Mardi 12 septembre 2023, SMART IMPACT reçoit Hélène Valade (Présidente, ORSE) , Aurélie Colas (Déléguée générale, Fédération professionnelle des entreprises de l’eau) , Willy Fortunato (Directeur général délégué, UV GERMI) et Antony Ginter (Président fondateur, Weo)
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00:07 Bonjour, bonjour à tous et à toutes. Bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie
00:15 avec les questions de gestion de l'eau au cœur de notre sommaire.
00:20 Mon invité, c'est Hélène Vallade, présidente de l'ORS, l'Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises.
00:27 Elle viendra nous présenter son guide de l'eau. Le débat de ce Smart Impact portera sur la réutilisation des eaux usées.
00:35 Le gouvernement veut accélérer pour permettre à la France de rattraper son retard. On verra si ses objectifs sont suffisamment ambitieux.
00:42 Et puis dans notre rubrique « Start-up », je vous présenterai l'eau augmentée et sur mesure de Weo, 15 ans de recherche pour améliorer notre santé.
00:51 Voilà pour les titres. C'est parti, c'est Smart Impact.
00:54 (Générique)
01:00 Bonjour Hélène Vallade, bienvenue.
01:02 Bonjour.
01:02 Heureux de vous retrouver. Avant de parler de votre guide de l'eau vers l'infini et eau, EAU, de là, bravo pour le titre,
01:09 un mot de l'ORS que vous présidez, Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises.
01:15 Même si vous êtes déjà venue en parler, on va rappeler quelles sont les missions de l'ORS.
01:18 Merci de me donner cette occasion parce qu'on n'a pas encore une visibilité telle qu'on peut s'en passer.
01:22 Nous sommes une association qui est née en l'an 2000 et qui a pour objectif principal d'aider la transformation des entreprises
01:32 vers des objectifs de transition environnementale, de développement durable.
01:36 Nous sommes 120 entreprises de secteurs d'activité extrêmement différents.
01:42 Et le sujet, c'est de pouvoir partager des bonnes pratiques entre les membres pour passer à l'échelle,
01:47 pour accélérer cette transformation et donner le plus possible à la fois de méthodeaux, d'informations,
01:53 d'occasion de rencontrer aussi des experts à nos membres.
01:57 Ce qui est intéressant, c'est de voir si la, je dis RSE, même si c'est un peu réducteur,
02:02 mais la responsabilité sociétale des entreprises devient stratégique au sein des entreprises.
02:07 Déjà, on voit que les directeurs ou directrices RSE intègrent les COMEX.
02:11 Ça, c'est une part du mouvement pour vous ?
02:14 C'est vrai que depuis quelques années, on voit très bien ce mouvement d'une RSE qui était très,
02:19 comment être en conformité par rapport à la loi, à une RSE qui a visé vraiment la transformation
02:26 des modèles économiques à l'intérieur des entreprises et qui du coup s'est en effet rapprochée des axes stratégiques.
02:33 Au fond, ce n'est plus un sujet qui est posé à côté, à l'intérieur des entreprises,
02:37 mais qui a vraiment pénétré la stratégie globale.
02:40 Ça se traduit dans le positionnement d'ailleurs de ces directeurs du développement durable
02:44 qui sont maintenant rattachés directement à la direction générale et qui se rapprochent aussi des directions financières.
02:50 Et c'est tout le mouvement de cette nouvelle directive européenne CSRD qui va nous conduire à avoir des standards
02:57 qui demandent de tenir en même temps la composante financière, donc investissement, et la composante environnementale et sociale.
03:04 Mais il y a toujours la question du rythme, de l'accélération, avec un message, on va dire, une alerte lancée par le climatologue Jean Jouzel
03:15 qui était à l'université du Medef. D'autres participants ont ressenti ça, cette impression d'un coup de pied sur le frein.
03:22 Est-ce que vous l'avez ressenti vous aussi ?
03:24 Non, je pense que comme d'habitude, on ne peut pas mettre toutes les entreprises dans le même sac.
