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"REVELATIONS SUCRES CACHES" / Depuis le plus jeune âge, nous ingérons des quantités faramineuses de sucre et de sel, sans forcément s'en rendre compte. Selon une étude scientifique publiée en 2017, onze millions de personnes seraient mortes dans le monde en partie à cause de leur surconsommation. En France, une personne sur 6 est concernée par des pathologies cardio-vasculaires, de diabète ou encore d'obésité. Pourquoi ces deux substances se cachent-elles partout ? Pourquoi est-il si difficile de s'en passer ? Est-ce qu'il existe des alternatives ?

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00:00:00 C'est hyper dur. Je n'ai même pas le droit de boire du jus de tomate,
00:00:04 parce qu'il y a du sucre dans les tomates.
00:00:07 Et là, sur la table, les graissins, je n'ai pas le droit, le tarama non plus.
00:00:12 Et sur cette assiette de charcuterie, je ne peux manger que du jambon blanc,
00:00:17 décoiné, dégraissé.
00:00:19 Ce sont deux ennemis qui se cachent un peu partout.
00:00:22 Nous les ingérons plusieurs fois par jour depuis notre plus jeune âge.
00:00:25 Le sucre et le sel.
00:00:28 On trouve beaucoup de sucre et beaucoup de sel
00:00:30 dans bon nombre de produits industriels.
00:00:33 Souvent, sans nous en rendre compte,
00:00:34 nous en avalons des quantités faramineuses.
00:00:36 Quand vous prenez un verre de jus d'orange d'équivalence 3 oranges,
00:00:41 c'est comme si vous consommiez déjà 30 grammes de sucre blanc.
00:00:44 Et pourtant, abuser de sucre et de sel met en péril notre santé.
00:00:49 Vous allez avoir des infarctus du myocarde ou des accidents vasculaires cérébraux.
00:00:54 On n'est pas du tout prêts à manger du sucre et du sel.
00:00:57 On est du tout programmés pour avaler des quantités faramineuses
00:01:01 de sirop, glucose, fructose.
00:01:03 Nous avons mené l'enquête.
00:01:05 Pourquoi ces deux poudres se cachent-elles partout ?
00:01:08 Pourquoi est-il si difficile de s'en passer ?
00:01:11 Les plus grands spécialistes nous ont ouvert les portes,
00:01:14 à la clé des révélations qui font froid dans le dos.
00:01:17 Le rat se détourne de la drogue pour s'adonner d'une manière quasi exclusive
00:01:22 à la consommation d'une boisson sucrée.
00:01:25 Avec l'aide d'un grand chef, nous allons vérifier la composition
00:01:28 de nos plats préparés.
00:01:29 - Ils utilisent du sucre pour donner un peu de goût et donner l'envie,
00:01:37 voilà, de revenir sur cette lasagne.
00:01:39 - C'est beaucoup trop sucré.
00:01:42 - J'arrive, je ne peux pas.
00:01:43 Vous allez découvrir comment certains, dans le secteur agroalimentaire,
00:01:48 n'hésitent pas à faire la promotion du sel.
00:01:51 - Il y a des marchands de sel qui viennent nous proposer
00:01:54 des vertus naturelles, on va dire de santé, quasiment du sel.
00:01:57 Ça, c'est quand même un petit peu extraordinaire.
00:02:00 Nous allons aussi vous révéler les astuces de certains industriels
00:02:04 pour déjouer la vigilance des consommateurs.
00:02:06 - Essayer de pousser un logo alternatif qui est une véritable tromperie,
00:02:11 une manipulation vis-à-vis des consommateurs.
00:02:14 Alors existent-ils des alternatives ?
00:02:16 Est-il possible de consommer moins de sucre et moins de sel ?
00:02:20 Révélation sur le sucre et le sel, ces ennemis qui se cachent partout.
00:02:23 Une enquête qui fera du bien à votre santé.
00:02:26 On l'appelle glucide, glucose, fructose, dextrose ou encore maltose.
00:02:35 En morceaux, en poudre et en liquide.
00:02:39 Dans tous les cas, il s'agit de sucre.
00:02:41 Et depuis quelques années, l'inquiétude monte.
00:02:44 Le sucre est devenu un véritable problème de santé publique.
00:02:48 Entre les noms barbares réservés aux initiés,
00:02:50 les indications parfois trompeuses et les chiffres qui induisent en erreur,
00:02:54 il n'est pas toujours facile de se repérer dans les étiquettes.
00:02:57 Résultat, nous sommes tous devenus accros.
00:03:00 Et d'après l'Organisation mondiale de la santé,
00:03:03 nous consommons deux fois trop de sucre, 50 grammes par jour au lieu de 25 grammes.
00:03:08 Le sucre n'est pas notre seul ennemi.
00:03:13 Une autre poudre fait des ravages, le sel.
00:03:17 Selon une étude publiée par la prestigieuse revue médicale britannique The Lancet,
00:03:22 en 2017, 11 millions de personnes seraient mortes en partie à cause des abus de sucre et de sel.
00:03:28 En France, ce n'est pas mieux.
00:03:32 Une personne sur six est concernée.
00:03:35 Des malades souffrant de pathologies cardiovasculaires, de diabète ou d'obésité.
00:03:40 Alors comment se passer de ces deux substances ?
00:03:45 Qui se cachent partout ?
00:03:46 Pour vérifier s'il est possible de se passer de sucre,
00:03:55 nous poussons la porte d'un spécialiste.
00:03:57 Stéphane Casquois, médecin nutritionniste de l'un des plus grands clubs de football français.
00:04:02 - Le sucre, on en a besoin parce que le cerveau utilise aisément le glucose.
00:04:13 On en a besoin et on le stocke dans le foie pour justement,
00:04:17 lorsqu'on manque de sucre à distance des repas,
00:04:20 on libère du glucose qui va aider à l'activité cérébrale et l'activité des autres cellules.
00:04:27 Le sucre est donc nécessaire.
00:04:29 Mais attention, pas trop et surtout pas n'importe lequel.
00:04:33 - On a besoin de sucre, mais le sucre naturel, c'est quoi ?
00:04:37 On a besoin des fruits.
00:04:40 C'est la saveur sucrée, j'allais dire, que l'équilibre alimentaire tolère.
00:04:46 Accède bien volontiers, mais pas à foison.
00:04:49 Les fruits, c'est 4 par jour, 4 fruits de taille moyenne et 2 si on veut mincir un peu.
00:04:57 Nous avons voulu nous rendre compte à quel point de nos jours il est difficile de se passer de sucre.
00:05:04 Nous avons décidé de suivre Catherine, 46 ans.
00:05:07 Cette chargée de production aimerait bien perdre un peu de poids tout en préservant sa santé.
00:05:12 Son objectif, -5 kg.
00:05:16 Son âme a un régime sans sucre.
00:05:18 Mais impossible de le mener seul.
00:05:21 Catherine s'est donc tournée vers un diététicien nutritionniste.
00:05:25 Pascal Nourtier va l'accompagner dans cette épreuve pendant un mois.
00:05:28 Il commence par cerner les habitudes alimentaires de sa patiente.
00:05:35 Alors, on va y aller par étape.
00:05:37 Le matin, au petit déjeuner, que mangez-vous ?
00:05:39 Du pain, yaourt parfois et kiwi parfois.
00:05:44 D'accord.
00:05:45 Et café au lait.
00:05:47 Le midi, au déjeuner ?
00:05:49 Soit une salade, soit un plat, viande, légumes.
00:05:54 Et en dessert ?
00:05:56 C'est variable, plutôt fromage blanc ou fruits.
00:06:02 Et au dîner ?
00:06:03 Ça va être plus soupe, gratin de courgettes, fromage frais.
00:06:10 Et en dessert ?
00:06:12 Pas trop de dessert.
00:06:14 Ça va être plus un carré de chocolat.
00:06:17 D'accord.
00:06:18 Catherine a du mal à maigrir.
00:06:20 Et pourtant, elle semble manger sainement.
00:06:22 Pas de plat préparé, peu de dessert.
00:06:25 Elle préfère les légumes, les fruits et les laitages.
00:06:28 Mais comme vous allez le voir, le déjeuner, c'est un déjeuner.
00:06:32 Comme vous allez le voir, le sucre se cache partout.
00:06:35 Et ça commence dès le petit déjeuner.
00:06:37 Le matin, Catherine a pour habitude de prendre un verre de jus d'orange.
00:06:41 Et là, ça démarre mal.
00:06:43 Dans le jus, vous trouvez aussi du...
00:06:48 Sucre.
00:06:49 Sucre.
00:06:51 Tout à fait.
00:06:52 On va considérer en moyenne, d'après vous, combien de sucre il y a-t-il dans une orange ?
00:06:58 En grammes ou alors en carrés de sucre ?
00:07:01 Je dirais 2.
00:07:02 Carrés de sucre ?
00:07:05 Bonne réponse.
00:07:07 On va dire 10 grammes en moyenne.
00:07:10 Donc, quand vous prenez un verre de jus d'orange d'équivalence 3 oranges,
00:07:15 c'est comme si vous consommiez déjà 30 grammes de sucre blanc.
00:07:18 Autrement dit, avec un seul verre de jus d'orange,
00:07:21 Catherine absorbe l'équivalent de 6 carrés de sucre,
00:07:24 alors que l'OMS en préconise 25 grammes,
00:07:27 soit 5 carrés de sucre pour la totalité de la journée.
00:07:30 On va tenter l'expérience de supprimer l'ensemble des sucres.
00:07:34 Toutefois, nous trouvons quelques sucres de constitution dans certains aliments.
00:07:40 L'apport zéro en sucre n'est pas possible,
00:07:42 mais on va essayer de le réduire en dessous de 10 grammes par jour.
00:07:46 Moins de 10 grammes de sucre par jour,
00:07:48 un vrai défi pour quelqu'un qui avait l'impression de ne pas en manger.
00:07:52 Pour parvenir à son objectif de moins 5 kilos,
00:07:55 Catherine va devoir faire des concessions.
00:07:57 Le matin, à 8 heures du matin...
00:07:59 - Deux oeufs. - Très bien. Donc des oeufs.
