Le secret de l'imparfait et des "parfaits" en français

  • l’année dernière

Category

People
Transcript
00:00 Pourquoi dans les temps du français on a un imparfait mais pas de parfait ?
00:02 Si l'enseignement du français en termes didactiques est au mieux perfectible ou au pire obsolète,
00:05 c'est parce que lorsque l'on traite de la conjugaison, et je parle là de mon expérience personnelle,
00:09 on nous explique son fonctionnement pour la plupart à l'écrit mais très peu à l'oral,
00:12 alors qu'une langue est avant tout parlée avant d'être écrite.
00:14 Bref, l'avantage de l'imparfait c'est que son nom nous donne tout ce qu'on doit savoir sur lui.
00:18 C'est un temps... imparfait.
00:19 Il manque quelque chose, il manque de contexte.
00:21 En fait, il écrit des actions passées de manière continue ou répétée,
00:24 sans que l'on puisse forcément identifier un début et surtout une fin à cette action.
00:27 C'est un temps qui est inachevé dans le passé.
00:30 Ça me rappelle quand j'allais à l'aéroport.
00:31 Le fait d'aller à l'aéroport est inachevé.
00:33 On ne sait pas s'il y a été au final, on attend de la suite de l'histoire quelque chose qui s'est passé durant le trajet.
00:37 Ça me rappelle quand je suis allé à l'aéroport.
00:38 L'action est achevée, cela sous-entend qu'il s'y trouve déjà,
00:41 et que la suite de l'histoire se passera dans l'aéroport étant donné que le fait d'y aller est terminé.
00:44 Transition toute faite sur le passé composé qui, comme nous voulons de le voir,
00:47 est un temps qui décrit des actions qui sont achevées.
00:49 Attends, mais ça voudrait dire que...
00:50 De par toutes les définitions qui ont été exposées, on peut dire du passé composé logiquement qu'il s'agit d'un temps parfait.
00:55 Cependant, on ne l'a pas nommé ainsi car en français on a un deuxième temps parfait qui a un rôle un petit peu similaire, c'est le passé simple.
00:59 Le passé en français jouait avec trois entités distinctes.
01:02 Pour différencier leur rôle, on devait leur attribuer des noms adéquats.
01:04 Pour cela, il suffisait de les opposer.
01:05 Alors, il est peut-être facile d'opposer deux choses entre elles,
01:08 mais lorsqu'il faut en opposer trois, ça devient tout de suite plus difficile.
01:10 L'opposition de ces derniers ne pouvant se faire que sur deux axes, leur perfection et leur composition.
01:14 On retrouve là la complémentarité fond-forme.
01:16 A l'époque, on a voulu mettre la priorité sur le fond, séparant l'imparfait du reste.
01:19 Et par la suite, les parfaits ont été distingués sur leur forme.
01:21 L'un n'utilise qu'une forme verbale, il sera donc simple.
01:24 L'autre emploie un auxiliaire suivi d'un participe, il sera donc complexe...
01:27 composé.
01:28 Bah oui, pourquoi faire simple quand on peut faire composé ?
01:30 Le problème réside dans la dénomination qui a été choisie.
01:32 Car en retirant la mention "parfait" à ces deux temps, l'opposition sur la notion de l'achèvement n'était plus évidente du tout.
01:36 Surtout qu'avec la disparition du passé simple dans les radars du français moderne,
01:39 selon moi, rétablir un axe parfait-imparfait serait un peu plus logique.
01:42 Surtout qu'un temps utilisant un auxiliaire avec la mention "parfait" dans son nom, il me semble que ça existe.
01:46 Voilà donc ce qui se cachait derrière ces noms qui pouvaient paraître ambiguës.
01:49 Si jamais tu étais amené à le faire, comment est-ce que tu renommerais ces temps pour que ça puisse s'adapter au français actuel ?
01:53 Écrivez ça en commentaire parce que je sens que ça va être kiffant de vous lire.

Recommandée