Le président du Conseil national du patronat du Sénégal, est le Grand Invité de l’économie RFI - Radio France Internationale - Jeune Afrique
Il répond aux questions de Aurélie M'Bida et Bruno Faure
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#Senegal #business #présidentielle #réformes #élection #CNPS
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00:00 Ecodici, Ecodailleurs, le grand invité de l'économie RFI Jeune Afrique, Aurélie Mbida, Bruno Faure.
00:09 Bonjour à tous, c'est le retour du grand invité de l'économie RFI Jeune Afrique que j'ai le plaisir de présenter chaque mois avec ma camarade Aurélie Mbida. Bonjour Aurélie.
00:22 Bonjour Bruno, bonjour à tous.
00:24 Et c'est un acteur majeur de l'économie sénégalaise que nous recevons ensemble ici dans le studio 51 de RFI, un chef d'entreprise au pluriel et le président de la plus importante organisation patronale du pays, le Conseil National du Patronat. Bonjour Baidian.
00:41 Bonjour Bruno Faure, bonjour Aurélie.
00:44 Merci infiniment d'avoir accepté notre invitation car l'actualité au Sénégal, comme dans plusieurs autres pays africains avec ses implications économiques, a été extrêmement riche ces dernières semaines, ces derniers mois.
00:57 Elle le sera encore à coup sûr jusqu'à l'an prochain avec une échéance électorale très attendue. D'abord, et c'est notre habitude, un bref résumé avec Aurélie Mbida de votre parcours.
01:09 Alors Baidian, vous êtes à la tête du Conseil National du Patronat du Sénégal, le CNP, et avec la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal, les deux organisations qui ont souscrit à la signature des conventions collectives, vous représentez le patronat local.
01:28 Car en effet, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'au Sénégal, le patronat n'est pas un et indivisible, mais il est vraiment pluriel. Baidian, vous êtes quelqu'un de très discret.
01:39 Peu d'informations circulent réellement. Votre sujet ni votre personnalité, ni vos amitiés, ni vos inimitiés ne laissent de traces sur les internets. Pas d'affaires notables, pas de polémiques.
01:54 Mais en croix à vos proches, vous avez su imprimer votre marque dans le paysage économique. Vous défendez les intérêts des Sénégalais. C'est votre combat depuis votre accession à la présidence du CNP en 2002, il y a 21 ans.
02:09 Le contenu local, un partage équitable des bénéfices avec les entreprises étrangères...
02:14 Vous confirmez ? C'est ça vraiment votre combat, si on n'avait qu'un seul, en quelques mots ?
02:19 Si, je confirme. Je confirme.
02:21 De toute façon, on y reviendra tout le long de cet entretien. Au-delà du CNP, vous êtes aussi le président du syndicat des entreprises de manutention des ports du Sénégal,
02:33 ainsi que président-directeur général, actionnaire, investisseur de plusieurs entreprises dans la manutention, la construction, l'extraction de minerais, le tourisme, les transports, notamment les services aéroportuaires.
02:47 C'est un secteur en plein boom ?
02:49 En plein boom, oui. Depuis Covid, je pense que le monde entier est en train de bouger partout.
02:55 Et donc, nous tirons aussi des bénéfices de cela. Nous nous en tirons encore davantage, pas pour de bonnes raisons,
03:02 parce que d'autres pays à côté souffrent au même moment et qui n'ont plus accès à certains transports aériens et donc ils viennent à Dakar.
03:12 Dakar, justement, le Sénégal qui a de fortes ambitions dans la sous-région. Est-ce que Dakar va devenir le hub aéroportuaire d'Afrique de l'Ouest ?
03:23 C'est une ambition que nous avons. Je pense que nous devons aussi essayer même de mettre en œuvre davantage.
03:29 Nous avons Dakar et une place, le Sénégal, qui a comme objectif d'attirer les investisseurs, une place financière, une place de logistique, une place de hub.
03:41 Des investissements sont faits, des aéroports, des routes. Et donc, tout ceci concourt effectivement à essayer de positionner le Sénégal comme un pays de la sous-région.
03:52 Cela pose pas mal de questions. Quelques mots sur vos passions avec Aurélie.
03:57 Oui, voilà vos passions, le golf.
04:00 Quand on commence les passions, ça peut toujours être dangereux, mais allez-y.
04:03 Je parle non pas du golf.
04:05 Je parle du golf.
04:07 Tout à fait, j'en suis le président.
04:09 Penchant pour les cigares. Un certain souci de l'apparence, on peut le dire. Vous aimez être élégant.
04:16 En tout cas, on retrouve cet amour pour les belles choses dans votre goût pour l'art.
04:22 Vous avez été ainsi pendant quatre années le président du comité d'orientation de la Biennale de l'art contemporain, qu'on appelle aussi Dakar ART.
04:32 Agnes, êtes-vous prêt à lever le voile un peu plus sur qui vous êtes vraiment, mais surtout sur ce qui vous anime ?
04:38 Dans vos différentes caractérisations, vous avez fini par la Biennale que j'ai présidée, c'est-à-dire des arts au Sénégal.
04:46 Je pense que de tout ce que vous aviez dit, c'est peut-être une des choses que j'ai le plus aimé.
04:52 Le plus aimé parce que c'est le lieu, en réalité, c'est un lieu d'intelligence.
04:58 C'est un lieu de... Je dis souvent que dans nos pays, on est confronté en permanence à des esthétiques différentes.
05:10 Et le monde de l'art permet cette confrontation et permet aussi, ce que dans notre contexte à nous, que l'esthétique dont on ne veut pas, qu'elle ne soit pas dominante.
05:22 Donc en ça, effectivement, j'ai énormément apprécié d'être président de la Biennale pendant deux éditions.
05:29 Alors, on va surtout parler dans cette émission de l'art de faire des affaires.
05:33 Tout à fait.
05:34 Le climat des affaires en Afrique et en particulier au Sénégal, le développement économique de ce pays, le sentiment "anti-français", je mets des guillemets,
05:44 la perspective de la présidentielle, les relations avec le gouvernement, avec les syndicats.
05:48 Nous avons énormément de questions à vous poser. By Dieyane, président du Conseil National du Patronat, entretient à voir, à partager, à commenter sur les chaînes YouTube de RFI et de Jeune Afrique.
06:00 Vous y retrouvez tous nos autres grands invités de l'économie.
06:03 D'autres détails, des extraits et des photos de ce tournage à découvrir aussi sur notre page Facebook RFI ÉCO.
06:11 Bonne émission à toutes et à tous.
06:14 [Générique]
06:24 D'abord donc, By Dieyane, votre réaction à l'actualité la plus brûlante, les suites des coups d'État au Niger en juillet, puis au Gabon au mois d'août.
06:34 Deux pays qui sont en partie mis à l'écart d'un point de vue économique.
06:39 Après le Mali, après le Burkina Faso, après les sanctions prises contre la Guinée, est-ce que ça inquiète l'opérateur économique régional que vous êtes ?
06:49 Je pense que ça m'inquiète et ça inquiète tout investisseur.
06:53 Au-delà même des investisseurs, ça inquiète tous les acteurs de nos sociétés.
07:00 Nous sommes en train de voir presque d'une façon périodique des coups d'État se répéter.
07:07 Je ne pense pas que ce soit la voie qu'il faut prendre.
07:14 Mais au-delà de ça, tout au moins dans une perspective d'un investisseur et d'un chef d'entreprise, c'est absolument inquiétant.
