Guy Carlier - "Ultras de Lyon : une minorité de crétins"

  • l’année dernière
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##GUY_CARLIER-2023-09-06##

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Transcript
00:00 Il est 7h52, l'heure de "Cardiais Libre". Alors dites-nous, Laurie, quel est le thème de la chronique de Guy ce matin ?
00:05 Eh bien aujourd'hui, il s'est passé quelque chose de très étrange. Au fur et à mesure que Guy écrivait sa chronique,
00:10 il est arrivé à la conclusion inverse de ce qu'il souhaitait dire au départ.
00:15 Alors ce matin, Guy, vous nous emmenez dans vos neurones, un voyage en terre inconnue. Bonjour Guy !
00:20 Bonjour Guy !
00:21 Oui, bonjour Laurie, bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:24 Oui, c'est vrai, en écrivant cette chronique, il m'est arrivé ce matin un phénomène étrange
00:29 qui prouve qu'on peut faire évoluer ses idées au fur et à mesure qu'on étudie un sujet
00:34 et que les déclarations sans nuances sont souvent le fait d'une méconnaissance.
00:38 Voilà le cas d'école. Prenez des notes Patrick, parce que je suis capable de faire une intérosurprise.
00:44 Par exemple, date de l'indépendance de Trinité et le tobago ?
00:46 Ouf !
00:47 31 août 62, c'était il y a deux jours. Vous pourriez quand même faire un effort.
00:52 J'avais donc décidé ce matin de vous parler de ce capot lyonnais.
00:57 Alors pour ceux qui l'ignorent, un capot est un supporter gradé.
01:00 Il y a une hiérarchie dans les ultras des clubs de foot, si je voulais faire un mot facile,
01:05 je dirais même les comptes. Un roi, le rôle d'un capot est de lancer les chants
01:09 et de coordonner une tribune d'ultra pendant les matchs capot.
01:14 Un mot dont la sonorité évoque les capots qui encadraient les prisonniers
01:18 dans les camps de concentration, au vélodrome, comme à Auschwitz.
01:22 Ces capots doivent ce statut à leur grande gueule, leur violence, leur fascination sur les autres.
01:33 Enfin, qu'on me pardonne la violence de cet amalgame et la facilité de ce point Godwin.
01:37 Je l'utilise pour stigmatiser une minorité de crétins.
01:41 Parce que ne vous méprenez pas, j'aime les supporters, les ultras même,
01:45 et je trouve qu'ils sont partie intégrante de l'émotion d'un match de foot.
01:49 D'ailleurs, même les supporters lyonnais, les bad goons.
01:52 Je garde un souvenir ému d'un Lyon-Monaco auquel j'ai assisté au groupe Amas Stadium,
01:57 invité par Jean-Michel Aulas.
01:59 Oui, là, attendez, je me la pète un peu en regardant mes ongles et en sifflotant.
02:03 Non, sérieusement, y compris les ultras, disais-je,
02:07 qui ont donné une ambiance extraordinaire à ce match.
02:11 Mais revenons à cette scène sur réalisme qui a eu lieu à la fin de Lyon, PSG dimanche soir.
02:15 Comme à chaque fin de match, l'équipe lyonnaise vient saluer le cop des ultras lyonnais.
02:19 Donc les bad goons 97.
02:21 Les joueurs avancent vers les supporters, la tête basse.
02:24 Ils venaient prendre 4 à 1 avec humilité, mais avec courage.
02:29 Quand soudain, un type se met à les interpeller en gueulant dans un haut-parleur,
02:33 en leur parlant de l'amour du maillot.
02:35 D'ailleurs, lui-même est vêtu d'un maillot floqué bad goon 87 vendu 29,99 euros au stand supporter.
02:43 Et il commence à vitupérer, on le sent enivré par l'écho de sa propre voix,
02:48 amplifiée par le haut-parleur.
02:49 Et le voilà qui se prend pour un tribun romain qui balance une série de lieux communs
02:53 sur l'amour du maillot, la responsabilité des cadres de l'équipe.
02:57 À un moment, le joueur lyonnais Coquerel cache son sa bouche derrière sa main,
03:01 comme il est devenu courant de le faire entre les joueurs.
03:03 Putain, mais quel mépris dans ces gestes.
03:05 Enfin, Coquerel, disais-je, glisse un mot à son coéquipier.
03:08 Et le voilà repris par le capot comme un prof en gueule, un élève bavard,
03:12 rappelé à l'ordre comme un écolier.
03:14 C'est tout juste, il ne demande pas à Coquerel son carnet de liaison.
03:17 Bref, j'étais bien énervé par cette scène.
03:19 J'en voulais à ce type d'évacuer les frustrations de sa misérable existence
03:23 avec ce moment de gloire au warlorian.
03:26 On le voyait donner des ordres à des millionnaires et s'enivrer
03:31 comme on imaginait dans sa vie professionnelle.
03:34 Cet agent de maîtrise qui gère un hangar de fournitures en gueule à un manœuvre,
03:38 en lui disant "Dis donc Jean-Claude, les palettes pour l'Espagne,
03:40 elles ne vont pas se charger toutes seules."
03:42 Enfin, bref, il insultait sans que l'Olympique lyonnais, le club,
03:46 ne réagisse.
03:48 Les trois jeurs qui ont quitté le club en les traitant de petites salopes.
03:52 C'est vraiment, a priori, le gars qu'on aime détester.
03:55 Et pourtant, je me suis rendu compte que c'était moi qui étais con.
04:00 Parce que tout ça est au fond une histoire d'amour.
04:03 Il y a chez les ultras un terrible besoin de se sentir appartenir à un groupe.
04:08 Un terrible besoin de ne pas être abandonné.
04:11 La tribune supporter, c'est le ventre de la mer, c'est le plasma.
04:15 La citation la plus juste sur le foot est celle de Bill Shankly,
04:19 l'entraîneur de Liverpool, qui a déclaré
04:21 "Le football n'est pas une question de vie ou de mort,
04:24 c'est plus important que ça."
04:26 La preuve, écoutez l'inverse de ce qu'appelait le Lyonnais,
04:30 écoutez le public l'ensoie, chantez les corons.
04:34 "Le football, c'est un étoile. La terre, c'est la terre."

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