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Deux mois après sa disparition, les gendarmes continuent de chercher le petit Emile, deux ans et demi, qui a disparu début juillet dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le général François Daoust, ancien directeur de l'Institut de Recherche criminel de la gendarmerie nationale, explique tout.
Regardez L'invité de RTL Soir du 07 septembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julien Celié. RTL bonsoir jusqu'à 20h.
00:07 Allez bonne fin de journée RTL, bonsoir.
00:09 Continue place au deuxième invité maintenant de l'émission, l'invité pour tout comprendre.
00:14 Et ce soir vous allez comprendre comment travaillent les gendarmes qui, deux mois après sa disparition,
00:18 continuent de chercher le petit Emile. Emile, c'est ce petit garçon de deux ans et demi qui a disparu début juillet dans les Alpes-de-Haute-Provence.
00:25 Alors pour tout nous expliquer on accueille François Daoust, l'ancien directeur de l'Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale.
00:31 Bonsoir. Bonsoir. Avec nous également Maxime Lévy du service Police Justice de RTL. Bonsoir Maxime.
00:37 Bonsoir. Alors je me tourne d'abord vers vous Maxime, vous êtes allé enquêter sur les lieux de la disparition au Auvergnay.
00:43 Elle en est où cette affaire ?
00:44 Bien ce qui est assez fou c'est que le mystère reste toujours entier, même deux mois après la disparition.
00:48 J'étais dans le village la semaine dernière et donc chaque habitant y va de son anecdote, de sa rumeur, de son hypothèse,
00:54 parfois plus ou moins farfelue. Reste que personne ne sait où est vraiment passé Emile.
00:59 Seuls deux témoins disent l'avoir vu pour la dernière fois jouer à 20 mètres de la maison de campagne familiale.
01:04 Et puis plus rien, disparu. Seuls restent donc les pistes envisagées comme l'accident maquillé,
01:09 un conducteur qui l'aurait renversé, qui aurait caché le corps, la piste du drame familial ou bien celle de l'enlèvement en toute discrétion.
01:15 Lors de votre enquête sur place Maxime, il y a quelque chose que vous avez découvert, en tout cas constaté.
01:19 Oui, alors je souhaitais entrer discrètement dans le hameau afin d'éviter au maximum de déranger.
01:24 Je me suis rendu compte qu'il y avait deux routes pour y aller.
01:26 Une qui part de la départementale, qui passe par le village et qui monte au hameau du Haut-Vernay.
01:31 Et une autre qui part toujours de la départementale mais qui est un chemin forestier qui monte directement au hameau.
01:37 Donc j'y vais avec ma petite citadine de location.
01:39 Et ce n'était pas simple, beaucoup de pierres, de trous, de troncs d'arbres, un ruisseau même.
01:43 Mais j'ai tout de même réussi à rallier le hameau en 5-10 minutes.
01:46 Elle est donc tout à fait empruntable si l'on veut fuir sans être vu.
01:50 Alors, attention aux fantasmes, prudence, l'existence de cette route n'indique pas qu'il y a eu un enlèvement.
01:55 Mais savoir qu'elle est empruntable est je trouve assez intéressant.
01:58 Et il y avait autre chose de notable que vous avez constaté Maxime ?
02:01 Oui, ce sont les habitants qui sont tous persuadés qu'Emile ne se trouve plus au Vernay.
02:06 C'est l'avis du maire également, même si le relief est très escarpé et boisé.
02:09 Tout le monde explique que la zone a été extrêmement biaratisée, plus de 96 hectares au total.
02:14 A l'époque d'ailleurs, le procureur de Digne-les-Bains expliquait qu'il s'agissait du plus grand ratissage judiciaire jamais mené.
02:20 Merci Maxime. François Daoust, on le disait, vous êtes l'ancien directeur de l'Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie.
02:25 Vous connaissez parfaitement ce genre de situation.
02:28 Nous de l'extérieur, on a un peu l'impression qu'il ne se passe plus rien dans cette enquête.
02:32 Mais en fait, les gendarmes, eux, ils continuent de bosser. Concrètement, ils font quoi en ce moment ?
02:36 Là, il faut savoir qu'il y a en ce moment 25 enquêteurs qui travaillent sur les différentes hypothèses
02:41 parce qu'on ne peut pas toutes les clore d'entrée.
