Vingt ans député, maire de Villeneuve-Loubet à deux reprises (de 1995 à 2001 et depuis 2014), Lionnel Luca se considère comme un "has been" de "la politique politicienne". Raison de plus pour ce franc-tireur de la droite de s’exprimer comme bon lui semble. Parfois même en contradiction avec son parti, Les Républicains. C’est donc un homme libre mais désespéré par l’évolution de la société qui est l’invité de L’Interview à la une, le grand entretien hebdomadaire du groupe Nice-Matin en partenariat avec Radio Emotion.
Pour aller plus loin
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00:00 [Musique]
00:14 Bonjour à tous et bienvenue dans l'interview à la une, l'émission de la
00:17 rédaction de Nice Matins en partenariat avec Radio Emotions, une émission que j'ai
00:22 le plaisir de présenter avec Frédéric Morisse, le chef de l'édition Nice
00:25 Métropole de Nice Matins. Bonjour Frédéric. Bonjour Denis.
00:28 Notre invité aujourd'hui Lionel Lucas, le maire Lé-Républicain de Villeneuve-Loubet.
00:33 Bonjour Lionel Lucas. Bonjour.
00:35 Lionel Lucas, comment s'est passée globalement la rentrée à Villeneuve-Loubet ?
00:39 Très paisiblement, très paisiblement. Chacun a repris ses petites habitudes.
00:45 Voilà, nous avons 1 505 élèves cette année, une petite dizaine de plus, pas davantage,
00:53 malgré tout ce que l'on peut voir de construction diverses et variées comme quoi,
00:58 voilà, il n'y a pas d'incohérence non plus en la matière. Non, la grande nouveauté pour nous,
01:05 c'est que les enfants des crèches désormais mangent comme les enfants de maternelle
01:09 et de l'école élémentaire, c'est-à-dire de la nourriture saine fabriquée par nos agents
01:14 et non plus d'une société privilégiée pour ça. Voilà, donc tous nos enfants désormais
01:22 mangent en circuit court et donc ça pour moi, c'est une grande satisfaction
01:27 que les gamins soient heureux de manger. D'ailleurs, ils le disent puisque les parents nous le disent après.
01:34 Donc ça, c'est un bon témoignage.
01:36 Alors, on a beaucoup parlé de tenue à l'école en cette rentrée et notamment de la Baïa.
01:41 Le maire Rassemblement national de Perpignan, Louis Alliot, était l'invité du JT de TF1 cette semaine.
01:48 On l'écoute. Écoutez, ça fait presque une semaine que j'ai lancé l'idée qu'effectivement,
01:54 Perpignan, ville de plus de 100 000 habitants, pourrait être candidate pour les petites écoles
01:59 à cette expérimentation. Je pense que ce serait de nature à apaiser le climat scolaire,
02:06 à lutter contre les inégalités sociales et à renforcer le sentiment d'appartenance de nos élèves,
02:12 non seulement aux écoles, mais aussi à la ville et aux populations qui y habitent.
02:17 – Donald, Lucas, est-ce que vous êtes candidat à l'expérimentation de l'uniforme dans les écoles de Villeneuve-Loubet ?
02:22 – Je n'en sais rien. Je me pose la question et puis de quelle façon.
02:28 Et moi, je pense que... Voilà, je voudrais qu'on dépasse le prétexte politique, politicien, voire idéologique.
02:37 Moi, sur le plan du principe républicain, élève de l'école de la République,
02:42 je ne vois rien d'anormal à ce qu'on ait tous la même tenue.
02:45 Moi, j'avais la blouse quand j'allais à l'école. On ne s'est jamais posé de problème.
02:51 Alors c'est vrai qu'à l'époque, on avait encore les plumes, l'encre, donc c'était pour ne pas se tâcher.
02:55 Quand j'étais au lycée en seconde, les filles avaient les blouses, pas les garçons.
03:00 C'était dans les années 70. Et donc, ce que je regrette, c'est vraiment...
03:06 Moi, ce ne sont pas les histoires religieuses que je trouve assez minimes globalement,
03:12 sauf dans certains quartiers où là, c'est un fait peut-être majoritaire.
03:17 C'est surtout les inégalités sociales. Moi, cette époque me navre parce qu'elle est la société du fric et de la frime.
03:24 Alors justement, Emmanuel Macron serait plutôt favorable à une tenue neutre. Est-ce que ça pourrait être une piste, une idée ?
03:29 Oui, moi, je pense qu'il faut... Je trouve en plus que les anglo-saxons ont fait, c'est le sentiment d'appartenance.
03:36 Vous voyez, on va parler sport, rugby pendant deux mois. On a une tenue, on appartient à l'équipe de France.
03:42 Les all-blacks, ils sont tout noirs. Donc, je ne vois pas pourquoi là, je viens d'arriver chez vous, il y a le lycée Pologier,
03:48 ils ont une tenue tous. Ils ne sont pas effondrés d'avoir la tenue qui est très belle d'ailleurs, qui est sobre.
03:55 Et pourquoi faire des différences sociales ? Parce que moi, j'ai ci, moi, j'ai ça, j'ai les choses...
04:00 Voilà, moi, c'est ça qui me choque. Et puis, si après, ça permet de conforter la laïcité, tant mieux.
04:05 Mais je ne veux pas rentrer dans ce débat-là, parce qu'on voit bien, chez certains qui sont contre, chez certains qui sont pour,
04:10 qu'on fait surtout de la politique.
04:12 Alors, sur les sujets locaux, Frédéric.
04:14 Voilà, on s'amélie un peu de la politique. On va parler d'un premier temps un peu plus de Villeneuve-Loubet
04:17 et des endroits de Villeneuve-Loubet que tous nos éditeurs connaissent, notamment l'ex-RN7.