03:28 Et c'est vrai qu'il y en a qui avancent plus vite que d'autres. Mais quand on remet ça dans une perspective un peu historique,
03:35 c'est-à-dire par rapport à ces dix dernières années, le mouvement est quand même à une réelle accélération.
03:40 Ça ne va pas assez vite, c'est clair et net. Et on est tous en train d'espérer des alignements de planète au fond entre les institutionnels,
03:48 les politiques, l'évolution de l'opinion publique et de nos clients et les entreprises.
03:52 Mais si on veut aller plus vite, il y a un coût social et il faut un accompagnement budgétaire, étatique, français et européen.
04:00 Absolument, il y a des investissements qui vont être nécessaires et donc il y a des directions qui doivent être pérennes.
04:06 Je veux dire par là, il y a des trajectoires qui sont données par les institutions qui doivent être pérennes pour permettre ces investissements sur le long terme.
04:14 Alors, vous proposez donc ce guide de l'eau vers l'infini et au-delà. Pourquoi cette démarche déjà ?
04:20 Parce que l'eau, c'est un bien essentiel à la vie. Il n'y a pas de vie humaine, il n'y a pas de vie animale, il n'y a pas de vie végétale sans eau.
04:30 C'est un peu pour nous alors la mère de toutes les autres batailles, avec des liens évidemment avec le climat et puis avec la biodiversité.
04:38 Et l'eau, et ça fait des années qu'un certain nombre d'entre nous le disent, l'eau, elle est en danger.
04:44 C'est-à-dire que cette ressource, elle est sous tension très fortement, y compris en France.
04:49 Oui, alors qu'on va en parler de réutilisation des eaux usées dans un instant dans notre débat.
04:53 La France, on s'est cru béni des dieux pendant des siècles, des décennies, j'allais dire, mais non, des siècles.
05:01 Sauf que la guerre de l'eau, on commence à la voir. Il y a les méga-bassines et d'autres. Donc, on est mûr pour ça ?
05:09 J'espère, en tout cas, c'est pour ça que l'on produit ce guide de l'eau.
05:13 Ce guide de l'eau, parce que je pense que dans la perception encore de la majorité des personnes, que ce soit d'ailleurs en entreprise ou chez les consommateurs et les citoyens,
05:22 on a l'habitude de voir l'eau qui sort du robinet.
05:25 Ce n'est pas un enjeu, ou pas suffisamment un enjeu.
05:28 Et nous considérons que ce n'est en effet pas assez perçu comme un enjeu. Or, il y a des vraies tensions.
05:34 On a vu les arrêtés de restrictions d'eau cet été encore dans un certain nombre de communes qui n'avaient plus d'eau du tout,
05:41 où l'eau était juste distribuée un jour sur deux, exactement comme on peut le voir dans des pays dans le monde qui sont soumis à des très très grands stress hydriques depuis des années.
05:51 Il y a des nappes phréatiques qui sont vidées et il y a des sols qui n'ont plus, qui ne permettent plus la perméabilité parce que les pesticides, herbicides ont créé une sorte de couche qui fait que l'eau ne pénètre pas.
06:07 Alors ça c'est pour le constat, dans ce guide de l'eau, qu'est-ce qu'on trouve ? Des priorités par exemple pour préserver nos ressources en eau ?
06:14 On trouve aussi des arguments pour convaincre à l'intérieur de l'entreprise de l'importance de cet enjeu.
06:19 Parce que comme vous le dites très bien, la sensibilité est plus forte et l'accent a été énormément mis sur le climat à juste titre.
06:26 Mais malheureusement, ça n'est pas le seul enjeu et donc il y a vraiment des interactions entre climat et eau.
06:32 C'est d'ailleurs aussi à cause du réchauffement climatique que l'on vit ces tensions sur l'eau.
06:37 Donc ce guide, il cherche à faire ressortir tous les arguments qui peuvent amener un COMEX à prendre des décisions en matière de réduction de la consommation d'eau par exemple.
06:47 Mais alors c'est une question que je pose souvent sur le climat et qui vaut aussi pour l'eau en termes d'investissement.
