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Transcription
00:00 -Mathias, voilà la commande de M. Jean, elle est prête, tu peux aller la livrer.
00:07 Ce matin-là, Mathias s'apprête à effectuer une livraison au domicile d'un client.
00:12 Il travaille chez Adjovant, une entreprise qui propose un marché et un supermarché 100% en ligne.
00:19 On peut y faire ses courses personnalisées et se faire livrer en quelques heures, comme ici à Grand Bassam.
00:28 -Bonjour, monsieur. -Bonjour.
00:31 -C'est la commande, c'est Adjovant. -D'accord. Merci beaucoup.
00:36 Ce client commande régulièrement chez Adjovant.
00:39 Pour une raison simple, il trouve sur la plateforme des produits qu'on ne trouve pas ailleurs.
00:45 -Moi, étant français, je retrouve des produits du pays, comme des poireaux, par exemple, dans les surgelés,
00:50 des choux de Bruxelles, des choux fleurs, etc., qui ne sont pas très communs par ici.
00:55 Mais chez nous, on mange beaucoup ça, et je retrouve ce type de produit chez Adjovant.
01:01 -Des produits de bonne qualité à des prix concurrentiels et surtout avec une facilité de paiement.
01:08 -On peut payer en espèces, comme aujourd'hui. On peut payer en carte bleue, etc.
01:12 Donc, moi, sur le marché, vous ne payez pas en carte bleue, par exemple.
01:16 Donc non, moi, c'est le côté pratique. Franchement, la livraison à domicile, c'est top, puis c'est l'avenir.
01:23 Faire vos courses en un clic à travers une plateforme digitale et à des prix compétitifs, c'est le pari d'Adjovant.
01:30 La nouvelle application mobile en Côte d'Ivoire qui vous permet de faire votre marché
01:36 en choisissant dans un catalogue de produits et d'être livré chez vous.
01:40 Si Jumia ou Glovo proposent aussi ce type de service, Adjovant va plus loin que ses concurrents.
01:47 Elle possède son propre stock de produits achetés auprès des producteurs à des tarifs préférentiels
01:53 et travaille avec ses propres livreurs.
01:56 Un système mis sur pied il y a trois ans par Yannick et Cynthia Latte.
02:01 Avec Adjovant, ils entendent répondre aux besoins du consommateur
02:06 en matière d'accessibilité et de coût des produits alimentaires.
02:11 À Grand Bassam, dans l'un des dépôts de l'entreprise, l'heure est au briefing pour les équipes.
02:16 Yannick Latte, le directeur général, tient à galvaniser les troupes avant le démarrage des activités.
02:23 Le dépôt est nouveau ici, donc ça ne fait pas très longtemps qu'on est installé à Bassam.
02:26 Donc on veut étendre un peu le marché qu'on a.
02:29 Donc c'est important pour nous de laisser une bonne impression.
02:32 On a un marché qui est très bien, on a un marché qui est très bien.
02:35 Donc on veut étendre un peu le marché qu'on a.
02:38 Donc c'est important pour nous de laisser une bonne impression à nos clients pour les garder.
02:42 Pour qu'ils reviennent tous les mois, c'est comme ça qu'on va agrandir notre clientèle.
02:45 L'entreprise s'appuie sur un effectif important.
02:48 Objectif, garantir une qualité de service aux clients.
02:52 L'idée c'est d'avoir une capacité de livraison importante.
02:58 Donc on a dupliqué notre entrepôt principal au sein de certaines communes stratégiques
03:04 ce qui nous permet de pouvoir livrer plus rapidement nos clients.
03:07 Donc un dépôt comme celui qu'on a ici à Bassam, c'est un chef de dépôt,
03:11 des préparatrices de commandes et puis une équipe qui permet d'aller rejoindre les clients.
03:15 Ce jour-là, une dizaine de commandes en ligne sont enregistrées sur le site d'Adjovant.
03:21 Des commandes provenant des quartiers de Bassam, de Bonois ou encore de Port Boué.
03:27 L'ensemble de l'activité, on peut dire dans les bons mois, puisqu'on est sur le cycle début de mois.
03:33 Quand les salaires sont perçus, on a un pic de commandes.
03:36 On peut aller à 150 commandes par jour.
03:38 Après, au cours du mois, là ça descend, ça peut aller à 50-60 par jour.
03:42 Grâce à cette plateforme, l'entreprise récolte les données pour les traiter le plus rapidement possible.
03:48 Une fois qu'on a validé les commandes ici au niveau du responsable de dépôt,
03:52 c'est les préparatrices de commandes qui s'occupent de préparer le paquet.
03:55 Donc ici c'est Aline aujourd'hui qui va s'occuper de la commande de M. Jean-Pierre.
04:00 Donc on va regarder dans les rayons, elle a son téléphone, vous voyez qu'elle a aussi l'application
04:05 sur laquelle elle voit le contenu de la commande du client.
04:11 Donc elle choisit les produits sur l'application et elle constitue le paquet du client en fonction des rayons.
04:17 Adjovant possède près de 10 000 références sur son site, des produits que l'on retrouve en partie dans ses rayons.
04:24 Des légumes, des épices, mais aussi des produits d'hygiène et d'entretien.
04:30 Côté prix, le Dark Store Ivoirien pratique des prix compétitifs par rapport à ceux des marchés traditionnels et des supermarchés.
04:37 La clientèle bénéficie en plus de certains services premium.