04:22 Où est-ce qu'on en est du projet de requalification de cet axe majeur de Villeneuve-Loubet ?
04:27 On avance très fort. On voit que c'est en train de changer.
04:31 Or, bien sûr, pour les citoyens, ce qui ne change pas, c'est les embouteillages. Ça, ça va de soi.
04:35 Bon, je ne voudrais pas dire, mais quand je circule ailleurs dans le département, je trouve aussi pas mal d'embouteillages
04:40 quand je veux aller à Monaco, quand je veux aller à Cannes, à Grasse. Enfin bon, les heures de pointe sont les heures de pointe.
04:45 Mais c'est vrai que, comme il ne s'est rien fait pendant 30 ans, alors qu'on avait travaillé avec le département
04:50 sur la logique pour aller vers Cagnes, vous remarquerez qu'il y a des ronds-points,
04:54 qu'il n'y a plus de problèmes d'embouteillage qu'il y avait avant. Par contre, d'aller sur Antibes, oui,
04:58 mais le département ne pouvait pas tout faire en même temps. En plus, précédemment, la commune n'avait même pas fait
05:03 un plan de circulation sur ce secteur-là. Donc nous, nous avons fait un plan de circulation.
05:07 Donc il est en cours, mais le département, avec la Casa, puisque c'est la Casa qui est gestionnaire
05:13 pour le pôle Marina Sec, puisque c'est elle qui touche la taxe professionnelle,
05:17 donc c'est eux les deux partenaires pour refaire les routes, ils y travaillent.
05:21 On sait qu'on avance bien pour un rond-point sur la gare, à la sortie de la gare,
05:27 et les deux autres carrefours pour éviter les feux, ou en tout cas faire différemment,
05:33 c'est de les élargir là où ça pose problème. Mais on en a pour deux ans, trois ans, quoi, voilà.
05:39 En attendant, le quartier se développe dans sa partie haute en résidence de qualité,
05:44 de logement pour tous, accès à la propriété, locatif social, avec des voies de desserte intérieure,
05:52 ce que personne ne constate pour le moment. À la fin de l'année, on pourra circuler à l'intérieur
05:58 de ce périmètre qu'on appelle le cœur des Morettes, là où on va installer la mairie annexe,
06:02 la police municipale. Donc on est en train de... - Ça va fluidifier la circulation.
06:05 - Voilà, on est en train de bâtir le cœur de vie de la commune pour le 21e siècle,
06:10 ce qui n'empêche rien pour garder le village et toutes ses fonctions.
06:14 Mais on est dans la phase transitoire, qui est difficile, puisqu'on a tous les inconvénients d'hier
06:20 et les inconvénients du futur qui ne sont pas encore réalisés. Donc voilà.
06:24 - Alors pas loin, on a aussi Marina Bay-les-Anges. Quels sont les enjeux, là, du réménagement du port de Marina ?
06:29 - Bah écoutez, nous avons eu une délégation de services publics qui a été donnée en 2019
06:39 pour une concession de 30 ans, avec le Covid prolongé d'un an.
06:43 Et donc on est en plein dans le démarrage des travaux qui sont importants.
06:48 L'objectif, c'est d'avoir un port moderne, un port pas seulement propre, environnemental, de grande qualité.
06:55 Donc on a été très exigeants pour que ça soit un symbole d'un port environnemental au sein de Marina,
07:02 qui a quand même une qualité. Il va se trouver que dans la concession, il y a un hôtel qui va être proposé
07:11 et que c'est la chaîne Hilton, le groupe Réaumur, qui s'y installe.
07:14 Ce qui veut bien dire que lui, il investit et il croit à l'avenir de ce secteur.
07:20 Donc c'est pour 2025. Bien sûr, comme toujours, il y a des recours.
07:25 Et vous avez des gens qui vivent dans des bâtiments qui font 65 mètres de hauteur
07:29 et qui sont dérangés par ceux qui font 11 mètres, voire 13.
07:34 Mais ils ont déjà pris 10% de valeur de plus, leurs appartements.
07:39 Et à l'arrivée, ça sera 30%.
07:42 Donc des recours pour le fun, c'est tout, mais qui portent préjudice peut-être à la marche
07:48 et à la réussite de l'entreprise finale, parce qu'on peut prendre du retard. On verra.
07:52 Pas très loin, on a un autre projet aussi pour Villeneuve-Loubet, c'est le centre éducatif fermé.
07:56 Il y a 10 ans, vous étiez défavorable à Cagnes-sur-Mer.
08:00 Aujourd'hui, vous soutenez ce projet. Qu'est-ce qui a changé entre temps ?
08:03 C'est la nature du projet ?
08:04 Alors d'abord, je l'ai voté comme parlementaire.
08:07 Absolument. La loi Astor-André-Scheff.
08:09 C'est la loi Perben de 2002. Donc je l'ai voté parce que le prof que je suis,
08:13 en enseignement professionnel, avec des jeunes qui étaient déjà en difficulté
08:18 par rapport à la voie royale de l'enseignement général.
08:22 Moi, j'étais à Don Bosco, j'étais à Saint-Vincent-de-Paul.
08:25 Donc j'ai fait 40 ans de ma vie avec des jeunes à rattraper pour les remettre bien.
08:29 Donc il peut y avoir d'autres qui, ça ne marche pas.
08:32 Et donc je suis favorable à des centres éducatifs fermés qui vont permettre
08:36 à un délinquant sur deux de ne plus l'être.
08:39 Alors bien sûr, on aura l'échec. Ils iront en prison ou ils feront des...
08:43 Mais on va peut-être en sauver un sur deux.
