Julien Boudon : «La France met l’accent sur le service public de l’enseignement supérieur et veut former une génération sans distinction financière»
Le professeur en droit public, université Paris-Saclay, Julien Boudon, a évoqué le classement de Shanghai qui référence les 50 meilleures universités dans le monde : «La France met l’accent sur le service public de l’enseignement supérieur et veut former une génération sans distinction financière».
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00:00 La France est très bien placée, l'université Paris-Saclay est très bien placée s'agissant de ces disciplines et on peut s'en réjouir.
00:08 En revanche, tout ce qui est en dehors du spectre de ces sciences dures ou expérimentales est presque complètement ignoré par le classement de Shanghai,
00:21 qui ne tient pas compte, par exemple, des coûts d'inscription à l'université française. Quand vous racontez à vos partenaires étrangers
00:31 qu'en France l'accès à l'instrument supérieur est quasiment gratuit, car il avoisine à peu près 200 euros en licence et un peu plus de 200 euros en master,
00:40 les partenaires internationaux écarquillent les yeux car les universités américaines ou britanniques réclament des coûts de l'ordre de 70 000, 80 000, 100 000 dollars par an.
00:54 Donc il faut tenir compte du fait que la France met l'accent sur le service public de l'enseignement supérieur et veut former une génération sans distinction financière,
01:05 sans prise en compte des revenus ni des étudiants ni de leurs parents et sans non plus concours d'accès s'agissant de l'université.
01:15 Je ne parle pas ici de ce qu'on appelle communément les grandes écoles. Alors cela, cette spécificité française du service public de l'enseignement supérieur
01:22 n'est absolument pas prise en compte dans le classement de Shanghai. Et bien sûr, si c'était pris en compte, les universités françaises remonteraient très nettement
01:32 puisque les universités anglo-saxonnes, notamment américaines, qui sont ultra représentées, elles sont 12 sur 15 dans le classement qui vient d'être délivré aujourd'hui,
01:41 ces universités américaines dégringoleraient complètement par rapport à un autre critère d'évaluation qui serait "Quelle est votre capacité à monter une jeune génération d'étudiants
01:51 sans critères de sélection et notamment sans critères financiers, sans réclamer des dizaines de milliers de dollars à leurs parents ou à eux-mêmes ? "
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