• il y a 8 mois
Le Haut-Vernet une nouvelle fois sous les feux des projecteurs : depuis ce matin, une "mise en situation" s'y déroule, une sorte de reconstitution de l'après-midi où Émile, petit garçon de 2 ans et demi a disparu. Pour en parler, l'ancien procureur général spécialiste des affaires au long cours et des cold cases, Jacques Dallest.
Regardez L'invité de RTL Soir du 28 mars 2024 avec Julien Sellier.

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00:02 Tabac.
00:04 RTL.
00:05 Bonsoir.
00:06 Julien Célier, Vincent Derosier et Cyprien Signe.
00:09 18h45, voici maintenant nos invités pour tout comprendre.
00:14 Le Haut-Vernay, une nouvelle fois sous les feux des projecteurs.
00:17 Depuis ce matin, mise en situation.
00:19 En gros, c'est une reconstitution de l'après-midi où Emile a disparu.
00:22 On va en parler avec l'ancien procureur général,
00:24 spécialiste des affaires au long cours et des cold case, Jacques Daleste, qui va nous rejoindre.
00:29 Mais juste avant, direction justement ce hameau des Alpes de Haute-Provence.
00:33 On va retrouver l'un de nos envoyés spéciaux, Hugo Hamelin.
00:35 Bonsoir Hugo.
00:36 Bonsoir à tous.
00:37 D'abord, déjà pour vous, difficile de suivre cette mise en situation pour les journalistes.
00:41 Oui, c'est peu de le dire puisque nous sommes parqués à 2 km du hameau en contrebas,
00:46 derrière une barrière gardée par la gendarmerie.
00:49 D'ailleurs, deux téméraires ont tenté de passer par des sentiers de randonnée pour tenter de la contourner.
00:54 Ils ont pris une amende.
00:55 Une trentaine de journalistes, dont une équipe venue spécialement d'Allemagne,
00:58 parce que cette affaire intéresse ailleurs en Europe.
01:01 Regarde les voitures banalisées des enquêteurs de la section de recherche de Marseille,
01:04 monter et descendre du hameau.
01:06 Ce n'est pas fantastique comme spectacle.
01:08 Le tout sous la grêle, la neige et la pluie.
01:11 On imagine la difficulté des 17 personnes convoquées pour cette mise en situation
01:14 de rejouer inlassablement les moments précédents la disparition d'Emile,
01:19 en doudoune à capuche, alors que cette disparition, on le sait,
01:22 elle a eu lieu en plein mois de juillet.
01:24 On attend finalement les retours de nos sources fiables,
01:26 les gendarmes, le parquet, les avocats de la famille,
01:28 pour se faire une idée plus précise de ce qui a évolué ou pas aujourd'hui.
01:32 Et ces investigations, Hugo, ça commence un peu à agacer les locaux aussi.
01:36 Oui, plus que les investigations, finalement, c'est le ramdam médiatique
01:40 qui sévit autour de cette affaire qui les énerve.
01:42 La plupart ont peur de parler aux journalistes,
01:45 car livrer un sentiment personnel à un micro ou une caméra,
01:49 ça peut vite se transformer en rumeur médiatique.
01:51 Et dans ce tout petit village sous tension depuis 8 mois,
01:53 la moindre étincelle peut provoquer un embrasement.
01:56 L'exception qui confirme la règle, c'est cet habitant surnommé
01:59 "is no good" par les mauvaises langues du village,
02:02 qui lui tourne autour des caméras, toujours prêt à donner son point de vue.
02:06 Mais c'est bien le seul, le Auvergnet est tout simplement lassé, usé,
02:09 et attend avec impatience la fin de cette nouvelle opération
02:12 pour retrouver son calme au cœur des montagnes enneigées
02:15 des Alpes de Haute-Provence.
02:16 Merci Hugo, sous la grêle.
02:18 Comme promis, l'ancien procureur général Jacques Daleste nous rejoint.
02:21 Bonsoir. Jacques Daleste en 40 ans de carrière,
02:24 vous en avez fait des dizaines de mises en situation ou de reconstitution.
02:28 Ça sert à quoi exactement ? Les enquêteurs, là, ils cherchent quoi ?
02:31 C'est un transport sur les lieux avec la volonté apparemment de visualiser les lieux.
02:38 C'est une espèce de remise à plat d'une affaire avec les éléments
02:42 dont disposent les enquêteurs, qui sont évidemment assez limités en l'espèce, semble-t-il.
02:46 Mais est-ce que par exemple dans les mises en situation,
02:48 il y a des caméras qui filment la scène pour que les images soient ensuite revues
02:53 et analysées par des spécialistes du langage corporel, par exemple,
02:56 qui peuvent dire "Ah ben tiens, là quand il fait ça, peut-être que ça ne se joue pas naturellement, il ment".
03:00 Ça n'existe pas ça ? Non, non. Je ne pense pas qu'on en soit là.
03:03 C'est simplement de voir s'il y a des contradictions, s'il y a des éléments
03:06 peut-être qui n'ont jamais été évoqués jusque-là, qui pourraient être évoqués aujourd'hui,
03:10 qui peuvent faire progresser peut-être l'enquête.
