Gabon : "entre les militaires putschistes et l'opposition, une période de négociations"

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Transcription
00:00 Merci d'être avec nous.
00:01 Que vont faire les militaires au pouvoir ?
00:03 Le garder pour eux ou le redonner à l'opposition
00:06 qui selon tous les observateurs indépendants sur place
00:09 avait largement gagné les élections présidentielles ?
00:12 La situation est plus complexe en fait.
00:14 Aujourd'hui les militaires ont le pouvoir.
00:17 Il n'y a pas de calendrier,
00:20 ils n'ont pas annoncé de gouvernement.
00:21 On est dans l'expectative.
00:24 On a un président de transition qui est le général,
00:27 qui a fait le putsch et donc du coup derrière,
00:29 ce qu'on attend depuis plusieurs jours,
00:31 c'est de voir comment justement
00:33 ils vont prendre l'angle avec l'opposition.
00:36 Avec l'opposition et j'allais dire avec la société civile
00:39 parce que après tout,
00:40 comme vous voulez mettre en place un nouveau gouvernement,
00:43 quand vous voulez faire avancer des choses,
00:44 vous discutez aussi avec des acteurs de la société civile.
00:48 Mais comme ce coup d'État arrive juste après finalement une élection,
00:54 vous voyez bien qu'on est en ce moment aussi dans de vraies négociations.
00:59 C'est vrai que du coup, l'opposition et l'opposant qu'on a entendu
01:03 a tout intérêt à mettre la barre haut en disant
01:05 "nous avons gagné ce scrutin".
01:07 Dans la réalité des faits, pour l'instant on n'en sait rien.
01:10 Ce qui est sûr, c'est qu'il y a eu des élections qui se sont tenues au Gabon,
01:14 qu'elles se sont tenues, j'allais dire dans la discrétion absolue
01:18 dans la mesure où il n'y avait pas d'observateurs internationaux,
01:21 où il n'y avait pas d'observateurs,
01:22 ce qui normalement contre actuellement aurait dû être le cas
01:25 de la communauté des États économiques de l'Afrique centrale.
01:28 Et donc ça, ça aurait dû et ça aurait cautionné ce qui se passait
01:32 et que du coup, il n'y avait pas non plus de journalistes.
01:34 Donc il y a eu énormément d'irrégularités qui sont remontées
01:39 et on se retrouve avec des oppositions qui sont dans la difficulté
01:42 parce que soit ils disent "ok, on ne reconnaît pas l'élection",
01:44 mais dans ce cas-là, ils ne reconnaissent pas le nombre de gens
01:47 et d'électeurs qui se sont déplacés pour voter pour eux,
01:50 peut-être, sûrement d'ailleurs,
01:51 mais derrière on se retrouve dans ce flou.
01:53 Et donc on voit bien qu'eux, ils essaient d'attirer à l'art actuel
01:58 le président de transition en disant "si vous ne voulez pas juste être un poutchiste,
02:02 venez donc négocier avec nous,
02:04 venez donc négocier avec ceux qui ont un programme,
02:08 qui ont pensé un programme pour le Gabon
02:10 et que pour l'instant, on n'a pas de calendrier
02:12 et on voit qu'on n'a pas d'échange".
02:14 Donc on ne sait pas combien de temps va durer cette transition
02:16 et si elle sera démocratique ou rapide ou pas.
02:18 Ce coup d'État avait été préparé, il n'a pas été improvisé.
02:21 La France était informée de la situation selon en tout cas Alberondo Ossa.
02:25 Le coup de force des militaires, ce n'était pas vraiment une surprise ?
02:29 Alors j'allais dire que les paroles de l'opposant relèvent de sa parole à lui.
02:35 Nous, on est journaliste, donc on se met juste à côté.
02:39 Ce qu'on voit, c'est qu'on était évidemment sur un régime
02:42 qui était un régime aujourd'hui qui était terriblement affaibli
02:45 et qu'au-delà même de la durée, beaucoup trop importante, 55 ans,
02:49 il y avait surtout un président qui avait un AVC
02:52 et qui quand du coup il fait encore un troisième mandat
02:54 et qu'il veut rester président,
02:56 on voit bien que les Gabonais se sentent totalement spoliés.
02:59 Et que ça, évidemment, c'était quelque chose qui était contestable largement
03:03 et on le sent dans la joie des témoignages des gens du Gabon
03:08 qui aspirent à autre chose.
03:10 - Poussé trop.
03:11 - Qui bien, oui, ils ne sont pas forcément sûrs
03:13 que ce coup d'État va rendre la démocratie
03:15 mais ils en avaient tellement ras-le-bol de l'air bongo
03:17 que pour l'instant, ils sont contents.
03:19 Après, ce qui est compliqué, c'est ça,
03:21 c'est que le coup d'État a eu lieu.
03:22 On a vu clairement qu'il ne visait pas juste Omar Bongo
03:26 et qu'il avait aussi assigné à résidence
03:28 un certain nombre de personnes responsables,
03:30 dont la présidente du conseil conditionnel,
03:32 dont d'autres personnes, etc.
03:33 sur lesquelles ça vaut non plus.
03:35 On n'a absolument pas de calendrier
03:36 et on ne sait pas ce qui va se passer.
03:37 Et ce qu'on ne sait pas non plus, c'est
03:39 est-ce que c'est un coup d'État qui va s'ouvrir
03:41 ou est-ce que c'est un coup d'État dans la famille
03:43 parce que du coup, ça reste évidemment avec quelqu'un qui était très proche.
03:47 Ce que l'on peut quand même remarquer,
03:49 c'est qu'à chaque fois, on se retrouve dans des situations
03:51 où finalement, c'est la garde républicaine,
03:53 c'est comme au Niger, c'est-à-dire que c'est vraiment
03:55 ceux qui sont les plus proches qui se défont du président
03:58 et que du coup, ils ont encore des impliqués.
04:00 Ils sont encore très impliqués dans le pouvoir.
04:02 Quand on est très proche du président,
04:04 on est toujours très impliqué dans le pouvoir.
04:06 Merci beaucoup, Armelle Charrier, pour votre analyse.
04:08 Merci à vous.

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