Les Vraies Voix responsables avec Philippe Baptiste, président du CNES (Centre National d’Études Spatiales) ; Jean-François Clervoy, spationaute français, a volé deux fois à bord de la navette spatiale Atlantis puis une troisième fois à bord de Discovery et totalise 675 heures dans l’espace ; Benjamin Peter, chargé d’actualités spatiales à la Cité de l’espace.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##LES_VRAIES_VOIX_RESPONSABLES-2024-09-11##
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##LES_VRAIES_VOIX_RESPONSABLES-2024-09-11##
Category
🗞
NewsTranscription
00:005, 4, 3, 2, 1, 0, tous les moteurs en marche.
00:07Départ d'avion, on a un départ d'avion, 32 minutes après l'heure.
00:12Départ d'avion sur l'Apollo 11.
00:17Porte claire.
00:18On a un programme de vol.
00:20Neil Armstrong enregistre le programme de vol qui met l'Apollo...
00:25Un petit pas pour l'homme.
00:301, 5, 3, 4, 5.
00:38Vous devez être plus prudents pour garder le vol en cours.
00:47Ça y est, Ariane 5 s'est envolée.
00:49Elle s'est bien envolée, elle a tout passé la couche des nuages.
00:55Bienvenue à tous dans les...
00:56Les vraies voies qui font bouger la France.
00:5819h20, les vraies voies responsables.
01:01On est ravis de vous retrouver, on vous a mis un petit peu dans l'ambiance.
01:05Ce soir c'est un spécial espace préparé par Philippe David.
01:10On le remercie parce que ça va être passionnant.
01:13Quatre astronautes de la mission Crew 7,
01:16actuellement en orbite dans la Station Spatiale Internationale ISS,
01:19se préparent donc à être rapatriés sur Terre
01:21par SpaceX à bord du vaisseau Crew Dragon.
01:28Il commence à se moquer de moi, c'est bien.
01:30On essaiera de comprendre ce qui s'est passé, bien entendu.
01:33L'information majeure de cet été, c'est le premier décollage
01:35de la nouvelle fusée européenne, Ariane 6, le 9 juillet dernier.
01:39Une fusée Ariane 6 qui va monter en cadence et en puissance avec ses nouvelles versions.
01:43Le programme Artemis, plutôt mené par la NASA,
01:47vise à renvoyer des astronautes sur la Lune
01:49pour la première fois depuis l'émission Apollo,
01:51avec un objectif ambitieux, établir une présence humaine durable
01:54sur le sol lunaire d'ici la fin de la décennie.
01:56Et enfin, l'émission vers Mars, comme persévérance de la NASA,
01:59explore la planète rouge pour analyser son sol
02:01et chercher des traces de vie passée.
02:03On fera le point sur l'exploration de Mars
02:06et sur la privatisation de l'espace,
02:09puisque le premier vol privatisé a eu lieu pas plus tard qu'hier.
02:12Avec nos invités ce soir, Philippe Baptiste,
02:15qui est avec nous président du CNES,
02:16merci d'avoir accepté notre invitation,
02:19c'est un grand honneur.
02:21Et puis, Philippe ?
02:22Jean-François Clairvoy, spationaute français,
02:25qui a volé 3 fois dans la navette spatiale,
02:272 fois Atlantis, 1 fois Discovery,
02:30675 heures dans l'espace.
02:33Tous les vols spatiaux, même de quelques minutes,
02:36comme William Shatner, l'acteur qui jouait Captain Kirk,
02:39il a volé dans l'espace 3 minutes à l'âge de 90 ans,
02:42et il a été bouleversé.
02:44Et nous, on l'est déjà.
02:46Benjamin Petaret avec nous, chargé d'actualité spatiale à la Cité de l'Espace,
02:50que je vous incite à aller visiter.
02:52Bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation.
02:55C'est les vraies voies responsables.
02:56On est ensemble, spéciales, spatiales,
02:58on est ensemble jusqu'à 20h.
03:02Et donc, avec nos invités, Philippe Baptiste,
03:04président du CNES, et Jean-François Clairvoy, spationaute français,
03:08on va revenir sur cette capsule Starliner de Boeing,
03:11qui est rentrée sur Terre samedi.
03:14Et sans ses astronautes, finalement, Philippe Baptiste ?
03:18Oui, je crois que la NASA, si on écoute ce qu'on dit,
03:21nos camarades de la NASA ont joué la carte de la précaution maximale
03:25et de la sécurité maximale.
03:27Il y avait quelques soucis techniques sur la capsule.
03:31Et donc, ils ont préféré effectivement laisser les astronautes sur l'ISS.
03:35Ils vont rester quelques mois de plus,
03:37ça va leur permettre de profiter de la vue.
03:41Et de travailler aussi, ils vont avoir un programme de travail qui va arriver.
03:45Et puis, ils reviendront avec une capsule de SpaceX.
03:49Et en attendant, la capsule de Boeing,
03:53elle est revenue directement et sans aucun problème.
03:57Et il faut féliciter, je crois, nos camarades américains
03:59pour ce retour.
04:01Elle est revenue à vide.
04:03Elle s'est posée avec un système assez nouveau,
04:05elle s'est posée au milieu du désert,
04:07avec un système d'airbag qui s'est déclenché au dernier moment,
04:09des parachutes aussi.
04:11Et tout ça s'est déroulé à peu près sans aucun problème.
04:13Donc, c'est aussi une réussite technique de Boeing.
04:16On entend des fois quelques critiques,
04:18mais là, sur ce programme spatial, malgré tout...
04:20Il faut le saluer, c'est ça.
04:22Les deux astronautes, Butch Wilmore et Sonny Williams,
04:24qui devaient initialement rester huit jours,
04:26vont rester huit mois, à priori,
04:28puisqu'ils devraient rentrer l'an prochain.
04:30Jean-François Clairvoy, vous avez fait trois missions dans l'espace.
04:32Est-ce qu'on se prépare psychologiquement
04:34quand on décolle dans la navette spatiale ?
04:36On dit, tiens, je décolle pour huit jours.
04:38Mais ça se trouve, je vais rentrer dans six mois.
04:40Est-ce qu'il y a une préparation spécifique pour ça ?
04:42En fait, on s'entraîne sur un plan de vol nominal.
04:45Mais plus de trois quarts du temps d'entraînement,
04:47c'est de l'entraînement à des conditions non nominales.
04:51Des pannes plus ou moins graves.
04:53Et on change toujours, dès le premier jour, des choses dans le plan de vol.
04:55Le plan de vol, il a beau être très précis,
04:57ça ne se passe jamais comme prévu.
04:59Et on est toujours prêt à devoir l'écourter, le rallonger.
05:03Alors là, c'est un peu extrême, mais c'est déjà arrivé.
05:05Par exemple, en 2003, l'équipage qui était dans l'ISS,
05:08qui devait revenir avec la navette spatiale,
05:10on leur a dit, la navette spatiale Columbia
05:12s'est désintégrée dans l'atmosphère,
05:16on ne va pas pouvoir en lancer une pour vous,
05:18donc vous allez rentrer avec un autre vaisseau.