03:12 On est dans une zone d'incertitude.
03:14 Et il ne faut pas non plus attendre, monts et merveilles, de ce genre d'investigation.
03:18 Ça peut évidemment aider l'instruction, mais il ne faut pas imaginer que, en fin de journée,
03:23 on connaîtra les raisons de la disparition du petit Émile.
03:26 Ce serait magnifique, mais je pense que ce ne sera pas le cas.
03:29 Pourquoi des images par drone, notamment ?
03:32 Ça permet de vérifier les angles de vue de chacun des 17 témoins,
03:38 pour vérifier qu'à l'instant T, chacun disait vrai, par exemple ?
03:41 Ça peut servir à ça ?
03:42 Oui, c'est aussi une façon d'avoir des photos aériennes qui permettent d'avoir des plans
03:47 qu'on appréhende mal quand on est dans un bureau.
03:50 Il faut encore une fois penser éventuellement à une juridiction de jugement,
03:54 où les juges qui jugeront au fond, peut-être des jurés de cour d'assises,
03:58 ne seront jamais allés sur les lieux.
04:00 Donc il faut essayer de leur donner le maximum d'informations,
04:02 presque en trois dimensions, si je puis dire.
04:04 Et maintenant, il y a des éléments assez... des technologies, des scanners, de la 3D.
04:10 Voilà, c'est une confrontation en fait, et de ces confrontations,
04:13 peuvent naître une nouvelle orientation.
04:15 On peut mettre de côté une piste qui était peut-être envisagée,
04:18 mais finalement qui ne semble pas la bonne.
04:20 Même s'il faut être toujours très prudent,
04:22 on sait que la solution peut être dans une voie qui avait été explorée,
04:26 qui a peut-être été trop vite abandonnée.
04:28 Vous qui avez connu de très nombreuses situations de ce type,
04:32 de remises en situation dans votre carrière,
04:35 est-ce que parfois, des témoins ont un souvenir qui revient ?
04:40 Parce qu'ils sont de nouveau sur les lieux, comme s'ils y étaient à l'instant T.
04:45 Oui, bien sûr, c'est tout l'intérêt d'être sur place.
04:49 On est quand même sur un temps encore convenable,
04:52 même si on est plusieurs mois après, les choses ne sont pas oubliées.
04:56 Il faut penser aussi que peut-être certains témoins qui étaient présents,
04:58 qui ont vu quelque chose, ne se sont jamais manifestés.
05:01 C'est aussi ça qui peut être intéressant, de relancer une forme d'appel à témoins.
05:05 Il ne faut jamais s'avouer battu, de se dire "ça c'est terminé".
05:09 Un témoignage peut être partiel ou partiel.
05:12 C'est encore une fois de cette collecte, de cette juxtaposition d'informations,
05:16 qu'on peut voir si telle déclaration semble juste,
05:20 ou si elle peut être fantaisiste ou mensongère.
05:24 C'est toute cette analyse auquel doivent procéder les juges d'instruction,
05:28 peut-être avec des experts, des techniciens,
05:30 les enquêteurs de la gendarmerie qui sont assez pointus sur ces sujets.
05:33 Mais là, ce soir, cette nuit, demain, ils vont se réunir,
05:37 ils vont débriefer tout ce qui s'est passé, ils vont voir les images.
05:39 Comment ça va se passer pour les enquêteurs par exemple ?
05:41 Je pense qu'ils rentreront, ce sont des juges d'instruction d'Aix-en-Provence,
05:44 ils rentreront chez eux, ils évalueront certainement ensemble,
05:49 avec le parquet peut-être, avec les enquêteurs, le bilan.
05:53 Ils en feront le bilan et peut-être des choses sortiront,
05:56 qu'on ignore pour l'instant, dans les jours qui viennent.
05:58 Donc il ne faut pas être trop pressé, c'est un travail de longue haleine,
06:02 c'est toujours trop long évidemment, pour la population, pour les victimes,
06:07 pour la famille, mais il faut arriver pas à pas,
06:10 parce que peut-être c'est de cette manière qu'on connaîtra la vérité.
06:13 Merci beaucoup Jacques Dalles, vous l'ex-procureur général pour vos explications.
06:16 Merci aussi à Hugo Hamelin, l'un des envoyés spéciaux ce soir de RTL au Vernay.
06:21 RTL bonsoir, continue dans une seconde.
06:24 Le match des infos pour briller au dîner, et puis après 19h,
06:27 on va rajeunir en quelque sorte avec notre grande invitée,
06:30 c'est Charline Spiteri, la chanteuse iconique du groupe de légende Texas.
06:33 Texas va jouer en live pour vous dans ce studio.
06:36 Nouvel album avec des tubes revisités, c'est magnifique.
06:39 Et avec Charline Spiteri, on va aussi parler de son amour de la France,
06:42 parce que figurez-vous qu'elle connaît très bien,
06:44 et la famille Gainsbourg, et Thierry Henry.
06:46 Si si, à tout de suite.
06:48 RTL bonsoir, jusqu'à 20h.
06:50 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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