07:23 Inquiétant par le fait qu'on est en train au même moment de parler de notre environnement communautaire,
07:31 notamment des CAF et CONSOR qui ont pour mission et objectif de développer le commerce intra-africain,
07:39 de réduire les coûts commerciaux, de favoriser la compétitivité.
07:44 Et on a au même moment, surtout dans notre zone à nous, des sanctions.
07:49 Dans le cadre de nos pays UEMOA, on a trois pays qui aujourd'hui sont sous sanctions.
07:55 Un pays, le Sénégal, qui va à des élections en 2024. L'autre, la Côte d'Ivoire en 2025.
08:02 Je pense qu'on assiste à vraiment, il y a de l'inquiétude.
08:07 Dans un premier temps, il y a souvent des sanctions, effectivement, une mise à l'écart.
08:12 Et puis on voit qu'avec le temps, malgré tout, le business reprend, les affaires continuent.
08:17 Mais au même moment, pendant des périodes, nous avons eu des sanctions, donc perte de chiffre d'affaires des entreprises.
08:24 Même pour nos États, en réalité, réduction ou perte de recettes fiscales.
08:28 Mais comme ce n'est pas soutenable, et que même les réactions aussi des populations dans ces différents pays,
08:35 qui aspirent à autre chose, nous ne devons pas être pénalisés tout de suite.
08:40 Et donc effectivement, le business reprend.
08:43 Et donc, bon, avec des pertes de temps, de perturbations, de chiffre d'affaires perdus,
08:49 tout ce que ça inspire pour sur des futurs investissements.
08:54 Et ce que ça fait aussi, c'est que ces mêmes États vont investir plus dans la défense
09:01 et que dans la formation, par exemple, et ainsi de suite.
09:04 On voit qu'il y a eu des pertes, ce que vous disiez tout à l'heure, mais il y a également eu des changements profonds.
09:10 Si on regarde, par exemple, les récents coups d'État, il y a eu une reprise en main locale
09:17 qui a conduit, par exemple, au Burkina Faso, à l'éviction du français Méridiam de Doncin,
09:24 maîtriser ses infrastructures de transport, c'est en quelque sorte maîtriser un pan de la souveraineté d'un pays, de sa souveraineté.
09:34 Non, enfin, le débat de nos souverainetés économiques dans nos différents pays est un débat permanent
09:40 qui ne doit pas, à mon sens, aller par des... sa manifestation ne doit pas se traduire par des coups d'État
09:48 ou des perturbations dans les différents pays.
09:52 C'est une volonté exprimée par presque tous les acteurs économiques, sûrement, de la société.
09:59 Oui, la problématique de notre souveraineté économique est une question posée.
10:03 L'alternance est, de manière générale, quelque chose de bénéfique pour l'économie, pour les entreprises, l'alternance politique ?
10:13 Oui, du fait que nous n'avons pas encore assuré totalement, peut-être, des processus acceptés par tout le monde,
10:22 en réalité, l'alternance devient une conséquence qu'il faut faire pour ne pas permettre à des gens de rester indéfiniment au pouvoir,
10:30 pas parce qu'ils sont indéfiniment au pouvoir, mais parce que, déjà, leur processus même d'élection ou de désignation a des problèmes de transparence.
10:40 Donc, bon, fixer des mandats va dans ce sens.
10:44 Deux mandats, ça suffit, par exemple ?
10:46 Oui, je peux peut-être même être mal placé pour le dire.
10:50 Parce que vous êtes là depuis vecule 20 ans, dans votre organisation.
10:53 Oui, dans mon organisation.
10:54 Vous n'êtes pas président sénégalais.
10:56 Oui, dans mon organisation. Nous tenons nos assemblées et nous votons.
11:01 Et les entrepreneurs, ils votent. Il n'y a pas de « vous votez tout de suite ». Tout le monde sait. Donc, il n'y a pas de question.
11:08 Mais au niveau des politiques, je pense qu'il y a quand même... Aujourd'hui, il faut les limiter.
11:14 Il y a certains chefs d'État, effectivement, qui sont là depuis très longtemps.
11:18 Oui.
11:19 Ce qui est du cas du Niger, on sait qu'il y a aussi la question sécuritaire qui est en jeu.
11:24 La paix et la stabilité, a dit et a redit Macky Sall lors du forum « Invest in Sénégal » au mois de juin,
11:32 c'est indispensable pour attirer des investissements.
11:36 Pour le moment, le fait est qu'à l'échelle continentale, même de la sous-région, le climat des affaires n'est pas très bon.
11:43 Il y a beaucoup de zones où la sécurité n'est pas bonne.
11:46 Et ça, ce n'est pas possible.
11:50 Comme vous disiez tout à l'heure, c'est impréalable, la paix et la sécurité.
11:55 Et même l'apaisement au niveau des pays.
11:57 Je veux dire, nous assistons en permanence à un « hold up » à la limite des politiciens sur la vie des uns et des autres.
12:07 Et parfois, c'est demandé que les mêmes valeurs ajoutées réelles qu'ils créent au niveau de l'économie, au niveau du pays.
12:14 Vous voulez dire que le débat n'est pas suffisamment apaisé ?
12:18 Non, déjà, les coups d'État, c'est l'extrême.
12:23 Mais au-delà de ça, même en interne, je pense que nos différents pays doivent avoir un débat plus serein, plus apaisé.
12:33 On n'a pas l'impression que la politique, c'est la guerre en permanente.
12:38 Et après, on ne sait même pas pourquoi tous ces gens-là veulent concourir à la magistrature suprême, comme on dit.
12:46 Leur programme n'est pas clair, il n'y a rien.
12:49 Donc, il faut qu'on trouve un consensus entre nous pour que les gens puissent s'occuper des questions essentielles en permanence.
12:58 On parlera de la campagne présidentielle au Sénégal tout à l'heure.
13:01 Oui, globalement, sur le continent.
13:04 Mais justement, au niveau de la perception, même la perception de l'extérieur pour le climat des affaires,
13:10 est-ce que cette instabilité, finalement, c'est très dommageable ?
13:15 Je veux dire, peut-être une évidence, mais les investisseurs qui sont intéressés par un pays,
13:20 en voyant cette agglomération et cette succession d'événements, ils n'ont plus envie de venir y investir et de penser à l'argent.
13:28 Je veux dire, au-delà même de l'investissement direct étranger, l'investissement national n'a même plus envie, sous certains points, de prendre certains risques.
13:38 Ça veut dire qu'on peut faire du ralentissement, parce que peut-être qu'on est déjà impliqué.
13:43 Alors, il y a le risque, et puis il y a la perception du risque.
13:46 Oui, oui.
13:47 Le même président Makisal, on va l'écouter d'ailleurs.
13:49 Oui, oui, bien sûr.
13:50 Je vais vous faire réagir à ça.
13:51 Le même président Makisal, lors de ce forum « Invest in Senegal », s'est expliqué sur ce sujet et il a lancé un appel.
14:00 Le vrai enjeu aujourd'hui du partenariat avec l'Afrique, ce n'est plus le débat sur l'augmentation de l'aide publique au développement.
14:08 Pour nous, ce n'est pas un sujet. Ceux qui peuvent augmenter, ils peuvent, mais ce n'est pas le sujet.
14:13 Le vrai sujet, c'est comment avoir une perception juste du risque d'investissement en Afrique pour réduire les taux d'assurance sur l'investissement en Afrique,
14:24 augmenter donc l'investissement privé et augmenter la productivité en Afrique.