04:58 Des produits frais comme le poisson, le poulet ou encore l'escargot sont nettoyés et découpés à la demande du client.
05:05 Même si on a un service basé sur une application digitale, un site web, on veut se rapprocher de l'expérience qu'on peut avoir quand on va soi-même au marché.
05:12 Donc le poisson, on a la possibilité quand on est au marché de demander un service extra.
05:17 Donc de demander de le nettoyer, de le découper en un certain nombre de morceaux.
05:20 Donc aujourd'hui, même directement quand on commande nos produits, on peut choisir une option
05:25 de demander à ce que le poisson soit nettoyé ou découpé en 2, 3, 4, 5 morceaux.
05:29 Même pour la banane, aujourd'hui sur la plateforme, on est capable de choisir le niveau de maturation de banane.
05:33 On se rapproche le plus possible du besoin du client.
05:36 Sa clientèle est composée de particuliers, dont 70% de femmes et 30% d'hommes.
05:43 Mais il livre aussi les cantines scolaires et les restaurateurs.
05:47 La clientèle n'est pas seulement basée en Côte d'Ivoire.
05:52 La diaspora africaine fait aussi partie de la niche de clients que Yannick Latte a su attirer grâce au digital.
05:59 Malheureusement, pendant la Covid, les agences de transfert d'argent n'étant pas disponibles,
06:03 ils ont utilisé notre plateforme pour pouvoir envoyer des aliments à leurs proches ici.
06:09 Donc ils ont gardé cette habitude-là, ce qui fait qu'ils envoient une partie en argent et une partie en vivres directement.
06:15 L'objectif d'Adjovant, capter 5 à 10% de la clientèle sur les grandes villes.
06:21 Il espère ainsi doubler son chiffre d'affaires, estimé à 200 millions de francs CFA en 2022.
06:27 La stratégie, offrir de meilleurs tarifs aux clients en achetant de gros volumes directement auprès des producteurs,
06:34 afin de réduire les coûts d'achat.
06:37 Et justement, dans ce marché de la commune de Yopougon,
06:45 Cynthia Latte, directrice des opérations, est venue à la rencontre des planteurs.
06:50 Chaque semaine, elle passe des commandes de produits alimentaires.
06:56 Lorsqu'ils ne sont pas livrés dans les entrepôts, c'est elle-même qui vient les récupérer auprès de ses partenaires.
07:02 On réduit le nombre d'intermédiaires, puis de l'autre côté, au client, en réduisant le nombre d'intermédiaires,
07:09 on est capable d'avoir des prix intéressants pour eux.
07:12 C'est important de pouvoir montrer aux consommateurs que nous prenons des affaires fraîches
07:17 directement au niveau des agriculteurs, des coopératifs.
07:20 C'est pour ça que la trastabilité est importante pour nous,
07:23 parce qu'on est capable de conserver les produits et de fournir des produits qui sont à l'abri.
07:27 Une trentaine de partenaires, notamment des planteurs, des fermiers et des pêcheurs,
07:33 essentiels à ce système de dark store alivoirien.
07:36 Aujourd'hui, l'entreprise dispose de deux dépôts, à Bassam et à Cocody.
07:42 Deux autres ouvriront bientôt leurs portes à Yopougon et Bain-Gerville.
07:50 Ce modèle de commerce a été mis sur pied par le couple Lattes de Retour du Canada,
07:55 où ils exerçaient depuis des années dans les secteurs bancaires et ferroviaires.
07:59 En rentrant au pays, c'est le premier défi auquel on a fait face,
08:03 c'est l'accessibilité à certains produits et aux prix.
08:08 Donc l'idée d'Agiovan.com, ce n'était pas la première, je pense qu'on était à la deuxième ou troisième idée,
08:13 et elle répondait à un besoin précis, on voulait rester sûr des problématiques basiques de la population,
08:19 donc se loger, se nourrir, voilà.
08:21 Donc on est allé sur l'alimentaire et la solution Agiovan,
08:25 c'est de pouvoir rendre accessible la choix de produits alimentaires à un prix correct à toute la population.
08:32 Trois ans que l'aventure Agiovan a démarré, avec un capital initial de 150 millions de francs CFA.
08:40 Loin d'être un long fleuve tranquille, l'entreprise fait tant bien que mal face aux défis du secteur.
08:48 Les plus importants sont bien entendu l'approvisionnement,
08:51 puisque le secteur de la distribution c'est un secteur contrôlé,
08:56 on a un rôle aussi un petit peu social, parce qu'il faut maintenir un certain niveau de prix.
09:01 On est un acteur en ligne, mais on est en compétition aussi avec des acteurs traditionnels,
09:05 donc il faut aller chercher, changer les habitudes des gens, les amener à consommer,
09:09 donc ça c'est un travail qui n'est encore pas tout à fait au niveau où nous le souhaitons.
09:14 Donc le premier objectif c'est déjà ça, de s'implanter suffisamment,
09:18 être bien connu à Abidjan et puis aller tenir une partie du marché aussi.
09:22 Après à l'intérieur du pays en Côte d'Ivoire aussi,
09:25 qui est un objectif à très court terme, et puis l'autre étape serait la sous-région.
09:30 Une expansion dans la sous-région, mais aussi à l'international,
09:35 notamment au Canada, où le couple a déjà implanté une société sœur.
09:40 Le défi reste le même, offrir un dark store de produits africains,
09:45 mais aussi français, pour les communautés immigrées.
09:49 [Musique]

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