00:08:01 - On essaie ? - Hum.
00:08:03 - Ça marche ? - Et le café au lait, c'est pas...
00:08:05 Vous ne consommez, on va dire,
00:08:08 l'équivalent d'une seule cuillère à café de lait dans votre café.
00:08:13 Nous allons pouvoir la considérer comme quantité négligeable de sucre,
00:08:17 car le lait contient du lactose, qui est un sucre.
00:08:21 Au niveau du déjeuner, des crudités.
00:08:24 De la volaille.
00:08:26 Bref, pas de pain, pas de fromage, pas de féculent, aucun fruit.
00:08:31 Et surtout, pas de plat préparé.
00:08:34 On se retrouve dans 2 semaines.
00:08:37 Si ça ne va pas d'ici là, vous n'hésitez pas, je suis joignable.
00:08:41 Catherine entame un parcours du combattant d'un mois.
00:08:44 La diète va être sévère.
00:08:46 - Au revoir. - Pardon.
00:08:48 Bonne semaine, bon courage, bon courage. Au revoir.
00:08:51 Dans la catégorie des sucres qui se cachent partout,
00:08:55 il y en a un qui pose particulièrement problème, le fructose.
00:08:58 Attention, il ne faut pas le confondre avec le fructose,
00:09:01 celui qu'on trouve de manière naturelle dans les fruits.
00:09:04 Cette molécule-là est un sucre industriel ultra concentré.
00:09:09 Un vrai danger pour notre santé.
00:09:12 Ce sirop de glucose-fructose va aller dans les sodas,
00:09:18 qui vont passer super vite.
00:09:20 Donc on n'est pas du tout programmé
00:09:22 pour avaler des quantités faramineuses sous forme liquidienne
00:09:26 de sirop glucose-fructose.
00:09:28 Du fructose, oui, mais du fructose de fruits
00:09:31 en quantité modérée, maximum 4 par jour.
00:09:34 Les risques liés aux fructoses, les problèmes cardiaques,
00:09:38 le diabète et le surpoids.
00:09:40 Le sucre est responsable très probablement d'une épidémie d'obésité.
00:09:46 On le sait notamment aux Etats-Unis,
00:09:48 alors qu'ils tapaient comme des fous sur les graisses,
00:09:52 et particulièrement les graisses animales,
00:09:54 les gens ont reporté leur consommation,
00:09:57 notamment leur consommation d'agrément vers les glucides,
00:10:00 et alors qu'on disait arrêtez de bouffer les graisses,
00:10:03 prenez des aliments allégés, on a pu exploser le nombre d'obèses.
00:10:07 L'obésité a d'abord ravagé l'Amérique,
00:10:09 mais aujourd'hui, cette épidémie est arrivée chez nous,
00:10:12 et parmi les 1res victimes de cet abus de sucre, mais aussi de sel,
00:10:16 comme vous allez le voir, on trouve les adolescents.
00:10:19 Notre enquête se poursuit sur la côte d'Azur.
00:10:25 En 2015, 17% de nos adolescents étaient considérés comme obèses,
00:10:29 un chiffre en augmentation.
00:10:31 Certains ont décidé de réagir.
00:10:33 C'est le cas hier, où depuis 1992,
00:10:36 un hôpital public vient en aide aux jeunes en surpoids.
00:10:39 Ce centre leur propose des séjours de désintoxication à la malbouffe.
00:10:43 Virginie Rottenauer, la diététicienne du service,
00:10:46 est en charge de l'atelier cuisine.
00:10:49 - Donc en entrée, c'est une tarte de poireaux.
00:10:56 Ensuite, nous avons du saumon fumé coussera au four,
00:11:00 en papillote, avec des pommes de terre au four,
00:11:04 et une petite poêlée de poivron avec des tomates et une compote.
00:11:11 Certains pensionnaires sont là pour la journée,
00:11:14 d'autres s'installent ici pour des périodes plus longues,
00:11:17 jusqu'à plusieurs mois.
00:11:19 - Tu aromatises ton saumon, donc ça peut être dire ?
00:11:22 - Des tomates, oignons et des épices, d'accord ?
00:11:27 Est-ce qu'on met du sel dans le saumon, à ton avis ?
00:11:31 - Non. - Pourquoi ?
00:11:33 - Parce que c'est déjà assez salé. - Voilà, d'accord.
00:11:36 Donc tu rajoutes du poivre et des épices et pas de sel.
00:11:39 OK ? Ça marche.
00:11:41 - Vous savez pourquoi vous êtes obligés de cuisiner ?
00:11:44 - Pour apprendre comment sont les plats à l'intérieur.
00:11:47 Au lieu de les acheter au supermarché, on peut les faire nous-mêmes, allégers.
00:11:52 Comme ça, on sait ce qu'il y a dedans, c'est beaucoup mieux.
00:11:54 - Tu mangeais quoi à l'extérieur avant de venir ici ?
00:11:57 - Je mangeais moins équilibré. - Ouais ?
00:12:00 - J'allais dans les passereaux.
00:12:03 - C'est souvent un peu plus gras que ce que ça devrait être,
00:12:06 alors qu'ici, on apprend à, justement, faire juste ce qu'il faut, je pense.
00:12:11 - S'ils viennent dans ce centre, c'est parce qu'ils pensent aussi
00:12:17 qu'au niveau de la santé, c'est une priorité,
00:12:20 et qu'ils voient que, voilà, c'est le moment où...
00:12:23 C'est l'âge où on peut changer quelque chose, encore.
00:12:26 Avec le gras, les 2 principaux ennemis des pensionnaires,
00:12:31 ce sont le sucre et le sel.
00:12:35 - Nous, on veut pas qu'ils mangent trop salé pour l'hypertension,
00:12:38 parce que déjà, avec leur surpoids, c'est compliqué.
00:12:41 Donc c'est pour ça qu'ils ont le droit à 1 g de sel par repas.
00:12:44 Une heure plus tard, tout le monde à table pour assaisonner les assiettes.
00:12:51 Un seul sachet de sel par repas.
00:12:54 - Je vous laisse venir, chacun à votre tour.
00:13:02 - Le sel est banni de... - Banni, non !
00:13:05 On va dire que le sel est maîtrisé et qu'après,
00:13:09 s'il a été consommé, ils en ont plus.
00:13:13 - Voilà. - Est-ce qu'ils ont le droit de se resserver ?
00:13:19 - Ils se resservent en... - Légumes, par volonté.
00:13:22 - Attends, attends ! Il te manque pas quelque chose, ton repas équilibré ?
00:13:26 - C'est moi qui l'ai fait.
00:13:28 - Tiens, je te donne ça et ça, parce que toi, t'as le droit à un peu plus.
00:13:33 Quelqu'un d'autre ?
00:13:36 Ici, pour leur santé, ces jeunes découvrent
00:13:41 le plaisir de manger des fruits et des légumes.
00:13:44 Pour Virginie Cointard, qui dirige ce service,
00:13:49 la nutrition s'apprend dès le plus jeune âge.
00:13:52 - Bien souvent, les mamans veulent rectifier la diététique de leur enfant,
00:13:59 mais ils ont pas toujours les bonnes informations.
00:14:02 Par exemple, la première des choses, moi, je vois les familles,
00:14:05 elles me disent "Oui, mais pourtant, on donne moins de féculents."
00:14:08 Ben non, il faut donner des féculents.
00:14:11 En revanche, il faut limiter les produits gras,
00:14:16 surtout les mauvaises graisses, les acides gras saturés.
00:14:21 Il faut limiter l'apport de sucre,
00:14:24 les sucres simples, d'action rapide,
00:14:28 qui est ajouté, par exemple, au yaourt.
00:14:32 Et il faut aussi faire attention à la consommation de sel.
00:14:36 S'il faut limiter le sel, c'est parce qu'il est partout.
00:14:40 L'industrie agroalimentaire en abuse,
00:14:43 d'une part parce qu'il offre des propriétés de conservation,
00:14:46 mais surtout parce que tout, comme le sucre, le sel est un exhausteur de goût.
00:14:50 Il permet de rehausser les saveurs, évidemment, à moindre coût.
00:14:55 On trouve le sel dans les sandwiches, les pizzas
00:15:04 et dans l'immense majorité des plats préparés.
00:15:08 Prenons ce burger.
00:15:11 Il contient lui seul un tiers de la douche journalière
00:15:14 recommandée par l'Organisation mondiale de la santé.
00:15:19 Selon l'OMS, nous consommons en moyenne 12 grammes de sel par jour.
00:15:23 Pour nous maintenir en bonne santé, nous devrions en absorber moins de 6 grammes,
00:15:27 l'équivalent d'une cuillère à café.
00:15:30 Comme vous allez le voir, au-delà, le sel peut s'avérer très dangereux.
00:15:34 Notre enquête se poursuit à l'Université de médecine Paris-Descartes,
00:15:40 où nous avons rencontré le biologiste Pierre Meuneton.
00:15:43 Pendant 25 ans, il a étudié ce condiment à la loupe
00:15:46 et ses conclusions sont sans appel.
00:15:49 Il lui a donné un surnom inquiétant, le tueur caché.
00:15:53 Ce qui va se passer au cours de la vie,
00:15:58 lorsque vous êtes exposé à un excès de sel chronique,
00:16:01 vous allez avoir une pression artérielle qui va avoir tendance à augmenter,
00:16:07 beaucoup plus qu'elle ne devrait.
00:16:10 Cette pression artérielle augmentée dans les artères
00:16:13 va agir sur la paroi des artères en favorisant le développement de plaques d'athérome,
00:16:19 des plaques de graisse, si vous voulez.
00:16:21 L'excès de sel est un facteur majeur.
00:16:23 En augmentant la pression artérielle,
00:16:25 c'est un facteur qui va favoriser l'apparition de ces plaques d'athérome.
00:16:29 Et donc, évidemment, lorsque vous avez ensuite des vaisseaux
00:16:32 qui sont obstrués au niveau du cerveau ou du cœur,
00:16:35 vous allez avoir des infarctus du myocarde ou des accidents vasculaires cérébraux.
