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Transcription
00:00 On va parler depuis Yaoundé au Cameroun, Marie-Roger Biloha,
00:03 présidente et directrice générale
00:05 de l'Africa International Media Group.
00:07 Bonjour, Marie-Roger, merci d'être avec nous sur France 24.
00:10 L'opposition demande donc aux militaires
00:13 de reconnaître Albert Rondeau, sa vainqueur.
00:15 Que sait-on à ce stade des intentions du général Brice Oligi-Guayma ?
00:20 Ce qu'on peut savoir, c'est ce qu'il a dit lui-même, d'abord,
00:24 qu'il voulait se faire investir par la Cour constitutionnelle,
00:28 ce qui crée quand même de l'inquiétude,
00:30 parce qu'on se dit que la Cour constitutionnelle
00:33 fait partie des plus hautes instances
00:35 des systèmes des régimes démocratiques.
00:38 Or, un coup d'État, un putsch par excellence,
00:42 n'est pas un système ou alors un mode démocratique
00:47 d'accession au pouvoir.
00:49 Donc, certains estiment qu'un comité de militaires
00:54 qui prendrait, je dirais, sa prestation de serment,
00:59 serait tout à fait indiqué,
01:02 non pas ce genre de processus très sonalène d'ailleurs
01:08 auprès d'une Cour constitutionnelle qui l'avait dissoute.
01:12 Donc, ça montre quand même qu'au-delà du putsch,
01:17 au-delà de l'acte de renverser Bongo,
01:21 et aussi de régler quelques comptes
01:24 avec ce qu'on a découvert,
01:28 comme des tourneurs de fonds massifs,
01:31 puisque des reportages ont montré des descentes de police,
01:35 le directeur de cabinet des uns des autres,
01:39 le fils d'Ali Bongo, etc.
01:42 Donc, au-delà de ça, ils n'ont pas de programme,
01:45 parce que ce n'est pas tellement leur vocation non plus.
01:48 Donc, c'est pour ça qu'il est très important, au stade actuel,
01:53 qu'ils puissent parachever l'œuvre qu'ils ont démarrée,
01:58 qu'ils ont commencée,
01:59 c'est-à-dire donner la possibilité à un régime plus démocratique
02:05 de voir le jour.
02:06 La chute d'Ali Bongo est extrêmement bien accueillie,
02:11 parce que d'abord, le pays était en panne,
02:14 Ali Bongo ne gouvernait plus,
02:15 et il voulait en reprendre pour 7 ans.
02:17 C'était une perspective absolument inacceptable
02:21 pour la plupart des Gabonais.
02:23 Donc, le fait d'avoir un peu débloqué ce verrou
02:28 est salutaire pour le pays,
02:31 mais encore plus salitaire
02:33 s'il pouvait tenir la promesse
02:38 de contribuer à instaurer des institutions démocratiques,
02:41 et notamment, là,
02:43 en faisant une transition rapide,
02:47 même si on ne peut pas recompter les élections
02:50 pour des questions de logistique,
02:53 tout ça a été assez faussé dès le départ.
02:56 Donc, on sait bien qu'il était en avance,
02:58 qu'il a probablement gagné,
02:59 mais bon, alors, on commence à compter
03:01 comment les bulletins étaient fautis.
03:04 C'est très difficile,
03:05 mais quand même, qu'on fasse des élections rapidement.
03:09 Donc, ce qui est un peu inquiétant,
03:11 c'est qu'ils disent qu'ils veulent 2 ans.
03:13 Certains peuvent trouver que c'est long.
03:14 On sait que la transition au Nigeria,
03:17 celle qui a abouti au système qu'on a aujourd'hui
03:20 et qui fait des alternances à peu près réussies,
03:23 l'alternance, la transition avec un général
03:30 a duré 9 mois.
03:31 Au Bali aussi, c'était pas très long.
03:33 Donc, voilà, il faut qu'ils dissipent ce soupçon
03:38 que c'est juste une révolution de palais
03:41 et que c'est à peu près...
03:43 C'est une autre partie du clan bongo
03:45 qui est maintenant en manoeuvre
03:47 et que les citoyens ne vont pas être déçus
03:52 et frustrés et trompés.
03:54 -Marie Roger, du point de vue de l'opposition,
03:56 étant donné que l'élection est dénoncée
03:58 par la communauté internationale
04:00 comme étant truffée d'irrégularité,
04:02 est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux organiser
04:04 de nouvelles élections ?
04:05 -Eh bien, on va finir par ça.
04:08 Il faut organiser de nouvelles élections.
04:10 Le problème, c'est quand.
04:11 Et c'est là que les avis divergent.
04:14 L'opposition elle-même
04:16 ne souhaite même pas d'élection.
04:18 Il souhaite juste qu'on recompte celles qui ont eu lieu.
04:20 D'autres, un peu plus réalistes,
04:23 estiment qu'on pourrait organiser
04:26 des élections très rapidement.
04:28 Mais ceux qui sont encore plus réalistes
04:31 estiment qu'on ne peut pas déloger
04:33 les militaires aussi vite.
04:36 Il faut leur laisser le temps
04:38 de... Voilà.
04:40 Pas trop de prendre leur quartier,
04:42 mais d'instaurer un processus.
04:45 On a vu qu'ils ont pris des décisions
04:48 assez populaires,
04:49 qui consistent à parer au quotidien
04:53 d'une bonne partie des Gabonais,
04:55 les retraites,
04:57 certains problèmes de salaire,
05:01 des choses qui étaient en panne.
05:02 Ils veulent quand même qu'on sente
05:04 qu'il y a un changement tout de suite.
05:06 Mais sur une vision assez...
05:11 Disons, une durée acceptable,
05:13 il faudrait qu'on passe à des élections.
05:17 Le Gabon peut organiser ça très rapidement.
05:20 -Merci beaucoup, Marie-Rogé, pour cet éclairage.

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