14:30 C'est ça, l'enjeu fondamental.
14:34 Et c'est pourquoi je lance un appel aux pays développés pour qu'ils accompagnent, surtout à nos partenaires traditionnels de l'Europe, des Etats-Unis,
14:45 qu'ils accompagnent leurs entreprises qui viennent en Afrique avec des facilités de financement, avec des facilités de garantie,
14:54 afin qu'également les Etats puissent prendre plus de volume de dettes, mais une dette qui est maîtrisée, une dette qui n'est pas induite,
15:02 simplement parce qu'elle est renchérie par des considérations tout à fait subjectives, comme les notations qui sont faites sur le pays.
15:10 S'il y a un pneu qui est brûlé au Sénégal, on dégrade tout de suite le Sénégal, parce qu'il y a deux tartampions qui ont brûlé des pneus,
15:17 qui l'ont jeté dans l'Internet. Vous allez dans un pays du Nord, on brûle 100 pneus et 400 000 bâtiments, et le Nord ne bouge pas.
15:27 Voilà le problème. Et nous, nous allons payer donc l'impertinence de certains citoyens. C'est normal. Bon, il faut l'accepter.
15:36 Il faut savoir qu'on va le payer cher, parce qu'on va dire « Ah, Sénégal, c'est maintenant dangereux ».
15:42 Il n'y a aucun danger ici, je vous assure. Il n'y a aucun danger.
15:45 (Applaudissements)
15:47 — Aucun danger au Sénégal, a dit Makisal. C'était juste après les émeutes du mois de juin qui ont enflammé une partie du pays, avec l'arrestation d'Ousmane Sonko.
15:57 Comment vous réagissez à ces propos de manière générale de Makisal ? Il n'a pas parlé que des problèmes de stabilité dans son pays.
16:07 — Bien sûr, non. C'est pour ça que je disais ce que le président Makisal a dit. Et juste aussi. Et je l'ai dit... C'était lors de notre forum « Invest in Sénégal ».
16:17 J'ai dit à peu près ce qu'il a dit sur ces perceptions entre les différents pays. Cependant, on n'est pas les mêmes pays.
16:25 Donc ça exige de nous plus d'attention. On n'est pas développés de la même façon que la France ou l'Amérique. On est des pays en voie de développement.
16:36 Et effectivement, le monde n'est pas égal. Il n'est pas juste. Donc à nous de créer les conditions pour ne pas être assujettis à ces positions ou interprétations.
16:48 Bien sûr, le président dit souvent ça. Vous prenez le Sénégal ou tel. Ils n'ont jamais fait défaut d'un de leurs engagements en tant que public.
16:58 Les privés, les activités continuent, bien sûr. On a eu des remous. On a eu des remous, une tension. Le cas du Sénégal n'est pas le cas peut-être de certains pays.
17:08 Il faut quand même qu'on dissocie les choses. On a eu des moments forts de perturbations où nous tous, même entreprise, parce que même ceux qui sont en place,
17:20 on a été victimes, on a saccagé nos biens, on nous a empêchés de travailler. Donc, enfin, toutes ces choses constituent des choses auxquelles nous devons mieux gérer.
17:32 C'est pour ça que je dis que nos pays, nous ne pouvons pas tout nous permettre compte tenu de nos ressources limitées.
17:37 Vous êtes beaucoup indigné contre les dégâts subis par l'économie sénégalaise. Est-ce que le calme de ce point de vue-là est revenu, y compris d'un point de vue financier,
17:47 pour les entreprises qui ont été touchées ?
17:49 Le seul problème pour les entreprises qui ont été touchées, ils ne subissent aucun dénommagement, ni de l'État, ni de la CDAO, quand ils font les sanctions aux autres pays
17:59 et que les entreprises empérissent. Je veux dire, le sort des entrepreneurs n'est pas pris en compte suffisamment. Donc, au Sénégal, on est en discussion avec le ministère
18:09 pour une meilleure prise en compte de ces situations-là.
18:12 Vous parlez du sort des entrepreneurs, mais quelle est aussi leur responsabilité dans cela ? C'est-à-dire, face à ce mécontentement social,
18:19 quel rôle doit avoir le secteur privé pour que la jeunesse, pour que les personnes, justement, qui sont impliquées dans ces revendications...
18:27 C'est ce que nous faisons tous les jours et c'est ce que tout l'environnement doit être favorable à ce qu'on le fasse davantage.
18:35 C'est-à-dire investir, créer des emplois, donner des salaires, et ainsi de suite.
18:41 Et demander à ce que les réformes dans nos différents pays se fassent, de sorte que l'attractivité devienne encore plus importante et que nous investissons encore davantage.
18:52 Quand on prend nos pays, on a un problème un peu partout. On a des populations jeunes.
18:57 Au Sénégal, chaque année, il y a près de 200 000 personnes qui viennent dans le monde du travail.
19:02 La capacité du secteur privé, à date d'aujourd'hui, n'a pas été suffisante pour absorber tout ça.
19:10 Mais la responsabilité première que nous avons, c'est ça. Nous sommes aussi, je pense, un régulateur social.
19:18 Au-delà de ce que nous faisons en termes d'investissement et d'emplois créés, nous participons activement dans toute la société pour réguler, pour apporter des soutiens, pour soigner, éduquer.
19:33 Ça veut dire qu'il faut embaucher peut-être parfois prioritairement des jeunes ? Est-ce qu'il faut abaisser un peu les moyennes d'âge pour prévenir ce genre de mouvement ?
19:43 L'entreprise, son objectif aussi premier n'est pas forcément de créer de la valeur. Ce n'est pas parce que tu es jeune ou parce que tu as un peu plus d'âge.
19:52 Ensuite, c'est comment on crée plus de la valeur. Donc, maintenant, dans un marché, il est en même temps important de donner des possibilités.
20:00 Et nous le faisons dans différents projets que nous avons au Sénégal, même en relation avec l'État, pour prendre beaucoup de jeunes, les former dans nos entreprises.
20:11 Enfin, nous le faisons aussi.
20:13 D'accord. Et les entreprises, du coup, elles sont, si on résume ce que vous venez de penser, elles sont garantes de cette stabilité politique ? En gros, sans elles...
20:22 Ah non, sans elles, il n'y a rien. Au-delà de la paix et de la sécurité, après cela, c'est les entreprises. Ce n'est pas des discours politiques en longueur de journée.
20:31 Ce n'est pas une société civile. Nous sommes les principaux acteurs de la société civile comme pourvoyeurs de subsistance.
20:41 Nous sommes effectivement le corps principal qui peut maintenir une stabilité dans nos différents pays après des questions de défense et de sécurité.
20:50 Par l'emploi, qu'est-ce que les gens veulent ? Les gens veulent travailler. C'est une question de dignité humaine.
20:55 Qui les leur offre ? C'est les entreprises.
20:57 Et sinon, ils ont envie de partir peut-être ailleurs aussi ?
21:00 Oui.
21:01 On a vu qu'il y a eu encore pas mal de drame ces dernières semaines autour de l'immigration.
21:06 Comme vous le dites, ça se traduit par des drames. Ce n'est pas forcément ça la solution. Mais ça interpelle aussi tout le monde.
21:16 Au Sénégal, ce qui a aussi marqué la vie sociale ces dernières années, c'est ce qu'on appelle le sentiment anti-français.
