Sonde indienne Chandrayaan-3 sur la Lune : premier pays à se poser sur le pôle Sud très peu exploré

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Transcription
00:00 - Eh oui Sylvain Rousseau, bonjour ! Alors disons-le tout net, on parle bien d'atterrissage
00:04 et non d'alunissage, ce néologisme qu'on entend beaucoup.
00:07 - Oui effectivement, qui a été rejeté par l'Académie française, puisqu'atterrir signifie
00:10 se poser sur la terre ferme et non pas sur la planète Terre.
00:13 C'est pour ça qu'on ne parle pas non plus d'amarcissage, d'avenusissage, d'assaturnissage.
00:16 Et puis imaginons qu'un jour on se pose sur l'astéroïde ML3436BXWYZ au Scrabble.
00:23 C'est sympa, mais par contre pour en faire un mot c'est compliqué.
00:25 - Ça va devenir franchement impossible.
00:26 Toujours est-il que cette fusée non habitée, donc Chandrayaan-3, c'est un gros succès
00:31 pour l'Inde, autant le dire.
00:32 - Oui c'est un énorme succès pour l'Inde, surtout que ça arrive trois jours seulement
00:36 après l'échec russe.
00:37 C'est une énorme gifle pour le programme russe.
00:40 Ça arrive aussi après toute une succession d'échecs, puisqu'il y a aussi eu les Japonais,
00:44 les Israéliens qui se sont écrasés sur la Lune, les Indiens également en 2019.
00:48 Chandrayaan-2 n'avait pas atteint son objectif, preuve qu'atterrir sur la Lune reste quelque
00:54 chose d'assez compliqué.
00:55 Pour l'instant il s'agit d'un joli succès pour l'Inde, surtout que c'est la première
00:59 fois qu'on se pose près du pôle Sud, le pôle Sud qui avait déjà été survolé
01:03 par les Indiens, par la toute première mission Chandrayaan.
01:05 C'est d'ailleurs eux qui avaient découvert qu'il y avait de l'eau glacée sur ce pôle
01:08 Sud.
01:09 L'objectif de cette mission, dont on évaluera le succès plus tard, dans les quelques heures
01:13 qui viennent, lorsqu'on aura vérifié tous les instruments, que le petit rover sera
01:18 à la surface lunaire, elle va étudier beaucoup de choses, notamment le sol lunaire, pour
01:23 confirmer l'accessibilité et la présence d'eau sur ce pôle Sud.
01:27 On peut parler d'exploration spatiale low-cost quand on voit les enjeux financiers mis par
01:31 l'Inde pour la réussite de ce programme.
01:33 Oui, on parle d'un budget de 75 millions de dollars pour cette mission-là, ce qui
01:37 est extrêmement peu.
01:38 Et c'est moins qu'un film hollywoodien, il y a tout un buzz qui se fait sur Twitter
01:45 en disant que ça a coûté moins cher que Interstellar, le film de Christopher Nolan.
01:49 Mais c'est effectivement un vrai succès et c'est justement aussi à l'aune de ça
01:52 qu'il faut regarder cette mission-là.
01:55 L'objectif de l'Inde, c'est de montrer qu'ils peuvent le faire, qu'ils ont ce
01:58 savoir-faire, qu'ils ont cette fiabilité-là.
02:00 Et c'est aussi pour eux une vitrine formidable, un coup de publicité un peu cher certes,
02:05 mais un très joli coup de publicité, puisque l'Inde souhaite s'imposer sur le marché
02:08 commercial, donc les lancements de satellites à bas prix.
02:11 Et ils montrent là qu'ils peuvent et qu'ils savent le faire.
02:13 Un réel savoir-faire indien.
02:14 Merci Sylvain Rousseau.

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