05:20Ils sont rentrés en Soyouz un peu plus tard.
05:22Il y a eu des problèmes à la rentrée, en mode balistique,
05:24mais ils sont rentrés sains et saufs.
05:26Qui décide ?
05:28Est-ce que vous avez la latitude d'avoir vos propres manœuvres,
05:33ou c'est la Terre qui décide ?
05:35L'autorité numéro un dans toute mission spatiale,
05:38c'est le directeur de vol.
05:40Il y a délégation pour le commandant de bord
05:42s'il n'y a pas de communication.
05:44Et l'équipage a son mot à dire.
05:46Mais l'équipage est docile,
05:48et sait qu'au sol, les experts ont accès
05:50à beaucoup plus de données, d'analyses,
05:52de ressources humaines et d'experts pour décider.
05:54Donc ils suivent l'avis des experts au sol.
05:56Comment ça se passe, vu le temps qu'il reste ?
05:58Parce que la nourriture,
06:00quand on visite la cité de l'espace,
06:03tout est lyophilisé, etc.
06:05Mais on m'a dit que c'était très bon pour certains plats.
06:07Vous nous direz si c'est bien ou pas.
06:09Comment ça se passe ?
06:11Parce que 8 mois de plus,
06:13ça fait quand même un sacré paquet
06:15de produits lyophilisés à rapporter, non ?
06:17Oui, je pense qu'il n'y a pas de...
06:19Je n'ai pas les détails des stocks de l'ISS,
06:21mais je crois qu'il n'y a pas de souci.
06:23Il y a au minimum 3 mois.
06:25C'est vrai que là,
06:27quand vous partez,
06:29quand vous prenez 6 mois de plus,
06:31il y a une organisation, une gestion
06:33qui doit se mettre en route ?
06:35Il faut tout replanifier pour eux.
06:37Il faut leur créer des activités
06:39qui au quotidien vont leur permettre
06:41de servir
06:43pour des expériences scientifiques.
06:45Parce que la station spatiale,
06:47par rapport à toute la production scientifique potentielle,
06:49elle est sous-équipée
06:51en termes d'astronautes.
06:53Plus d'astronautes, c'est plus de production scientifique.
06:55Benjamin Peter veut réagir.
06:57Il est chargé d'accueil spatial à la cité de l'espace de Toulouse.
06:59On fait le cassoulet en lyophilisée,
07:01ou pas, pour les astronautes ?
07:03Dites-nous tout, vous y réagirez.
07:05Certainement.
07:07Le cassoulet doit exister pour certaines missions.
07:09On sait que les astronautes
07:11régulièrement préparent des repas,
07:13souvent avec des grands chefs.
07:15Ça avait été le cas notamment avec Thomas Pesquet.
07:17C'est tout à fait possible.
07:19Après, en ce qui concerne la mission
07:21de Sonita Williams et de Butch Wilmore,
07:23elle est en train de se transformer.
07:25C'était jusqu'ici une mission
07:27qui était dans le cadre de ce vol d'essai
07:29pour le Starliner.
07:31Le principe était de tester cette capsule.
07:33Tout l'intérêt, c'était justement
07:35qu'ils savaient qu'ils risquaient
07:37de rester un peu plus longtemps que prévu.
07:39Peut-être pas jusqu'au mois de février.
07:41Mais là, ils sont en train de glisser
07:43vers le Crew 9
07:45qui va monter
07:47le 24 septembre.
07:49C'est donc la capsule
07:51qui va monter le 24 septembre
07:53avec seulement deux places au lieu de quatre.
07:55Il y a seulement deux astronautes qui vont monter
07:57pour en laisser deux vides pour qu'ils puissent redescendre
07:59avec Sonita Williams et Butch Wilmore
08:01en février 2025.
08:03C'est pour ça qu'ils sont en train
08:05de faire partie de cet équipage.
08:07Ils n'ont pas eu toute la préparation
08:09qu'il y a en principe.
08:11Ils se préparent, ils s'entraînent
08:13pour cette mission en particulier.
08:15Là, ils n'auront pas toute cette préparation.
08:17On le voit depuis le mois de juin
08:19où ils sont montés avec le Starliner.
08:21Ils participent à l'équipage.
08:23C'est une sorte d'expérience
08:25et ils vont continuer à le faire
08:27pendant toute leur mission jusqu'au mois de février.
08:29On fait une petite pause, on revient dans un instant.
08:31C'est passionnant et malheureusement
08:33le temps nous est imparti.
08:35J'imagine que c'est la même chose là-haut.
08:37Quand on vous dit qu'il faut s'arrêter, il faut s'arrêter.
08:39On fait une petite pause, on revient dans un instant.
08:41C'est une spéciale espace avec nos invités.
08:43Formidable, à tout de suite.
08:54Retour des vraies voies responsables
08:56et on voyage dans les étoiles,
08:58dans les planètes, dans le cosmos
09:00avec Philippe Baptiste, président du CNES,
09:02le Centre National d'Études Spatiales
09:04Jean-François Clairvoy, spationneux de français
09:06qui est allé dans la station Mir,
09:08dans la station spatiale internationale.
09:10Il est allé trois fois dans la navette, ça fait franchement rêver.
09:12Et avec nous, également en direct
09:14depuis la Cité de l'Espace de Toulouse,
09:16Benjamin Péter, chargé d'actualité spatiale
09:18à la Cité de l'Espace.
09:20Une des grandes actus de l'été,
09:22c'est le lancement de Ariane 6,
09:24première version, la première fusée.
09:26Ça a été un succès complet.
09:28Qu'est-ce qui différencie Ariane 6 d'Ariane 5 ?
09:30Philippe Baptiste.
09:32D'abord, c'est le retour de l'Europe dans l'espace.
09:34On avait perdu l'accès à l'espace.
09:36Ça faisait un an qu'on ne pouvait plus lancer
09:38parce qu'on n'avait plus Ariane 5.
09:40Vega, notre deuxième lanceur
09:42européen, avait des problèmes.
09:44Et le troisième sur lequel on s'appuyait,
09:46qui était Soyouz, un lanceur russe,
09:48on n'en lance plus.
09:50On était dans une situation
09:52assez dramatique.
09:54On est revenu dans la course.
09:56On a réussi le premier lancement d'Ariane 6.
09:58Laissez-moi faire un petit cocorico.
10:02C'était quand même un grand moment.
10:04Un premier lancement, c'est toujours
10:06un truc super risqué.
10:08Si vous regardez les statistiques,
10:10elles font froid dans le dos.
10:12Un premier lancement, c'est 30-40% de réussite
10:14en général.
10:16On est content d'avoir réussi le premier lancement.
10:18On a tout fait pour.
10:20Maintenant, il faut réussir le deuxième, le troisième.
10:22Il faut monter la cadence. Il faut passer d'un lancement
10:24qu'on a fait là, à une dizaine de lancements
10:26par an. Et ça, c'est notre enjeu numéro un.
10:28Il y a des leçons à tirer, j'imagine,
10:30au moins sur ce premier lancement.