21:24 En tout cas, un rejet de certains aspects de cette présence. Comment est-ce que vous gérez ça, vous qui forcément travaillez avec des entreprises françaises ?
21:34 Certaines sont même adhérentes de votre syndicat patronal.
21:38 Déjà, si c'est pour le Sénégal, même dans la relation d'État, je ne peux pas dire qu'au Sénégal, l'État, dans sa relation avec la France, est anti-France.
21:51 Au niveau privé, comme vous dites, nous n'avons pas de problème non plus parce que beaucoup d'entreprises françaises, comme vous le disiez, sont membres de notre organisation
22:01 et nous adressons les mêmes préoccupations que nous avons dans l'environnement des affaires, dans nos discussions avec les administrations fiscales, douanières, etc.
22:10 et des réformes nécessaires. Donc, elles sont parties pour notre.
22:14 Cependant, le Sénégal n'est pas le seul pays où la France intervient. D'autres pays ont une autre expérience avec la France, peut-être.
22:22 Et je pense que ce qu'il faut, c'est que la France aussi, au-delà même de la France, tous les pays développés, qu'ils aient peut-être à des moments un regard différent sur l'Afrique, d'une façon générale.
22:34 Parce qu'il y a de plus en plus une volonté claire des Africains à être un peu plus souverains, à avoir une plus grande maîtrise de leur économie, de leur pays et de ce qu'ils font.
22:47 Donc, en tout cas, dans les secteurs d'activité dans lesquels vous opérez, il n'y a pas d'hésitation quant à signer un nouveau contrat avec une entreprise française ?
22:56 Non, pas du tout.
22:57 Bon, vous parlez de...
22:58 Non, non, pas du tout.
22:59 Et l'omniprésence dans certains secteurs, ça a été notamment le cas dans les aéroports. Est-ce que ça a contribué à nourrir ce sentiment dont parlait Brunonfort tout à l'heure ?
23:12 Oui, mais même dans les aéroports aujourd'hui, on ne peut même plus parler d'omniprésence de la France. Je veux dire, dans les ports, à des moments, le groupe Bolloré était omniprésent. Ils ont vendu.
23:26 Donc, je pense que...
23:27 À d'autres Européens ?
23:29 Non, non, mais je veux dire, on n'est pas et je n'ai à aucun moment moins un sentiment d'anti-Europe. Bon, tout au moins au Sénégal, il n'existe pas.
23:38 Maintenant, dans d'autres pays, peut-être pour d'autres raisons, la revendication prend différentes autres formes. Mais je pense que ce qu'il faut retenir, et quand je disais que tout le monde doit avoir un regard différent sur l'Afrique, ça ne s'agit pas de la France seulement.
23:51 Il y a les Turcs, il y a les Chinois, enfin il y a toutes les autres entités qui... Bon, il faut prendre en compte la nouvelle demande...
24:01 Mais eux, ils n'ont pas le franc CFA, ils n'ont pas ce passé, ils n'ont pas des bases militaires sur le sol africain. C'est ça aussi qui cristallise les gens.
24:11 Ça aussi, encore que moi, le débat sur le franc CFA, je fais un peu très attention parce que les problématiques de monnaie, c'est des questions très spécifiques et je pense qu'il y a beaucoup de non-spécialistes qui parlent de ça.
24:25 L'image par contre que ça peut renvoyer, enfin avant d'arriver à ça, c'est tout au moins nous, nous devons être contents et heureux d'avoir cette monnaie commune CFA parce que quand il y a eu des crises majeures, nous avons maintenu, nous, dans notre zone, l'UE, des inflations, quand ça a été le plus élevé, vers 11-12%, au moment où des pays qui ont leur monnaie propre sont allés à 100%, 200%, enfin.
24:53 Donc les perspectives sur ça peuvent être différentes.
24:57 Baïd Diagne, président du Conseil national du patronat sénégalais et le grand invité de l'économie RFI Jeune Afrique.
25:04 Baïd Diagne, est-ce que vous êtes un partisan de la préférence nationale dans la passation des marchés publics ? Par exemple, est-ce qu'il faut privilégier des entreprises sénégalaises comme le demandent certains ?
25:16 Non mais moi je pense que non, c'est même pas comme le demandent certains, je pense que tout le monde est pour une préférence nationale.
25:23 C'est ce que j'entends mes amis ici en France dire tous les jours, ils sont pour la préférence nationale, il faut... et donc naturellement je suis...
25:32 Il y a débat quand même.
25:33 Non mais naturellement moi je suis d'une façon claire pour une préférence nationale. Sur les marchés, nous devons intégrer...
25:43 Ceci ne signifie pas qu'on donne ta carte verte pour la non-compétence, non, ça ne signifie pas ça du tout.
25:54 Mais il faut bien que dans le contexte d'aujourd'hui, qu'on ait dans des programmes, surtout dans des projets structurants, qu'on puisse impliquer, je veux dire, le secteur privé à défaut de le faire, d'y être impliqué pour des transferts de technologies, pour des compétences, autres, pour augmenter nos capacités.
26:13 Donc ça je suis pour ça. Mais ceci ne signifie pas que je ne suis pas pour l'investissement direct étranger, et ainsi de suite, et ainsi de suite.
26:24 Parce que souvent aussi, les gens font la confusion entre les investisseurs directs étrangers et même les sociétés internationales qui viennent que pour capter des marchés publics en réalité.
26:35 — Alors, que pensez-vous justement de l'initiative du député Guy-Marius Sagna ? Il y a quelques mois, il s'est élevé contre la présence des multinationales, on voit l'image.
26:46 Il a plaidé pour la préférence nationale. Il refuse par exemple de prendre son carburant chez Shell ou chez Total. Qu'est-ce que vous en pensez ?
26:55 — Ça c'est son droit. Je veux dire la liberté de tout un chacun à dire "moi je veux m'approvisionner ici ou là". Je pense que c'est sa liberté.
27:07 — OK. — Je veux dire, il faut le respecter. — Vous continuez, vous, d'aller chez Shell ou chez Total pour prendre du carburant ?
27:13 — Moi, je peux aller chez Shell ou Total, parce que dans tous les cas, si Shell et Total sont au Sénégal et aujourd'hui encore, ils sont les premiers et les deuxièmes,
27:27 même si un autre investisseur sénégalais, Abdelrahman Ndiaye, auprès de Elton, je pense qu'il est passé deuxième sur la distribution. Donc tout le monde va bien.
27:38 — Alors on parle de pétrole, de gaz et d'extraction des hydrocarbures. Une question d'Aurélie Mbida de Jeune Afrique.
27:45 — Oui, voilà. Le Sénégal mise vraiment sur les hydrocarbures pour accélérer et accéder à l'émergence, avec l'entrée en production prochaine des gigantesques gisements
27:57 de Sangomar et de GTA en partenariat avec la Mauritanie, même si les dates sont souvent repoussées. On parle quand même de...
28:06 — Souvent, juste repoussées. — On les attend. C'est repoussé. Cette année, ça a été repoussé déjà 2 ou 3 fois. Bon, on parle de...
28:15 — C'est des projets complexes. — Bien sûr. On parle de gigantesques projets. Et justement de 2 à 4 milliards de dollars de revenus attendus par l'État du Sénégal
28:25 rien que pour la phase 1 du projet Sangomar. Est-ce qu'il est là, selon vous, le principal levier de croissance du Sénégal ?