00:16:41 Pourtant, pour ce scientifique, notre envie de sel n'a rien d'inné.
00:16:45 L'accoutumance au goût sucré est innée dès que le jeune enfant sort du ventre maternel.
00:16:53 Pour le sel, cette accoutumance apparaît
00:16:56 lorsque le jeune enfant commence à consommer des aliments sursalés,
00:16:59 donc à partir du sevrage.
00:17:01 Et évidemment, cette accoutumance ensuite se retrouve tout au long de la vie.
00:17:05 Si on vous donne une alimentation qui contient moitié moins de sel,
00:17:09 vous allez en effet le sentir sur le plan gustatif,
00:17:13 c'est la définition de l'accoutumance au sel,
00:17:15 et éventuellement donc avoir tendance à rejeter cette alimentation.
00:17:19 Mais si vous vous forcez, si je puis dire, à consommer néanmoins cette alimentation moins salée,
00:17:24 cette perception de goût moins salé va disparaître au bout de quelques semaines.
00:17:30 Visiblement, le sel, c'est plutôt simple de s'en passer.
00:17:35 Alors est-ce pareil pour le sucre ?
00:17:38 Nous retrouvons Catherine chez elle.
00:17:41 Elle a commencé son régime il y a une semaine.
00:17:43 Rappel, pas de féculents, pas de fruits et pas de plats préparés.
00:17:48 Sous les conseils de son diététicien, elle prépare donc son déjeuner.
00:17:52 - Je vais me faire du poisson papillote.
00:17:57 J'ai pris du poisson surgelé, du cabillaud, que je vais faire en papillote.
00:18:03 Je le place comme ça.
00:18:06 Je vais mettre des petites tomates cerises bio et un peu de courgettes.
00:18:12 Je vais mettre ça autour comme ça.
00:18:18 Je vais mettre un petit peu de tomates autour.
00:18:21 J'enfourre avec l'eau.
00:18:25 Et c'est parti pour 20 minutes.
00:18:34 Il est temps pour Catherine de passer à table et de déguster sa papillote au poisson.
00:18:43 Est-ce que ce repas lui convient ?
00:18:47 - J'ai assez mangé parce que j'ai mangé en quantité raisonnable,
00:18:55 mais j'ai écouté le nutritionniste qui m'a dit de manger jusqu'à ce que j'ai plus faim.
00:19:02 Donc j'ai mangé pas mal de haricots verts.
00:19:05 J'ai mangé en bonne quantité.
00:19:07 J'aurais dû manger des crudités en entrée, mais comme je n'avais pas très faim,
00:19:12 j'ai préféré manger plus de légumes avec mon plat.
00:19:16 Et puis après, à 16h, si j'ai faim, je mangerai des amandes.
00:19:21 Et ce soir, à nouveau, des protéines avec des légumes,
00:19:30 peut-être un potage en entrée et toujours pas de dessert.
00:19:34 Catherine n'a pas le droit au dessert, ni même aux produits laitiers comme les yaourts et le fromage,
00:19:39 car on trouve du sucre appelé le lactose.
00:19:42 Ce sucre est le sucre naturel du lait.
00:19:45 Pour le moment, le régime sans sucre ne semble pas la perturber.
00:19:48 Rendez-vous dans une semaine chez son diététicien.
00:19:52 Se passer du sucre est une véritable épreuve pour beaucoup.
00:19:56 Le sucre serait-il une drogue ? C'est ce qu'affirme un homme.
00:20:00 Nos investigations se poursuivent dans le sud-ouest de la France, à Bordeaux.
00:20:07 En 2007, Serge Hamed a publié une étude qui a fait grand bruit dans le monde scientifique.
00:20:16 Ses travaux ont bousculé les idées reçues sur le sucre.
00:20:22 Le sucre, une poudre blanche qui rend accro.
00:20:26 Serge Hamed reproduit pour nous cette expérience.
00:20:30 Première étape, préparer une solution avec 10% de sucre, un dosage qui ne doit rien au hasard.
00:20:36 10% c'est la concentration qui correspond au plaisir maximum, à ce fameux point de félicité.
00:20:44 Et donc la concentration qu'on trouve également de façon générale dans les sodas.
00:20:49 Les boissons sucrées que l'on trouve sur le marché, qui sont librement accessibles dans la population,
00:20:56 chez les enfants, les adolescents, etc.
00:20:58 Un rat va servir de cobaye, un rat qui n'a jamais goûté au sucre.
00:21:04 Dans sa cage, l'animal ignore où se trouve la solution sucrée.
00:21:10 Il va rapidement comprendre comment se procurer le mélange.
00:21:16 Dès lors, une nouvelle dose lui est proposée toutes les 20 secondes.
00:21:20 Après quelques minutes seulement, une première conclusion s'impose.
00:21:30 Et elle est très surprenante.
00:21:32 "Là ça fait à peine 20 minutes que ça a débuté, et comme tu vois il est déjà complètement à fond.
00:21:38 Il a de suite acquis le comportement d'eau sucrée, il est de suite allé boire sur la cupule,
00:21:44 et là il est impatient, je vois, il est déjà en train de mordre tout,
00:21:48 et en 20 minutes il est complètement accro sur le sucre."
00:21:52 "D'accord, ça démontre encore une fois cette puissance extraordinaire du potentiel addictif du sucre."
00:21:59 "Là, l'animal a accès, pour la première fois, dans cet exemple-là, à du sucre,
00:22:06 mais il a tout de suite compris que son comportement allait être récompensé par du sucre.
00:22:12 Dans un contexte quand même assez artificiel, il y a de la lumière, nous on est là,
00:22:16 et néanmoins l'animal va boire d'une manière très avide cette solution sucrée,
00:22:25 alors qu'il a ni soif, ni faim.
00:22:27 C'est juste pour le plaisir du goût sucré et pour l'effet addictif du sucre,
00:22:34 qui va agir sur le rat comme une drogue."
00:22:38 Le sucre, une drogue. Une drogue dure, car comme vous allez le voir,
00:22:43 l'expérience de Serge Amène ne s'est pas arrêtée là.
00:22:46 Pour démontrer le pouvoir addictif du sucre, à l'époque, le scientifique avait rendu les rats accro à la cocaïne.
00:22:53 Les rongeurs pouvaient boire à deux robinets, dans l'un, l'eau cocaïnée, dans l'autre, du sucre.
00:22:59 Et les résultats ont été stupéfiants.
00:23:02 Il a proposé aux animaux un choix entre cette boisson sucrée et une dose de drogue.
00:23:08 Ça pouvait être de la cocaïne, de l'héroïne, et dans d'autres laboratoires,
00:23:11 ils ont aussi testé de la méthamphétamine, de la nicotine et même de l'alcool.
00:23:16 Et dans toutes ces expériences, dans tous ces différents laboratoires,
00:23:21 la même observation a été faite.
00:23:23 Le rat se détourne de la drogue pour s'adonner d'une manière quasi exclusive à la consommation d'une boisson sucrée.
00:23:30 Démontrant que le sucre est vraiment très récompensant et, pour certains individus, même peut devenir addictif.
00:23:39 Conclusion de l'expérience, dans le cerveau du rongeur, le sucre est huit fois plus addictif que des drogues dures.
00:23:46 Chez l'être humain, l'effet est le même que chez les rongeurs.
00:23:52 Le plaisir qu'il procure est hautement addictif.
00:23:55 Et comme vous allez le voir, s'en passer peut s'avérer douloureux.
00:23:59 Nous retrouvons Catherine à mi-parcours.
00:24:07 Qu'un jour après le début de son régime, c'est le moment de faire un premier bilan avec son nutritionniste.
00:24:13 Petit rappel, Catherine n'a droit à quasi aucun sucre.
00:24:18 - Est-ce que vous me permettez de prendre votre poids ? - Oui.
00:24:23 - On va regarder ce que ça donne et après vous allez me raconter en détail comment vous l'avez vécu, si ça a été dur, si ça a été facile...
00:24:30 - OK. - Et ce qu'on peut faire, si vous souhaitez, pour suivre votre expérience. - Ça marche.
00:24:36 - Moins 1,7 en deux semaines. C'est énorme.
00:24:47 Catherine n'est pas une grosse consommatrice de sucre. Et pourtant, même pour elle, arrêter les glucides n'a rien de simple.
00:24:56 - J'ai eu très mal à la tête pendant 2 jours, les 2 premiers jours.
00:25:00 - Alors, c'est souvent décrit, quand on arrête subitement le sucre, comme vous l'avez fait, on crée un manque évident dans votre corps.
00:25:10 - Et psychologiquement, c'est... On peut parler de traumatisme. Ce sont des symptômes d'addiction.
00:25:17 Une addiction qui a même fait craquer Catherine.
00:25:22 - Juste à une réunion de famille, j'ai mangé un petit bout de tarte aux framboises.
00:25:30 - Donc ça, c'est du sucre. - Ah bah ça, ah bon !
00:25:33 - Donc là, sur ce coup, la tarte aux framboises, c'est du sucre. Comment vous vous êtes sentie, après ?
00:25:40 - Très bien. Non mais vraiment. Je l'ai vraiment dégustée.
00:25:46 - Et en fait, avez-vous remarqué que votre façon de la savourer n'était pas du tout la même qu'avant ?
00:25:52 - C'est sûr. - Avant, vous l'auriez peut-être mangé, mais vous en seriez peut-être même pas souvenu dans les 15 jours qui suivent. C'est vrai ?
00:26:00 - C'est possible. - Le sucre, avant tout, est là pour importer une notion de plaisir. Comment vous voyez la suite des choses ?
00:26:07 - Euh... Je veux bien pouvoir boire du champagne.
00:26:13 Pour la coupe de champagne, Catherine va devoir patienter. En revanche, Pascal fait un geste pour le plaisir de sa patiente.
00:26:22 Il lui accorde 2 rations supplémentaires de fromage blanc, sans sucre ajouté, bien évidemment.
00:26:27 - Merci beaucoup.
00:26:30 Catherine va-t-elle tenir qu'un jour de plus ? Et cette fois, sans aucun écart ?
00:26:37 Notre addiction au sucre et au sel s'est accentuée depuis la fin des années 70.