10:34La façon dont fonctionne Elon Musk,
10:36c'est trois premiers lancements, trois échecs.
10:38Il sait toujours
10:40très bien tirer les leçons
10:42qui le rendent plus fort la fois d'après.
10:44Comme disait l'ancien directeur général
10:46de l'agence spatiale européenne,
10:48quand ça marche parfaitement,
10:50on ne sait pas dire exactement pourquoi,
10:52mais quand ça rate,
10:54les experts finissent toujours par avoir
10:56exactement l'explication que l'on corrige
10:58et qui fait que le lanceur est plus performant
11:00la fois d'après.
11:02Quand on fait un lancement comme ça,
11:04il faut imaginer que le lanceur, la fusée,
11:06est bardée de capteurs.
11:08On mesure toutes les températures,
11:10les pressions de tous les fluides.
11:12On récupère toutes ces données-là
11:14et on essaye de comprendre si tout s'est passé
11:16exactement comme prévu.
11:18Benjamin Péter, lors de ce vol,
11:20Ariane 6 a mis en orbite une dizaine
11:22de micro-satellites.
11:24Comme vous êtes à Toulouse, je vais vous poser la question
11:26en Occitan, un micro-satellite
11:28casaco.
11:30Des micro-satellites, c'est en fait...
11:32Souvent on parle de nano-satellites ou de cubesats.
11:34En fait, c'est des satellites qui font parfois
11:3610 centimètres de côté seulement.
11:3810 centimètres de côté ?
11:40Oui, pour certains, effectivement.
11:42C'est ce qu'on appelle une unité cubesat.
11:44C'est 10 centimètres de côté.
11:46C'est un petit cube, comme ça, où vous pouvez
11:48déjà faire beaucoup de choses.
11:50Il y a par exemple...
11:52Ariane 6 a fait monter
11:54un satellite qui s'appelle Robusta,
11:56qui a été créé par
11:58des étudiants
12:00du Centre Spatial
12:02Universitaire de Montpellier.
12:04Du coup, il va servir
12:06par exemple pour surveiller la Méditerranée
12:08et pour un peu prévenir les phénomènes
12:10Sévenol. C'est quelque chose dont on parle très souvent.
12:12Et donc, par exemple, ça fait partie
12:14des choses qui ont été lancées. Alors, c'est des petites
12:16missions, c'est-à-dire qu'effectivement, pour une mission d'essai
12:18comme celle d'Ariane 6,
12:20ce premier vol de qualification,
12:22on n'a pas lancé forcément
12:24les plus gros satellites, mais on a pu
12:26effectivement, à la marge, lancer
12:28certains satellites comme ceux-ci. Après, moi, je voulais
12:30aussi parler, vous parliez tout à l'heure, de l'événement
12:32de l'été, un petit peu, effectivement.
12:34C'était un événement, parce que nous, on l'a vécu, d'ailleurs,
12:36à la Cité de l'Espace, parce qu'on l'a vécu avec
12:38énormément de monde. Il y avait beaucoup,
12:40beaucoup de gens qui ont vécu aussi
12:42cette ferveur. Et c'était... Oui, les agences
12:44spatiales étaient à fond,
12:46on l'a vu notamment dans
12:48l'engouement aussi qu'il peut y avoir
12:50Philippe Baptiste, mais on l'a vécu aussi
12:52avec les gens ici, les visiteurs
12:54qui sont venus à la Cité de l'Espace. Il y avait 4 000
12:56personnes qui ont vibré
12:58avec Ariane et
13:00on était très heureux de vivre ça tous ensemble.
13:02Philippe Baptiste,
13:04est-ce que finalement, dans cette...
13:06On va parler matériaux aussi. Est-ce qu'il y a des nouveaux
13:08matériaux ? Est-ce qu'il y a des réductions
13:10de coûts ? Est-ce qu'on réfléchit ?
13:12L'espace change complètement. C'est-à-dire que
13:14on est au milieu
13:16d'une révolution très profonde
13:18du spatial. Pourquoi ? Parce que
13:20on a des réductions de coûts,
13:22des nouvelles technologies,
13:24plus de prises de risques aussi,
13:26et en même temps aussi, on s'attaque
13:28comme on a réussi à réduire
13:30les masses, à réduire les coûts et à faire plus de choses
13:32dans des formats plus petits,
13:34on est capables aussi de changer
13:36complètement de concept. C'est-à-dire qu'au lieu de lancer, par exemple,
13:38quelques très gros satellites en orbite géostationnaire,
13:4036 000 km, très loin,
13:42eh bien on va lancer
13:44plein de petits satellites en orbite basse.
13:46Et ça, c'est une révolution copernicienne.
13:48On voyait tout à l'heure, on en discutait, avec un satellite
13:50d'un litre, tout petit, on arrive
13:52à faire des choses incroyables. Et donc, si on en met
13:54plusieurs, on va réussir à faire des
13:56constellations de satellites et faire, pour des coûts
13:58très très bas, des choses qu'on n'était pas capables de faire avant.
14:00Jean-François Clairvoy, outre-astronaute,
14:02je crois que vous êtes polytechnicien,
14:04quand on voit les enjeux industriels,
14:06là, avec Ariane 6, on passe à
14:08un système, on va passer à peu près
14:1010, 11 lancements par an. Est-ce qu'on
14:12est en train de passer un peu, allez,
14:14les temps modernes en version spatiale ?
14:16Alors ça, c'est plutôt Philippe qui doit répondre,
14:18mais moi, la question que je lui ai, parce que
14:20l'astronautique,
14:22donc, qu'il faut différencier de l'astronomie,
14:24l'astronomie, c'est une discipline scientifique
14:26pour des chercheurs qui étudient les trous noirs, les galaxies.
14:28L'astronautique, c'est une discipline technique pour ingénieurs
14:30consistant à inventer des machines qui marchent dans le
14:32vide spatial. Et il y a deux grandes catégories.
14:34Il y a ce qu'on veut mettre dans l'espace, les satellites,
14:36les sources interplanétaires, les stations spatiales,
14:38et il y a le moyen de les transporter dans
14:40l'espace, les fusées.
14:42Eh bien, la rocket science, les fusées, c'est
14:44ce qu'il y a probablement de plus difficile à mettre
14:46au point, à maîtriser, parce que c'est des
14:48énergies considérables. La navette spatiale, c'est
14:5045 gigawatts de puissance au bout de deux minutes.
14:52On pourrait satisfaire la demande de la France entière
14:54en électricité, tout utilisateur
14:56d'électricité, confondu.
14:58C'est monstrueux, mais je n'imaginais pas un tel chiffre.
15:00C'est ça qui fait que c'est risqué, que ça coûte cher
15:02et qu'il n'y aura jamais de vraie démocratisation.
15:04Même si vous divisez par 10 le coût,
15:06ça restera quelques millions le lancement.
15:08Mais est-ce qu'on lancera
15:10des Européens sur Ariane 6 un jour ?
15:12Moi, j'aimerais entendre Philippe là-dessus.
