• l’année dernière
Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

Category

📺
TV
Transcription
00:00 avant on l'appelait phobie scolaire.
00:01 Alors il y a une mode, c'est de changer les noms qui fonctionnent.
00:05 Donc maintenant, c'est le RSA, le refus scolaire anxieux.
00:09 Je pense qu'on va continuer longtemps à l'appeler phobie scolaire.
00:12 Ce qu'il faut comprendre, c'est que de tout temps,
00:17 il y a des enfants qui ont eu peur d'aller à l'école.
00:20 Ils n'étaient pas contents.
00:21 Mais ça, ça n'a rien à voir avec la phobie scolaire.
00:23 Vous voyez les enfants qui pleuraient comme ça, on a retrouvé des images.
00:26 - Les tout petits, c'est parce qu'on quitte maman.
00:28 - Celui qui ne peut pas se séparer de sa maman, alors que dix minutes après,
00:30 il a oublié qu'il avait une maman.
00:31 Ou alors, la phobie scolaire, ça s'apparait plutôt à ce genre de refus.
00:40 Et quand je dis ça, c'est très important.
00:43 C'est parce qu'en fait, ces enfants qui sont en vraie phobie scolaire
00:47 et pas juste en petite angoisse d'aller à l'école,
00:49 ils ont une réelle anxiété.
00:52 Et en fait, l'anxiété, c'est un peu comme une cocotte minute.
00:54 La pression monte, la pression monte, la pression monte.
00:56 Et ça peut aller jusqu'à des crises de panique.
00:58 Et je vous assure, quand vous lissez, c'est toujours intéressant de lire
01:01 les témoignages. Vous avez des enfants qui préfèreraient aller se mettre
01:05 sous les roues d'une voiture.
01:06 Il y a une jeune fille de huit ans qui a dit à ses parents,
01:09 si vous me forcez à aller à l'école, je me jetterai sous les roues du TER.
01:13 Ça va provoquer en plus, c'est une espèce de chose terrible.
01:16 Les enfants ne peuvent plus aller à l'école.
01:18 Et la différence, en fait, avec d'autres choses,
01:20 c'est que ce sont des enfants qui sont souvent bons élèves,
01:23 pas toujours, mais parfois, mais qui aimeraient aller à l'école,
01:27 mais qui ne peuvent pas.
01:28 Qu'est-ce qui les bloque ?
01:30 On ne sait pas. C'est une peur.
01:31 C'est les copains ? C'est les copines ?
01:34 Ou c'est la classe ?
01:35 Je vais vous expliquer après les différentes causes.
01:36 Il faut bien comprendre qu'il n'y a pas une phobie scolaire
01:38 qui ressemble à une autre.
01:40 Les causes sont multifactorielles.
01:42 Et c'est important de comprendre que ça peut avoir un retentissement,
01:45 évidemment de souffrance terrible pour l'enfant, puisqu'on vient de le voir,
01:48 ça peut aller jusqu'à une envie de se jeter sous les roues d'un train ou d'une voiture.
01:53 Mais c'est un tsunami familial aussi,
01:55 parce que vous vous retrouvez avec un enfant qui ne veut plus être scolarisé.
01:58 Vous vous rendez compte, pour la famille, ce que c'est ?
02:00 Les enfants doivent aller à l'école jusqu'à 16 ans.
02:02 Alors, Santé publique France a estimé,
02:06 on verra ça tout à l'heure, Santé publique France a estimé
02:10 qu'il y avait à peu près de 4 à 10 % d'enfants
02:14 souffrant de phobie scolaire, vous vous rendez compte ?
02:16 Et surtout, c'est en augmentation.
02:19 Alors, ça touche aussi bien les garçons que les filles.
02:22 C'est souvent, il y a deux pics, il y a l'entrée en CP et l'entrée en sixième.
02:27 Voilà, mais après, ça peut toucher à tous les âges.
02:30 Donc voilà, c'est en augmentation.
02:32 Alors, les causes, je vous le disais, c'est multifactoriel.
02:35 La cause la plus importante, c'est le harcèlement.
02:38 On estime qu'une phobie scolaire sur deux est liée à un harcèlement.
02:43 Donc, on en parle beaucoup en ce moment.
02:45 Je crois qu'il faut continuer à en parler.
02:46 Je crois qu'il faut prendre en compte,
02:49 mettre en place réellement des mesures pour lutter contre ce harcèlement.
02:52 Après, il peut y avoir des chocs émotionnels, un décès, un déménagement, etc.
02:56 Peur de quitter ses parents, peur de quitter son domicile,