00:26:44 Depuis, le nombre de plats préparés n'a cessé d'augmenter dans nos frigos. Et avec eux, nos ennemis, le sucre et le sel.
00:26:51 Présents en grande quantité dans ces produits et à cause d'étiquettes trop complexes, nous avons pourtant souvent beaucoup de mal à les démasquer.
00:26:58 Pour vérifier à quel point les industriels abusent de ces 2 exhausteurs de goût, nous allons tenter une expérience.
00:27:04 Comparer un plat de lasagne industrielle à une recette maison.
00:27:09 - On va mettre des cuillères ici. Je vais mettre les 2 placards.
00:27:12 Philippe Excoffier, un célèbre chef parisien, a bien voulu se prêter au jeu avec l'aide de son fils Sacha.
00:27:18 Ils vont simultanément concocter des lasagnes de façon industrielle et des lasagnes artisanales.
00:27:23 Vous allez voir que la recette n'est pas vraiment la même.
00:27:26 - On voit bien déjà à peu près la différence des quantités, que ce soit en matière de viande,
00:27:34 puisqu'on retrouve 15% à peu près de viande dans la lasagne industrielle,
00:27:40 alors que nous, pour une lasagne à peu près similaire, on va utiliser 450 à 500 g de viande.
00:27:45 Même chose pour les légumes.
00:27:48 A peine 200 g dans le plat industriel, contre 350 environ dans la préparation du chef.
00:27:58 Dans la recette maison, Philippe Excoffier mélange de l'échalote, des carottes et quelques tomates fraîches.
00:28:07 Le tout revenu dans un filet d'huile.
00:28:11 Pour la recette industrielle, les proportions de graisse et de légumes sont inversées.
00:28:16 - On va voir déjà la différence matière grasse et légumes frais qui étaient indiqués.
00:28:23 Voilà, donc effectivement, on comprend qu'on a beaucoup de matière grasse, mais au final, très peu de légumes.
00:28:32 Retour au plat maison. Pour de vraies lasagnes, il faut de la viande hachée.
00:28:38 - Alors on est parti sur 500 g de viande pour une lasagne d'un kilo à peu près.
00:28:45 - Voilà. Ce qui est important de comprendre, c'est que quand on veut faire une lasagne au bœuf, ce qu'il faut qu'on ait, c'est du bœuf.
00:28:57 Dans la lasagne industrielle, on trouve 3 fois moins de viande, 150 g seulement.
00:29:06 Passons à l'assaisonnement de la recette maison.
00:29:09 - Donc il nous reste à rajouter notre quantité de sel.
00:29:13 - Donc là, il y a combien de sel ? - Là, exactement, on a 3 g de sel.
00:29:17 Pour la version industrielle, c'est double dose.
00:29:22 - Pour un kilo, on ramène ça à 6,4 g.
00:29:26 Et surprise, du sucre, beaucoup de sucre. De quoi atteindre, en quelques coups de fourchette, la dose recommandée par l'OMS.
00:29:40 - Je pense qu'ils utilisent du sucre pour donner un peu de goût et donner l'envie, voilà, de revenir sur cette lasagne.
00:29:48 Mais clairement, il n'y a pas besoin de sucre dans une lasagne.
00:29:52 On a déjà le sucre dans les légumes, les saveurs qui ont été apportées par l'ail, les shallots.
00:29:57 On n'a pas besoin de rajouter du sucre dans une lasagne.
00:30:01 Il ne reste plus qu'au chef et à son fils qu'à alterner étage par étage la bolognaise et les pâtes à lasagne.
00:30:11 Après 30 minutes de cuisson, le chef et son second vont goûter les 2 préparations.
00:30:24 À gauche de l'écran, les lasagnes maison. À droite, les lasagnes à la mode industrielle.
00:30:30 Le chef commence par le plat artisanal.
00:30:33 - Dans cette lasagne, on voit quand même la matière, on voit la viande, on voit les légumes.
00:30:40 Et donc, c'est très chaud. Attention.
00:30:44 C'est bon. C'est bon, ça a du goût. Ça a du goût, c'est assez onctueux.
00:30:52 On a la viande, on a la matière, on a des carottes, on les voit bien et ça donne envie.
00:30:59 Place à la recette industrielle.
00:31:02 - On voit surtout la tomate, on ne voit pas trop la viande. On voit les pâtes.
00:31:07 C'est salé ? - À molle honneur.
00:31:18 - C'est très sucré.
00:31:20 C'est très sucré, on a surtout la tomate, on a le sucre, on a le sel. On n'a pas la viande.
00:31:27 - Dis-moi intéressant, Sacha.
00:31:29 - On dirait une sauce...
00:31:31 C'est beaucoup trop sucré. J'arrive... Je ne sais pas.
00:31:36 - C'est limite mangeable. T'as besoin d'énergie, justement, pour ce soir. Donc il te faut du sucre et du sel.
00:31:43 L'expérience du chef est sans appel. Alors pourquoi les industriels abusent-ils du sucre et du sel ?
00:31:51 Cette réponse, c'est un ancien ingénieur agroalimentaire qui va nous la donner.
00:31:57 Christophe Brusset est un ingénieur dans l'agroalimentaire.
00:32:01 Nous lui avons présenté des produits riches en sucre et en sel, comme ce jambon, ce ketchup ou encore ces gâteaux.
00:32:10 - Dans bon nombre de produits sucrés, comme essentiellement les biscuits, on rajoute du sel.
00:32:16 C'est souvent parce que si on met 2% de sel, comme c'est le cas dans celui-ci, on baisse les prix,
00:32:21 puisque le sel est un ingrédient extrêmement économique. Donc ça permet de baisser le prix d'un pouillemme.
00:32:27 Et ça permet surtout de donner du goût à des produits qui sont de mauvaise qualité.
00:32:32 Le ketchup, je le connais bien, puisque j'ai travaillé pour un des plus gros producteurs européens de ketchup.
00:32:36 Et on livrait quasiment tous les fast-foods et toutes les cantines et autres dans ce type de produits.
00:32:43 Effectivement, on met un petit peu de sel, parce que sinon le produit serait...
00:32:48 serait plus fade. La tomate est naturellement un petit peu acide.
00:32:53 Donc rajouter du sucre et du sel permet d'adoucir et d'avoir un produit plus...
00:32:59 avec un goût plus... oui, avec un goût plus fort, plus subtil.
00:33:03 Selon Christophe Brusset, le sucre et le sel n'ont pas que des valeurs gustatives, mais bien des valeurs économiques.
00:33:10 - Ce sont des produits très peu chers, que ce soit ou le sucre ou le sel.
00:33:14 Donc le plus on peut en mettre, le plus... enfin, meilleur sera le prix de revient
00:33:18 et plus facile sera de faire de la marge et de vendre les produits.
00:33:21 On se posait pas de questions. Ce qu'on voulait, c'est que notre entreprise gagne de l'argent,
00:33:24 gagne des clients, soit performante sur son marché par rapport à nos concurrents.
00:33:27 Donc on faisait tout ce qui était autorisé légalement.
00:33:29 Et on avait bonne conscience, parce qu'on se disait, si on met autant de sel, si on met autant d'additifs,
00:33:34 mais que tout ça est autorisé, à la rigueur, on fait rien de mal.
00:33:37 On savait très bien que le sel, c'était pas bon.
00:33:39 On savait très bien que les additifs, c'était pas bon.
00:33:41 On savait très bien que le sel, c'était pas bon. On savait très bien que les additifs, c'était toxique.
00:33:45 Mais, à la rigueur, c'était autorisé. On se disait, OK, ce qu'on fait n'est pas bien,
00:33:49 mais comme c'est autorisé par les pouvoirs publics, à la rigueur, c'est la responsabilité des pouvoirs publics.
00:33:53 Nous, on n'est pas l'hôpital, on n'est pas une association caritative.
00:33:57 On est une entreprise, on fait du business dans la limite de ce qui est la légalité.
00:34:01 - Résultat, les industries agroalimentaires utilisent du sucre et du sel pour 3 raisons.
00:34:07 La conservation, pour faire des économies, mais également pour que les produits plaisent gustativement aux clients.
00:34:14 En 2015, Christophe Bruysset a dénoncé les dérives de l'agroalimentaire dans un livre-choc.
00:34:20 Mais depuis, les choses ont-elles vraiment changé ?
00:34:23 Un jeudi matin, en banlieue parisienne, un député s'intéresse de très près au sucre et au sel dans nos assiettes.
00:34:35 En septembre 2018, Loïc Prudhomme dépose à l'Assemblée nationale une enquête sur la malbouffe.
00:34:41 Cette commission d'enquête veut proposer une loi pour limiter la teneur excessive de sucre et de sel dans les aliments industriels.
00:34:48 Pour constater les abus et les dérives de certains, le député se rend au Cial, le salon international de l'alimentation.
00:34:57 Le Cial, c'est un peu la fashion week de l'agroalimentaire.
00:35:02 Ici, les stars sont les pâtisseries, la charcuterie ou encore les chips.
00:35:08 Cet événement présente les produits que vous trouvez dans vos supermarchés, mais aussi les aliments de demain.
00:35:14 Et dès son entrée, le député est surpris.
00:35:17 - Là, on a le stand absolument incroyable où on a des marchands de sel qui viennent nous proposer des vertus naturelles,
00:35:25 on va dire de santé, quasiment du sel.
00:35:28 Donc ça, c'est quand même un petit peu extraordinaire quand on sait les ravages que fait le sel aujourd'hui dans notre alimentation,
00:35:33 notamment dans l'alimentation industrielle.
00:35:35 Première surprise en arrivant sur ce salon.
00:35:38 Bon, je pense que je ne suis pas au bout de mes surprises,
00:35:40 mais c'est intéressant de voir quand même qu'il y a un enjeu sur la vente de sel sur un salon de l'alimentation.
00:35:46 Quelques mètres plus loin, un stand de plats préparés bio.
00:35:51 Loïc Prudhomme remarque un taboulet fortement dosé en sucre.
00:35:56 - Donc là, il y a 7 grammes de sucre dans le taboulet.