06:53 Alors ça va dépendre des secteurs, des entreprises, de la quantité de consommation de l'entreprise évidemment.
06:59 Mais sont des investissements, est-ce qu'on peut comparer les investissements qu'une entreprise doit faire en matière de climat pour tenir une trajectoire CO2 avec ceux de l'eau ?
07:07 Oui, ce sont des investissements qui vont être importants.
07:09 Sauf le premier qui est tout simplement de mesurer la consommation.
07:13 Parce que c'était tellement une commodité et tellement un faible enjeu que la mesure en tant que thème de la consommation d'eau n'était pas véritablement prise en compte
07:22 dans les prises de décision et dans ces indicateurs environnementaux que l'on reporte.
07:29 Donc la première chose c'est ça.
07:31 Il y a plein de techniques qui permettent, il y a des compteurs d'eau, il y a des télétransmissions des données qui permettent d'avoir des informations en temps réel.
07:39 Ça c'est la première chose.
07:40 Ensuite, et vous avez raison, il y a tout un tas de solutions qui vont nécessiter des investissements qui sont maintenant possibles en France.
07:48 Vous avez parlé tout à l'heure de la réutilisation des eaux usées, traitées, le REUT, le fameux REUT, mais qui va permettre de faire des vrais progrès sur ce sujet.
08:00 C'était possible dans d'autres pays européens, ça n'était pas en France et en effet la législation est en train d'évoluer là-dessus.
08:06 Et ça, ces solutions-là, dans les process industriels, elles permettent par exemple de réintégrer de l'eau usée, traitée dans le process pour une fabrication donnée.
08:17 Il y a toujours, alors évidemment on est en pleine période d'inflation de longue durée, cet argument-là il est peut-être difficile à entendre, mais il y a toujours l'argument du prix.
08:24 Est-ce qu'il faut que l'eau soit de plus en plus chère quand on en consomme de plus en plus ?
08:28 Oui, alors ça c'est la fameuse progressivité au nom de la tarification de l'eau et notamment pour les industriels.
08:34 Il y a eu beaucoup de progrès qui ont été faits, mais je pense surtout qu'il y a déjà la prise de conscience de combien ça coûte en réalité.
08:42 Et c'est d'ailleurs que cette donnée-là, elle était beaucoup moins prise en compte que la facture énergétique, que la facture carburant dans les entreprises.
08:51 Et donc permettre d'avoir cette connaissance-là pour décider, moi ça me paraît déjà être la première étape.
08:58 On va prendre un exemple, le secteur du luxe, de la mode que vous connaissez bien puisque vous êtes également directrice développement et environnement chez LVMH.
09:05 L'industrie du vêtement, c'est un gros consommateur d'eau, on le sait.
09:09 Peut-être, j'allais dire s'il y a une prise de conscience de l'aime répondre oui, mais les actions qui sont faites en la matière, si on prend l'exemple de LVMH.
09:17 Si on prend l'exemple de LVMH qui n'est pas simplement la mode.
09:20 Oui, bien sûr, bien sûr.
09:21 Non, mais il y a aussi Vrai et Spiritueux qui est plus consommateur d'eau.
09:24 C'est vrai, l'agriculture est le premier consommateur.
09:26 Que mode et maroquinerie et que parfum et cosmétique d'ailleurs, donc c'est aussi important de rappeler ces macros-là.
09:32 Et la première chose, c'est donc de mesurer, comme je le disais tout à l'heure, de prendre aussi une trajectoire de réduction de l'eau.
09:40 Et là, il se trouve que les scientifiques commencent à mettre à notre disposition, comme c'est arrivé pour le climat, la mesure de trajectoire d'eau.
09:48 C'est-à-dire si on veut respecter les limites planétaires sur l'eau, de combien doit-on faire des réductions de consommation à échéance 2030-2040 ?
09:57 Donc ça s'appelle SBTN, qui est Science Based Target Nature, et qui permet de faire cela.
10:04 Donc ça vous a permis de définir un plan d'action.