02:59 mais peur aussi de ce bâtiment qui, parfois,
03:02 peut ressembler à quelque chose de pas très...
03:04 Pas une prison, mais c'est vrai que souvent, il y a des barreaux, il y a des choses.
03:07 Et voilà, ils sont souvent, certaines écoles sont dans un état quand même
03:11 de pas terrible, on va dire.
03:13 Voilà, après, il y a d'autres raisons.
03:17 Des troubles de l'apprentissage, vous savez, ce qu'on appelle les dys,
03:20 dyslexique, dyspraxique, ça peut aussi venir de là.
03:24 Des troubles du spectre autistique ou de l'attention, vous savez,
03:28 les TDAH, on en a beaucoup parlé.
03:30 Et l'angoisse de la performance.
03:32 C'est vrai qu'on est dans une école où il faut des résultats,
03:35 où il faut réaliser les objectifs.
03:37 Donc, il y a certains enfants que ça stresse énormément.
03:39 Donc, voilà pour les principales causes.
03:41 Après, comment s'en apercevoir ?
03:45 Là aussi, c'est très difficile de poser un diagnostic.
03:48 Je vous ai mis quelques signes, mais il y en a beaucoup d'autres.
03:51 Ça peut être des signes carrément physiques.
03:54 Un enfant qui, tout d'un coup, a des maux de ventre, a envie de vomir,
03:57 ne prend plus son petit déjeuner.
04:00 Vous sentez que ça va mal.
04:02 Ou alors quand il va à l'école, il est souvent,
04:05 vous êtes souvent appelé par l'infirmerie.
04:06 Votre enfant est à l'infirmerie, il ne va pas bien, etc.
04:09 Des retards, en fait, il arrive fréquemment en retard à l'école,
04:13 voire même il y a des absences qui ne sont pas souvent signalées.
04:17 Il y a maintenant un processus en place pour bien signaler les absences,
04:21 mais c'est encore à améliorer.
04:24 Une amélioration hors période scolaire, comme en fait, il va bien.
04:28 Ce qui lui fait peur, c'est l'école.
04:29 Donc, en dehors, il va bien.
04:31 Mais quand vous voyez qu'il va bien pendant toutes les vacances
04:34 et que le dimanche soir, il commence à aller mal,
04:36 il faut quand même peut-être se dire, tiens, ça peut être ça.
04:38 Et enfin, je ne sais plus ce que j'ai mis en dernier, mais je vais regarder.
04:42 - Il ne veut pas aller à l'école, mais il ne peut pas aller.
04:44 - Oui, c'est une vraie différence.
04:45 Ce n'est pas quelqu'un qui n'a pas envie d'apprendre.
04:48 D'ailleurs, bien souvent, il travaille à la maison, etc.
04:51 Mais le plus important, c'est de comprendre d'abord de le diagnostiquer tôt.
04:55 Ensuite, de laisser, je vous ai parlé d'une cocotte minute,
04:59 de faire baisser la pression,
05:00 c'est-à-dire quitte à le sortir 15 jours du système scolaire
05:03 pour faire baisser la pression et après d'aller consulter.
05:06 Alors, aller consulter, c'est facile à dire.
05:08 Je vous rappelle quand même qu'il y a 15 départements à peu près
05:10 qui n'ont encore pas de pédiatres,
05:12 qu'il faut souvent six mois pour avoir un rendez-vous.
05:14 Donc, ce n'est pas simple.
05:15 Je vous conseille quand même cette association.
05:18 Mais surtout, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il ne faut jamais
05:20 dé-scolariser un enfant parce que l'idée,
05:23 c'est de le re-scolariser à un moment.
05:25 Donc, soit il y a le CNED, soit il y a des instituts
05:28 maintenant qui sont montés, il y a les cours singuliers.
05:30 Il y a tout un tas de systèmes mis en place.
05:32 - Ça représente combien d'enfants, un pourcentage ?
05:35 - Ça représente de 4 à 10 % d'après Santé publique France.
05:38 10 %, ça fait un enfant sur 10 quand même.
05:41 Bon, après, mais surtout, ce qui est important,
05:44 c'est de voir que c'est en augmentation.
05:46 Donc voilà. En tout cas, renseignez-vous auprès de cette association.
05:49 Il y a plein de conseils très pratiques et c'est important de suivre.
05:53 Il faut comprendre qu'il ne faut pas voir l'élève, il faut voir l'enfant.
05:57 - Merci.
05:59 [Musique]
06:02 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

Recommandations