Gabon : le directeur de campagne d’Albert Ondo Ossa demande "un retour à l’ordre républicain"

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Transcription
00:00 -Nous sommes avec le porte-parole de la plateforme d'opposition Alternance 2023,
00:04 Maïk Jobtan, bonjour.
00:06 -Oui, bonjour.
00:08 -Que demandez-vous exactement à l'armée
00:11 qu'elle proclame la victoire de votre candidat, Albert Rondeau ?
00:15 Ça et si oui, sur quelle base ?
00:16 Ou bien qu'elle procède à un recompte des voix ?
00:18 -En fait, ce que nous demandons, c'est que le Conseil gabonais,
00:24 le Centre gabonais des élections,
00:27 termine le travail de consolidation des résultats
00:32 et proclame enfin les vrais résultats.
00:36 Et effectivement, nous voulons que cela se fasse
00:38 sous le contrôle de l'armée.
00:40 Nous savons que les forces de l'ordre et de sécurité
00:44 ont de toutes les façons les vrais résultats,
00:47 puisque dans chaque bureau de vote,
00:50 il y avait une présence de ces agents
00:53 et qu'ils avaient, entre autres, comme instruction
00:56 de noter les résultats proclamés bureau de vote par bureau de vote.
01:01 Donc, ils ont assisté à ce dépouillement.
01:04 -Quelle garantie avez-vous que les résultats officiels,
01:06 qui proclamaient, je vous le rappelle, la victoire d'Ali Mongau
01:09 par 64,27% des suffrages contre 30,77%
01:13 aux candidats soutenus par votre plateforme alternance 2023,
01:16 Albert Rondeau ?
01:17 Quelle garantie avez-vous que ces résultats ne sont pas les bons ?
01:23 -Écoutez, dans les bureaux de vote, nous sommes représentés
01:28 et nous assistons, nous aussi, au dépouillement.
01:32 Le dépouillement du vote se fait de façon publique.
01:37 Et puis, vous avez vous-même remarqué, constaté
01:41 l'engouement populaire autour du candidat d'alternance 2023.
01:48 De toutes les façons, à l'heure où nous sommes,
01:51 la victoire de notre candidat, le professeur Albert Rondeau,
01:57 ne souffre absolument d'aucune contestation.
02:00 Il n'y a aucune personne présente dans le territoire national
02:06 sérieux, capable d'affirmer ce que je suis en train de dire en ce moment.
02:11 -Le général Brice Oligien-Guemma, qui a été à désigner,
02:14 ira président de la transition.
02:15 Il compte prêter serment lundi prochain, 4 septembre,
02:18 devant la Cour constitutionnelle.
02:20 Craignez-vous qu'il se maintienne au pouvoir ?
02:24 -En fait, la vérité, c'est que ce que nous ne voulons pas,
02:28 c'est que le Gabon sorte des usages républicains.
02:33 Nous ne voulons pas de recul démocratique.
02:36 Nous pensons que le rôle de l'armée, ce n'est pas de faire de la politique,
02:41 mais c'est de protéger la nation, de protéger les citoyens.
02:46 Et nous pensons que l'armée doit rester dans ce rôle-là.
02:52 -Votre... Oui, allez-y, on vous écoute.
02:56 -Oui, maintenant, l'expérience de ce qui se passe dans les autres pays
03:00 doit nous parler.
03:01 C'est vrai que souvent, lorsque les militaires s'installent,
03:07 ils ont tendance à jouer la montre et à vouloir s'éterniser.
03:12 Et notre pays, le Gabon, n'en a pas besoin,
03:15 surtout dans la période critique qui est la nôtre
03:19 et qui dure déjà depuis près de 14 ans.
03:22 -Votre candidat, lui, vient de parler d'une révolution de palais.
03:26 Qui est derrière cette révolution de palais ?
03:31 -Ecoutez, le candidat s'est exprimé,
03:33 et je ne me permettrai pas de commenter les propos qui sont des siens.
03:39 -Il évoquait la personne de Pasqueline Bongo,
03:41 la sœur d'Ali Bongo, fille d'Omar Bongo.