10:07 C'est grâce à cela qu'on a commencé à déterminer une trajectoire, donc 30% de réduction de la consommation d'eau d'ici 2030.
10:15 Et ça va être suivi d'impact aussi et de prise d'objectifs sur la réduction de l'impact sur la qualité de l'eau.
10:23 Parce qu'il y a le problème quantitatif dans l'eau, et puis il y a aussi le problème des pollutions.
10:28 Et il faut qu'on soit en capacité de traiter les deux sujets en même temps.
10:33 Et comme vous le dites, derrière, il y a véritablement des solutions.
10:37 C'est-à-dire, il y a arrêter d'utiliser l'eau potable pour n'importe quel process.
10:41 Donc réutiliser, comme on se le disait, les eaux.
10:44 Avoir aussi de la micro-irrigation, travailler sur des espèces, notamment des espèces végétales,
10:51 qui s'adaptent davantage au réchauffement climatique et qui du coup consomment moins d'eau.
10:56 Donc beaucoup aussi de recherche, de développement derrière.
10:59 Voilà, les solutions sont là, mais c'est vraiment la prise de conscience qu'il fallait déclencher.
11:04 Merci beaucoup Hélène Vallade, ce guide de l'eau vers l'infini et au-delà.
11:09 E-A-U, évidemment. A bientôt sur Bismarck.
11:12 On passe à notre débat et donc on va parler de réutilisation des eaux usées.
11:17 La France va-t-elle enfin rattraper son retard en matière de réutilisation des eaux usées ?
11:28 C'est le thème de notre débat avec Aurélie Collat. Bonjour, bienvenue.
11:32 Bonjour, merci.
11:33 Vous êtes déléguée générale de la Fédération professionnelle des entreprises de l'eau.
11:36 Et puis avec nous en duplex, Willy Fortunato, qui est directeur général délégué d'UV Germy.
11:41 Bonjour à vous aussi. Merci d'avoir accepté notre invitation.
11:45 On pose le décor, les entreprises de l'eau. Aurélie Collat, c'est quoi ?
11:48 Combien de salariés ? Quel chiffre d'affaires global ? Ça pèse combien dans notre économie ?
11:52 Alors, on a cinq entreprises de l'eau qui sont réunies dans la Fédération des entreprises de l'eau,
11:57 qui aujourd'hui sont SOR, Suez, Veolia, Sogedo et SFO.
12:02 Donc à peu près un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
12:05 Et ce sont des entreprises aujourd'hui qui comptent 28 000 salariés en France
12:09 et qui couvrent à la fois le champ de la production et de la distribution d'eau potable pour 60% des Français
12:14 et de 50% du service d'assainissement, du traitement des eaux usées,
12:18 ce dont on va parler aujourd'hui, pour la population française.
12:21 Ces enjeux de réutilisation de l'eau, vous en parlez depuis longtemps au pouvoir public,
12:28 parce que le premier constat, c'est le constat du retard français.
12:31 Ça fait longtemps que vous essayez de sensibiliser en quelque sorte.
12:34 Ou c'était pas forcément un enjeu, parce que comme tout le monde en disait,
12:37 de toute façon, de l'eau en France, on en aura toujours.
12:40 Alors je crois que la France, elle a besoin de la réute aujourd'hui.
12:43 Effectivement, on est à 1% en France contre à peu près 8% en Italie ou 14% en Espagne.
12:49 Oui, on pourrait parler de l'Israël aussi, c'est encore beaucoup plus en Israël.
12:52 Au fond, ce sont des pays qui ont été confrontés plus tôt que nous à des phénomènes de sécheresse à répétition
12:57 et qui se sont dit quelles sont les solutions qui sont sur la table.
12:59 Et donc, ils ont eu recours à la réute plus tôt que nous.
13:03 Deuxième frein qu'on a pu observer et sur lequel on a alerté de longue date les pouvoirs publics,
13:08 c'est le fait que jusqu'ici, les collectivités territoriales en France qui voulaient faire de la réute,
13:12 elles étaient confrontées à un véritable parcours du combattant.