15:14Il y avait deux versions,
15:16Ariane 62 et Ariane 64,
15:18deux boosters, quatre boosters,
15:20et le prochain, il pourra tout faire, y compris
15:22emmener des hommes, a priori.
15:24Ariane 64 n'est pas conçue,
15:26malheureusement, pour emmener
15:28des astronautes. Non, c'est pour emmener le futur cargo spatial
15:30européen. Après, on peut
15:32imaginer des évolutions.
15:34Mais vous êtes en quelle année ?
15:36On est dans le temps du spatial.
15:38C'est le temps du spatial, des fois c'est un peu long.
15:40Je vais quand même vous dire
15:42des chiffres qui sont mal connus.
15:44En moyenne, la France
15:46dépense pour le vol habité
15:48par habitant par an
15:501,2 euro. Dans l'éducation nationale,
15:521 000 euros, pour donner en perspective.
15:54Vous rajoutez 1 euro à ce
15:561,2 euro, dans 6-7 ans,
15:58on a notre capsule.
16:00Je vais bien les mettre, attendez, ne bougez pas.
16:02On fera sonner une corbeille
16:04immédiatement.
16:06Il y a un vrai sujet, effectivement,
16:08c'est la question derrière, un peu stratégique, c'est de se dire
16:10aujourd'hui, on vole avec nos amis américains
16:12et on a un super partenariat,
16:14c'est l'ISS, etc.
16:16Est-ce que demain, on va être plus autonome en Europe
16:18sur cette question du vol habité ? C'est une question
16:20qui doit être décidée au niveau européen, et pour être
16:22franc, il n'y a pas unanimité aujourd'hui
16:24entre les différents pays. Ca discute, c'est une question
16:26éminemment politique, c'est pas une question technique,
16:28c'est pas une question d'ingénieur, c'est pas une question d'agence,
16:30c'est une question politique.
16:32On a tout ce qu'il faut. C'est une question de volonté
16:34et est-ce qu'on veut y aller ou pas ?
16:36On est déjà très en retard,
16:38pardon d'être cocorico, mais dans cette
16:40belle Europe, le rôle de la
16:42France, est-ce qu'il est prépondérant ?
16:44Est-ce qu'on peut revendiquer, nous Français, quelque chose ?
16:46Je vais peut-être être un tout petit
16:48peu chauvin, et mes collègues européens me pardonneront,
16:50mais c'est vrai que la France a un rôle historique
16:52dans le spatial européen, puisque
16:54ça fait quand même très très longtemps qu'on est
16:56dans le spatial, un rôle très
16:58très fort sur les lanceurs, puisque la filière aérienne
17:00a une très forte empreinte, évidemment,
17:02en France, pas uniquement, elle a aussi une empreinte en Allemagne,
17:04mais très forte. Et c'est vrai
17:06aussi que sur les satellites, Thales Alenias
17:08Space et Airbus Defence & Space sont
17:10aussi très présents en Europe. Grosso modo,
17:12l'industrie spatiale européenne,
17:14un peu plus de 50% est
17:16en France. Et c'est vrai
17:18qu'on a un gros budget, aussi, français.
17:20Mais maintenant, ce qui est important...
17:22Je vous adore, Philippe Baptiste.
17:24Par contre, attendez, parce que
17:26on est très très bas,
17:28en termes de budget, au niveau européen
17:30par rapport à ce qu'il y a aux Etats-Unis. Les Etats-Unis
17:32dépensent, grosso modo, 70 milliards
17:34de dollars par an sur le spatial.
17:36L'Europe, tout compris,
17:38alors, allez, ça dépend comment on compte,
17:40mais 15, 16.
17:42Allez, on l'envoie la cagnotte litchi,
17:44je vous le dis, moi. Restez avec nous.
17:46Voilà, on ne s'est pas fini.
17:48Si elle marche, la cagnotte, on va peut-être partir tous les deux dans l'espace.
17:50Ça vous dirait de passer 8 mois enfermés avec moi ?
17:52Appelez la sécurité tout de suite.
17:54Je ne pourrai pas.
17:56Au revoir, je veux bien partir avec les 3 autres.
17:58Au revoir, merci pour moi.
18:00On fait une petite pause, on revient dans un instant.
18:02Sud Radio,
18:04parlons vrai.
18:06Sud Radio,
18:08les vraies voies qui font bouger la France.
18:1019h20, les vraies voies responsables.
18:12Retour
18:14des vraies voies responsables.
18:16On voyage dans l'espace en compagnie de
18:18Philippe Baptiste, président du CNES,
18:20Jean-François Clervoix, spationnaute français,
18:22qui est allé dans Myre, dans la station
18:24spatiale internationale, 3 fois
18:26dans la navette spatiale. Quand même des voyages
18:28extraordinaires.
18:30Et à Sud Radio.
18:32C'est quand même le voyage du ciel.
18:34C'est quand même le clou de sa carrière.
18:36Et Benjamin Péter, chargé d'actualité
18:38spatiale à la Cité de l'espace
18:40de Toulouse.
18:42Sur le programme Artemis, parce que ça aussi, c'est un sujet
18:44qui est très intéressant, mené par la NASA,
18:46qui vise à envoyer des astronautes
18:48sur la Lune.
18:50On en est où de ce
18:52programme ?
18:54On va en parler
18:56avec vous.
18:58Benjamin Péter.
19:00Oui.
19:02Le programme Artemis, effectivement, c'est un programme qui a été lancé
19:04en 2019, relancé
19:06quelque part par les Etats-Unis. Mais ce n'est pas
19:08que la NASA.
19:10L'avantage, quelque part, du programme
19:12Artemis, c'est que c'est aussi
19:14les Japonais, les Canadiens
19:16et les Européens. On participe pleinement
19:18à ce programme Artemis,
19:20notamment en faisant ce qu'on appelle le module de service
19:22de la capsule. C'est ce qui fournit un petit peu
19:24le support-vie,
19:26tout ce qui donne de l'oxygène,
19:28etc., la propulsion de la capsule.
19:30Et c'est ce qui nous offre, par exemple,
19:32des places. On sait qu'on a
19:34trois places, les Européens, pour
19:36aller autour de la Lune.
19:38Alors, on ne sait pas forcément à quel horizon
19:40encore. On n'a pas tout à fait les dates.
19:42Mais on sait qu'ils vont aller autour de la Lune.
19:44Et donc, c'est la génération,
19:46ça, des astronautes
19:48de l'ESA de 2009 qui peut espérer
19:50partir sur ce type de mission.
19:52C'est notamment Thomas Pesquet,
19:54mais aussi ceux qui font partie
19:56de cette promotion. C'est quelque chose
19:58qu'on explique d'ailleurs beaucoup, ici, à la Cité
20:00de l'Espace, dans le Lune Explorer, où, justement,
20:02on fait vivre à nos visiteurs
20:04une mission vers l'espace.
20:06On est accompagné, d'ailleurs, par ces
20:08astronautes européens pour montrer, justement, que
20:10l'Europe fait partie de cette aventure
20:12pour retourner vers la Lune. Parce que tout
20:14l'objectif, c'est de tester, peut-être,
20:16sur la Lune, des technologies,
20:18des process qui vont peut-être
20:20nous permettre, un jour, d'aller plus loin.