03:46 -Ils sont nombreux, les Gabonais,
03:48 qui pensent qu'il y a quelque chose de pas clair
03:52 derrière ce coup de force.
03:57 Et c'est cette opinion-là que le professeur Albert Rondosa
04:02 a exprimé sur un média français il n'y a pas très longtemps.
04:05 -Nombre de Gabonais pourtant interrogés
04:08 semblent exprimer du soulagement au coup de force de l'armée IA.
04:11 Vous le comprenez ?
04:14 -En fait, ce que les Gabonais expriment,
04:17 c'est leur joie de voir cette page enfin tourner.
04:24 Cette page, en fait, se règne, qui a duré près de 60 ans.
04:29 Et tout le monde est d'accord pour dire que 60 ans, c'est beaucoup,
04:33 que 60 ans, c'est trop.
04:36 Et d'autant plus que les 14 dernières années
04:40 ont été catastrophiques,
04:42 avec un bilan calamiteux, absolument indéfendable.
04:48 Régulièrement, d'ailleurs, nous avons été exposés à des photos
04:54 de députés du PDG qui se mettaient à genoux devant les populations
04:58 pour demander pardon pour la gestion qui a été la leur
05:01 pendant les 14 dernières années.
05:03 Donc c'est cela que les Gabonais ont fêté et célébré.
05:07 Et naturellement, le départ des bons groupes du pouvoir
05:11 suscite beaucoup d'espérance dans la population.
05:15 -Le Conseil de paie et de sécurité de l'Union africaine
05:18 décide aujourd'hui de suspendre de ses instances le Gabon
05:21 avec effet immédiat.
05:22 Quelle réaction cela vous inspire ?
05:26 -Écoutez, c'est ce qui est normal, c'est ce qui se fait habituellement.
05:31 Chaque fois qu'un coup d'État est perpétué,
05:35 c'est justement cela que nous disons.
05:39 Nous voulons un retour à l'ordre républicain.
05:44 Nous voulons un retour à l'ordre parce que nous ne voulons pas
05:47 que le Gabon soit mis en marge des autres nations du monde.
05:52 Nous ne voulons pas des institutions financières
05:59 ou simplement nous ne voulons pas altérer la qualité des relations
06:02 que nous avons avec les organisations internationales.
06:06 Et c'est clair qu'un coup d'État ne fait pas du Gabon
06:12 un exemple à suivre dans les nations du monde.
06:15 -Vous vous sentez, vous l'opposition, menacé par ce coup d'État,
06:18 par les hommes qui ont pris le pouvoir ?
06:22 -Non, absolument pas.
06:25 Nous sommes tous des Gabonais.
06:26 Nous savons que cette prise de pouvoir intervient
06:31 parce que des faux résultats à l'élection présidentielle
06:35 ont été présentés.
06:37 Donc l'armée a pris ses responsabilités
06:40 en empêchant un énième coup d'État électoral.
06:44 Mais maintenant, nous disons que le moment est venu pour nous
06:48 de nous retrouver et de terminer le processus qui avait été engagé
06:53 avec beaucoup de difficultés, certes,
06:56 mais le peuple d'Abonné a voté,
06:58 le peuple d'Abonné a choisi son président
07:01 et il faut que nous respections la voix du peuple.
07:06 -Ali Bongo a appelé dans une vidéo ses amis du monde entier
07:10 à faire du bruit.
07:11 Ce sont ses mots.
07:13 Quel rôle peut jouer la France dans cette crise, d'après vous ?
07:18 -Ecoutez, le Gabon et la France
07:22 sont unis par une relation historique
07:27 qui date de très nombreuses années.
07:32 Le Gabon a été une des colonies françaises.
07:36 Nous pensons que la France doit pouvoir user de tout son poids,
07:41 son poids diplomatique, notamment,
07:43 pour faciliter les discussions
07:47 entre les militaires et les politiques
07:52 de façon à ce que, dans les jours,
07:56 les semaines qui arrivent,
07:58 que nous puissions revenir à l'ordre républicain.
08:02 -Merci, Maïk Joktan, porte-parole de la plateforme d'opposition
08:06 Alternange 2023 au Gabon, d'avoir été avec nous sur France 24.

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