13:15 C'est-à-dire des délais extrêmement longs, 5 à 10 ans.
13:18 Et puis une fois qu'elles obtenaient les autorisations, au bout de très longtemps, de plusieurs années,
13:23 eh bien, on leur donnait une autorisation uniquement pour 5 ans.
13:26 C'était une expérimentation.
13:27 Or, on sait que les investissements, ils doivent être lissés sur le temps long.
13:30 Donc, ces verrous administratifs, il fallait les faire sauter.
13:33 Alors, il y a eu effectivement un plan d'action du gouvernement qui a été annoncé.
13:36 On va voir s'il est suffisant. On va essayer de le détailler, d'en parler.
13:40 Mais oui, Fortunato, je me tourne vers vous.
13:42 On va parler du Végermi, mais peut-être faire un peu de pédagogie quand on parle des eaux usées, des eaux grises.
13:48 C'est différent, c'est la même chose. Expliquez-nous un petit peu.
13:52 Alors, vous avez raison. Le champ lexical est important.
13:55 Donc, les eaux usées, Sarsustrictose, ce sont les eaux qui sont regroupées au niveau des stations d'épuration,
14:01 qui sont bien souvent des stations d'épuration communales.
14:04 Donc, l'ensemble des eaux qui partent dans les égouts, qu'elles soient individuelles ou issues des industries,
14:10 se retrouvent dans une station d'épuration.
14:12 Et les stations d'épuration disposent, depuis leur création, de différents étages,
14:17 principalement pour le traitement de la pollution physico-chimique.
14:21 Donc, ça, c'est ce qu'on parle généralement quand on parle d'eau usée.
14:25 Quand on parle d'eau grise, c'est, par exemple, au sein d'un hôtel,
14:29 quand on récupère les eaux des douches et des éviers sans l'eau provenant des toilettes.
14:34 Donc, il y a une différence à faire entre l'eau grise et les eaux usées.
14:39 Et, par exemple, je rentre dans le détail, pardon de vous interrompre,
14:42 les eaux de pluie, ça rentre dans quelle catégorie ? On est dans les eaux grises, c'est encore une autre catégorie ?
14:47 C'est encore une autre catégorie. Les eaux de pluie, c'est une catégorie différente des eaux grises et des eaux usées,
14:53 avec des textes et des possibilités qui sont évidemment différents
14:57 quand on parle d'eau de pluie, d'eau grise ou d'eau usée.
15:01 On voit un peu la complexité du secteur, on va dire ça comme ça.
15:07 Je rentre un peu plus dans le détail.
15:10 UV germie, UV comme ultraviolet, c'est la technologie que vous utilisez pour traiter les eaux ?
15:15 Tout à fait ultraviolet. On reprend un phénomène naturel qui est émis par notre astre, qui est le soleil,
15:22 à une longueur d'onde précise. On l'amplifie, on le canalise et ça permet de faire de la dépollution,
15:28 et notamment de la dépollution biologique.
15:30 Parce que les stations d'épuration, majoritairement, sont équipées pour traiter la pollution physique et chimique,
15:36 mais pas biologique, sensu stricto.
15:39 Et quand on parle de réutilisation des eaux, on comprend bien qu'il est important de maîtriser le risque biologique
15:45 pour éviter le risque aux utilisateurs.
15:48 Donc UV germie, on met en place des solutions qui permettent de maîtriser le risque biologique
15:52 quand on est sur de la réutilisation des eaux,
15:55 pour faire en sorte qu'il n'y ait pas de désordre ou de risque biologique à leur réutilisation.
16:00 Alors on va rentrer dans le détail de ce plan.
16:02 Le 30 août dernier, il y a eu le décret publié par le gouvernement.
16:06 Donc ça y est, on commence à rentrer dans le dur, si j'ose dire,
16:10 pour faciliter et simplifier la réutilisation des eaux usées au Rilikoma.
16:13 Cola, qu'est-ce que ça va permettre de faire, qu'on ne pouvait pas faire avant,
16:17 ou qu'on faisait beaucoup trop lentement avant ?