20:22Parce que la grande ambition, la grande
20:24odyssée de notre siècle, c'est peut-être
20:26d'aller sur Mars. Et donc, on essaye
20:28dans notre proche banlieue, ici,
20:30juste à côté de la Lune,
20:32un certain
20:34nombre de technologies.
20:36Sur le côté humain, Jean-François Clervoy,
20:38il y a les capacités
20:40techniques, il y a le niveau,
20:42enfin, voilà. Quel type
20:44de personnalité peut partir, en fait ?
20:46Quels sont les points
20:48auxquels on ne peut pas toucher, en fait ?
20:50Un astronaute, c'est un opérateur
20:52de machines complexes.
20:54Ça ressemble à un pilote.
20:56Son job consiste à apprendre
20:58à l'entraînement comment fonctionnent les machines, comment les utiliser,
21:00ce qui n'est pas la même chose, savoir conduire
21:02sans savoir comment on ferait une voiture et inversement.
21:04Et puis après, tous les cas de panne.
21:06Pour l'émission courte, on ne se penche
21:08pas trop sur la compatibilité des caractères.
21:10Chacun est très occupé, de façon
21:12très intense, sur une semaine, deux semaines,
21:14comme les vols lunaires. Mars, c'est totalement
21:16différent. Mars, c'est une autre
21:18ère du vol habité. Pour la première fois
21:20dans l'histoire de l'humanité, des humains
21:22ne voient plus la Terre, ne conversent plus librement
21:24avec la Terre. Et, quelque chose qui n'est jamais
21:26arrivé dans le vol habité, il n'y a pas de
21:28scénario de retour d'urgence immédiat.
21:30Depuis le vol de Gagarine, il y a 63 ans,
21:32dans toutes les missions spatiales,
21:34votre vaisseau peut vous ramener sur Terre
21:36prématurément, tout de suite. Trois jours
21:38au plus depuis la Lune,
21:40quelques heures depuis la Station Spatiale Internationale.
21:42Quand vous partez pour Mars, vous partez pour
21:44des mois,
21:46deux ans, deux ans et demi.
21:48Et vous ne voyez rien.
21:50Il y a le soleil, et autour, c'est noir.
21:52Vous ne voyez pas la Terre.
21:54Si vous regardez de l'autre côté en lumière, vous voyez les étoiles.
21:56Mais il n'y a rien de concret.
21:58Là, il faut vraiment se poser la question sur
22:00qui on met là-dedans.
22:02Mais les missions d'aujourd'hui,
22:04c'est des gens qui sont sélectionnés
22:06pour être de bons opérateurs de machines,
22:08qui aiment travailler en équipe, et dans le cas
22:10de l'ISS, je donne juste cet exemple, depuis
22:1224 ans qu'elle est habitée en continu,
22:14il n'y a pas eu un seul conflit majeur.
22:16Alors qu'il y en a eu dans les missions de stations spatiales
22:18précédentes, russes et américaines,
22:20mais parce qu'on ne faisait pas attention à cet aspect psychologique.
22:22Moi, je voudrais dire deux choses.
22:24La première, c'est qu'Artemis,
22:26si on revient sur cette mission, sur la Lune,
22:28sur l'approche banlieue, la grande différence
22:30par rapport à Apollo, parce qu'on pense tous
22:32à Apollo, c'est qu'on y va
22:34pour y rester.
22:36C'est-à-dire que le but du jeu, c'est
22:38d'y aller et d'y rester.
22:40Et d'avoir une présence
22:42durable sur la Lune. Et ça, c'est quand même
22:44un changement de paradigme complet.
22:46Et effectivement, ça va nous permettre de rebondir
22:48une fois qu'on maîtrisera l'environnement,
22:50ça va nous permettre de rebondir pour repartir
22:52peut-être vers Mars un jour.
22:54Moi, je modulerais un tout petit peu sur
22:56l'humain sur Mars. Parce qu'avant
22:58l'humain sur Mars, il y a déjà tous les vols
23:00robotiques pour aller sur Mars.
23:02Aller envoyer des humains à
23:04deux ans et demi pour deux ans et demi de voyage,
23:06ça a été mentionné par Jean-François.
23:08C'est pas pour aujourd'hui, j'ai pas dit quand,
23:10mais c'est pas avant le milieu du siècle.
23:12C'est probablement pas avant le milieu du siècle, ça pose des problèmes
23:14psychologiques, évidemment.
23:16Physiologiques aussi, inconsidérable.
23:18C'est-à-dire que l'espace est pas un environnement
23:20très, très agréable.
23:22C'est fondamentalement très hostile,
23:24c'est un environnement radiatif très, très
23:26dur, etc. Enfin, ça pose plein de
23:28problèmes, plein de difficultés, ça va coûter très, très
23:30cher. Donc, il y a aussi une priorité
23:32qui est très, très forte pour l'exploration
23:34robotique dans le système solaire.
23:36Et ça, c'est vraiment important.
23:38C'est par exemple une mission qu'on fait conjointement entre
23:40le CNES et l'AJAXA, qui s'appelle MMX,
23:42et où on va aller poser un petit rover
23:44sur une lune de Mars.
23:46Question stupide, pardon.
23:48L'intelligence artificielle
23:50peut jouer un rôle, justement, sur
23:52cette perception de l'humain ? Quelle qualité ?
23:54Bien sûr, bien sûr.
23:56Elle est déjà plus ou moins présente dans les dernières générations
23:58de vaisseaux, le Cool Wagon, et dans le vaisseau
24:00martien, elle remplacera le centre
24:02de contrôle qui sera plus là pour répondre tout de suite
24:04à une question. Donc, elle sera embarquée
24:06dans les vaisseaux spatiaux du futur.
24:08Il y a eu une première, le 25 juin dernier,
24:10la mission chinoise Chang'e a ramené
24:122 kilos de roches de la
24:14face cachée de la lune.
24:16C'est une première, on avait des roches, mais de la face visible
24:18de la lune. Qu'est-ce qu'on a appris
24:20de ça, si on a appris des choses, Benjamin Peter ?
24:22Les Français étaient d'ailleurs inclus dans la
24:24mission Chang'e.
24:26Tout à fait, le CNES faisait partie, effectivement,
24:28de cette mission Chang'e, et son
24:30laboratoire, l'IRAP, qui travaillait dessus
24:32avec un petit instrument qui s'appelle
24:34DORN, qui a
24:36servi un petit peu pour
24:38étudier ce qu'on appelle l'exosphère
24:40de la lune, c'est-à-dire la très fine couche
24:42de gaz qui se trouve autour de la lune.
24:44Et c'est vrai qu'on a
24:46travaillé conjointement avec les Chinois
24:48qui ont mené cette
24:50mission
24:52Chang'e 6,
24:54qui consistait à ce...