08:46 Donc moi, je reste favorable, quel que soit sur le principe.
08:49 Non, j'étais favorable il y a fort longtemps, lorsque Louis Negres était lui-même favorable
08:54 aux centres éducatifs fermés qu'il acceptait au Val-Fleury.
08:57 Et puis il a eu un tel tollé, une telle révolution dans un quartier,
09:02 peut-être, effectivement, qui n'était pas bien choisi.
09:05 Je ne le crois pas. Et donc il a renoncé.
09:08 Donc j'ai soutenu le maire de Cagnes dans son retrait.
09:12 Mais sur le principe, je reste favorable à ce centre éducatif fermé.
09:17 D'abord parce qu'il nous évitera d'avoir 350 logements 100% socials,
09:21 où là, j'aurai des délinquants possibles, réels, qui seront à l'air libre
09:27 pour être au pied des tours, des escaliers, des immeubles,
09:31 et d'aller faire un stage en prison et de revenir.
09:33 Et là, vous n'avez aucune maîtrise.
09:35 Donc je préfère avoir un centre éducatif fermé avec seulement 12 délinquants,
09:39 encadré, avec une réinsertion,
09:42 que d'avoir les 350 logements que j'indiquais tout à l'heure.
09:47 Le logement social est nécessairement synonyme de délinquance ?
09:50 Il l'est souvent, oui, quand même.
09:52 Ça ne vous a pas échappé, quand même.
09:54 Il y en a un peu plus dans certains quartiers de Nice que dans d'autres.
09:58 Il y a des gens qui habitent à Simier.
10:00 Ils sont victimes des cambriolages, peut-être,
10:02 mais ils ne sont pas empêchés de rentrer chez eux.
10:04 Et il n'y a pas le trafic de drogue qui se fait au pied.
10:06 Donc il n'y a pas de stigmatisation.
10:08 Moi, je crois au logement social, que j'appelle le logement pour tous,
10:11 parce que 80% de la population est éligible au logement.
10:15 Donc on fait du locatif, mais on le fait de même qualité que le privé.
10:20 Je vous défie à Villeneuve-Louis de voir la différence
10:23 entre le privé et le locatif.
10:26 Donc on fait du beau pour tout le monde.
10:29 Et là, on fait en plus, nous, de la mixité générationnelle,
10:32 pas seulement de la mixité sociale.
10:34 Donc je suis favorable au logement locatif,
10:37 mais je constate que si on fait du 100%,
10:41 alors là, les problèmes peuvent commencer, bien sûr.
10:44 Et surtout en nombre. 100%, 30%.
10:47 Ça doit le faire, on en a dans notre commune.
10:49 Mais si j'en ai 350 à 100%
10:52 et avec les affectations venues de quartiers difficiles
10:55 où on a supprimé des barres pour en refaire...
10:58 Voilà, c'est ce que je veux dire. C'est un vrai risque pour le quartier.
11:01 Donc moi, je suis pour la dilution des choses,
11:04 pour éviter le ghetto.
11:06 - Les contribuables reçoivent en ce moment leur taxe foncière.
11:10 - C'est les feuilles d'automne.
11:12 - Exactement. Et la nouvelle est parfois douloureuse.
11:16 Elle augmente fortement partout.
11:18 Vous avez une position assez originale à droite
11:20 par rapport à cette question. Est-ce que vous pouvez l'expliciter ?
11:23 - Oui, moi, je suis un homme de gauche, en fait.
11:25 - On laisse les trois scoops.
11:27 - Si on n'a pas compris ça, c'est que moi, j'ai pas de dogmatisme.
11:31 Si on veut des services publics de qualité,
11:34 il faut bien les payer.
11:36 Autour du collège de Villeneuve-Loubet, j'ai 5 médiateurs
11:39 qui tournent en permanence autour du collège,
11:42 entre le pôle culturel, la médiathèque, le parc des sports,
11:45 pour qu'il n'y ait personne qui vienne tourner autour du collège
11:48 et faire du deal, et puis que des jeunes désœuvrés...
11:52 Donc on les paye, ces 5 jeunes.
11:54 Ce sont souvent des médiateurs, des services civiques.
11:57 Ils sont en tenue, et puis ils accueillent les enfants
12:00 au départ, à l'entrée du collège.
12:03 Ils font de la bobologie un peu en liaison avec le collège.
12:06 C'est très, très performant.
12:08 Donc ça a un coût.
12:10 Effectivement, si on veut garder une qualité de vie, un service,
12:14 en sachant que les impôts à Villeneuve-Loubet sont quand même
12:17 les plus bas de tout le littoral de la côte d'Azur,
12:21 de plus de 10 000 habitants, donc on a de la marge.
12:24 C'est pour ça qu'on n'a pas d'état d'âme.
12:26 Et puis il faut savoir que quand vos impôts sont trop bas,
12:28 on ne vous donne plus les subventions auxquelles vous pourriez prétendre
12:31 que vous ne faites pas assez payer les contribuables.
12:33 C'est particulier, la France.
12:35 Donc vous augmentez légèrement, régulièrement.
12:37 Oui, on le fait. Cette année, vous savez que les bases ont été
12:40 revalorisées de 7%. Le problème, c'est que nous, l'État,
12:43 nous a fait cadeau de 3,5 points d'indice.
12:46 3,5 points d'indice sur la masse salariale, ça fait 7 à 10%
12:51 d'augmentation des traitements.
12:53 Et c'est la raison pour laquelle les élus, eux, ont renoncé
12:55 au Conseil municipal de Villeneuve-Loubet à leur revalorisation.
12:57 Absolument. Vous êtes bien informé.
