Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, souhaite faciliter les promotions pour les distributeurs afin de faire baisser les prix en période inflationniste. Les détails avec l'éditorialiste BFM Business, Pierre Kupferman.
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00:00 Alors Pierre, bonjour. Est-ce que vous avez une bonne nouvelle pour nous ?
00:02 Est-ce qu'on va voir des grosses promos dans les rayons non alimentaires des supermarchés ?
00:06 Écoutez, c'est le souhait de Bruno Le Maire qui met la pression à ce sujet sur les députés.
00:10 On écoute le ministre de l'Économie. C'était ce matin sur France Info.
00:14 Si on veut vraiment se battre contre l'inflation, stopper définitivement la spirale inflationniste,
00:20 faire baisser les prix ou au moins stabiliser les prix,
00:23 il faut permettre aux distributeurs d'aller plus loin dans les revises.
00:25 Donc sur le moratoire, vous dites OK.
00:26 Sur le moratoire, moi je dis aux parlementaires de se saisir du sujet.
00:30 Et s'il y a une majorité à l'Assemblée nationale pour revenir sur ce moratoire
00:33 et permettre aux distributeurs de faire 60% de remise sur les shampoings,
00:36 sur les savons ou sur les lessives, tant mieux.
00:38 Alors c'est quoi ce moratoire dont parle Bruno Le Maire ?
00:42 C'est une mise, entre parenthèses, d'une des mesures de la loi d'escrozaille
00:45 du nom du député Renaissance, qu'il a très bien défendu
00:48 puisqu'elle a été votée à l'unanimité cette loi.
00:50 Ce moratoire permettrait de revenir provisoirement sur la limite de 34%
00:56 imposée à la grande distribution pour toutes les promotions
01:00 sur les produits vendus dans ces rayons droguerie, parfumerie et hygiène.
01:04 Et concrètement, qu'est-ce que ça va changer ?
01:06 Pour que ça parle à tout le monde, il faut prendre des exemples.
01:08 Aujourd'hui, si un supermarché veut faire une promo sur le gel douche,
01:11 le mieux qu'il puisse faire, c'est de proposer un lot de 3 flacons,
01:15 dont le troisième est gratuit.
01:16 En cas de moratoire, il pourra proposer des lots de 4
01:19 avec 2 flacons gratuits.
01:21 L'autre grand classique des promos, c'est la remise immédiate.
01:24 Donc, au lieu de -70% sur le deuxième produit acheté,
01:27 on pourra aller jusqu'à -100%.
01:29 Ou même, pour des produits qu'on achète que à l'unité,
01:32 aller de -30 plutôt à -60%.
01:36 Mais là, le principal souci des Français, c'est plutôt les produits alimentaires.
01:40 Et là, on parle de lessive, de crème pour la peau.
01:42 Oui, c'est vrai, mais ces promotions, à partir du moment où elles deviennent importantes,
01:47 elles vont jouer un rôle dans le coût final du panier ou du chariot de course du samedi.
01:52 Et donc, ce que vous économisez d'un côté, vous allez pouvoir le dépenser,
01:55 si je puis dire, de l'autre.
01:57 Et les patrons des grandes chaînes de supermarchés,
01:59 ils poussent évidemment dans ce sens.
02:00 Il y a quelques jours, le patron de Carrefour expliquait que 2 Français sur 10
02:04 se privaient de ces produits d'hygiène,
02:06 et que cette loi ne bénéficiait qu'à 3 grandes multinationales,
02:09 Procter & Gamble, Univer et Hunker.
02:12 3 géants étrangers, sous-entendu.
02:15 Pourquoi une loi française devrait les favoriser, ces groupes étrangers ?
02:18 Et les patrons de la grande distribution savent aussi que, sur ce sujet,
02:21 évidemment, ils sont totalement en phase avec la population, avec les consommateurs.
02:24 C'est sûr, les promotions, c'est le bouclier anti-inflation par excellence.
02:29 Selon un sondage réalisé cet été, 83% des consommateurs
02:33 privilégient les produits en promotion plutôt que leurs marques habituelles.
02:36 Et la chasse aux promos, c'est aussi ce qui peut amener ces consommateurs
02:40 à faire leurs courses ailleurs que dans leurs magasins habituels.
02:43 Donc, dans la guerre à laquelle se livrent les enseignes de supermarché,
02:47 c'est une arme très efficace.
02:50 Merci beaucoup Pierre pour ces bonnes nouvelles.