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Transcription
00:00 A 27 km de Libreville, la capitale du Gabon,
00:04 une usine sortie de terre il y a à peine un an.
00:08 Ici, les tronçons de bois vont rapidement changer d'apparence.
00:13 Ces morceaux d'okume, une essence du Gabon,
00:17 sont broyés dans une machine
00:20 pour être transformés en poudre de bois.
00:23 Ici, c'est la première phase de transformation.
00:27 C'est la partie des découpages de nos différents déchets
00:32 que nous avons récoltés au préalable.
00:35 500 tonnes de déchets de bois sont broyés ici chaque jour
00:40 pour être ensuite séchés et compressés.
00:43 Le produit final, des planches de bois agglomérées,
00:48 un matériau aux multiples usages.
00:51 Ce produit fini sert notamment à fabriquer les portes,
00:57 les fenêtres, les designers, l'intérieur des maisons,
01:01 le parquet et aussi dans la fabrication des tables-bancs pour les élèves.
01:07 Nous avons plusieurs variétés de produits finis
01:12 qu'on peut fabriquer avec nos panneaux de particules.
01:15 De la même manière, nous utilisons le contreplaqué.
01:18 Nous pouvons aussi utiliser nos panneaux de particules.
01:21 L'usine peut produire 6 500 panneaux par jour à partir de déchets de bois
01:27 et appartient à la zone économique spéciale de Nkok.
01:31 Cette zone industrielle est un projet unique en Afrique centrale.
01:35 En 2009, le gouvernement gabonais a interdit l'export de troncs d'arbres
01:40 et a décidé de faire de la transformation du bois
01:43 l'un des moteurs de son économie.
01:46 Situé dans le bassin du Congo, le deuxième poumon vert de la planète,
01:50 la forêt gabonaise s'étend sur 85 % du territoire.
01:54 Le Gabon possède un stock de bois exploitable de 400 millions de mètres cubes.
01:59 Une richesse naturelle que le pays a décidé d'exploiter de façon durable
02:05 en créant cette zone économique spéciale.
02:08 Panneaux de contreplaqué, planches d'agglomérés ou encore meubles
02:13 sortiront d'ici pour être exportés à travers le monde entier.
02:17 La zone économique spéciale de Nkok, une réussite économique et écologique
02:22 que nous allons tenter de comprendre.
02:25 84 entreprises installées ici travaillent dans le secteur du bois.
02:37 Comme Starply qui a commencé son activité en 2019.
02:42 Spécialisée dans le contreplaqué, elle reçoit directement les troncs d'arbres,
02:46 aussi appelés grumes, acheminés depuis les forêts du pays
02:50 par les exploitants forestiers.
02:53 Nous sommes en train de faire un déchargement de camions.
02:58 Nous avons un camion qui nous provient de Rougier,
03:02 qui est notre fournisseur de bois certifié, FTC 100%.
03:08 Avant d'entrer en usine, les grumes sont sélectionnés
03:12 pour être découpés en tronçons de quelques mètres
03:15 à l'aide de cette scie industrielle.
03:18 Vous ne pouvez pas dérouler toute une grume,
03:22 d'où la nécessité de couper cette grume en plusieurs billons.
03:25 Ensuite, les tronçons débarrassés de leur écorce
03:28 sont installés sur cette machine pour être déroulés.
03:32 Nous sommes sur le poste de déroulage.
03:34 Le déroulage, ici, c'est cette étape qui permet de transformer la grume en plaquage.
03:39 Là, vous avez le billon qui est serré sur la dérouleuse
03:42 et de l'autre côté, nous allons obtenir les feuilles de plaquage.
03:46 Là, ces feuilles de plaquage vont être bobinées autour d'une bobine métallique
03:51 pour pouvoir les couper plus tard.
03:53 Les feuilles de plaquage sont enduites de colle et compressées.
03:58 Le résultat final, le voici.
04:01 Ces planches de contreplaqué prêtes à l'emploi.
04:04 Vous avez une feuille de contreplaqué, donc une feuille obtenue.
04:09 À partir de toutes les étapes, là, si vous regardez sur ce champ,
04:15 vous pouvez voir les différentes couches de plaquage qui ont été assemblées.
04:20 Plus légères que le bois normal, mais aussi plus solides,
04:23 les planches de contreplaqué permettent d'améliorer
04:26 significativement les qualités du bois de Koumé.
04:29 La différence est que le contreplaqué est plus solide.
04:33 Le contreplaqué est vraiment un produit utilisé en structure.
04:36 Le contreplaqué est un produit qui va être flexible,
04:39 un produit qui résiste aux intempéries.