12:59 Nous n'avons pas voulu bénéficier de la revalorisation
13:02 des traitements des fonctionnaires, puisque les élus accompagnent
13:04 les fonctionnaires. Et par deux fois, nous avons dit
13:07 ce que nous touchons au début du mandat, qui n'était d'ailleurs
13:10 pas la partie maximale. Moi, je suis à 40% au lieu de 65% maximum.
13:16 Eh bien, ça sera la même chose à la fin du mandat.
13:18 On ne bénéficiera pas nous-mêmes de l'effet Dobel,
13:20 parce que c'est toujours des économies de faite.
13:22 Pour le budget, c'est quand même 30 000, 40 000 euros à la fin du mandat.
13:25 Bien sûr.
13:26 Ce n'est pas neutre. Mais je répète, oui, cette année,
13:31 à Villeneuve-Loubet, c'est 9%. Les 9% correspondent vraiment
13:34 à l'augmentation de la masse salariale.
13:36 On sait manger donc les dépenses d'énergie,
13:38 on sait manger les dépenses alimentaires,
13:40 et là, ce n'est pas 7%, 9%.
13:42 Donc, on ne peut pas reprocher aux maires d'augmenter leurs impôts
13:46 quand tout augmente aussi à côté. Pourquoi voulez-vous que
13:49 ça soit moins cher, votre taxe foncière, que tout ce que vous payez à côté ?
13:52 Il faut être cohérent. Après, quelle est la mesure ?
13:55 Quel est le niveau ? Nous aussi, on fait en sorte de ne pas tout reporter
13:58 sur la dette. Nous avons une dette plus basse que la moyenne
14:01 des communes comme les nôtres, malgré les investissements.
14:04 Donc voilà, on est dans l'équilibre.
14:06 Il ne faut pas faire payer aux générations futures ?
14:08 Il faut leur faire payer aux générations futures ce qui va durer 30 ans,
14:11 40 ans, 50 ans. Donc, c'est une question d'équilibre.
14:13 Je pense que nous sommes dans l'équilibre et nos concitoyens
14:16 le comprennent parfaitement.
14:18 Alors, sur un sujet plus national, on voit que la future loi immigration
14:21 tarde un petit peu à arriver. Est-ce que de votre point de vue,
14:24 l'immigration est un problème majeur pour la France et que préconisez-vous ?
14:28 Écoutez, on est avec plein de paradoxes. Et là aussi, moi, je ne suis pas
14:32 dans la logique de...
14:36 - De la solution politique ? - Oui, chez moi, parce que moi,
14:38 je trouve anormal que quelqu'un qui travaille dans notre pays
14:41 et qui n'a pas de papier, mais qui travaille, qui paye des cotisations
14:45 ou autre, ne soit pas régularisé.
14:48 - La régularisation, notamment, des travailleurs dans les métiers en tension,
14:51 c'est plutôt une bonne option ? - Oui, et puis ceux qui travaillent déjà.
14:54 Vous vous rappelez que ceux qui faisaient les travaux pour l'Assemblée nationale,
14:57 ils étaient tous clandestins ? Mais ils travaillaient.
15:00 Le problème, c'est ceux qui ne travaillent pas.
15:03 Et le problème, c'est ceux qui ne sont pas des immigrés, d'ailleurs,
15:06 la plupart du temps, c'est plutôt les deuxième, troisième génération
15:09 qui posent un certain nombre de problèmes.
15:11 Donc, moi, je pense qu'il faut avoir et dépassionner ce débat,
15:14 mais il n'y a pas moyen, parce que pour la gauche, ils sont tous parfaits.
15:17 Et pour la droite, c'est un risque majeur.
15:20 Donc, c'est pour ça que des quotas et l'acceptation,
15:26 mais aussi, alors on n'est pas obligé de...
15:28 La droite dit, si on régularise, ça va faire un appel d'air.
15:31 Mais de toute manière, aujourd'hui, l'appel d'air, c'est plus un appel d'air,
15:34 c'est un appel de mer, surtout.
15:36 Donc, moi, je pense qu'il ne faut pas rentrer dans cette logique.
15:39 Il y a des gens qui travaillent. Il faut en faire des citoyens français.
15:42 Pourquoi pas ? Mais qu'ils soient reconnus dans la République.
15:46 On ne peut pas être dans cette situation de...
15:49 Alors, l'immigré est un... J'aime pas.
15:53 J'aime pas cette tension de guerre civile qui fait le jeu de ceux qui veulent notre mort.
15:57 Car il y a quand même des gens dans notre pays qui veulent nous détruire
16:00 et qui veulent notre mort.
16:01 Donc, il faut voir ça un peu plus haut qu'au ras des pâquerettes
16:05 et dans un intérêt purement politicien.
16:08 Vous l'avez dit tout à l'heure, Lionel Lucas, vous étiez enseignant.
16:11 Quel regard portez-vous sur les premiers pas du nouveau ministre
16:14 de l'Éducation nationale, Gabriel Attal ?
16:16 Ah, ben, ça nous change de l'autre.
16:18 Je veux dire que l'autre, c'était vraiment une erreur de casting, quand même.
16:22 Si le président de la République peut nous expliquer la cohérence qu'il y a eu
16:26 entre Blanquer, Ndiaye et Attal, il faut qu'il nous le dise.
16:30 C'est la sinusoïde.
16:32 Et c'est ça qu'on reproche au président de la République.
16:34 C'est toujours en même temps, quoi. Mais ça brouille.
16:37 Quelle est la cohérence entre ce que dit Attal et ce que dit Ndiaye,
16:40 ne serait-ce que sur la baïa ?
16:42 L'autre, il ne pouvait pas se prononcer, comme Jospin en son temps,
16:45 qui d'ailleurs a changé d'avis.