28:33 — Bon, nos leviers de croissance aujourd'hui, nous avons dans tous les cas de 2013 ou 2012 jusqu'en 2022 ou 2023 une croissance moyenne de 6% déjà.
28:45 Nous avons peut-être eu en 2022 une croissance de 4%. La croissance projetée pour 2023 était de 10%. Ça a été réajusté à 8,8% par le fait du retard que vous venez d'indiquer.
29:01 Et ça principalement par l'apport de ce secteur pétrole et gaz. Donc oui, il contribue dans la croissance. Si on ferait un calcul comme ça, on dit que c'est 2 points de croissance nettes ou 3.
29:17 — Le Sénégal n'entrera pas dans cette logique de rente pétrolière comme on peut le voir dans certains autres pays. On en a beaucoup parlé par exemple au sujet du Gabon.
29:26 — Oui. Non, au Sénégal, non. Je veux dire sans avoir encore 1 m3 de pétrole ou de gaz sorti, tout l'arsenal ou le dispositif de loi de ceci par le fait d'une société civile aussi
29:42 regardante et présente, des acteurs privés regardants et présents, l'État a pris... À date d'aujourd'hui, on aurait pensé qu'on a commencé à exploiter.
29:52 Bon. Mais bon, je pense qu'on a une certaine forme de vitalité au niveau du pays qui fera que ça ne sera pas ça. On l'espère.
29:59 — Alors justement, justement, la société civile, on va l'entendre, au sujet de la transparence dans ce domaine extractif. Écoutons papa Farah Diallo.
30:08 C'est le président de la section sénégalaise de la coalition Publiez ce que vous payez.
30:15 — Alors la transparence, tout le monde y gagne. Et la question de la transparence des contrats constitue un maillon important de la gouvernance du secteur extractif.
30:27 D'abord, du point de vue de l'État, la transparence des contrats permet à l'État de maximiser ses recettes fiscales en ayant une idée claire sur les bénéficiaires effectifs
30:38 ou bien les propriétaires réels. Et cela permet aussi d'éviter l'invasion fiscale ou les stratégies d'optimisation fiscale.
30:46 Donc cela permet aussi à l'État d'avoir un contrôle sur les personnes politiquement exposées qui détiennent ou qui pourraient détenir des contrats extractifs.
30:56 Ça, c'est le premier élément. Du point de vue de la population, la transparence des contrats peut s'analyser comme étant un élément
31:05 qui permet aux populations de faire le monitoring des obligations légales et contractuelles.
31:10 Si les populations n'ont pas accès au contenu des contrats, elles ne peuvent pas défendre véritablement leurs droits économiques, sociaux et environnementaux
31:18 prévus dans les contrats extractifs. Voilà.
31:21 — Baïd Diagne, vous réclamez vous-même de la transparence dans ces contrats pour que les entreprises sénégalaises ne soient pas exclues de ces marchés.
31:30 — Oui. On a tout au moins au niveau des entreprises... J'ai même particulièrement... Moi-même, je me suis battu sur des textes pour ce secteur-là,
31:40 les hydrocarbures, d'avoir ce qu'on appelle un contenu local, qui fait que dans ce secteur, aujourd'hui, pour beaucoup de ces activités, il y a un contenu local.
31:51 Ça veut dire des entreprises sénégalaises qui y travaillent. C'est comme ça qu'on est dans la logistique portuaire. C'est comme ça qu'on est parfois dans les IPP.
32:01 C'est comme ça. Et les questions même que nous posons, c'est l'extension de ces textes de contenu local à d'autres secteurs stratégiques.
32:10 Maintenant, bien sûr, ce que la société civile dit, c'est bien, parce que ça permet, pendant tout le processus, de savoir qu'il y a des gens qui veillent.
32:21 Maintenant, jusqu'où il y est, dans tous les cas, la transparence est nécessaire et quelque chose qui apporte plus de bénéfices, parce qu'on ne peut pas, bon,
32:29 se mettre dans des situations, comme vous aviez dit... — De rentes. — De rentes. — Une question sur la Zlékaf avec vous, Aurélie.
32:38 — Merci beaucoup. Sur la Zlékaf, la zone de libre-échange continentale africaine, on peut s'attendre à une préférence africaine,
32:48 plutôt pas nationale, mais on va dire continentale. L'Afrique sera plus forte face aux investisseurs venus de notre continent ?
32:57 — Oui. Bon, comme j'ai dit, pousser le calendrier de la Zlékaf aujourd'hui, si on s'est dit ce qui se passe dans nos premières questions,
33:07 les conséquences entre les différents pays, les sanctions, bon, ça n'encourage pas beaucoup. Cependant, bien sûr, les objectifs de la Zlékaf,
33:18 c'est ça, développer le commerce intra-africain, augmenter l'efficacité. Et donc en soi, aujourd'hui, je pense qu'il y a 54 pays qui ont ratifié.
33:30 — Adhéré, oui. — Adhéré. 47 ont ratifié. Et donc il y a des questions qui sont encore posées dans la Zlékaf sur des dispositifs réglementaires
33:40 pour les entreprises à mettre en place. Donc il y a tout un arsenal. Mais oui, l'objectif, c'est ça, le bon objectif, c'est intégrer davantage notre continent,
33:49 c'est développer le commerce intra-africain. Et de la même façon, bien sûr, les gens qui viennent de l'extérieur, il faut bien qu'ils payent un peu plus.
33:58 — Il y a pas mal de débats sur le continent, sur le recours aux grandes institutions financières internationales, le Fonds monétaire international,
34:06 notamment. Est-ce qu'il faut ou non faire appel au FMI, quitte à perdre parfois un peu de sa souveraineté économique ?
34:18 — Bon, enfin... — Le Sénégal l'a fait, pour son cas à lui. D'autres pays l'ont fait dans des situations bien plus difficiles.
34:27 — Enfin, dans tous les cas, on ne peut pas vouloir une chose de son contraire. On ne peut pas dire que je veux te demander ceci, et en retour,
34:36 c'est moi qui fixe les règles. Ce n'est pas possible. Je pense que ces institutions sont là. Et ce qu'on doit demander de ces institutions,
34:45 c'est qu'elles soient aussi plus engagées, plus équitables, je veux dire, vis-à-vis du continent, pour qu'on capte encore plus de ressources.
34:53 Le continent a besoin de ressources. Comme je dis, nous avons des défis. On a principalement trois transitions auxquelles nous devons faire face,
35:03 qui peuvent nous booster. Transition démographique, on est – je sais pas – 1 milliard et quelques aujourd'hui.
35:10 2050, on est 2 milliards. La transition numérique, de tout ce que ça comporte, sa souveraineté, les nouvelles entreprises, enfin, de tout le numérique.
35:19 Et tout le côté – aujourd'hui, je pense au Kenya, les chefs d'État sont là-bas – sur la transition écologique, environnementale.
35:27 Voilà les questions sur lesquelles nous avons besoin d'énormément de financements, et nous devons nous préparer à ces trois différentes transitions majeures.
35:36 Et les Africains ne peuvent pas tout faire tout seuls.
35:38 Non, impossible. Non, enfin, l'idée pour moi, et je pense pour tous les gens raisonnables, ce n'est pas de faire un appel à ce qu'on soit ensemble.
35:48 Nous, on ira seuls. On veut pas faire ça. Je veux dire, l'idée, c'est de créer des partenariats plus équitables, plus justes avec l'Europe, l'Amérique, avec tous les autres pays.
35:59 Bon, et je pense que c'est ça qu'il faut.
