Le Medef ouvre ce lundi à 12 heures la Rencontre des entrepreneurs de France à l'hippodrome de Longchamp. Mais quel est l'état d'esprit des patrons en cette rentrée ?
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00:00Et c'est une rentrée pas comme les autres pour les entreprises et les patrons, le MEDEF ouvre à midi sa traditionnelle
00:06université d'été, alors ça s'appelle les rencontres de la REEF. La rencontre des entrepreneurs de France. Voilà c'est ça, ça se passe à l'hippodrome de
00:13Longchamp. Quel mot traduit le mieux ce matin l'état d'esprit
00:17des patrons en cette rentrée ? C'est moi qui vais le déterminer, le mot selon moi c'est le mot mystère. Où va-t-on ?
00:23Avec qui ? Selon quelles règles ? Jamais on n'a posé une question dans ces termes là.
00:27J'identifie quatre marqueurs vraiment lourds dans l'état d'esprit d'un chef d'entreprise qui va devoir faire des bulletins de salaire dans les mois qui viennent
00:33parce que c'est son job et vendre des produits.
00:35D'abord la fiscalité, on fait quoi sur les profits ?
00:37On fait quoi sur le patrimoine qui est incluré ou pas à l'outil de travail ? Quelle va être la fiscalité
00:42de l'ensemble des éléments d'impôts de production qui existent en France ?
00:46On ne sait pas. Ensuite les salaires. Est-ce qu'on va vivre un big bang réel avec une hausse totalement historique et
00:51inédite du SMIC comme elle est proposée par certains ? Après il y a le budget 2025.
00:55En fonction de l'évolution de ce budget 2025, de sa crédibilité,
00:59va dépendre l'évolution des taux d'intérêt.
01:01Et si les taux d'intérêt montent parce que le budget est pourri,
01:03eh bien une hausse des taux ça impacte l'ensemble des agents économiques, que sont les ménages qui veulent
01:08emprunter pour la consommation ou acheter un bien immobilier, ou les entreprises. Et puis quelle est la doctrine économique de la France qui vient ?
01:13Ça fait dix ans depuis François Hollande et Emmanuel Macron qu'on fait de la politique de l'offre pro business. Est-ce qu'on change
01:18radicalement pour refaire de la politique favorable exclusivement à la demande,
01:22exclusivement à la consommation, en oubliant totalement la production ? Ce serait un virage
01:26radical de doctrine économique. Et puis est-ce qu'on décide collectivement de travailler moins en renonçant à la réforme des retraites ?
01:32Alors là ce serait effectivement aussi un changement de braquet
01:35monumental. Quatre grands grands marqueurs qui vont déterminer les moyens.
01:39Inquiétude liée évidemment à l'absence de Premier ministre, en principe on devrait en avoir un, je dis en principe.
01:44Peut-être cette semaine, mais est-ce que cette inquiétude elle est justifiée ?
01:46Plus que jamais. Ça fait 30 ans Christophe que j'observe la vie économique, je suis incapable d'imaginer
01:52à quoi vous ressemblez les six prochains mois dans l'économie de notre pays. Vous avez des mots essentiels pour une économie qui ont totalement
01:57disparu du débat. Le mot innovation, le mot
02:00investissement, le mot productivité qui est la clé des hausses de salaire et de la hausse du pouvoir d'achat. Ou encore le mot
02:06compétitivité. Vous avez ce matin Patrick Martin, le patron du Medef, qui s'exprime dans les colonnes du Figaro. Alors clairement il a nommé sa cible.
02:12C'est le programme économique porté par la France insoumise au sein du nouveau front populaire.
02:17Et puis il annonce la création de ce qu'il appelle un front économique.
02:21Je n'ai pas encore tellement compris la composition. Il y trouvera des chefs d'entreprise, des économistes, des centres de réflexion
02:26censés essayer de porter la bonne parole de l'économie et des entreprises dans le débat politique.
02:31J'attends de voir un peu précisément la composition. Mais petit bulletin de santé, comment va l'économie française
02:38aujourd'hui ? Est-ce qu'elle pâtit de ce gouvernement démissionnaire depuis deux mois ? C'est trop tôt. Tous les chiffres que l'on a sont des chiffres pas
02:44forcément totalement négatifs, mais ils sont tous
02:46d'avant. Les chiffres de demain, je ne sais pas. En tout cas, ce n'est pas extra sur l'intérim. Sur les faillites, c'est très mauvais. Sur la
02:52production industrielle, c'est très mauvais. Mais finalement, la croissance est plutôt bonne à la fin du deuxième trimestre.
02:57On a un climat des affaires qui a remonté un petit peu au mois d'août. On n'a pas que des signaux négatifs.
03:01Mais le juge de paix, ça va être le moment du budget, comme je vous le dis d'ailleurs depuis un sacré moment.