16:47 Et Attal démontre qu'on peut se prononcer.
16:49 Et le Conseil d'État, d'ailleurs, a validé.
16:52 Bonne nouvelle. Bonne nouvelle.
16:54 Mais je souhaite qu'il ne soit pas que dans la posture
16:57 et qu'il y ait un travail de fond derrière.
17:00 Mais je le crois plutôt pas mal, ouais.
17:02 Récemment, vous avez écrit au sujet d'Emmanuel Macron sur Twitter,
17:06 vous l'avez traité de mystificateur.
17:08 Qu'est-ce que vous vouliez dire ?
17:10 C'est le roi du bon tour.
17:12 Vous savez, sur les boulevards parisiens,
17:14 vous avez les Roumains qui vous font les cartes.
17:17 Elle est là, la carte ? Non, elle est là.
17:19 C'est ça, c'est le président de la République.
17:21 Vous croyez qu'il est là, mais non, il est de l'autre côté.
17:23 C'est Coyote, pour ceux qui ont connu les dessins animés.
17:26 C'est l'enfumage, quoi.
17:28 Ouais. Ah ben oui.
17:30 Pourquoi avez-vous décroché le portrait du président de la République
17:33 de votre salle de conseil municipal ?
17:35 J'ai été très choqué de l'inertie du président de la République
17:39 devant les agressions des maires au printemps dernier.
17:42 Je trouve que le maire de La Hélé-Rose,
17:45 qui a abandonné sa famille, en fait,
17:48 pour défendre la mairie, donc la République,
17:52 avec sept policiers municipaux,
17:55 et sa femme qui s'en est sortie non sans dommage,
17:59 qui aurait pu peut-être mourir,
18:01 et le président de la République ne vient pas le dimanche
18:04 lui apporter son soutien,
18:06 lui apporter son énergie
18:09 et donner des paroles qui vont permettre de ne pas laisser faire.
18:13 La Première ministre s'est rendue.
18:15 Oui, elle s'est rendue.
18:16 Elle a dit que c'était moins grave cette nuit que la nuit précédente.
18:19 Vous pensez... Moi, j'aurais même pas accepté,
18:21 si j'avais été le maire de La Hélé-Rose,
18:22 j'aurais même pas accepté qu'elle vienne, quoi.
18:24 Je veux dire, c'est... Non, non, c'est le chef de l'État.
18:26 Vous savez, les maires sont les agents de l'État.
18:28 On nous demande de faire pour l'État.
18:30 Donc si le chef de l'État peut pas trouver une heure un dimanche,
18:34 quelle que soit ce qu'il avait prévu de faire,
18:36 une heure un dimanche pour aller voir un maire
18:38 qui a défendu la République,
18:40 il l'a défendu charnellement au mépris de sa famille.
18:43 Ah non, là, c'est pas possible.
18:44 Il y a le portrait du général de Gaulle,
18:46 ce qui est le plus important,
18:47 puisque c'est le fondateur de la Ve République.
18:49 Donc on reste bien dans la République.
18:50 Il n'y a pas eu d'autres présidents de qualité depuis Charles de Gaulle ?
18:53 Il y a eu Georges Pompidou, qui pour moi est ma référence,
18:56 mais comme personne le connaît, donc ça veut pas dire grand-chose.
18:59 Et pour le reste, je pense, effectivement,
19:02 ça a été une continuité de dégringolades diverses et variées
19:07 qui fait qu'on a rétréci la Constitution
19:09 pour adapter la Constitution à la norme des présidents de la République.
19:13 C'est-à-dire que moi, je pense que la Constitution fonctionnait très bien,
19:17 peut-être qu'un seul mandat de 7 ans au lieu d'un mandat renouvelé de 14 ans, etc.
19:22 Mais en dehors de ça, tout ce qu'on a fait,
19:25 je vois pas trop l'intérêt.
19:26 Donc on veut changer de République.
19:28 Il faudrait surtout qu'on change la taille des hommes
19:31 qui sont présidents de la République.
19:33 Il faudrait qu'ils soient mieux dans le costume que ce qu'ils n'ont.
19:35 Ils flottent un peu.
19:36 Alors justement, parlons un peu de la droite.
19:38 Est-ce que Éric Ciotti est, de votre point de vue, un bon président des Républicains ?
19:43 Il est un excellent président, puisque j'ai voté pour lui et que je l'ai soutenu.
19:46 Et que je me sens totalement proche de tout ce qu'il dit.
19:50 Pas forcément toujours, toujours, toujours,
19:52 parce qu'on est dans une démocratie élime.
19:55 Mais c'est vrai que c'est avec Éric Ciotti que j'ai le plus de proximité
19:58 par rapport à tout ce que je peux voir.
20:00 Et en tout cas, moi je connais Éric Ciotti depuis longtemps.
20:03 Et je connais sa sincérité.
20:05 Parce que j'en connais d'autres qui peuvent dire la même chose qu'Éric Ciotti,
20:08 mais qui sont juste des opportunistes de l'heure.
20:11 Tandis qu'Éric Ciotti, il est tel qu'il a toujours été.
20:15 Et je répète qu'il est né dans une famille gaulliste.
20:18 Il a été malmenu au moment de la réforme des retraites.
20:21 Vous auriez fait comme lui ?
20:23 Ah, je pense...
20:25 Oui, il a été peut-être trop honnête dans cette affaire.
20:30 Il aurait fallu être un petit peu plus...
20:32 Blanc.
20:33 Oui, je pense.
20:34 Et ne pas tout de suite donner signe de ce qu'on allait faire.
20:37 Excuse.
20:38 Voilà, peut-être.
20:39 Il a été de bonne foi, parce qu'on est responsable.