36:01 La Chine.
36:02 La Chine aussi.
36:03 La Turquie et d'autres encore.
36:04 Et d'autres encore.
36:05 Et la Russie peut-être aussi parfois.
36:07 Et tout ça. Je dis tout ça.
36:09 En tout cas, c'est ce que disent les dirigeants africains.
36:11 Le grand invité de l'économie RFI Jeune Afrique, Baïd Diagne, patron des patrons sénégalais, à voir ou à revoir sur YouTube.
36:19 Nous parlons à présent de l'élection présidentielle qui approche.
36:25 Mes chers compatriotes, ma décision, longuement et mûrement réfléchie, est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024.
36:41 On en a parlé de cette annonce du 3 juillet dernier.
36:44 Matissas, qui affirme qu'il n'est pas candidat à un troisième mandat.
36:48 Soulagement dans les milieux d'affaires.
36:51 Baïd Diagne. Je pense que ce n'était pas un soulagement, disons, un énorme soulagement.
36:59 Et je pense que beaucoup de gens ont salué cette déclaration.
37:03 Surtout qu'à un moment où notre pays, nous avions quand même traversé des secours, disons.
37:10 Et ça a apporté plein d'apaisement.
37:13 Et je pense que ça nous a relancé comme pays vu, un pays démocratique, je veux dire.
37:19 — Si on parle un peu du bilan économique, justement, de Matissas,
37:25 est-ce que les moins fortunés bénéficient suffisamment de l'embellie qu'il y a eu ? On parlait de la croissance de 6% ?
37:33 — Oui, mais ça, c'est une vraie question que vous posez. Parce que... Est-ce que...
37:38 — On pose que des vraies questions, monsieur Ali.
37:41 — Oui, non, non. Mais je veux dire sur les questions, les problématiques, la répartition de la croissance, est-ce que...
37:46 Comme je disais tout à l'heure, probablement non, pas suffisamment, par le fait que nous avions...
37:52 Quand on voit tout ce qui se passe tous les jours, tout le monde ne bénéficie pas, enfin, de cette croissance-là de la même façon.
38:01 Ça, c'est clair. Mais non, cette croissance a existé. Je l'ai dit tout à l'heure.
38:05 Les taux que nous avions eus dans ces différentes périodes. Bon, Dakar, les aéroports, les routes, ça existe aussi.
38:15 — C'est ça, justement. Les transports, on a beaucoup vu. Des inaugurations, la IBD, le TER, le bus rapide.
38:23 C'est ça, la trace la plus visible, finalement, des deux mandats de Makhissal ?
38:28 — Oui, non, mais parce que les gens... Peut-être aussi... Bon, mon objet ici n'est pas de défendre le bilan de Makhissal.
38:35 C'est pas ça, l'objet pour moi. Mais dans tous les cas, en tant que pays, je pense que nous avions fait un bond au niveau des infrastructures.
38:43 C'est plus visible parce que c'est à Dakar. Et puis c'est à côté plus flashy. Mais si vous allez dans les coins les plus reculés...
38:49 Moi, j'ai une entreprise de travaux publics qui travaille beaucoup plus même en casement, c'est à l'intérieur du pays, que je veux dire à Dakar.
38:57 Donc d'un point de vue global sur les infrastructures, je pense qu'on a... Bon, on a mis beaucoup de ressources. Bon, ça, c'est...
39:08 — Ça, c'est le passé, hein, entre guillemets. C'est le bilan de Makhissal. — C'est le passé. Maintenant, il faut... Voilà, il faut...
39:13 — Vos attentes pour cette campagne électorale. Est-ce que vous espérez qu'on va parler beaucoup d'économie de manière générale ?
39:19 — Mais déjà, je regrette personnellement... — Et un peu moins de débats partisans, peut-être.
39:23 — Je regrette profondément pour moi, à date d'aujourd'hui, toutes les candidatures qui sortent du pays. Pour moi, c'est pas... C'est pas... Je veux dire...
39:36 — Qu'est-ce que vous voulez dire ? — Non, non, mais tout le monde est candidat chez nous. Même les gens qui devaient gérer des boutiques sont candidats à l'élection présidentielle.
39:45 Je considère que nous avions nous-mêmes beaucoup plus de choses à dire et à revendiquer, à même être... Nous devions, nous, peut-être être plus candidats que tous les gens qui expriment...
39:56 ...pour l'arrêt de candidats. Mais qu'est-ce qu'on attend d'eux ? Nous attendons toutes les questions que nous avions évoquées. Assurer notre stabilité en tant que pays, assurer la paix pour que nous puissions faire nos affaires, faire les réformes nécessaires.
40:10 Nous avions l'habitude, à chaque élection présidentielle, de mettre en place une plateforme de questions composée aux différents candidats. J'ai dit au secteur privé à date d'aujourd'hui...
40:21 ...nous devions faire plus pour cette élection présidentielle. Nous devions pas rester passifs, parce que nous sommes les créateurs d'emplois, nous sommes les créateurs de la richesse.
40:33 Nous devons être plus actifs dans l'élection à venir. Et nous le serons. Nous ne serons pas juste des spectateurs de ce qui va se passer.
40:43 Mais ce que nous attendons toujours, c'est ce que nous voulons faire toujours, un environnement meilleur, faire les réformes nécessaires, avoir des acteurs privés dans des dispositifs de la gestion des différentes choses.
40:58 — Alors sur un autre sujet, mais similaire, quelle est votre relation avec l'État de gouvernement ? Vous êtes en tant que syndicat patronal un interlocuteur privilégié.
41:10 Comment vous faites pour garantir votre indépendance, malgré tout ?
41:15 — Moi, je suis absolument indépendant dans mes positions, dans tout ce que je dis. L'État, bien sûr, est le partenaire, peut-être privilégié avec les syndicats de travailleurs, de ce que nous faisons.
41:29 C'est-à-dire que nous leur demandons que vous devez faire des réformes. J'ai eu à dire même des choses beaucoup plus... Je ne sais pas si j'ai le caractéristique de violent ou pas,
41:38 mais j'ai dit que nos États, en fait, ils détestaient les entreprises. Ça veut dire qu'ils n'étaient pas suffisamment « entreprises friendly ».
41:45 Bon, c'est un combat permanent. Je veux dire, on a la chance encore nous, au Sénégal, la liberté de ton est totale. Nous disons ce que nous avions à dire.
41:55 Nous travaillons, bien sûr, avec l'État. Nous sommes, j'ai dit tout à l'heure, des régulateurs de notre société.
42:02 Donc nous aussi avons des relations avec les acteurs de l'opposition. Ils sont à l'Assemblée. Ils sont dans la vie de tous les jours.
42:11 Donc il faut rester indépendant. Dans mes entreprises, je ne traite, par exemple, jamais des questions d'impôts ou de douanes. Je ne veux pas savoir.
42:21 Puisqu'on parle de l'ensemble des acteurs, il y a aussi les syndicats. Est-ce que vous pensez, Diane, que les syndicats jouent leur rôle de contre-pouvoir,
42:29 qu'on leur laisse la possibilité de jouer ce rôle de contre-pouvoir ?
42:33 Ils le font. Mais je pense de plus, nous avons un excellent dialogue avec eux. Dans le secteur privé, nous n'avons presque pas de grève.
42:42 C'est le secteur public de l'éducation et de la santé qui fait l'objet de plusieurs grèves.