00:36:03 C'est assez variable d'un produit à l'autre, mais il y a du sucre dans le taboulet.
00:36:08 7 grammes de sucre.
00:36:10 7 grammes de sucre pour 100 grammes dans ce taboulet, c'est 3 fois plus que le taboulet non bio d'une marque distributeur.
00:36:19 - Bonjour. Je suis député.
00:36:22 Je travaille sur un rapport à une commission d'enquête sur l'alimentation industrielle.
00:36:26 Donc, je m'intéressais aux plats préparés.
00:36:28 Sur le taboulet, il y a quand même 7 grammes de sucre pour 100 grammes.
00:36:32 Et je me posais la question si ce n'est quand même pas un peu élevé pour un plat qui se veut plutôt un plat sain.
00:36:44 - Après, on essaie vraiment, même au niveau du sel, de réduire au maximum les teneurs en sel.
00:36:51 Dans leur taboulet, on trouve 1,2 gramme de sel.
00:36:56 Et dans le nôtre, moins d'un gramme seulement.
00:37:01 - Sur le sel, on a baissé beaucoup nos teneurs en sel.
00:37:09 Après, je vous avoue que je suis un peu nouveau dans la société.
00:37:13 Du coup, je suis un peu récent.
00:37:15 Ça fait à peine 6 mois que je suis là.
00:37:17 Donc, au niveau fabrication, voilà, j'ai pas une idée, vraiment.
00:37:20 Je voudrais pas dire de bêtises et voilà.
00:37:23 A défaut de faire des plats avec peu de sucre et peu de sel, ce fabricant préfère miser sur le marketing.
00:37:31 - On a mis nos fourchettes, du coup, en bambou à l'intérieur.
00:37:38 On veut plus de fourchettes en plastique.
00:37:40 Sur nos salades, on est en carton tout du long.
00:37:44 On essaye de faire quand même le maximum pour l'environnement.
00:37:47 - Très bien.
00:37:48 L'environnement vous remercie, mais sur la santé du consommateur, il reste encore du travail pour ce fabricant.
00:37:55 Trouver un industriel verteux, ce n'est pas si évident.
00:37:59 En déambulant dans les allées, le député veut constater
00:38:03 si les industriels prennent conscience des abus sur le sucre et le sel.
00:38:07 Mais un stand de nourriture pour enfants attire son attention.
00:38:10 Et plus particulièrement, ce paquet de céréales.
00:38:13 - 30% moins sucré.
00:38:15 Alors, moins sucré que quoi ?
00:38:17 Alors, le problème, c'est que là, il faut que je chausse mes lunettes.
00:38:22 Alors...
00:38:26 Céréales, 66%.
00:38:30 18 grammes de sucre pour 100 grammes.
00:38:32 Donc, on est à 18%.
00:38:34 Donc, ça reste assez élevé sur... Voilà.
00:38:37 Alors, la question, c'est pourquoi moins 30% ?
00:38:41 J'ai du mal à trouver la référence.
00:38:43 Ah, si.
00:38:45 Par rapport aux céréales pour petit-dijonné, Cical 2017.
00:38:49 Voilà, donc c'est une référence...
00:38:51 Je ne sais pas quelle est cette référence.
00:38:54 Je pense que ça doit être les valeurs moyennes des céréales qu'on trouve sur le marché, aujourd'hui en France.
00:39:00 Donc, ça veut dire qu'elles sont toutes au moins à 25 grammes pour 100 grammes.
00:39:05 Donc, voilà.
00:39:07 Donc, c'est moins de 30% de sucre que, sans doute, les pires céréales du marché.
00:39:11 Le parlementaire enchaîne les stands et toujours le même écho.
00:39:19 Ici, on vend des produits qui ont du goût.
00:39:22 On allie vraiment tout, si vous voulez, dans un biscuit plaisir et fonctionnel.
00:39:26 Le sucre et le sel ne semblent pas être une préoccupation.
00:39:33 À ce stand, ce fabricant italien produit des plats surgelés destinés à la grande distribution.
00:39:39 Sur l'un de ses présentoirs, des boîtes de pizza attirent l'oeil du député.
00:39:44 Le vendeur choisit une pizza à la tomate et au fromage.
00:39:48 - C'est en italien. - Je parle italien sous la torture.
00:39:53 - Ah bon ? - Ouais, on te connaît bien.
00:39:55 - Voilà, mais... - Alors...
00:39:57 On est, en termes de sucre et de sel, effectivement, on est plutôt sur des fourchettes basses.
00:40:02 - Farine de blé, mozzarella... - Un bidon modifié de maïs.
00:40:07 Tiens donc, la bidon de maïs, c'est tout simplement de la malto-dextrine.
00:40:13 Cet exhausteur de goût n'est pas considéré comme un sucre par l'industrie agroalimentaire.
00:40:19 Pourtant, il joue sur votre taux de glycémie, car il est plus puissant que du sucre en poudre.
00:40:25 On peut donc dire que la malto-dextrine est un sucre caché.
00:40:30 Pour le député, c'est au gouvernement d'imposer une quantité maximale de sucre et de sel dans les produits industriels,
00:40:37 ce qui pourrait nous permettre de respecter les préconisations de l'Organisation mondiale de la santé.
00:40:43 - Pas légiféré, parce que c'est toute la question des engagements volontaires.
00:40:47 Si je dis moins de sucre que mon voisin et que le client se détourne parce qu'il préfère aller chez le voisin,
00:40:52 on a avancé en rien sur la santé des consommateurs.
00:40:55 Donc s'il n'y a pas un cadre réglementaire et législatif qui dit qu'on met tout le monde à tel niveau pour se conformer aux standards de l'OMS,
00:41:02 en fait, on tourne en rond et on n'avancera pas à améliorer drastiquement la santé de nos concitoyens.
00:41:09 Il n'y a d'autre solution que de contraindre par un cadre législatif.
00:41:13 En attendant qu'une réglementation voit le jour, les consommateurs devront donc redoubler de vigilance
00:41:20 et regarder à la loupe ce qu'ils mettent dans leurs assiettes.
00:41:25 Catherine n'a pas faibli. Déterminée, elle entame sa quatrième semaine de régime sans sucre.
00:41:32 Ce soir, elle reçoit des amis et sort faire quelques courses.
00:41:36 Les emplettes ne vont pas être simples, car le sucre, on en trouve dans beaucoup d'aliments.
00:41:41 - Des tomates cerises, parce que j'ai le droit d'en manger.
00:41:46 Des chips pour les garçons. Moi, évidemment, j'ai pas le droit, parce qu'il y a 4,4 grammes de sucre pour 100 grammes.
00:41:57 Donc voilà, ça, c'est fait. Donc c'est pas pour moi.
00:42:00 Elle va devoir déchiffrer les étiquettes de chaque produit et à chaque fois, même constat.
00:42:06 - Sucre, 2 grammes.
00:42:11 - Glucide, 6,4 grammes d'en sucre, 0,3 grammes.
00:42:17 Bon, j'ai pas le droit, mais c'est pas grave, j'en prends quand même pour l'apéro.
00:42:21 De l'eau pétillante, parce que j'ai pas de choix, je ne peux boire que ça.
00:42:26 Ça, c'est brûl.
00:42:36 - Bonsoir. - Bonsoir.
00:42:48 - Bienvenue. - Merci.
00:42:50 - Ça me fait plaisir de vous recevoir. Allez-y, je vous emploie.
00:42:53 C'est la 1re fois que Catherine organise un apéritif depuis qu'elle a commencé son régime.
00:42:57 - Installez-vous.
00:43:03 - Alors, on a apporté quelque chose, mais je crois que tu vas pas pouvoir en ranger.
00:43:07 - Effectivement, je ne pourrai pas en ranger, mais bon, ça me fait plaisir quand même.
00:43:12 Pour que Stéphane et Mathieu ne soient pas trop surpris, Catherine a pris soin de les mettre dans la confidence.
00:43:18 - Voilà. - Merci.
00:43:21 - Moi, je vais me faire ma petite eau pétillante, puisque je n'ai le droit que de boire de l'eau pétillante.
00:43:26 - C'est pas trop dur ? - C'est hyper dur.
00:43:28 - Je n'ai même pas le droit de boire du jus de tomate, parce qu'il y a du sucre dans les tomates.
00:43:34 Et là, sur la table, les graissins, j'ai pas le droit, le tarama non plus.
00:43:39 Et sur cette assiette de charcuterie, je ne peux manger que du jambon blanc décuenné, dégraissé.
00:43:47 - D'accord. Donc là, c'est une torture pour toi. - Oui, c'est une torture.
00:43:50 - Merci de nous avoir invité. - Y a pas de quoi. Ça me fait plaisir.
00:43:53 Plaisir d'offrir, joie de recevoir.
00:43:55 - Vous pensiez qu'il y avait autant de sucre dans ces aliments ?
00:43:59 - Dans ce qui est industriel, oui, je me dis qu'il y a toujours des sucres un peu cachés.
00:44:02 Après, dans des choses comme le fromage, c'est pas le genre d'aliment dans lequel on pense qu'il y a du sucre.
00:44:07 - Moi, j'avoue que quand j'ai commencé cette expérience, j'ai été surprise qu'il y ait autant de sucre dans le pain, dans les céréales.
00:44:15 J'étais persuadée que j'aurais le droit de manger des céréales et du pain.
00:44:18 - Personnellement, je ne suis pas un grand consommateur de sucre. Enfin, je n'ai pas cherché forcément les goûts sucrés.
00:44:22 Mais maintenant, je me rends compte que c'est une erreur aussi de penser ça, parce qu'il y en a dans d'autres aliments.
00:44:28 Il faudrait que je prenne la peine de mesurer pour savoir où j'en suis de ma consommation.
00:44:34 - Chine, ça me fait tellement plaisir de trinquer avec vous. Allô ?
00:44:38 Si les consommateurs prennent lentement conscience de ce qu'ils mangent, c'est en partie grâce aux lanceurs d'alerte.
00:44:45 Pour dénoncer les abus des industriels, des scientifiques ont mis leur carrière en péril.
00:44:51 C'est le cas de Pierre Meuneton, rappelez-vous, le chercheur qui a surnommé le sel le tueur caché.