20:42 Nous, on défendait la retraite à 65 ans.
20:45 Donc, il était en cohérence.
20:47 Mais il y avait peut-être, dans la forme,
20:49 je pense que peut-être s'il devait le refaire,
20:51 il le ferait peut-être différemment.
20:52 Mais Pradier n'avait pas davantage raison que lui ?
20:55 Vous avez abordé cette question-là ?
20:57 Parce que la question fondamentale, c'est les classes populaires, en fait.
20:59 Au-delà de ça, c'est quel regard on prend sur les classes populaires aujourd'hui
21:02 qui ont vu qu'il y a une droite qui se cherche par rapport à ça,
21:04 avec un darmalin qui dit "on a une classe populaire".
21:06 Vous remarquez que Aurélien Pradier, qui est plutôt à gauche,
21:09 s'est emparé de la droite populaire que nous avions créée avec Thierry Mariani.
21:13 C'est la raison pour laquelle je vous ai interrogé sur lui.
21:15 Comme quoi, tout est possible.
21:16 Mais nous, on est gaullistes.
21:17 Avec Thierry Mariani, avant qu'il ne franchisse le pas ailleurs,
21:22 on vient du gaullisme.
21:24 Nous, c'était Pasqua, Seguin.
21:26 C'est-à-dire qu'il y a deux jambes.
21:27 Il y a une jambe droite avec Pasqua, l'autorité, la nation, la patrie.
21:31 Mais il y a la jambe gauche de la dignité sociale de l'homme.
21:35 Et du coup, Pradier, ça vous parle ?
21:37 Ça me parle plutôt en opportuniste que réellement en conviction.
21:42 Moi, j'ai travaillé sur des réformes de retraite comme parlementaire.
21:46 On a toujours fait en sorte, quand il y avait quelque chose de désagréable qu'on faisait passer,
21:49 de trouver des compensations légitimes.
21:52 J'ai été à l'origine avec d'autres du fait qu'on puisse prendre sa retraite avant 60 ans
21:56 quand on avait des métiers pénibles et qu'on puisse partir à 57, 58.
22:02 Donc, il faut toujours qu'il y ait des compensations.
22:04 Le gouvernement en a finalement donné, mais il aurait dû commencer par là,
22:08 en disant bien sûr que c'est désagréable de travailler deux ans de plus ou trois ans de plus,
22:12 mais il faut que vous y retrouviez pour les petites retraites, pour le problème des femmes, par exemple.
22:18 Alors, je voudrais revenir à Eric Ciotti.
22:20 Pourquoi on ne vous a pas vu le 27 août au Canet à la grande rentrée des Républicains ?
22:23 Moi, je ne sors plus, vous savez, je suis âgé.
22:26 Donc, le soir, c'est Tizane et télé.
22:32 Et il est ce matin le matin.
22:34 Et là, c'était le midi.
22:36 Oui, c'était le midi, mais j'avais peur de la chaleur.
22:38 Parce que quand on est âgé, on peut souffrir.
22:41 Ce jour-là, il ne faisait pas chaud.
22:43 Bon, vous allez m'avoir infini.
22:45 À l'usure ?
22:46 Non, je ne fais plus les réunions publiques, les meetings.
22:49 Vous savez, j'ai fait ça pendant 40 ans.
22:52 Moi, je connais mon âge.
22:54 Donc, j'en ai vu.
22:56 Et s'il y a eu un militant, je pense que je peux le revendiquer.
23:00 J'organisais la nuit tricolore avec Jacques Chirac, Juppé, Pascua, Bernard Ponce,
23:07 à la Gougouline, quand ça existait encore.
23:09 C'était moi l'organisateur.
23:11 On faisait 1 500 personnes.
23:13 Donc, s'il y a eu un militant et des meetings, j'ai rien à dire.
23:17 Mais aujourd'hui, pour moi, c'est un petit peu vain.
23:19 Donc, j'apporte mon soutien.
23:21 Vous êtes en fin de carrière politique ?
23:23 Ah, moi, je ne fais plus de carrière politique.
23:25 Vous n'êtes pas candidat à votre réélection en 2026 ?
23:27 Non, mais la gestion d'une commune, ce n'est pas une affaire d'entre politiques politiciennes.
23:30 Je ne fais plus de politique politicienne.
23:32 Et je voudrais vous dire que lorsqu'il y a eu l'affrontement Copé-Fillon,
23:36 j'étais encore député,
23:38 et ça m'a tellement écoeuré
23:40 que je n'ai plus pris la parole publiquement.
23:43 Je n'ai plus été aux 4 colonnes.
23:45 J'ai fini le mandat.
23:47 Et j'ai tiré un trait, ce jour-là, vraiment sur la vie politique.
23:50 Tellement ça m'a écoeuré qu'on pouvait, entre nous,
23:53 en être à ce stade-là.
23:55 Et je ne suis pas le seul que ça...
23:57 Et donc, moi, j'ai décidé de ne plus faire la politique
24:00 que j'avais faite quand j'avais 40, 50 ans.
24:02 Et je souhaite d'ailleurs que ce soit des jeunes qui la fassent, la politique.
24:06 Je ne vois pas pourquoi moi, je devrais être encore au milieu,
24:09 alors pour donner éventuellement des conseils, bien sûr,
24:12 mais c'est aux jeunes de faire la politique et de relever notre pays.
24:15 - Alors vous exprimez quand même abondamment sur Twitter.
24:17 - Oui, parce que j'aime ça, Twitter, ça m'amuse.
24:19 - Ce qui est surprenant sur Twitter, c'est que vous ne parlez toujours que de National.
24:22 Et puis, il n'y a jamais rien de positif.
