Abaya : «ce n'est pas un signe religieux, c'est un signe civilisationnel», affirme Michel Onfray

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Transcript
00:00 puisque c'est immigration et assimilation ou intégration au sujet de la baïa et de son interdiction.
00:04 Michel Onfray, après il y a eu des menaces sur un proviseur à Clermont-Ferrand,
00:08 aujourd'hui il revient dans son établissement.
00:11 Le gouvernement dit que globalement cela s'est bien passé,
00:14 et c'est vrai, il y a eu égard aux chiffres quand même,
00:17 mais de quoi ces menaces d'égorgement quand même sur un proviseur sont-elles le signe révélateur ?
00:24 - Moi je pense que d'abord ça n'est pas, je vais faire bon dire,
00:27 mais ça n'est pas un signe religieux, c'est un signe civilisationnel.
00:30 Moi j'ai lu le Coran, j'ai lu les Hadiths du Prophète, j'ai lu des biographies,
00:33 il n'est pas question d'abaïa, c'est un vêtement civilisationnel,
00:38 et il y a un tas de jeunes filles qui ne savent pas très bien tout ça.
00:40 C'est une façon de dire, on porte ce vêtement civilisationnel
00:44 parce que votre civilisation ne l'aime pas.
00:46 Et on a beau dire burkini, pas burkini, voile, pas voile, abaïa, pas abaïa,
00:50 ce n'est pas ça le problème.
00:51 - Pour vous comprendre, c'est une question de civilisation,
00:53 donc de moeurs davantage que de laïcité, de vêtements religieux ?
00:57 - Oui, je pense que quand on fait comme Macron ou la gauche,
01:02 ce grand discours islamo-gauchiste en expliquant que finalement,
01:06 j'ai perdu mon idée, on était parti sur l'islamo-gauchisme.
01:10 - Oui, en partant de l'abaïa.
01:12 - Oui c'est ça, en nous disant que la civilisation française est détestable.
01:16 Mais ils nous prennent au mot, ces gens qui nous disent
01:18 "vous avez raison, la France est fasciste, la France est nazie".
01:21 - Et c'est lui évolué, c'est son ministre de l'éducation
01:23 qui a proposé l'interdiction de l'abaïa.
01:25 - Oui, il y a eu Blanquer, il y a eu Papandia, il y a eu celui-ci,
01:29 il va changer bientôt, il sera, je ne sais pas quoi, Premier ministre,
01:31 après il va être Président de la République.
01:33 Ces gens-là s'en moquent éperdument.
01:35 Je pense qu'il y a un moment donné où ces gamines qui portent l'abaïa,
01:37 sans trop savoir ce que c'est, elles savent juste que c'est grossier,
01:40 enfin que ça emmerde les dominants et que c'est ça qui les intéresse.
01:44 Comme jadis, les gamins mettaient des insignes nazis à l'époque des punks,
01:49 c'était pas du tout...
01:50 - Donc vous, vous n'y voyez pas d'offensive islamiste ?
01:54 - Si, sûrement, parce qu'il y a une instrumentalisation de part et d'autre.
01:57 Et je pense que l'instrumentalisation de la part des intégristes,
02:01 elle est claire, qu'ils y vont passer à autre chose après.
02:03 Il y aura ceci, il y aura cela, il y aura les menus.
02:05 Mais je pense simplement qu'ils sont forts de notre faiblesse.
02:08 Et moi, je ne veux pas stigmatiser la force de ces gens,
02:10 qui est une force pas très intéressante ou pas très grande,
02:13 mais je stigmatise en revanche la faiblesse de nos gouvernants.
02:16 - Bien, alors comment fait-on ?
02:17 Parce que ce sont des jeunes femmes qui sont...
02:20 Elles sont françaises, Michel Langevin, souvent de la troisième génération,
02:23 on va tenter de dire très éloignées, peut-être du pays d'origine
02:25 de leurs parents ou grands-parents.
02:27 Comment on intègre ou on assimile encore ?
02:29 Est-ce que vous vous dites que c'est en arrêtant l'immigration, forcément,
02:33 qu'on va pouvoir enfin commencer l'assimilation et l'intégration ?
02:36 - C'est effectivement le problème de l'assimilation.
02:39 Et c'est parce que nous n'avons pas assimilé sous prétexte de créolisation,
02:45 en disant "chacun chez soi", et puis on y va, les tribus, les communautés, etc.
02:48 L'assimilation, c'était un fascisme, et ça l'est toujours,
02:52 au lieu d'un certain nombre.
02:53 Moi, je pense que le traitement de l'immigration,
02:55 ce n'est pas l'éviction, en disant "vous rentrez chez vous".
02:57 "Chez vous", ça ne veut rien dire, ces gens-là sont nés ici,
03:00 et leurs parents éventuellement sont nés ici.
03:02 C'est la question de l'intégration.
03:03 Si on n'intègre pas, effectivement, les gens diront
03:06 "Ah, vous ne voulez pas nous intégrer ? Nous d'accord,
03:08 on revendique une autre identité, pas la vôtre."
03:10 Et moi, je pense que le coupable, c'est celui qui s'en vient nous dire,
03:13 par exemple, comme Emmanuel Macron, qu'il n'y a pas de culture française,
03:15 par exemple, comme Jean-Luc Mélenchon, que nous ne sommes que des fascistes,
03:20 que des nazis, que des collaborateurs, etc.
03:23 Évidemment, il y a des gamines comme ça qui sont sans culture,
03:25 et qui vont finir par dire "mais oui, c'est vrai, il a raison".
03:27 Donc, on déteste ce pays, et si on déteste...
03:29 - Donc, elle s'arrime à ce qu'il y ait de plus solide, finalement.
03:31 - Mais oui, c'était comme les crêtes de coque des punks à une époque,
03:34 c'était juste une façon de dire "j'espère que vous avez remarqué
03:37 que je vous emmerde".
03:38 Il y a ce désir en même temps de dire "je vous déteste" et "je vous signe".

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