ÉDITO - Emmanuel Macron ne veut pas de drapeau russe aux Jeux olympiques de Paris 2024

  • l’année dernière
À la veille du début du mondial de rugby qui se déroule à Paris, le président de la République, Emmanuel Macron, a donné une interview exclusive au magazine l'Équipe. Il a évoqué ne pas vouloir de drapeau russe sur le sol français pendant les Jeux olympiques. Le décryptage de cette interview par l'éditorialiste politique, Matthieu Croissandeau. 

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00:00 parler des Jeux Olympiques avec cette sortie du président de la République qui accorde un entretien au journal L'Équipe ce matin, à la veille évidemment de l'ouverture de la Coupe du monde de rugby.
00:08 Il a été interrogé sur la présence des Russes au Jeu de Paris.
00:12 Oui, alors pour Emmanuel Macron, la réponse est claire, c'est non à la Russie à Paris.
00:17 Évidemment, il ne peut pas y avoir le drapeau russe au Jeu de Paris, dit le président de la République.
00:22 Je crois que ça fait consensus parce que la Russie comme pays n'a pas sa place à un moment où elle a commis des crimes de guerre, où elle déporte des enfants.
00:28 C'est une position qui n'est évidemment pas très surprenante de la part du chef de l'État.
00:32 On rappelle juste, et il le sait lui-même que ce n'est pas lui mais le comité international olympique qui décide.
00:37 Les pays hautes n'ont pas leur mot à dire. Ils organisent les Jeux et ensuite ils passent le ballon, si j'ose dire, au CIO et c'est lui qui décide de tout.
00:44 Le CIO justement n'a pas encore tranché la question spécifique de Paris 2024, mais il rappelle sur son site ses recommandations qui avaient été émises dès le début de la guerre en Ukraine.
00:53 Vous le voyez, aucune manifestation sportive internationale ne doit être organisée en Russie ou en Belarus.
00:57 Ça c'était la première. Aucun drapeau, hymne ou autre symbole national ne devrait être déployé lors des manifestations sportives internationales.
01:03 Et puis aucun représentant du gouvernement ou de l'État ne devrait être accrédité ni invité à des manifestations sportives internationales.
01:10 Ça, ça vaut pour les drapeaux et les autorités russes, mais est-ce que ça vaut pour les athlètes russes ?
01:14 Ça, c'est toujours pas décidé. Que dit Emmanuel Macron ? La vraie question que le monde olympique devra trancher, c'est quelle place donner à ces athlètes russes qui parfois se sont préparés,
01:22 se préparent toute une vie et peuvent aussi être les victimes de ce régime.
01:27 Alors c'est vrai, comment faire la différence entre les athlètes russes qui sont pro-Poutine, les athlètes russes qui sont anti-Poutine ?
01:33 Ça, c'est pas facile. Et puis comment faire surtout aussi pour que les Ukrainiens ne se sentent pas trahis ou décident de boycotter les Jeux de Paris si des Russes y étaient ?
01:41 Pour Emmanuel Macron, il reviendra au CIO encore une fois de décider.
01:44 Pour l'instant, que dit le CIO ? Le CIO autorise la participation à des manifestations sportives internationales d'athlètes neutres.
01:51 Vous savez qu'ils ne défilent pas sous la bannière de leur pays, mais sous une étiquette neutre.
01:55 Ça a été le cas récemment au championnat du monde de judo, de taekwondo. Mais on sait que certains athlètes ukrainiens refusent de les affronter.
02:01 Alors ce sont évidemment des questions très politiques et le chef de l'État, même s'il rappelle dans l'interview à l'équipe que cette question ne doit pas être politisée, il fait la politique.
02:09 On rappelle ce qu'il avait dit, vous vous souvenez, avant la Coupe du monde de football au Qatar.
02:13 Je pense qu'il ne faut pas politiser le sport. On voit bien qu'il y a vérité en deçà du Qatar et puis qui ne marche pas au-delà.
02:21 Emmanuel Macron a aussi donné son avis sur la sélection de Bastien Chalureau.
02:26 On rappelle que c'est ce joueur qui a été condamné pour des faits de violence raciste en 2020.
02:30 Chalureau, c'est un appelé de dernière minute aux 15 de France.
02:33 LFI s'est ému de sa sélection et il faut dire qu'il a fait appel.
02:38 Oui, alors le président répond avec une forme de... et en même temps, parce que qu'est-ce qu'il fait le président ?
02:43 Il rappelle le principe de la présomption d'innocence, il dit que la justice doit faire son travail et qu'il y a un droit de recours en France.
02:48 Mais il le dit aussi que si des condamnations sur des faits graves établis qui touchent la cohésion de la nation,
02:53 à ce moment-là il serait préférable évidemment que Chalureau ne porte plus le maillot de l'équipe de France.

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