00:44:58 En 2006, il a dénoncé les dégâts d'une surconsommation de sel.
00:45:03 Ses travaux l'ont plongé dans une bataille judiciaire contre les lobbies de ce cristal blanc.
00:45:08 Attaqué pour diffamation, dans des courriers adressés à sa direction, les industriels demandent sa tête.
00:45:16 - Vous trouvez par exemple ici des propos comme dans un récent passé, adressé au directeur général.
00:45:21 "Nous vous avons aléaté sous des attaques sans fondement scientifique à l'égard du sel alimentaire, auquel dans sa monomanie,
00:45:26 Pierre Meuneton se livrait sans discernement ni mesure."
00:45:29 A la fin de la lettre, vous avez donc, vous voyez, alors ça c'est très intéressant,
00:45:33 "Nous invitons dès à présent à prendre à l'égard de ce chercheur extravagant les sanctions qui s'imposent
00:45:38 et de publier un communique qui est marquant clairement en clincé,
00:45:41 "On se désolidarise de ces allégations concernant les ingestats sodés, la peau en sel et les accidents cardiovasculaires."
00:45:48 Cette demande de sanctions à l'égard du chercheur restera lettre vaine.
00:45:54 En 2012, il gagnera son procès contre les lobbies du sel.
00:45:59 Mais Pierre Meuneton n'est pas le seul à avoir subi des pressions des lobbies.
00:46:04 L'ancien ingénieur agroalimentaire Christophe Brucet a lui aussi été menacé.
00:46:09 Depuis, il a choisi l'exil.
00:46:12 Suite de notre enquête sur les dangers du sucre et du sel à Bobigny, à l'université Paris 13,
00:46:23 Serge Ergberg est l'un des scientifiques qui refuse de baisser les bras.
00:46:27 Dix ans après avoir débuté ses recherches, cet épidémiologiste a publié un rapport
00:46:33 pour une meilleure transparence des produits alimentaires.
00:46:37 Dans son projet, Serge Ergberg crée ce petit logo à cinq valeurs, le Nutri-Score,
00:46:43 qui permet de savoir en un seul coup d'œil si le produit est bon ou mauvais.
00:46:48 "Vous avez déjà un système d'étiquetage sur la face arrière des emballages des aliments.
00:46:54 Mais c'est un tableau extrêmement complexe avec des colonnes par 100 grammes, par portion de 200 grammes,
00:46:59 en pourcentage des apports quotidiens recommandés, matière grasse dans la cite grasse,
00:47:03 matière églucée dans le sud, des colonnes de chiffres qui rendent incompréhensible
00:47:07 l'utilisation de ces données pour un consommateur, pour pouvoir juger vraiment
00:47:11 la qualité industrielle du produit et comparer à un autre produit."
00:47:14 Exemple pratique avec un même produit de différentes marques.
00:47:17 "Si vous regardez par exemple des céréales petit déjeuner, il y a 450 marques
00:47:22 de céréales petit déjeuner sur le marché français, vous allez voir qu'il y a une variabilité considérable
00:47:28 entre certains qui vont être classés A et d'autres qui vont être classés D ou E,
00:47:33 c'est-à-dire plus proche de friandises, de confiseries que de céréales.
00:47:36 Et donc, grâce aux recherches, on élabore un score, c'est-à-dire qu'on va donner des points négatifs
00:47:42 lorsqu'il y a des substances qui ne sont pas favorables à la santé, gras, sucre, sel,
00:47:46 donner des points positifs quand il y a des substances plus favorables à la santé,
00:47:50 les fibres, les fruits et légumes, et on va pouvoir ensuite avoir 5 catégories
00:47:56 qui vont aller du A, du vert, meilleure qualité nutritionnelle, au E, le rouge,
00:48:01 moins bonne qualité nutritionnelle.
00:48:03 Quand vous regardez un seul produit qui a exactement la même appellation,
00:48:07 le muesli croustillant au chocolat, si vous regardez tous ces emballages, ils sont équivalents.
00:48:12 Quand on regarde le Nutri-Score, selon la marque, ça peut aller de A à E."
00:48:16 Prenons par exemple dans ce tableau comparatif ces mueslis d'une marque distributeur.
00:48:23 S'ils sont notés D, c'est surtout à cause de leur grande quantité de sucre et d'une présence de sel.
00:48:29 En revanche, si cette autre marque de muesli est notée A,
00:48:36 c'est bien grâce à une quantité plus faible de sucre et une absence totale de sel.
00:48:41 "C'est important pour le consommateur de le savoir, et donc il n'a pas d'autre moyen que par un système simple."
00:48:50 En 2015, le Nutri-Score aurait dû être instauré en France.
00:48:54 Mais les industriels s'y opposent.
00:48:56 L'AGNA, l'Association nationale des industries agroalimentaires,
00:49:00 n'a pas hésité à faire pression sur les ministres de l'agriculture et de la santé de l'époque
00:49:04 pour torpiller le Nutri-Score.
00:49:06 "Il y a eu des pressions indirectes, jamais de pression directe,
00:49:12 mais des pressions indirectes pour tenter de marginaliser le logo,
00:49:16 marginaliser nos travaux de recherche.
00:49:19 Il y a eu même des courriers de ministre à ministre,
00:49:23 de ministre de l'agriculture, essayant de faire pression sur la ministre de la santé de l'époque
00:49:28 pour dire non, c'est pas bien le Nutri-Score."
00:49:31 Les lobbies ont visiblement su convaincre.
00:49:34 La preuve, avec cette lettre que nous nous sommes procurées,
00:49:37 adressée par Stéphane Le Foll, le ministre de l'agriculture de l'époque,
00:49:40 à Marisol Touraine, alors ministre de la santé.
00:49:43 Les tic-tacs ne doivent pas stigmatiser les produits.
00:49:46 Et le Nutri-Score doit être soutenu par les fabricants de produits alimentaires
00:49:50 et par les distributeurs.
00:49:52 Le ministre conclut,
00:49:54 "Le système d'i5C ou Ergberg ne semble pas de nature à remplir ces conditions
00:49:59 et m'apparaît par conséquent comme une piste à écarter."
00:50:03 Autrement dit, les industriels ne sont pas obligés d'imposer le Nutri-Score sur leurs produits.
00:50:10 Les géants ont préféré un barème bien à eux, qui les avantage.
00:50:14 Exemple avec cette star des sodas, célèbre pour son taux de sucre.
00:50:19 Ici, comme par magie, sur 5 critères, 3 sont au vert.
00:50:24 Pour Serge Ergberg, les industriels ont trouvé la parade.
00:50:28 "Au lieu de faire le calcul pour 100 grammes, ils l'ont fait par portion.
00:50:34 Et comme c'est eux qui fixent la taille de la portion,
00:50:37 il suffit de calculer sur une petite portion,
00:50:40 et vous voyez que miraculeusement, pour la société qui commercialise cette pâte à tartiner,
00:50:46 les 3 rouges sont transformés en 3 oranges. C'est exactement les mêmes chiffres.
00:50:50 Vous voyez un bon exemple de la tromperie, puisque le système fait pâlir les couleurs.
00:50:55 Pour le Nutri-Score, ça reste toujours rouge."
00:50:57 La bonne nouvelle, c'est que certains géants de l'agroalimentaire
00:51:00 cherchent des solutions pour réduire le sucre et le sel.
00:51:03 Ceux-là n'ont aucun problème à adopter le Nutri-Score.
00:51:08 Nous nous rendons en Vendée, chez le premier producteur de charcuterie en France.
00:51:12 Le chef de la marque, Laurent Marcot, a découvert la solution miracle pour diminuer le sel.
00:51:19 Avec un ingrédient mystère, le céleri.
00:51:23 "Le céleri branche, vous voyez, c'est une plante très aromatique,
00:51:31 et donc qui apporte à cette faculté, c'est d'apporter une saveur salée en bouche,
00:51:37 mais bien sûr sans clorure de sodium.
00:51:39 On l'utilise beaucoup, même dans des crudités.
00:51:41 Si par exemple demain vous faites une salade de carottes,
00:51:44 vous faites des carottes râpées,
00:51:46 et bien dans ces carottes râpées, vous allez rajouter un tout petit peu de branche de céleri, comme ça.
00:51:50 Vous la coupez très finement, comme ceci.
00:51:53 Et bien ça, rajouté par exemple dans des carottes râpées,
00:51:59 même dans votre salade verte, ça va vous permettre de diminuer le sel de votre vinaigrette,
00:52:04 tout en ayant une saveur et en même temps d'apporter un peu de craquant en bouche."
00:52:08 Si le chef est si fier de sa trouvaille, c'est que le céleri associé à différents légumes,
00:52:13 tels que les carottes, le persil, les oignons ou encore le laurier,
00:52:18 permet de réaliser un savoureux bouillon.
00:52:21 "Donc là, je mets l'eau froide."
00:52:25 Cette décoction va michoter pendant plus d'une heure et être plus gouttue.
00:52:32 "Cette cuisson va nous permettre d'extraire vraiment tout ce qu'il y a dans les plantes aromatiques,
00:52:37 tout ce qu'il y a dans la sauge, pas uniquement le goût, mais également toutes les vertus de ces plantes-là.
00:52:43 Je vais me servir de mes décoctions comme si je me servais d'une épice,
00:52:47 comme si je me servais de sel, mais à la place du sel."
00:52:50 Cette recette a permis de diminuer l'apport en sel des produits de la marque.
00:52:54 Pour le chef Laurent, de la charcuterie avec moins de sel, c'était impensable.
00:53:01 "Quand vraiment le métier de la nutrition s'est rapproché du métier de la cuisine,
00:53:05 ça a été compliqué au début, je dois le dire.
00:53:08 On ne se comprenait pas tous les jours.