16:19 Oui, alors je crois que le message principal, c'est qu'on peut donner plusieurs vies à l'eau.
16:23 C'est ce que vient de dire M. Fortunato.
16:25 Ce qui a changé d'abord, c'est qu'il y a eu une prise de conscience.
16:28 Il y a eu la sécheresse de l'été 2022, il y a eu un avant et un après.
16:31 Et au fond, les maires sont des gens pragmatiques.
16:33 Ils sont face à une situation d'urgence et se demandent comment agir.
16:37 Donc concrètement, la réut, c'est une des solutions,
16:40 à condition de lever les obstacles réglementaires,
16:42 pour permettre justement d'accélérer sur ces projets.
16:45 Ça, c'est le premier point.
16:47 Et puis ce projet, il a été porté par le président de la République.
16:50 Le plan eau, parmi les mesures, il y a notamment 1000 projets de réut en 2030.
16:54 Donc pour ce faire, il faut évidemment mettre sur la table des solutions.
16:58 Donc qu'est-ce qu'on va avoir le droit de faire demain, qu'on ne pouvait pas faire jusqu'ici ?
17:02 C'était ma question.
17:03 C'est le décret.
17:04 Alors, il y a un cadre général qui vient d'être fixé.
17:07 Ça va dans le bon sens, c'est une première étape.
17:09 Ça consiste à accélérer les procédures, qui vont être allégées d'une part,
17:13 et à lever ce fameux délai de 5 ans qui était compliqué
17:17 pour que les porteurs de projets puissent lisser les investissements sur le temps long.
17:21 Donc on n'est plus dans le test.
17:23 Enfin, en quelque sorte, c'est ce que j'entendais dans votre démonstration de tout à l'heure.
17:26 Il y a en plus une sorte d'absurdité à se dire qu'il faut valider une solution,
17:31 alors que nos voisins le font depuis des décennies.
17:34 Non seulement nos voisins le font depuis des décennies,
17:36 mais il faut savoir que le savoir-faire des entreprises françaises
17:39 est précisément aujourd'hui au service des territoires français.
17:41 Parce que la réutre, c'est une innovation qui est portée par nos florons industriels français.
17:46 On le fait de très longue date à l'étranger, en Namibie, à Singapour, en Israël.
17:49 Parfois, on peut aller jusqu'à 100% de réutre.
17:51 Je rappelle qu'on est à 1% aujourd'hui.
17:53 On a 20 000 stations d'épuration en France, il y en a 20 qui en font aujourd'hui.
17:56 Or, il y a un besoin.
17:57 Je disais, les maires étaient en attente de solutions.
17:59 Et ce que l'on a constaté, c'est qu'entre l'été 2022 et l'été 2023,
18:02 on a à peu près 130 projets qui ont déjà été mis à l'étude.
18:06 Donc, ça signifie que les élus locaux se sont tournés vers nos entreprises
18:10 pour leur demander, au fond, comment est-ce qu'on peut faire.
18:13 Mais alors, on parlait du cadre réglementaire.
18:15 C'est une première étape, ce décret.
18:17 En fait, derrière, on est en France, il y a une règle par usage.
18:20 Donc, il va y avoir un arrêté pour les usages agricoles.
18:23 Il va y avoir un arrêté pour l'arrosage des espaces verts.
18:25 Il va y avoir un arrêté pour le nettoyage de la voirie,
18:28 qui sont différents usages qu'on peut proposer pour la réut.
18:31 Donc, nous, on est évidemment attentifs à ce que ces arrêtés qui doivent sortir,
18:34 ils aillent aussi dans le sens de la facilitation pour ne pas qu'on
18:37 substitue un parcours du combattant à un autre parcours du combattant.
18:40 Mais la chance que l'on a, c'est que ce sont nos entreprises
18:43 qui ont déployé la réut à l'étranger.
18:45 Donc, ils sont évidemment en pole position pour le déployer à l'échelle du territoire,
18:49 puisque c'est une expertise qu'ils ont en propre.
18:51 Donc, on sait faire. On l'a bien compris.