04:42 Parce qu'un contreplaqué, normalement, lorsqu'il est utilisé pour un usage extérieur,
04:48 vous pouvez le mettre à l'extérieur et subir des intempéries sans problème.
04:54 La transformation du bois en contreplaqué permet de multiplier la valeur du bois.
04:59 Un mètre cube de bois tout juste coupé coûte 80 000 francs CFA.
05:03 Un mètre cube de contreplaqué, lui, sera vendu pour 400 000 francs CFA.
05:09 Ces planches de contreplaqué seront envoyées sur le marché européen,
05:14 un marché contraignant.
05:16 Le règlement sur le bois de l'Union européenne oblige les entreprises
05:21 vendant du bois et des produits dérivés à montrer des preuves
05:24 de bonne gestion et de traçabilité du bois.
05:27 Grâce à un contrôle rigoureux sur les grumes qui entrent dans les usines,
05:33 la zone économique spéciale garantit que ces entreprises achètent du bois conforme
05:38 aux normes gabonaises et européennes.
05:41 Sylvie Boldrini est responsable durabilité dans l'entreprise gérant
05:46 la zone économique spéciale, GSEZ.
05:49 Son rôle, assurer le respect des normes environnementales,
05:53 qui passent entre autres par le respect du marquage des grumes
05:56 qui entrent dans la zone.
05:58 Chaque opérateur forestier a son marteau, il y a écrit CFA,
06:02 et il martèle chacune des billes qui quittent la forêt.
06:05 En plus de ça, on a à nouveau le numéro forestier qui est indiqué ici,
06:09 avec le numéro de la bille.
06:11 Ce sont les informations qu'on retrouve sur l'étiquette.
06:14 Ainsi, pour entrer dans la zone, chaque grume est marqué par un tampon,
06:18 un numéro forestier et une étiquette dotée d'un code barre.
06:22 De quoi éviter l'entrée de grumes issus d'une exploitation illégale.
06:26 Il y a quand même pas mal de garde-fous qui sont mis en place
06:30 pour éviter qu'on vienne ici ajouter une nouvelle grume,
06:35 sur laquelle il faut déjà falsifier le marteau forestier,
06:39 et après, il faut pouvoir inventer un numéro forestier, un numéro de bille.
06:45 Le contrôle des troncs est assuré par un service indépendant
06:48 mis en place en 2018 et reconnu par l'Union européenne.
06:52 C'est grâce à ce service que les entreprises dans la zone économique spéciale
06:58 peuvent accéder au marché européen.
07:01 Ce service assure le suivi de chaque tronc, mais pas seulement.
07:06 Nous, on contrôle simplement que les bordereaux correspondent bien au chargement,
07:10 c'est-à-dire au niveau inspection,
07:12 on contrôle également que les fournisseurs de bois,
07:15 donc les exploitants forestiers, les négociants, etc.,
07:18 soient bien conformes également au niveau fiscal,
07:21 au niveau de la contribution sociale.
07:24 Ça, c'est une grosse analyse documentaire
07:27 qui est faite par nos techniciens spécialistes ici.
07:30 Ce service indépendant s'assure aussi, sur le terrain,
07:34 que les exploitants forestiers respectent la réglementation
07:38 et ne contribuent pas à la déforestation du pays.
07:41 Le Code forestier du Gabon impose aux exploitants
07:44 de prélever entre 1 et 3 arbres par hectare de forêt,
07:47 une fois tous les 20 à 30 ans.
07:50 Une norme qui garantit le renouvellement du couvert forestier.
07:54 Aujourd'hui, entre 60 000 à 80 000 m3 de grume
08:01 entrent chaque mois dans la zone.
08:03 Du bois obligatoirement transformé en produits industriels,
08:07 mais aussi en mobilier artisanal.
08:11 Ce salon d'exposition situé en plein cœur
08:13 de la zone économique spéciale d'Hancock
08:16 met en valeur le mobilier fabriqué sur place.
08:19 Des meubles au design moderne,
08:21 fabriqués avec des essences de bois bruts
08:24 tels que le bilibrin, l'okume ou le bilinga.
08:27 Des matériaux qui résistent à l'épreuve du temps
08:30 et qui visent une clientèle fortunée,
08:32 disposée à payer le prix pour des produits de qualité.
08:36 Tout dépend vraiment des dimensions, du type de bois,
08:39 et d'autres, comme les pieds par exemple,
08:42 qui peuvent être choisis pour ce type de mobilier.
08:45 Mais les prix, ça commence à peu près
08:48 entre 300 et 400 000 francs en montant.
08:52 Les meubles sont exportés aux Etats-Unis,
08:56 en Europe, mais aussi sur le continent.