00:53:11 Et c'est vrai que quand on vient vous dire qu'il faut qu'on trouve des solutions,
00:53:15 qu'on diminue le sel, mais qu'il faut toujours garder du plaisir avec,
00:53:18 ça nous a obligés, nous, en cuisine, à apprendre à retravailler les recettes,
00:53:23 à se réapproprier les épices, les aromates,
00:53:27 et redécouvrir un petit peu tout ce que ça peut apporter,
00:53:29 qu'on avait peut-être mis un peu de côté,
00:53:31 parce que finalement, le sel, vu qu'on en mettait plus,
00:53:34 le goût était bon et ça nous convenait bien."
00:53:36 À l'usine de Pouzoges, les noix de jambon déroulent sur le tapis.
00:53:40 Grosses noix, pâtissières, semelles ou encore le rond de gîte
00:53:44 sont dégraissées et décoinées par les couteaux des préparateurs
00:53:47 avant d'être baignées dans le bouillon.
00:53:58 En parallèle, Barbara Bidan, responsable de la nutrition santé,
00:54:02 et Laurent Rouleau, responsable de l'usine,
00:54:05 nous emmènent dans la pièce de décoction.
00:54:07 Régulièrement, ils y effectuent des contrôles de dosage des bouillons,
00:54:13 concoctés en quantité industrielle.
00:54:26 "C'est très important de faire le lien avec ce qu'on a vu
00:54:29 avec le chef Laurent ce matin, c'est-à-dire moins de sel et autant de goût,
00:54:32 et faire en sorte qu'après en usine, ils arrivent à l'appliquer
00:54:35 de façon plus importante, en grande quantité,
00:54:38 et s'assurer finalement qu'il n'y ait pas d'écart de perception de goût
00:54:41 entre l'essai fait en cuisine et le produit fini auprès du consommateur.
00:54:47 Donc on regarde tous ces stades-là."
00:54:49 Après plus d'une heure de préparation, ce bouillon de 50 litres est prêt.
00:54:55 "Une fois que la décoction est prête, l'étape d'après,
00:54:58 ça va être de rajouter le sel dont on a déterminé,
00:55:01 pour pouvoir en fait et à la fois apporter du goût,
00:55:04 mais ça va surtout permettre de conserver le jambon."
00:55:07 Une fois le bouillon et le sel nécessaire ajouté,
00:55:11 le mélange salant est donc prêt.
00:55:13 Les noix de jambon sont emmenées puis versées dans une cuve
00:55:16 où se trouve ce mélange allégé en sel.
00:55:18 Ces derniers y sont tournés pendant 24 heures
00:55:22 afin qu'ils s'y imprègnent correctement.
00:55:24 Aussitôt terminés, ils sont triés,
00:55:27 puis dispatchés dans ces casses hermétiques
00:55:29 avant de cuire à basse température.
00:55:31 Neuf jours après, les jambons sont mis en barquette.
00:55:35 "Alors, grâce au bouillon, aux épices, aux aromates,
00:55:48 on a réussi à réduire la teneur en sel de notre jambon
00:55:51 de -25% de sel.
00:55:53 Et concrètement, ça se traduit très simplement pour le consommateur.
00:55:56 Il suffit qu'il regarde le Nutri-Score.
00:55:58 Un jambon qui est classiquement C va devenir B
00:56:02 grâce à la réduction du sel."
00:56:04 La chasse au sel, la marque l'a lancée il y a plus de 15 ans.
00:56:08 Mais pour le sucre, ils n'ont pas encore trouvé la parade.
00:56:11 "C'est possible d'enlever le sucre du jambon ?
00:56:16 Alors c'est une bonne remarque, puisqu'on est en train de travailler
00:56:19 et on fait des essais actuellement pour limiter,
00:56:23 voire même supprimer le sucre de nos jambons."
00:56:27 "Là encore, on va aller travailler les bouillons
00:56:29 pour trouver les bonnes associations,
00:56:31 finalement gommer l'amertume qu'on avait naturellement
00:56:36 et trouver là encore, par la cuisine,
00:56:38 des moyens d'avoir des rondeurs, des typicités de goût,
00:56:41 mais en enlevant le sucre et en baissant le sel."
00:56:45 En attendant que tous les industriels cessent d'ajouter du sucre et du sel
00:56:49 dans leurs préparations, comment manger plus sainement ?
00:56:52 Une diététicienne, Cécile Castellon,
00:56:59 a décidé de sensibiliser les futurs consommateurs.
00:57:02 "Bon, on va se mettre au travail."
00:57:05 Un atelier pour éduquer les palais de Gabriel, 11 ans,
00:57:08 Margot, 10 ans et Alix, 8 ans.
00:57:11 "Bon et donc du coup, quels sont les légumes que vous aimez
00:57:14 et quels sont les légumes que vous n'aimez pas ?"
00:57:16 "Les haricots verts."
00:57:20 "Tu aimes les haricots verts ?"
00:57:22 "Les carottes."
00:57:24 "Oui."
00:57:25 "J'aime bien les courgettes.
00:57:27 Après, j'aime bien aussi le poivron.
00:57:29 C'est très bon, moi, je trouve."
00:57:31 "Je suis plus difficile, mais j'aime bien les tomates,
00:57:34 la courgette et peut-être les échalotes et les oignons,
00:57:38 ça passe un peu moins mal."
00:57:41 La diététicienne leur a élaboré un repas complet,
00:57:45 facile et rapide à faire.
00:57:47 "Fais attention à tes doigts, hein, hein, Gabriel."
00:57:55 Pour le plat principal,
00:57:57 elles vont préparer un gratin de courgettes et d'aubergine.
00:58:00 Toutes les trois mangent d'habitude du fait maison,
00:58:02 mais pas que.
00:58:04 "Les filles, est-ce que ça vous arrive de manger
00:58:06 des plats qui sont déjà préparés ?"
00:58:09 "Oui."
00:58:10 "Souvent, ce qui est bien, c'est que ça va un peu plus vite
00:58:13 et quand on est pressé, on peut manger un peu plus vite
00:58:17 pour moins de temps de préparation."
00:58:21 "Est-ce que vous savez ce qu'on trouve
00:58:23 dans les plats industriels ?"
00:58:25 "Des additifs."
00:58:27 "Ouais."
00:58:28 "Il y a beaucoup d'additifs."
00:58:29 "C'est quoi, des additifs ?"
00:58:31 "C'est des produits qui sont pas toujours très bons,
00:58:34 quand on mange, c'est pas très très bon de manger ça.
00:58:38 Des colorants, parfois."
00:58:40 "Aussi des trucs pour...
00:58:42 pour...
00:58:43 contre les...
00:58:44 contre les...
00:58:45 contre les...
00:58:46 contre les herbes."
00:58:48 "Les bestioles."
00:58:49 "Contre les bestioles, contre les...
00:58:51 les herbes, voilà, les pesticides."
00:58:54 "Et aussi, il y a...
00:58:56 il y a les conservateurs, c'est pas très bon."
00:58:59 Sur l'alimentation, toutes les trois sont préparées
00:59:02 pour la santé et la santé mentale.
00:59:04 Sur l'alimentation, toutes les trois sont bien sensibilisées.
00:59:07 Pourtant, aucune ne cite ni le sucre, ni le sel.
00:59:10 Alors, Cécile Castellan leur donne une petite leçon d'histoire
00:59:13 de l'agroalimentaire.
00:59:15 "Pour donner un goût exactement agréable."
00:59:17 "En fait, il y a quelques années, on a pensé
00:59:19 que ce qui était très très mauvais pour la santé,
00:59:21 on a pensé que c'était le gras.
00:59:23 Et donc, en fait, il y a beaucoup d'industriels
00:59:26 qui se sont dit qu'il fallait absolument
00:59:28 faire la chasse au gras, et donc, en fait,
00:59:30 ils l'ont remplacé par du sucre.
00:59:32 Voilà pourquoi, aujourd'hui, on trouve du sucre
00:59:35 à peu près partout.
00:59:37 Et le vrai problème, c'est que vous, par exemple,
00:59:41 qui allez connaître des aliments qui sont constamment sucrés,
00:59:44 eh bien, vous allez avoir une habitude du sucre,
00:59:49 et votre palais va s'habituer,
00:59:52 mais trop s'habituer aux produits sucrés.
00:59:55 Et vous allez en réclamer du sucre,
00:59:58 encore et encore.
01:00:00 C'est un cercle vicieux."
01:00:02 Si dans la recette de ce gratin,
01:00:04 la diététicienne n'ajoute pas de sucre et de sel,
01:00:06 c'est que certains aliments en contiennent déjà.
01:00:09 "Super.
01:00:18 Là, est-ce que vous savez que notre plat,
01:00:20 il va quand même être salé ?
01:00:22 À cause de quoi il va être salé ?
01:00:24 À cause du fromage.
01:00:26 Parce que dans le fromage,
01:00:28 il y a déjà beaucoup de sel.
01:00:30 Donc, au fait, on n'a pas besoin de le ressaler.
01:00:32 C'est impeccable."
01:00:34 Ce plat...
01:00:37 "Attention à vous."
01:00:38 ...va maintenant cuire au four pendant 30 minutes.
01:00:40 Et pour faire manger des fruits aux enfants,
01:00:42 la diététicienne a trouvé la solution.
01:00:45 Des pommes caramélisées.
01:00:47 "Super.
01:00:52 Bravo, Gabriel.
01:00:55 On va les rouler un petit peu comme ça,
01:00:57 dans le beurre.
01:00:59 Il y a des enfants qui...
01:01:01 qui n'apprécient pas forcément manger des fruits
01:01:03 midi et soir.
01:01:05 Donc ça, c'est une petite technique
01:01:07 pour pouvoir avoir les bonnes vitamines,
01:01:09 les fibres et les minéraux dans un dessert."
01:01:11 Après une heure de préparation,
01:01:13 il est temps pour Gabriel, Margot et Alix
01:01:15 de passer à table.
01:01:17 "Voici notre petit gratin."
01:01:23 "Alors attention, parce que c'est chaud, hein."
01:01:25 Et elle semble se régaler.
01:01:27 "Bravo."
01:01:33 "Est-ce que ça manque de sel ou de goût de sucre, ce plat ?"
01:01:36 "Non, pas du tout."
01:01:38 "Pas du tout, Margot."
01:01:39 "Pas du tout."
01:01:41 "On n'aurait pas eu besoin de rajouter du sucre ?