42:47 Alors, justement, sur ce dialogue social, y compris à l'intérieur des entreprises, les syndicats ne sont pas forcément négatifs.
42:56 Il y a quand même des bémols. On va en parler avec Eliman Diouf. C'est le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Sénégal.
43:05 Je lui ai demandé quelles sont aujourd'hui ses priorités.
43:08 Notre sujet prioritaire en ces temps d'inflation et d'approchement des élections présidentielles, c'est effectivement une amélioration des conditions de vie des travailleurs et des populations.
43:22 En faisant quoi ? En faisant en sorte que les hausses de prix soient maîtrisées, qu'il y ait une baisse des prix des denrées et des services de consommation courante.
43:34 Tous les services électricité, eau, téléphone, qui connaissent vraiment des flambées ces derniers temps, surtout dans les produits alimentaires.
43:44 L'autre élément, c'est comment réadapter notre fiscalité sur les salaires pour que les travailleurs ne supportent pas seuls la question de la fiscalité.
43:57 Une baisse vraiment de la fiscalité applicable aux salaires des travailleurs.
44:01 Parce qu'aujourd'hui, quelles que soient les augmentations qui sont faites, elles sont noyées par cette forte imposition dans les salaires des travailleurs.
44:12 Alors, je vais vous faire réagir à Sabah Diagne. Il y a plusieurs choses. D'abord, est-ce que les entreprises doivent faire des efforts pour limiter la hausse des prix, limiter l'inflation ?
44:21 Elles n'ont pas tout le temps les moindres. Au Sénégal, ce qui se passe, par exemple, s'il y a une crise, comme on dit, russo-ucranienne, les denrées, le blé que nous importons, prix des flambées...
44:33 Sans doute, mais on peut toujours jouer sur les marges.
44:35 Oui, on peut, on peut. Mais en réalité, même au Sénégal, l'État a pris une politique de subvention pour juguler toutes ces inflations, que ce soit dans les produits alimentaires, que ce soit dans les produits pétroliers.
44:49 Personnellement, je pense que c'est une mauvaise politique. Parce qu'une certaine forme de vérité des prix est ça qui peut être soutenable.
44:58 Donc, ils n'ont pas fait tout le temps ça. Ils reviennent là-dessus après. Et souvent, en pénalisant les entreprises. Parce que l'État dit "je subventionne".
45:08 Et donc, je subventionne. Mais vous, entreprise, vous ne pouvez pas, si vous êtes dans des secteurs réguliers, vous ne pouvez pas augmenter vos prix.
45:16 Et donc, voilà. L'entreprise, l'État lui doit, il ne paye pas. Et l'État court. Et l'entreprise court derrière une dette intérieure. Donc c'est elle qui est aussi la première victime de ça.
45:27 Maintenant, en termes de politique publique, une subvention, comme j'ai dit au ministre des Finances chez nous, vous subventionnez l'essence, vous me subventionnez en même temps.
45:36 Je ne suis pas demandeur de subvention. Parce que ce n'est pas ciblé. Et donc, après, les États ont des problèmes d'argent pour payer la dette de l'Etat. Enfin, tout le cycle.
45:49 Des conséquences, effectivement, à plus moyen terme. Autre aspect évoqué par Elie Mandiouf, la question des salaires. Alors, il y a la fiscalité, effectivement, des salaires.
46:03 Est-ce que des entreprises doivent aussi augmenter elles-mêmes les salaires ? On voit que le débat est partout dans le monde.
46:08 On a augmenté les salaires, nous, récemment, dans des périodes les plus difficiles possibles. Covid et tout. Mais en réalité, nous ne voulions pas être un des acteurs qui mettait le pays encore en situation sociale difficile.
46:23 Donc les entreprises ont accepté, malgré qu'ils aient des situations globales différentes. Sur la fiscalité, ce qu'Elie Mandi, il a raison, parce que qui paye la fiscalité ?
46:34 La fiscalité, elle est payée par, c'est peut-être 100 entreprises qui payent 60% de la fiscalité. 60. Et peut-être 10 000 entreprises, 10 000 qui payent de la fiscalité sur un potentiel de 500 000.
46:50 Donc la problématique de toutes nos fiscalités chez nous, c'est comment l'élargir. Parce qu'on a peu de gens qui payent la fiscalité.
46:59 Au niveau des populations, je veux dire des gens comme ça, c'est peut-être 1% de la population qui paye des impôts.
47:06 Et donc, en conséquence, qu'est-ce qu'on a ? On a une pression fiscale forte au Sénégal. On est peut-être à 28,2%. Même si l'objectif communautaire est d'arriver à 20%, on est peut-être le pays qui est arrivé le plus proche de 20%.
47:25 Pour aller encore plus loin, une autre question qui s'adresse encore plus à vous. Baidian a posé à Elie Mandiouf qu'est-ce qui l'attend directement du patronat ?
47:35 Nous pouvons attendre des employeurs et du patronat d'une manière générale et de l'État employeur.
47:41 Une forte création d'emplois, mais que ce soit des emplois décents. Il ne faudrait pas que l'on soit dans des entreprises où 70% des travailleurs, c'est des travailleurs intérimaires, ils n'ont ni droit à un congé, ni droit à une protection sociale.
47:57 Quand ils sont malades, ils ne sont pas pris en charge. Et quand il faut les déclarer, ils ne sont pas déclarés pendant des années.
48:04 Je donnerai seulement un exemple au niveau du port. Dakar Terminal, qui est une entreprise qui emploie plus de 700 travailleurs actuellement au Sénégal.
48:15 Et aujourd'hui, elle n'a que 150 travailleurs officiellement déclarés. Donc aujourd'hui, pour vraiment faire en sorte que ces travailleurs soient reconnus, il faut qu'ils soient un employeur,
48:27 qu'ils soient inscrits à la caisse de sécurité sociale, qu'ils puissent cotiser à l'Epresse et qu'ils puissent avoir une institution de prévention de maladie,
48:36 pour que ces travailleurs-là soient des travailleurs au sens véritable du terme d'emploi décent aux travailleurs dans une entreprise.
48:47 – Paid-y-Aignes, on vient de l'entendre, il y a trop de travailleurs non déclarés, un manque de protection sociale en termes d'informel.
48:56 Il y a tout un pan de l'économie qui est plus ou moins impalpable, qui est non protégé aussi et qui n'apporte pas de revenus directs à l'État.
49:04 Est-ce que c'est un problème majeur pour le patronat ?
49:08 – C'est un problème, oui. C'est un problème maintenant, ce que Eliman dit au port sur une autre concession de Dakar Terminal,
49:17 qui était une concession de Bolloré, qui est devenue maintenant, qui est passée sur le truc de MSC.
49:23 C'est en fait l'organisation du travail au port qui est un peu différente.
49:27 Quand il dit les 150 personnes qui sont déclarées, c'est le docker, il y a les professionnels,
49:35 il y a ce qu'on appelle les dockers sur carte d'identité, c'est-à-dire intermédiaire.
49:41 Donc c'est toute une population qui effectivement n'a pas la même couverture, c'est comme du journalier.
49:47 Donc ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas déclarés, ils sont bien déclarés.
49:51 Maintenant, d'une façon générale, le poids de l'informel dans notre société est un problème.
49:59 Oui, c'est un problème. Maintenant, cet informel aussi est un groupe de gens qui créent de la valeur.
50:09 Il faut compter tenu du nombre de gens que nous avons. C'est de l'artisanat, c'est de l'entrepreneuriat parfois,
50:16 c'est des boutiquiers, c'est des petits mécaniciens, c'est tout ça.