02:44 Et ils reprennent. Dans un premier temps, il y a eu des auditions libres pour essayer de voir si quelqu'un a vu quelque chose.
02:52 Et maintenant, toutes ces personnes repassent en interrogatoire, en audition.
02:58 Audition beaucoup plus construite parce qu'on a changé de niveau de procédure pénale.
03:03 Et c'est-à-dire que maintenant, nous sommes dans des investigations criminelles
03:07 puisqu'il y a enlèvement supposé, etc. Ça donne des moyens supplémentaires.
03:14 Puisqu'il y a des investigations dites "criminelles", comment travaillent les gendarmes concrètement ?
03:20 Est-ce qu'il y a des filatures ? Est-ce qu'il y a des écoutes téléphoniques ?
03:22 Alors même qu'il n'y a pas de suspect évident dans cette affaire ?
03:24 C'est ce que vous avez dit. On peut faire des écoutes, on peut suivre, on peut investiguer de manière beaucoup plus large.
03:31 Mais aussi, il faut savoir qu'il y a derrière le laboratoire ou le commandement du cyberespace de la gendarmerie
03:38 qui travaille aussi sur tout ce qui est numérique, tout ce qui est téléphonie.
03:44 Et il y a ces fameux 1600 bornages qui convient de vérifier les uns derrière les autres.
03:51 Et ces vérifications vont au-delà du simple bornage, c'est essayer de coupler ces bornages avec une géolocalisation.
04:00 Qui était sur place ? A quel endroit ? Est-ce qu'il était en mouvement ? Ou au contraire, est-ce qu'il y a eu des stations ?
04:06 Puisqu'il n'y a pas de suspect évident, tout le monde est un peu suspect.
04:09 Et ça, deux mois après, ils continuent de chercher et d'éplucher tout ça, à 25.
04:12 C'est ça.
04:13 Et justement, on ne se raccroche dans ce genre d'affaires-là qu'à des choses techniques ?
04:18 Ce sont les seules choses qui restent actuellement aux enquêteurs ?
04:22 Non, non, non. Il y a le renseignement humain. Et ça, le renseignement humain avec les témoignages,
04:27 les premières auditions et puis les auditions maintenant qui sont encadrées avec la procédure criminelle
04:35 font que toute variation dans une audition va intéresser.
04:40 Pourquoi il y a une incohérence ?
04:41 Est-ce que cette incohérence est due à un souvenir qui s'est transformé ?
04:46 Ça, ça arrive régulièrement.
04:47 Une personne qui est prise ou qui est de près ou de loin dans une affaire judiciaire d'importance
04:54 va écouter la télévision, va écouter la radio, etc.
04:58 Et son souvenir va se transformer au fur et à mesure.
05:01 Donc les enquêteurs vont devoir à la fois lutter contre la reconstruction de souvenirs,
05:06 c'est-à-dire un témoignage faux mais sincère,
05:08 de ce qui peut être un faux témoignage en vue de traverser la vérité.
05:13 Donc c'est tout ça qu'il va maintenant falloir corroborer.
05:17 Et c'est un travail de titan puisque toutes les personnes qui ont été déjà entendues
05:23 vont l'être à nouveau, plus celles, bien sûr, les 1600 qui ont borné
05:28 pour voir s'il y a des éléments concrets derrière.
05:31 - Donc toutes les pistes sont encore creusées très discrètement
05:35 par ces 25 enquêteurs, deux mois après la disparition du petit Emile
05:39 dans les Alpes de Haute-Provence.
05:40 Merci beaucoup François Daous pour vos explications.
05:42 Vous l'ancien directeur de l'Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie.
05:45 Merci beaucoup Maxime Lévy pour votre enquête sur place là-bas au Vernet.
05:50 Petite pause, RTL Bonsoir continue.
05:52 On est ensemble jusqu'à 20h.
05:54 La bande toujours en studio, Cyprien, Marion, Alex
05:56 et maintenant Isabelle Choquet qui à son tour vient d'entrer en studio.
06:00 Bonsoir Isabelle. - Bonsoir à tous.
06:01 Pour le grand match des infos pour briller au dîner.
06:04 Isabelle, vous avez un petit point d'avance sur Marion.
06:07 Le duel se poursuit dans une poignée de secondes.
06:10 - Voilà quel suspense on a, t'en en peux plus.
06:13 Julien Célier, Marion Calais et Cyprien Séni.
06:16 R.T.
06:17 [SILENCE]

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