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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
Retrouvez "Voyage en absurdie" sur : http://www.europe1.fr/emissions/chronique-en-absurdie

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Transcription
00:00 - Et bien on la retrouve avec bonheur aussi. Bonjour Emmanuelle Ducrox !
00:04 - Bonjour Dimitri, bonjour à tous !
00:06 - Votre chronique quotidienne en absurde, peut-être c'était bien les vacances ?
00:09 - C'était super vraiment, mais j'ai pas eu une grosse grosse forme ce matin,
00:14 j'ai eu un petit coup de blouse hier soir.
00:16 - Oui, je comprends.
00:17 - J'étais à peine rentrée, les sacs éventrés dans l'entrée,
00:19 il fallait que je nourrisse ma petite famille, il n'y avait rien à manger chez moi.
00:22 C'était déprimant, déprimant comme la rentrée politique.
00:25 - Ah ce point !
00:25 - Rien de frais à se mettre sous la dent.
00:27 - Non, j'ai commencé par ouvrir la porte gauche du frigo, c'était terrible.
00:30 Il restait trois apéricubes abandonnés dans une barquette,
00:33 ça ressemblait au parti socialiste, aucun goût.
00:36 Le truc qui sert absolument à rien pour faire un repas.
00:39 Dans le bas du frigo, j'avais laissé quelques primeurs pour le retour
00:41 en pensant que ça serait peut-être mangeable, des courgettes.
00:43 Elles étaient belles quand je suis partie, bio, bien vertes.
00:46 Je les ai retrouvées toutes raboux gris, un peu moisies.
00:49 Certaines avaient même pris une vilaine couleur, un peu vert de gris,
00:52 on aurait dit les universités d'été,
00:54 elles n'étaient vraiment pas fraîches, mes courgettes.
00:57 Et puis dans la porte du frigo, il restait un pot de moutarde
00:59 et un bocal de cornichons, le tout périmé.
01:01 On aurait dit Jean-Luc Mélenchon et ses troupes.
01:03 Je ne sais pas depuis quand le pot de moutarde était là,
01:05 mais il avait pris une drôle de teinte et il était passé du piquant à l'aigre.
01:09 Et puis les cornichons, ils étaient jeunes pourtant,
01:11 mais ils baignaient dans une drôle de saumur, vraiment pas net.
01:14 J'ai vite vite refermé la porte.
01:15 - Bon, et à la droite du frigo,
01:17 est-ce qu'on peut filer la comparaison quand vous venez de le faire ?
01:19 Il y avait des choses à manger ?
01:20 - Il y avait une assiette avec des miettes de tarte au fond.
01:22 Quelqu'un l'avait rangée comme ça, oubliée.
01:24 On aurait dit les derniers députés LR attendant la rentrée.
01:27 Il y avait aussi un emballage de charcuterie.
01:28 Et là, je me suis dit "chouette, il reste de la rosette".
01:30 Et bien la déception, le papier était vide lui aussi,
01:33 comme l'agenda d'été de Marine Le Pen et Jordane Bardella.
01:35 Alors en bas du frigo, il restait un filet de pommes de terre, toutes germées.
01:39 Ça m'a rappelé à la fois l'inflation alimentaire
01:41 et la grande famille irlandaise du milieu où j'ai claqué la porte.
01:44 J'avais les lacs du Connemara en tête et j'avais les lains en yeux.
01:48 - Le tube de l'été, vous avez bien dû trouver un truc dans le congèle finalement, non ?
01:52 - Tu parles ! Il y avait deux trucs dans mon congèle.
01:54 Un tube Erroir avec un plat en sauce.
01:56 Vous savez, ceux qui cuisent, qui recuisent.
01:58 Et je me suis souvenu, je l'avais congelé parce qu'on en avait fait trop.
02:00 On n'en pouvait plus.
02:02 Plus de 10 ans qu'il attendait là, congelé, comme Nicolas Sarkozy.
02:05 Et puis il y avait une boîte de poissons panés, des Captain Seagulls.
02:07 Ceux-là aussi, je les avais oubliés.
02:09 Un carré avec les yeux dans les coins, de la panure bien grasse,
02:12 avec un cœur bien sec, pas vraiment la nouvelle vague.
02:15 Un peu comme Ségolène Royale, le truc qu'on ressort quand on est vraiment désespéré.
02:19 Mais même les gosses n'en veulent plus.
02:20 Et je me suis dit, non Emmanuel, l'histoire ne repasse pas les plats.
02:23 Ça vaut pour ton bourguignon, comme pour le retour dans l'actu de Nicolas Sarkozy et Ségolène Royale.
02:27 - Vous avez fait quoi à manger finalement ?
02:28 - Figurez-vous que j'ai improvisé un souper élisée.
02:31 - Ah ça a l'air chic ça !
02:32 - Tout est dans le nom du plat.
02:34 Mais détrompez-vous, j'ai fait la même chose que ce qu'Emmanuel Macron va faire mercredi soir
02:37 en recevant les chefs de parti.
02:39 J'ai tout simplement fait réchauffer des nouilles avec beaucoup d'huile pour que ça glisse.
02:44 Et à ma petite famille j'ai dit,
02:45 vous partagez entre vous de solides accords et de vrais désaccords,
02:49 mais quand l'intérêt supérieur du repas est en jeu,
02:51 j'ai confiance dans notre capacité à converger sans reniement ni renoncement.
02:55 Alors ça a calé tout le monde, mais ça ne va pas vraiment pouvoir durer ce régime alimentaire.
02:59 Et je me pose aussi la question pour le régime politique.
03:01 - Et à quoi ça sert que le chef Ducroix, elle se décarcasse ?
03:04 - Un peu d'épices dans tout ça et hop !
03:07 - Merci beaucoup Emmanuel Ducroix, la rentrée comme un frigo.
03:10 8h53 sur Europe 1.