50:20 Ils ne payent pas d'impôts.
50:21 Mais ce qu'il faut, c'est ça. Quand je disais le numérique,
50:24 je parlais de transition numérique plus en termes de souveraineté numérique,
50:30 mais cependant l'implication est de capter tout le potentiel de cette transition numérique dans nos sociétés,
50:38 qui peut apporter plus de transparence, même dans les gestions de l'affaire de l'État,
50:42 mais en même temps aussi qui permet à identifier, tracer, faire évoluer ce même petit entrepreneur informel
50:52 à ce qu'il est, des données de ce qu'il fait et au-dessus.
50:55 Donc, c'est un processus. L'objectif que l'État a déclaré sur même élargir l'assiette fiscale,
51:04 mais tu ne peux l'élargir qu'en incluant tout ce paquet de gens qui fonctionnent sur l'informel
51:11 et qui en retour permettrait à ce que les autres travailleurs formels,
51:16 comme les entreprises formelles aujourd'hui, assoufflent davantage.
51:20 Nous sommes presque au terme de cette émission By Diane.
51:23 On a parlé des jeunes, déjà dans le monde du travail, il y a aussi la jeunesse active dans le sport.
51:29 Dakar va accueillir les Jeux Olympiques de la jeunesse, ce sera en 2026.
51:33 Récemment, trois personnalités, Tidjane Thiam, Rémi Riou, Mac Tardiop,
51:38 ont lancé un appel pour des investissements massifs en Afrique, dans l'industrie du sport.
51:44 Est-ce que vous êtes prêt, vous, à vous y associer et pas que dans le golf, votre sport de prédilection ?
51:52 Tout à fait. Tidjane Thiam, Rémi Riou et Mac Tardiop, que je connais parfaitement
52:00 et qu'on a eu à discuter même dans le cadre de ce que nous organisons,
52:04 en fait, je ne dis même pas Dakar, en Afrique pour une première fois,
52:08 c'est-à-dire les Jeux Olympiques de la jeunesse.
52:11 Bon, je pense que comme secteur, il est prouvé que le sport croît presque au niveau mondial,
52:18 je ne sais pas, 5% globalement, on parle de chiffres faramineux de 150 milliards, et ainsi de suite.
52:27 Donc, naturellement, c'est un des volets sur lequel l'Afrique et le Sénégal particulièrement
52:35 devront s'appuyer pour déjà créer encore plus de croissance, parce que c'est des infrastructures,
52:41 tout de suite, c'est des équipements, c'est aussi de la mobilisation de la jeunesse sur la propre santé,
52:52 l'éducation, la formation, ainsi de suite.
52:55 Donc, nous-mêmes au Sénégal, dans le cadre des Jeux Olympiques,
52:58 avec même un financement aussi de l'Union européenne,
53:01 nous avons identifié avec une autre agence au Sénégal de formation professionnelle,
53:06 210 métiers nouveaux possibles dans le cadre de ce sport dans nos différents pays.
53:11 C'est faramineux.
53:12 Donc, je suis tout à fait engagé de la même façon dans l'appel que Tidiane Martar et Rémi Ruyo ont lancé.
53:22 Et d'ailleurs, on voit aussi un autre phénomène, c'est l'élargissement de la classe moyenne,
53:27 qui se développe et qui dépense plus d'argent, justement, vers les loisirs, vers les sports.
53:32 Tout ça, c'est des retombées positives pour un pays comme le Sénégal ?
53:36 Tout à fait.
53:38 Et de toute façon, on espère aussi que même ces Jeux Olympiques aient des retombées sur toute l'Afrique, sur le continent.
53:45 Bien sûr, ça s'organise à Dakar.
53:47 Vous parliez de tourisme.
53:49 Enfin, il y a beaucoup d'éléments qui vont concourir à apporter peut-être des points de croissance autour de ça.
53:56 Alors, dans cette démarche, il y a un exemple, vous allez nous dire s'il faut le suivre.
54:02 C'est l'exemple saoudien, l'Arabie saoudite, qui attire des stars du sport, qui investit énormément dans le sport,
54:10 qui attire des stars du golf, golf sans E, G-O-L-F.
54:15 Est-ce que ça vous inspire, vous ?
54:17 Oui, non, mais bon, on est... C'est pas tout à fait peut-être...
54:21 Même si l'Afrique n'a pas les mêmes moyens, aujourd'hui ?
54:24 Les mêmes moyens, mais dans tous les cas, ils le font différemment aujourd'hui, dans des centres de formation,
54:30 dans des... Bien sûr, l'élite, l'élite dans le sport de haut niveau, ceux qui gagnent.
54:35 L'Arabie saoudite les invite, mais au final, après, c'est pas...
54:40 C'est les saadiomanés, bon, qui prennent aussi les fruits de tout ce travail de formation et de solution, et c'est souhaitable.
54:48 Donc, pour nous, peut-être, notre objectif aujourd'hui n'est pas de dire "nous allons attirer ces grands joueurs en Afrique",
54:55 mais l'objectif, c'est de continuer la formation, et d'occuper les jeunes, de leur apporter, c'est-à-dire, ce sport de masse,
55:04 même si l'élite va sortir là-dessus, quand on va dans des compétitions, on se prépare, et on peut aussi gagner différentes choses.
55:12 Et peut-être qu'un jour, le futur saadiomané reviendra jouer sur le continent africain, pourquoi pas ?
55:17 Et pourquoi pas en NBA ? Dans le basket, ça fonctionne.
55:21 Mais, inévitablement, à un moment donné, je veux dire que nous sommes dans toute cette transition de développement que nous occupons aujourd'hui,
55:28 c'est ça, la concurrence au niveau mondial, les NBA, ils paient quoi, des 100 millions, 200 millions de dollars à des joueurs ?
55:36 Ben, l'état de leur économie et le sport, lui-même, parce qu'aujourd'hui, en Afrique, il n'y a même pas encore suffisamment de spectateurs.
55:44 Quand nous organisons des compétitions, toute l'industrie, elle est à créer.
55:48 Et donc, nous sommes en train de la créer, et c'est peut-être ça aussi, l'esprit de l'appel, bon, que ce monsieur a lancé.
55:57 – Merci, merci infiniment, Baye Diagne, pour ce motif d'espoir, pour terminer l'émission.
56:03 Merci d'être passé dans nos studios.
56:05 Vous étiez notre grand invité de l'économie RFI Jeune Afrique.
56:09 – Merci, merci.
56:10 – Un entretien qui aura, à coup sûr, beaucoup intéressé nos auditeurs, nos lecteurs, nos internautes.
56:16 De larges extraits sont à lire dès maintenant dans les colonnes de Jeune Afrique.
56:21 Merci Aurélie Mbida.
56:22 – Merci beaucoup.
56:23 – L'intégralité en vidéo et en version enrichie sur nos chaînes YouTube.
56:28 Merci à Guillaume Meunier, à Yann Bourdelat et à tous ceux qui participent à la préparation de cette émission.
56:34 Merci à Yves Forestier pour les photographies.
56:37 Vous pouvez les voir sur nos réseaux sociaux RFI, Éco par exemple, sur Facebook et sur Twitter.
56:45 Merci, à très bientôt, bonne journée, bonne soirée et portez-vous bien.
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56:55 Éco d'ici, Éco d'ailleurs, sur RFI.
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