• l’année dernière
Élisabeth Borne a confirmé devant les chefs d’entreprise réunis à l’hippodrome de Longchamp que la suppression de la CVAE, prévue pour 2024, sera étalée sur le quinquennat. Une décision que les patrons n’ont pas manqué de critiquer.

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Transcription
00:00 (Musique)
00:20 Considérer que les entreprises devraient contribuer plus encore à l'effort fiscal et social serait infondé.
00:26 Je le redis, en France, elles le font déjà massivement.
00:31 Outre qu'il altèrerait la confiance des entrepreneurs dans la parole de l'État, car oui, l'État s'y était engagé, la loi a été votée,
00:40 un nouvel étalement de la suppression de la CVAE serait un très mauvais signal.
00:45 (Applaudissements)
00:49 Nos entreprises, singulièrement nos entreprises industrielles, ont un impérieux besoin de cette suppression immédiate
00:57 au moment où la concurrence internationale s'intensifie et où nous devons investir massivement sur la décarbonation.
01:05 Cette suppression annoncée pour 2024 a été intégrée dans nos business plan en termes de décision d'investissement et d'embauche.
01:14 Elle doit intervenir en temps et en heure.
01:16 (Musique)
01:23 C'est une très mauvaise nouvelle, parce que là on commence à voir les effets de ce qu'on appelle la politique de l'offre,
01:29 qui renforce la compétitivité des entreprises.
01:31 Là on voit qu'on a encore des semelles de plomb quand on veut courir derrière nos concurrents, surtout nos concurrents européens.
01:38 Je ne pense pas que vous apprécieriez à votre niveau personnel qu'on vienne vous prélever une somme qui ne dépend pas de vos revenus.
01:44 Les impôts de production, c'est bien ça en fait.
01:47 On vient prélever une somme qui ne dépend pas de ce qu'on gagne réellement.
01:50 C'est un vrai problème parce que dans nos business plan, on a prévu effectivement cette suppression pour cette année,
01:56 voire l'année prochaine, mais finalement on s'aperçoit que ça va être prolongé jusqu'à la fin du quinquennat.
02:02 Donc c'est de l'argent, je dirais, qu'on n'aura pas dans notre trésorerie.
02:10 Il y a un petit souci de confiance. Un souci de confiance, effectivement, la parole donnée, l'engagement donné, il faut l'inspecter.
02:19 On s'aperçoit qu'on décale, on décale, on revient, on change. Ce n'est pas évident.
02:25 Vous savez, le monde de l'entreprise a besoin de stabilité, il a besoin de vision, il a besoin de se projeter.
02:31 Et quand les choses changent au cours du temps, eh bien ça pose problème.
02:35 L'argument du gouvernement, c'est de dire que les entreprises doivent prendre leur part.
02:38 Dire "je ne supprime pas une taxe" pour créer un effort, c'est difficile à lire en fait.
02:45 Parce que soit cet impôt n'est pas pertinent, soit il est pertinent.
02:50 Donc il aurait peut-être été plus lisible de dire "je conserve ma promesse et je crée un autre dispositif exceptionnel
02:59 pour que les entreprises contribuent aux problèmes conjoncturels".
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