24:24 C'est toujours très négatif, voire agressif.
24:27 Pourquoi ?
24:28 - Oui, c'est comme les journalistes.
24:30 Vous ne faites pas arriver les trains en l'air.
24:32 Vous ne commentez pas les trains qui arrivent à l'heure,
24:34 le rôle de Twitter, c'est ça, c'est d'être du poil à gratter.
24:37 Donc il est bien évident que c'est...
24:39 Il m'arrive quand même lorsqu'il y a des choses,
24:42 mais il y en a tellement peu dans l'actualité, de le dire.
24:46 - Mais ça reflète l'état d'esprit dans lequel vous êtes aujourd'hui,
24:48 c'est-à-dire plutôt râler, rougner...
24:50 - Ah oui, je suis désespéré de mon pays, oui, bien sûr.
24:53 Oui, je suis désespéré de mon pays.
24:56 - Est-ce que vous êtes désespéré de la droite ?
24:58 On voit pour 2027, il n'y a pas de leader qui se dégage,
25:01 il y a une multitude de prétendants, entre Darmanin, Le Maire, Lyssena...
25:05 - Je suis arrivé à un stade où je ne me préoccupe même pas
25:07 de savoir s'il y a un avenir pour la droite.
25:10 D'abord parce qu'il n'y en a plus pour la gauche.
25:12 Donc est-ce qu'on est dans ce rapport-là ? Non.
25:15 Y a-t-il un homme, une femme, au niveau,
25:18 au niveau, pour avoir du courage politique
25:21 et d'être dans l'équilibre,
25:24 et non pas simplement dans un affrontement,
25:26 et puis avoir du courage, c'est vrai que parfois,
25:28 il faut aller affronter.
25:29 - Donc la réponse est non.
25:31 Cette personne-là n'existe pas aujourd'hui.
25:34 - Je ne la vois pas vraiment...
25:36 Y a des gens de qualité, moi j'aime beaucoup David Lyssena,
25:38 mais est-ce qu'il est capable de passer le mur ?
25:41 - David Lyssena, c'est l'antithèse de vos positions sur les services publics ?
25:48 - Non, je crois pas, il est très libéral, très...
25:50 sur certains points, mais je pense qu'il est aussi très social.
25:53 C'est parce qu'on va le réduire, comme tant d'autres,
25:56 un peu à peut-être une caricature,
25:58 mais je pense que...
25:59 - Il a l'obsession de réduire la dépense publique,
26:01 alors que vous vous dites, moi j'assume que la dépense publique
26:04 augmente régulièrement en fonction...
26:06 - Je pense qu'Akane, il fait des bons choix pour la dépense publique,
26:09 donc moi je suis pas pour la dépense publique,
26:11 pour la dépense publique, mais je veux dire,
26:13 faire des constats de triomphe qu'on a réduit la dépense publique
26:17 quand on n'a plus le service,
26:19 je voudrais pas parler de...
26:21 mais on nous transfère à nous les communes, de toute manière,
26:23 c'est tout ce que les autres ne font plus.
26:25 Bon, c'est un peu facile,
26:26 donc nous on n'est pas dans le discours facile,
26:28 il faut bien faire de la dépense,
26:30 mais à bon escient, bien sûr,
26:32 pas dépenser pour rien,
26:33 par exemple pour parler des tenues identiques,
26:36 qui paye la tenue ?
26:38 La proposition qui est faite, les parents ?
26:40 - Bien sûr.
26:41 - Ou les communes, c'est-à-dire le contribuable
26:43 qui n'a pas d'enfant à l'école ?
26:44 - Tout à fait.
26:45 - Voilà des questions pragmatiques.
26:48 - Un président que vous n'avez pas cité,
26:50 Nicolas Sarkozy, qui vient de publier un ouvrage,
26:52 était l'invité cette semaine de "C'est à vous",
26:54 l'émission de France 5, on l'écoute si vous voulez bien.
26:55 - Vous considérez qu'Éric Zemmour appartient à la droite républicaine ?
26:58 - Mais bien sûr, moi je n'ai jamais de proximité avec monsieur Zemmour,
27:01 vous le savez très bien,
27:02 ni quand il était journaliste,
27:04 ni quand il est responsable politique, mais...
27:07 - Il n'est pas d'extrême droite ?
27:09 - Mais non, mais d'abord, arrêtons que l'extrême droite,
27:11 qu'est-ce que ça veut dire ?
27:12 Personne ne définit jamais l'extrême droite.
27:14 Alors, extrême gauche...
27:16 - Vous la définissez ?
27:17 - Quand on n'est pas de gauche, on est d'extrême droite ici.
27:19 Bon, moi je n'ai jamais été de gauche,
27:21 je n'ai pas l'intention d'être de gauche,
27:23 et je déteste ce procès d'intention qui est envie.
27:28 - La théorie de grand remplacement, ce n'est pas d'extrême droite ?
27:30 - Non, ce n'est pas d'extrême droite, il a le droit de penser ça.
27:32 Ce n'est pas ma thèse, ce n'est pas ce que je pense.
27:35 Mais comment on fait 53% ?
27:37 Moi, j'ai été élu avec 84% de participation.
27:41 Pour être élu, grosso modo,
27:43 il faut 11 à 12 millions de voix au premier tour,
27:46 et une fois que vous avez qualifié au premier tour,
27:48 il faut remettre la même chose au deuxième tour.
27:50 Vous faites avec quoi ?
27:51 Avec votre famille ?
27:52 J'avais une majorité qui allait de centre-gauche,
27:55 avec monsieur Kouchner, jusqu'à monsieur De Villiers.
27:58 On m'avait fait tout un procès,
27:59 parce que Philippe De Villiers était dans la majorité,
28:01 je l'avais même invité au comité de la coordination.