08:59 Donc le segment du mobilier premium ou de luxe,
09:03 il commence à prendre de plus en plus d'ampleur,
09:05 également en Afrique,
09:07 où il y a de plus en plus de millionnaires en dollars,
09:10 par exemple chez des pays comme le Nigeria ou l'Afrique du Sud.
09:13 Et on remarque que cette clientèle est très friande
09:15 en fait de produits en bois.
09:17 Le clou du spectacle, une table faite à partir d'un bois très rare
09:22 qui met des années avant d'arriver à maturité,
09:25 le kevazingo.
09:27 Cet ébéniste a fait partie de l'équipe
09:29 qui a produit ce meuble d'exception.
09:32 Après, elle était en grume, en grume.
09:34 On a juste fait, qui est la deuxième transformation,
09:39 on a juste pris la partie,
09:41 sans pourtant sectionner les côtés.
09:43 Et après, nous avons décidé de transformer,
09:47 de faire sous forme de table,
09:49 d'avoir une table pour donner la valeur,
09:52 montrer les propriétés du keva.
09:55 La valeur de cette table,
09:57 plus d'une dizaine de millions de francs CFA.
10:00 Son originalité, être fidèle à la forme du bois brut.
10:04 Brut, pourquoi ?
10:06 On a encore cette partie-là,
10:10 qui n'a jamais été sectionnée ou délignée.
10:14 Vous voyez les dessins ?
10:17 C'est justement la forme organique.
10:21 Si un acheteur étranger souhaite obtenir cette pièce unique,
10:25 Nkok possède ses propres moyens logistiques
10:28 pour assurer son acheminement en dehors du pays.
10:31 Chargés dans des containers,
10:36 les produits transformés des usines de Nkok
10:39 sont stockés dans un port sec situé à l'intérieur de la zone
10:43 qui reçoit jusqu'à 800 containers.
10:46 Chaque container peut recevoir jusqu'à 40 tonnes de matériel.
10:50 À ma droite, on a uniquement des containers vides.
10:55 À ma gauche, on a uniquement des containers pleins.
10:59 À chaque arrivée de containers vides du port au vin d'eau,
11:05 on les stocke tous ici.
11:08 Ensuite, les boxloaders sont en permission
11:11 de les envoyer chez le client.
11:14 Les pleins, quand ils arrivent, on les stocke tous là-bas.
11:18 Une fois qu'on a un chargement à faire,
11:21 on les positionne devant le quai.
11:24 Une fois à quai, les containers sont chargés sur cette barge.
11:28 Selon le poids et le nombre de boîtes,
11:31 une entreprise paye entre 50 000 et 60 000 francs CFA
11:34 pour l'envoyer au port de Libreville.
11:37 Chaque jour, c'est une trentaine de boîtes qui sont envoyées,
11:41 soit environ 1 500 containers par mois
11:44 qui partiront pour les pays voisins, l'Europe ou l'Amérique.
11:48 Ici, c'est accueillir au maximum de boîtes,
11:53 donc des transferts, et les envoyer au port,
11:56 c'est déjà un challenge.
11:58 Donc si on peut envoyer le maximum de containers vers le port
12:03 et les faire entrer au terminal OCT,
12:06 c'est déjà un bon défi.
12:08 Un défi que le port espère relever
12:11 en augmentant sa capacité d'accueil.
12:13 Des travaux sont prévus pour lui permettre
12:15 d'accueillir plus de 3 000 containers.
12:18 Du contrôle du bois au port sec en passant par les usines,
12:24 la zone de Nkok est gérée par une société, la GSEZ,
12:28 résultat d'un partenariat public-privé
12:31 entre l'État gabonais et l'entreprise Arise.
12:34 Une initiative qui a permis au Gabon
12:37 de doubler sa production de bois en 10 ans
12:40 et de positionner le pays sur le marché international
12:44 des matériaux en bois transformés.
12:46 Un mètre cube de bois avant 2009
12:50 coûtait à peu près dans l'ordre de 150 dollars par mètre cube.
12:55 Aujourd'hui, nous pouvons le mesurer
12:58 à près de 250 à 300 dollars le mètre cube.
13:02 Grâce à cette décision stratégique,
13:04 on s'est retrouvé, le Gabon est compté aujourd'hui
13:07 comme premier producteur africain de feux de plaquage.
13:12 Ce n'est pas rien et cela constitue justement
13:15 un avantage stratégique qui donne une visibilité du Gabon
13:18 dans la sous-région et dans le monde.
13:21 En investissant dans la transformation du bois,
13:25 le Gabon souhaitait réduire sa dépendance au pétrole.
13:28 Un pari réussi.
13:30 Aujourd'hui, le secteur du bois représente 60%
13:33 du produit intérieur brut du pays.

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