24:56Ils sont déjà posés sur la face
24:58visible, ils ont ramené
25:00des échantillons de la face visible, ils s'étaient déjà
25:02posés sur la face cachée,
25:04avec Chang'e 4, et l'idée c'était de ramener
25:06des échantillons de la face cachée, c'est la première fois
25:08que ça se faisait.
25:10On n'avait jamais ramené des échantillons de ce côté-là.
25:12On va notamment...
25:14Pour les gens qui ne comprennent pas, la différence
25:16entre la face cachée et visible,
25:18c'est quoi la différence en fait ?
25:20Qu'est-ce qui peut changer ?
25:22Ce qui va pouvoir changer notamment par rapport
25:24à l'endroit qu'on a choisi, c'est que
25:26c'est un endroit où il y a eu énormément
25:28d'astéroïdes qui ont
25:30percuté la lune.
25:32Je pense que la question c'est que la lune
25:34présente toujours la même face à la Terre.
25:36D'accord.
25:38Donc il y a une moitié de la lune qu'on voit en permanence,
25:40et l'autre partie reste en permanence
25:42opposée à la Terre.
25:44Elle peut être très différente.
25:46Allez-y.
25:48Il y en a une où il y a énormément
25:50de cratères, l'autre
25:52beaucoup moins. Pourquoi ?
25:54Comment ? C'est encore des questions qui sont très ouvertes.
25:56Et ce genre de
25:58ramener des matériaux, ça va permettre
26:00aux scientifiques de travailler sur ces questions
26:02et sur d'autres questions, et de les exploiter.
26:04Mais ça va durer des années. Il faut imaginer
26:06les matériaux arrivent,
26:082 kilos c'est super,
26:10ça va être distribué à différents
26:12labos un peu partout dans le monde,
26:14tous les partenaires, et donc ça va être
26:16disséqué, travaillé, réfléchi.
26:18Ça va prendre des années et des années de travail
26:20et de compréhension pour tirer le maximum
26:22d'informations. Pardon Benjamin,
26:24je vous ai coupé.
26:26Effectivement, comme il y a beaucoup de cratères
26:28sur cette face-là,
26:30on peut peut-être essayer de mieux comprendre
26:32l'intérieur, un peu plus en profondeur
26:34par rapport à ce qu'on a pu ramener
26:36à la mission Apollo, où on a ramené 381
26:38kilos à peu près de roches,
26:40mais plutôt de surface.
26:42Ah oui, je voulais juste
26:44dire que si vous voulez voir à quoi ressemblent
26:46ces rovers qui sont sur Mars, sur la Lune,
26:48à la Cité de l'Espace, à Toulouse,
26:50il y a des modèles
26:52grandeur réelle, ou pour certains réduits,
26:54et qui fonctionnent, qui roulent.
26:56Donc vous pouvez vous y croire.
26:58Avec des environnements...
27:00Avec une magnifique caméra,
27:02je vais faire un petit peu de publicité.
27:04C'est un rover martien de la NASA
27:06qui roule sur Mars aujourd'hui.
27:08La tête du rover, la caméra, c'est une tête
27:10toulousaine, entre guillemets,
27:12qu'on a réalisée
27:14chez nous, donc on est très fiers,
27:16et c'est un partenariat très fort.
27:18On a aussi en Europe une première lunaire, chacun a sa première,
27:20c'est qu'il y a une vingtaine d'années,
27:22on a lancé la première sonde
27:24lunaire SmartOne
27:26qui utilisait la propulsion ionique.
27:28Elle n'a dépensé, donc une sonde d'environ 700 kilos,
27:30elle n'a dépensé que 70 kilos
27:32de xénon pour atteindre la Lune.
27:34Alors que si vous y allez avec du carburant classique,
27:36il faut consacrer la moitié de la masse de votre vaisseau
27:38en carburant. Alors, ça met plus de temps,
27:40mais c'est une première européenne.
27:42Et bien voilà, on fait une petite pause
27:44mes amis. Moi aussi j'ai un
27:46animateur à côté de moi qui est totalement lunaire.
27:48Mais bon, il est comme ça.
27:50Allez, on reste ensemble
27:52jusqu'à 20h, on fait une petite pause, à tout de suite.
28:02À 20h, les vraies voix responsables.
28:04Et bien ce soir, on a
28:06la crème de la crème de l'espace. Moi j'ai envie de vous dire,
28:08Philippe Baptiste est avec nous, président du CNES,
28:10Centre National d'Etudes Spatiales. Nous avons
28:12Jean-François Clairbois, spationnose
28:14français qui a tellement
28:16tellement tellement de talent,
28:18un CV, je vous le dis même pas.
28:20Benjamin Petter est avec nous, chargé d'actualité
28:22spatiale à la Cité de l'Espace, qui est
28:24lui aussi passionnant,
28:26qui a un bisou de
28:28Patrick Roger, bien entendu.
28:30Patrick Roger qui est venu en studio
28:32et qui vous a dit, Cécile, il faut partir
28:34avec Philippe dans l'espace.
28:36Moi c'est ce que j'ai entendu,
28:38j'ai des témoins de moralité d'ailleurs.
28:40Allez, la suite.
28:42On va revenir sur la Lune, comme on a parlé
28:44un peu de Mars. Dans ce programme
28:46Artemis, il y a Station lunaire
28:48Gateway. En quoi ça consiste ?
28:50Est-ce que ça va être un peu le camp de base
28:52pour les missions lunaires ? Jean-François Clairbois.
28:54Oui, donc le Gateway, le portail, c'est la
28:56future station spatiale internationale.
28:58Donc avec les partenaires traditionnels
29:00occidentaux. Donc canadiens,
29:02européens, américains, il y a aussi
29:04japonais. Elle sera sur une orbite
29:06très bizarroïde autour de la Lune, qui est plus ou
29:08moins instable. Mais à partir de cette orbite,
29:10on pourra aller sur n'importe quel point de la Lune.
29:12Au pôle Nord, à l'équateur, au pôle Sud.
29:14Même sur la face cachée ? Oui, partout.
29:16Et donc la première destination...
29:18Ça veut dire qu'elle va rester à vie, entre guillemets ?
29:20Elle est en orbite lunaire,
29:22c'est un camp de base. Et de cette station,
29:24parfois, il y aura des allers-retours
29:26à la surface
29:28d'astronautes qui partiront pas directement
29:30depuis la Terre. Et on vise
29:32le pôle Sud en premier. Le pôle Sud
29:34qui est très bizarre, parce que
29:36vous allez derrière la crête,
29:38vous voyez le soleil en permanence, vous êtes cachés
29:40derrière, vous êtes dans le noir en permanence,
29:42et il y a de l'eau. On sait pas combien, mais il y a de l'eau.
29:44C'est pour ça qu'on y va en premier. Mais de l'eau au stade
29:46solide, sous forme de glace ? Oui.
29:48D'accord. Et ça c'est fondamental,
29:50parce que si vous avez de l'eau, si vous avez du soleil...
29:52Il peut y avoir de la vie ?
29:54Si vous avez de l'eau, si vous avez du soleil,
29:56et si vous avez de la rigolite,
29:58derrière, potentiellement, vous pouvez faire
30:00du carburant.