01:01:43 Ça aurait donné quoi ?
01:01:45 Un goût un peu bizarre ?"
01:01:46 "Oui, pas très bon."
01:01:47 "Oui."
01:01:48 Il est temps de passer au dessert.
01:01:50 Un riz au lait fait maison
01:01:52 avec les fameuses pommes caramélisées,
01:01:54 sans sucre ajouté, bien entendu.
01:01:56 "Les pommes, tiens,
01:02:03 ont un petit chouï amère peut-être,
01:02:06 mais c'est bien."
01:02:08 "Ah bah oui, parce que tu sais,
01:02:09 quand on est habitué à manger des desserts industriels
01:02:13 qui sont bien sucrés,
01:02:16 après, pendant un certain temps,
01:02:18 on trouve que les desserts faits maison,
01:02:21 on trouve qu'ils sont un peu plus fades,
01:02:24 moins sucrés.
01:02:25 Et en fait, après,
01:02:26 ta bouche, elle retrouve l'habitude
01:02:28 de manger moins sucrés.
01:02:30 Et après, c'est l'inverse.
01:02:32 C'est-à-dire que quand t'as repris l'habitude
01:02:34 de manger normalement, moins sucrés,
01:02:35 quand tu regouttes un truc industriel
01:02:37 comme un riz au lait industriel,
01:02:38 par exemple, un truc comme ça,
01:02:40 tu vas le trouver trop sucré,
01:02:42 tellement trop sucré que ça va t'écœurer."
01:02:44 Les préparations industrielles
01:02:46 modifient nos papilles
01:02:47 et nous font donc
01:02:48 oublier le goût naturel des produits.
01:02:51 Comme vous allez le constater,
01:02:52 limiter le sucre devient même tendance
01:02:54 chez certains artisans.
01:02:56 Dans le 5e arrondissement de Paris,
01:03:04 une pâtisserie pas tout à fait comme les autres.
01:03:07 Ici, bien sûr, on vend des gâteaux,
01:03:11 des chocolats
01:03:13 et même des pâtes à tartiner,
01:03:16 mais d'un genre nouveau.
01:03:18 "Des trucs au chocolat ?
01:03:25 Des deux éclairs au chocolat ?
01:03:26 Puis toi, Camille, qu'est-ce que tu veux ?
01:03:28 L'éclair au chocolat ?
01:03:30 OK, ben moi, je vais prendre la tartelette passion.
01:03:33 Tartelette au citroux aussi, pas mal."
01:03:36 Si cette mère de famille
01:03:39 est sur le point de succomber à ses gâteaux,
01:03:41 c'est qu'ils ont tous un point commun.
01:03:43 Ils ne contiennent pas de sucre
01:03:45 ou presque.
01:03:47 "On connaît aujourd'hui
01:03:49 toute cette polémique sur le sucre.
01:03:51 Donc, c'est pas très favorable, le sucre.
01:03:54 Donc, y a le bon sucre, y a le mauvais sucre.
01:03:57 Les sucres rapides, il faudrait les diminuer.
01:03:59 Et aujourd'hui, on a la chance
01:04:01 d'avoir justement des pâtisseries
01:04:03 où il est indiqué la quantité de glucides.
01:04:06 Donc, d'être au moins conscient
01:04:08 du sucre qu'on mange, c'est important.
01:04:10 Et oui, je pense que c'est un intérêt
01:04:12 de manger moins sucré."
01:04:15 Alors, quel est le secret
01:04:17 de ces gourmandises ?
01:04:19 Pour y répondre, direction le labo,
01:04:21 là où sont concoctées toutes ces merveilles.
01:04:24 A première vue, rien de différent
01:04:28 avec une pâtisserie traditionnelle.
01:04:30 Pourtant, sur les étagères,
01:04:32 on trouve des ingrédients d'un genre particulier.
01:04:35 Et l'ingrédient magique,
01:04:36 ce sont ces édulcorants,
01:04:38 des produits naturels
01:04:39 dont seul le goût est sucré.
01:04:41 Autrement dit, ils n'impactent pas
01:04:43 le taux de sucre dans votre sang,
01:04:45 ce qu'on appelle la glycémie.
01:04:47 Le plus surprenant, ce sont les chocolats.
01:04:49 Tenez-vous bien, zéro gramme de sucre.
01:04:52 "On a utilisé comme sucre,
01:04:54 pour voir sucrant, du maltitol dans le chocolat.
01:04:57 Le maltitol, c'est un édulcorant naturel
01:05:00 issu du malt, donc des céréales,
01:05:03 qui est utilisé, qui a un index glycémique
01:05:06 très très faible, donc qui est intéressant
01:05:08 pour la glycémie,
01:05:10 et qui a toujours ce goûté sucré
01:05:12 sans en avoir le côté,
01:05:14 les intérêts nutritifs du sucre."
01:05:17 Ces substances permettent de tromper notre palais.
01:05:20 Mais s'agit-il pour autant de produits light ?
01:05:23 "On garde la matière, le chocolat,
01:05:25 on n'enlève pas le gras dans le chocolat
01:05:26 parce qu'on n'aurait plus le goût de chocolat
01:05:27 et ce serait plus fondant.
01:05:29 On utilise du beurre, on utilise de la crème.
01:05:32 On n'est pas du tout sur du light, d'accord ?
01:05:35 On est vraiment sur tous les sucres raffinés
01:05:38 qu'on a complètement enlevés.
01:05:40 On n'a pas de sucre blanc,
01:05:42 donc pas de saccharose,
01:05:43 pas de farine de blé blanche.
01:05:45 La tarte au citron, par exemple,
01:05:47 elle contient à peu près 12 grammes de glucides.
01:05:50 Une tarte au citron normale,
01:05:51 ce serait plutôt 60-70 grammes de glucides."
01:05:54 Les glucides, c'est le nom scientifique du sucre.
01:05:57 Et cette tarte en contient 6 fois moins
01:05:59 qu'une tarte classique.
01:06:00 Pour obtenir ce résultat,
01:06:02 Alix Bornon fait le choix de supprimer
01:06:04 l'ensemble des sucres raffinés,
01:06:06 soit le sucre blanc, issu de la betterave,
01:06:08 et le sucre roux, issu de la canne à sucre.
01:06:11 Le projet des Belles Envies a démarré en 2016.
01:06:14 Depuis, ses créations cartonnent.
01:06:16 Elle s'apprête à ouvrir sa 3e pâtisserie,
01:06:18 la preuve d'une tendance émergente.
01:06:21 Des pâtisseries avec moins de sucre,
01:06:29 Catherine en aurait bien eu besoin.
01:06:31 Depuis un mois,
01:06:32 cette quadra qui souhaite perdre du poids
01:06:34 s'est rendue compte que le sucre était partout.
01:06:36 - Ces 15 derniers jours, ça a été.
01:06:38 - OK.
01:06:39 - J'ai juste eu un dîner entre amis un peu compliqué.
01:06:42 - Compliqué, vous avez géré...
01:06:44 Il est temps pour elle de faire un dernier bilan
01:06:47 avec Pascal Nourtier, son diététicien.
01:06:49 - Bravo, bravo.
01:06:51 - On se pèse ? - OK.
01:06:53 Au départ, Catherine avait comme objectif moins 5 kg.
01:06:57 - Au total, vous avez perdu 3,5 kg
01:07:02 lors de votre expérience en 4 semaines.
01:07:05 Vous avez perdu 1,7 les 2 premières semaines.
01:07:08 Et là, sur ces 2 semaines,
01:07:10 vous venez de reperdre 1,8.
01:07:12 Vous les sentez ? - Oui.
01:07:14 J'ai fait vraiment...
01:07:16 J'ai suivi quasiment à la lettre.
01:07:18 - Je n'en doute pas un seul instant.
01:07:20 Le résultat ce soir de 3,5 kg de perdus en 4 semaines
01:07:24 est très bon sur un plan physiologique.
01:07:27 Perdre 5 kg en 4 semaines,
01:07:29 ça ne me semblait pas possible.
01:07:32 L'impact de l'arrêt du sucre est majeur,
01:07:36 compte tenu que le sucre,
01:07:38 sa principale qualité,
01:07:41 c'est d'apporter de l'énergie.
01:07:43 Quand on coupe l'énergie que vous consommez,
01:07:46 on va forcer et contraindre le corps
01:07:49 à fabriquer et à piocher dans les réserves.
01:07:52 Le fait que vous ayez quand même eu une alimentation
01:07:55 riche en protéines, en vitamines, en minéraux et en fibres
01:07:59 a permis de préserver votre métabolisme et votre corps.
01:08:03 - L'expérience est terminée.
01:08:05 Pour autant, Catherine compte bien ne pas reprendre ses kilos perdus.
01:08:10 - C'est très important, ça.
01:08:12 - Oui, je pense que je vais garder ses habitudes...
01:08:15 Enfin, en tout cas, certaines de ses habitudes alimentaires.
01:08:18 Je dis pas que je vais remanger du jambon
01:08:21 et des... et des oeufs tous les matins.
01:08:25 - Non, mais... - C'est un peu dur.
01:08:28 - Oui, c'est un peu coriace, ça.
01:08:30 Vous aimez le chocolat? - J'adore.
01:08:32 - Si Catherine a réussi à réduire ses quantités de sucre
01:08:35 et perdre du poids, ça n'aurait pas moins un défi très compliqué.
01:08:39 Le sucre, on le trouve partout dans les rayons des supermarchés
01:08:42 ou presque, et faire ses courses autrement demande du temps.
01:08:46 Au fil de notre enquête, nous l'avons vérifié.
01:08:49 Limiter les abus de sucre et de sel,
01:08:52 ce serait des millions de vies qui seraient sauvées chaque année.
01:08:55 Pour cela, plusieurs pratiques s'imposent.
01:08:58 Lutter contre le lobbying de certains industriels,
01:09:01 apprendre à bien lire les étiquettes
01:09:04 et à ne pas hésiter à revenir à l'essentiel.
01:09:07 Préparer une bonne vieille recette avec des produits frais
01:09:10 en faisant attention au sucre et au sel, évidemment.
01:09:13 ...

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