28:03 - Monsieur Yves-Christine Boutin ?
28:04 - Est-ce que vous êtes d'accord dans le fond avec Nicolas Sarkozy,
28:07 qui appelle à une union de toute la droite,
28:10 c'est-à-dire des macrolistes de droite,
28:12 jusqu'au partisan d'Éric Zemmour ?
28:14 - Écoutez, on reste dans une perspective politicienne.
28:17 Quand vous présentez une élection,
28:19 ce qui avait été le cas de Nicolas Sarkozy,
28:22 il s'est présenté et il a vidé le Front National,
28:25 uniquement par les engagements qu'il prenait,
28:28 et qui faisait revenir à lui des gens qu'il avait quittés.
28:31 L'extrême droite en France, c'est 0,5% quand même,
28:34 comme l'extrême gauche.
28:35 Donc quand ça fait plus,
28:36 ça veut dire que la gauche n'est pas la gauche
28:38 et que la droite n'est pas la droite.
28:40 C'est tout.
28:41 Donc si la droite est la droite, il n'y a pas d'extrême droite.
28:43 Si la gauche est la gauche, il n'y a pas d'extrême gauche.
28:46 - Vous ne l'avez pas cité dans les bons présidents, lui.
28:48 Pourquoi vous ne gardez pas un bon souvenir de lui
28:50 comme président de la République ?
28:51 - Moi, je l'ai beaucoup soutenu, Nicolas Sarkozy.
28:53 On a créé la droite populaire quand on a vu que ça dérivait
28:55 et qu'il allait perdre l'élection.
28:57 Parce que moi, je savais dès 2008-2009
28:59 qu'on allait perdre la prochaine.
29:01 Et donc, c'était pour lui apporter le soutien.
29:05 Mais c'est vrai qu'il a fait beaucoup plus
29:07 que ce qu'on a bien voulu dire.
29:09 Hollande a tout défait, ce qui avait été fait.
29:11 Et on a raté une grande occasion,
29:13 c'est de ne pas l'avoir réélu.
29:15 Et les positions qu'il a prises
29:17 depuis qu'il n'est plus président de la République,
29:19 une complaisance envers l'actuel chef de l'État,
29:21 sur laquelle il a l'air de revenir un petit peu aujourd'hui, d'ailleurs.
29:25 - Est-ce que c'est vous qui avez des fins judiciaires ?
29:27 - C'est son choix.
29:29 Il n'en demeure pas moins que quand Nicolas Sarkozy parle,
29:32 ça fait déjà une grande différence avec tous les autres
29:34 qui parlent aujourd'hui.
29:36 Et ça, c'est un peu triste.
29:38 - Pour terminer, on passe à la question perso, Frédéric Maurice.
29:43 [Musique]
29:49 - Monsieur l'ex-député, depuis que vous avez quitté l'Assemblée...
29:52 - Parlementaire honoreur.
29:54 - Parlementaire honoreur, absolument.
29:56 Depuis que vous avez quitté l'Assemblée nationale,
29:58 est-ce que vous vous ennuyez pas un peu ?
29:59 - Pas du tout.
30:00 Ah non, pas du tout, je m'ennuierais à l'Assemblée nationale, ça c'est sûr.
30:03 Je le regarde à la télé, comme ça,
30:05 mais je n'ai même pas envie d'y revenir, voir ce que je vois.
30:08 Non, non, non, je ne m'ennuie pas du tout.
30:10 Je suis pas un peu comme une...
30:12 C'est 100 heures par semaine, et 7 jours sur 7.
30:15 Même quand vous prenez 5 jours de congé, c'est avec les smartphones.
30:19 Non, non, je ne m'ennuie pas du tout.
30:21 Je suis parfois même accablé,
30:23 mais je veux dire que je suis surtout accaparé, mais tant mieux,
30:26 parce que j'aime ça.
30:27 Au moins, on voit concrètement ce qu'on est capable de faire,
30:30 les obstacles, les choses ne sont pas simples.
30:33 Convaincre les citoyens.
30:35 Vous parliez du centre éducatif fermé.
30:37 C'est un défi, quand même, et que j'ai assumé.
30:40 C'est quand même dans la ville du maire Lionel Lucas,
30:43 à Freujojo, etc., qu'on ose faire ce qui ne se fait pas ailleurs.
30:46 Absolument.
30:47 Voilà.
30:48 Et nos concitoyens sont moins stupides que les politiques voudraient le croire.
30:51 Moi, je pense que si on dit les choses véritablement aux citoyens,
30:54 ils vous croient, ils vous font confiance,
30:56 et ça vous donne de la force.
30:58 Donc, non, non, je ne m'ennuie pas du tout.
31:00 Merci beaucoup, Lionel Lucas.
31:02 Merci, Frédéric Maurice.
31:04 Merci de m'avoir convié parce que les asbines,
31:07 c'est toujours bien de les ramener un peu à la fraîcheur.
31:10 Il n'y a pas les asbines.
31:11 Si, un peu, sur le plan politique, mais on a besoin de tout le monde.
31:14 Mais je fais confiance aux jeunes, moi.
31:16 Je crois aux jeunes.
31:17 Merci beaucoup.
31:18 Merci à Sophie Dancé et Philippe Berstini
31:20 pour la réalisation de cette émission.
31:22 À Christelle Benjamin pour sa préparation.
31:24 On se retrouve la semaine prochaine
31:26 pour une nouvelle édition de l'Interview à la Une.
31:29 Bonne journée et bon week-end à tous.
31:32 Sous-titrage Société Radio-Canada
31:37 © Sous-titrage Société Radio-Canada
31:41 Merci à tous !