30:02Le matériau qui est aujourd'hui présent.
30:04Et un habitat vivable.
30:06Qui peut l'utiliser,
30:08justement, cette plateforme,
30:10ce getaway ?
30:12Tous les pays du monde, aujourd'hui, peuvent
30:14y avoir accès ? Tous les partenaires
30:16qui y contribuent, et bien sûr
30:18tous les pays
30:20qui demanderont à venir à bord avec
30:22une expérience sur un astraute, comme dans le cas de l'ISS.
30:24C'est Airbnb alors, c'est ça ?
30:26Mais elle appartient
30:28aux gouvernements qui l'ont financée,
30:30et qui eux, inviteront parfois
30:32des partenaires non-contributeurs.
30:34Après, il faut être clair, c'est quand même un leadership américain
30:36qui est quand même très fort sur le sujet.
30:38On est partenaire, on fait des morceaux qui sont
30:40des morceaux essentiels, et on peut en être fier.
30:42Mais c'est un projet qui est quand même
30:44avec un vrai leadership américain.
30:46Pour revenir sur Ariane 6, il y a une version
30:48dite Bloc 3, qui fait l'objet
30:50de la discussion, qui pourrait faire
30:52des missions européennes, si j'en crois
30:54ce que j'ai lu, habitées vers la Lune,
30:56et même servir, il y a un projet
30:58d'alunisseur logistique européen,
31:00Argonaut, moi je l'ai regardé, ça ressemble
31:02un peu au LEM des capsules Apollo.
31:04Je me trompe ou pas, Benjamin Peter ?
31:06Là, on est
31:08encore un peu dans la
31:10science-fiction, un petit peu quand même. Effectivement, il y a des projets
31:12qui sont lancés, de là à avoir
31:14effectivement des missions habitées 100%
31:16européennes, on n'en est pas là.
31:18Il y aura déjà une française
31:20pas plus tard qu'en 2026,
31:22dans l'espace, et de ça déjà, on peut en être fier,
31:24de Sophie Adnaud, qui fait partie de cette promotion
31:262022, des nouveaux astronautes
31:28recrutés par l'ESA.
31:30Elle est en plein entraînement
31:32actuellement, et elle, elle va aller
31:34à coup sûr dans l'espace,
31:36mais avec probablement
31:38une capsule de Crew Dragon,
31:40où il était prévu
31:42peut-être qu'elle parte en Starliner,
31:44on va voir si c'est toujours d'actualité ou pas.
31:46On attend un peu de voir
31:48quelles seront les qualifications ou pas
31:50du Starliner. Après, pour ce qui est de
31:52vols habités, menés
31:54par l'Europe, enfin voilà, je laisse
31:56feedbackif nous en dire peut-être plus,
31:58mais pour moi, c'est encore un petit peu...
32:00Je ne peux pas vous répondre ça,
32:02j'aimerais vous dire oui, ça fait partie des objectifs, on va le faire
32:04demain. Aujourd'hui,
32:06la réalité, c'est qu'Ariane 6,
32:08on a fait un premier vol. On doit faire,
32:10vous parliez du bloc 3,
32:12avant le bloc 3, il y a le bloc 2,
32:14il faudrait financer le bloc 2.
32:16Pour l'instant,
32:18pour reprendre l'expression de tout à l'heure,
32:20on fait passer la corbeille. On a lancé la cagnotte.
32:22Et l'idée
32:24de rendre Ariane 6,
32:26d'en faire un véhicule
32:28qui serait un véhicule capable
32:30d'accueillir les astronautes et les envoyer dans l'espace,
32:32c'est théoriquement possible,
32:34on sait que c'est possible, mais on sait aussi que c'est coûteux.
32:36Et quand on dit que c'est coûteux, juste pour donner
32:38un ordre de grandeur, c'est quand même
32:40un petit surcoût du programme qui doit être
32:42de l'ordre de 600 ou 800 millions d'euros.
32:46Ce n'est pas quand même complètement rien.
32:48Et aujourd'hui...
32:50Mais ce n'est pas énorme, ça fait 10 euros par français,
32:52c'est-à-dire au niveau européen, ce n'est pas grand-chose.
32:54Je vous laisserai discuter avec le prochain
32:56ministre du budget qui sera probablement
32:58très ouvert sur cette question.
33:02Et surtout, ce n'est pas que français.
33:04C'est vraiment une discussion entre
33:06Européens, savoir est-ce que oui à une volonté
33:08politique européenne. Vous savez,
33:10il y a aussi, on a parlé avec beaucoup d'enthousiasme,
33:12parce que je pense que Jean-François, comme moi,
33:14tous les intervenants, on est très convaincus par le vol
33:16habité, on sait que c'est important parce que ça
33:18revêt une dimension symbolique fondamentale
33:20pour nous
33:22et pour toute la science,
33:24la technologie, pour nos sociétés. Mais il y a aussi
33:26des pays
33:28qui considèrent que ce n'est pas du tout
33:30une priorité. Et qu'aujourd'hui,
33:32dans le contexte
33:34à la fois contenu de la crise climatique,
33:36des urgences sur Terre, etc.
33:38La violence n'est pas d'envoyer des astronautes
33:40dans l'espace. Ce n'est pas ce que je pense, moi.
33:42Mais c'est
33:44des positions qui sont tenues par un certain nombre
33:46de nos partenaires européens. Et donc, il faut qu'on
33:48discute avec eux. Il faut un travail de conviction.
33:50Il y a un travail à faire et à mener.
33:52Justement, l'environnement, vous en parlez.
33:54Est-ce qu'on peut comprendre des choses ?
33:56L'espace peut nous expliquer aussi des choses ?
33:58Pour nous, c'est la priorité
34:00numéro un. C'est-à-dire que l'espace
34:02c'est l'observatoire de la Terre.
34:04Si vous n'avez pas le spatial
34:06aujourd'hui, on est incapable
34:08non seulement de faire le bulletin météo que vous avez fait
34:10tout à l'heure, si il n'y a pas des satellites
34:12qui sont capables d'observer la Terre, mais surtout
34:14je ne suis pas capable de savoir quel est l'état de santé
34:16de la Terre aujourd'hui, en termes de climat,
34:18d'environnement, et je suis incapable de
34:20nourrir les modèles mathématiques qui font les prévisions
34:22climatiques. Donc, quand on vous dit
34:24le climat se dégrade aujourd'hui, la Terre se réchauffe
34:26ou des choses comme ça, c'est
34:28directement avec les données spatiales.
34:30Si vous n'avez pas les données spaçables, vous êtes juste
34:32myope.
34:34Le GIEC,
34:36qui étudie le climat
34:38et qui définit
34:40le climat par une cinquantaine de paramètres
34:42plus de la moitié de ces paramètres viennent
34:44exclusivement de satellites qui observent la Terre
34:46qui étudient les glaces, l'eau, l'humidité
34:48la salinité, les vents, etc.
34:50Donc, l'espace c'est le...
34:52Et l'Europe, on est des champions sur le sujet
34:54autant sur d'autres sujets, des fois
34:56on peut être un peu...
