiniment d'avoir répondu à notre invitation.
16:38 Merci à vous.
16:39 Et merci fait toi, fait info.
16:40 Tels spectateurs de cette info, merci de nous avoir suivis.
16:44 Faites du bien autour de vous tant que vous en avez l'occasion.
16:48 A bientôt.
16:49 [Musique]

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