34:58Sur l'observation de la Terre et les données
35:00pour le climat, on est vraiment au top.
35:02Si on part du principe que l'espace
35:04est au service du bien commun
35:06forcément, on vient de le dire en l'occurrence
35:08sur l'environnement,
35:10si on se projette à...
35:12Je ne sais pas quelle est la projection finalement dans l'espace
35:14est-ce qu'on réfléchit à 5 ans, à 10 ans
35:16à 20 ans, à 30 ans ? Alors j'imagine que
35:18chaque échéance a ses objectifs.
35:20En général, on réfléchit à 20 ans
35:22mais pour faire un peu de pub, on parle plutôt
35:24de 10 ans.
35:26Ça s'appelle le temps spatial.
35:28C'est le temps TAC, c'est le temps TTC.
35:30L'Homme sur la Lune, la dernière fois
35:32c'était Apollo 17 décembre 1972.
35:34Théoriquement, c'était
35:36à partir de fin 2026 avec Artemis 3.
35:38On est dans les temps ou pas ? Jean-François Clairvoy.
35:40Alors il y a toujours
35:42une grosse inconnue, c'est que la capsule
35:44Orion qui a fait un vol parfait
35:46avec le module européen
35:48qui l'a parfaitement conduit sur son orbite
35:50qui a préparé, simulé
35:52celle du Gateway,
35:54le bouclier thermique est très abîmé.
35:56Et on ne comprend pas pourquoi.
35:58Alors on lui a fait faire des rebonds,
36:00des choses qu'on envisage de faire sur les futures capsules.
36:02Au lieu de rentrer dans l'atmosphère en direct,
36:04on fera des rebonds comme des ricochets, ça permet d'aller viser
36:06des points très précis au retour sur Terre.
36:08Et donc tant que la NASA n'a pas
36:10résolu cette question,
36:12on n'est pas prêt à envoyer une nouvelle capsule
36:14avec des gens dedans. Donc ils devaient normalement
36:16décoller cette année, c'est à porter à l'année prochaine.
36:18Et moi ça ne m'étonnerait pas que ce soit encore
36:20repoussé un peu. Donc ça repousse un peu
36:22toutes les missions habitées vers la Lune de quelques années.
36:24Alors on peut vivre une mission sur la Lune
36:26et vous l'avez faite, Jean-François Clairvoy,
36:28vous qui étiez dans la navette, vous vous l'avez faite.
36:30Benjamin Péter, c'est à la Cité de l'Espace.
36:32Ça s'appelle Lune Explorer.
36:34Alors comment ça se passe ?
36:36Alors tout à fait, oui. Le Lune Explorer, effectivement,
36:38c'est pour vous faire vivre une mission
36:40vers la Lune.
36:42On vous explique un petit peu ce qu'on est
36:44en train de faire là, finalement. On vous remet un peu
36:46en tête les missions Apollo, on vous les compare
36:48aux missions Artemis.
36:50Et ensuite, vous allez vivre
36:52ce moment dynamique,
36:54après avoir été briefé par trois
36:56astronautes européens. Il y a Thomas Pesquet,
36:58mais il y a aussi Samantha Cristoforetti
37:00qui est italienne, et Matthias Maurer
37:02qui est allemand.
37:04Il parle tous les trois français.
37:06Très bien.
37:08Bien mieux que moi, italien ou allemand.
37:10Et ensuite,
37:12vous allez vivre ce lancement spatial.
37:14Je peux vous dire que pas plus tard qu'hier,
37:16Philippe Baptiste l'a testé. Et puis, il y a
37:18quelques semaines déjà, et quelques mois
37:20même, Jean-François Clairvoy l'avait également testé.
37:22Parce qu'on va ressentir
37:24une pression, on va être pressé dans son siège.
37:26On ressent jusqu'à 2G.
37:28Et c'est similaire.
37:30Jean-François m'avait confié que c'était
37:32vraiment similaire, identique
37:34aux premières minutes d'un lancement
37:36spatial. Donc c'est vraiment ça qu'on vit
37:38dans cette expérience-là. 2G, c'est deux fois
37:40le poids de son corps. Oui, exactement.
37:42Petit mot, qu'est-ce qui est
37:44le plus surprenant, en fait,
37:46la première fois ? En fait, quelqu'un qui n'a jamais vécu
37:48un nombre de G élevé,
37:50la première fois qu'il le subit, comme dans l'avion
37:520G de Novespace, la filiote du CNES, que
37:54Philippe connaît, où on subit un virgule 8G
37:56lors de la ressource, avant l'apesanteur,
37:58vous ressentez
38:00une force invisible qui vous presse
38:02sur votre dos.
38:04Et c'est bizarre.
38:06Ça fait un peu sorcellerie, parce que vous ne voyez pas
38:08la force. Mais quelque chose que
38:10vous ne voyez pas,
38:12donc c'est une sensation étrange, ça fait pas mal
38:14du tout. C'est très rigolo, en fait.
38:16C'est très...
38:18Mais il vaut mieux que ce soit devant ou derrière ?
38:20Il vaut mieux être sur le dos.
38:22Et surtout pas comme Tintin sur le ventre.
38:24Tous les décollages de tous les astronautes
38:26depuis Gagarin sont
38:28tous allongés face au ciel.
38:30Donc lors de l'accélération, ils subissent
38:32le nombre de G pressé
38:34vers leur dos. Un peu comme quand vous accélérez
38:36dans un avion en ligne, où vous vous sentez un peu pressé
38:38sur votre ciel, sauf que là, c'est beaucoup plus fort.
38:40Mais c'est très supportable. Tout le monde ici peut supporter,
38:42sans problème. Merci
38:44Merci à vous. D'abord, merci Philippe David
38:46d'avoir organisé cette magnifique émission.
38:48Philippe Baptiste, merci beaucoup. Président
38:50du CNES, le Centre National d'Études Spatiales.
38:52Jean-François Clairvoy, merci
38:54mille fois, en tout cas, d'avoir accepté notre invitation.
38:56Spationautes, Français,
38:58sommités, et puis Philippe Baptiste,
39:00qui est toujours aussi intéressant à présent.
39:02Et Benjamin Péter, je veux dire.
39:04Toujours aussi intéressant, chargé d'actualité
39:06spatiale à la Cité de l'Espace.
39:08On va venir, on vous le dit.
39:10A chaque fois, on vous le dit, mais on va venir.
39:12On va prendre notre billet,
39:14on va embarquer notre équipe et on va faire une émission
39:16là-bas. Parce que je sais, comme
39:18la dernière émission avait passionné
39:20les auditeurs de Sud Radio, vous avez été
39:22passionnants. Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation.
39:24On se retrouve demain.
39:26Demain, 17h. Tout de suite, Sud Radio à votre service.
39:28Et à 20h03,
39:30les vraies voix du foot avec
39:32Tonton Mauricio et Yacine Kamadj. Merci à notre équipe
39:34formidable. Merci beaucoup Marie. Et on vous embrasse.
39:36Salut, à demain.