18:53 Oui, Fortunato, à votre niveau, Yves et Jérémie,
18:55 qu'est-ce que ça change, ce décret, cette impulsion, on va dire,
18:59 peut-être tardive, mais en tout cas, cette impulsion gouvernementale ?
19:02 Alors, tout d'abord, comme ça fait sens, ça permet de mettre en avant,
19:08 d'aligner les intérêts vers une thématique qui tient à cœur de tout le monde,
19:11 qui est l'eau. Donc là, on a soulevé le drap d'un millefeuille administratif
19:15 et ça permet aujourd'hui de lancer, de s'inscrire dans la durée.
19:18 Il y avait effectivement, dans le précédent texte,
19:21 une limite à 5 ans qui contraignait les investissements.
19:24 Personne ne peut porter des investissements lourds
19:26 avec une période d'amortissement sur 5 ans.
19:28 Donc, comme ce verrou-là a sauté, ça ouvre les équipements
19:32 plus ambitieux sur les stations d'épuration pour mettre en œuvre
19:35 les solutions de réutilisation que nous maîtrisons,
19:38 parce que c'est là l'absurdité du système.
19:40 On a déployé des solutions de réutilisation des eaux dans les autres pays
19:45 et en France, on n'a pas pu le faire à cause des verrous réglementaires.
19:48 Donc, actuellement, on est en capacité, sur les stations d'épuration,
19:54 d'aller plus loin sur les projets de réutilisation.
19:57 Par contre, dans ce décret-là, il manque encore l'aspect individuel,
20:03 résidentiel, qui n'est pas abordé et mis de côté,
20:05 et également les entreprises de l'agro-industrie
20:09 qui devront faire, qui devront attendre de nouvelles réglementations.
20:13 L'aspect individuel, on en dira un mot, mais sur les entreprises,
20:17 parce que là, vous nous parlez de stations d'épuration,
20:19 mais il y a des entreprises qui ont pris à bras-le-corps
20:22 le fait de, justement, avancer en matière de réutilisation d'eaux usées,
20:26 réutilisation d'eaux usées traitées, évidemment.
20:29 Vous, vous avez des exemples, je crois, Disneyland Paris, par exemple.
20:32 Bien sûr, on a une multitude d'entreprises qui se sont posées la question
20:36 sur comment faire des circuits courts au sein de leurs utilisations de l'eau.
20:40 Et quand on fait l'étude au cas par cas, chez les industriels,
20:44 l'eau potable ne répond pas à tous les usages.
20:48 Donc les industriels se préoccupent de prendre en main leur avenir.
20:53 On l'a vu avec l'énergie, on le voit avec l'eau.
20:57 Il est important de prendre une partie de sa consommation
21:01 et de mettre en place des circuits courts,
21:03 de la réutilisation au sein des entreprises.
21:05 Donc, UV Germy, on accompagne de nombreuses entreprises
21:08 qui souhaitent faire des économies et de la réutilisation in situ de leurs eaux
21:13 pour être également plus autonome.
21:16 Sur la partie, sur les particuliers, vous et moi, c'est vrai qu'il y a des absurdités,
21:22 de l'eau potable dans les toilettes, etc.
21:26 Qu'est-ce qu'il faut pour accélérer sur ce secteur particulier ?
21:29 Est-ce qu'il faut des aides ? Parce que j'imagine que pour des ménages,
21:32 il faut faire quoi ? Il faut faire un deuxième circuit.
21:35 Enfin, je ne suis pas, je suis béossien en la matière, mais ça a un coût.
21:38 Comment vous pourrez accélérer sur ce point particulier, d'après vous, Aurélie Collard ?
21:42 Notre fédération ne couvre pas le champ de...
21:46 Oui, mais je pense que c'est une question que vous devez vous poser.
21:49 C'est une question qu'évidemment, on se pose.
21:50 D'abord, j'aurais juste peut-être une précision pour aller dans le sens de votre question.
21:54 Vous savez, autrefois, concernant les eaux usées, il y avait ce qu'on appelait l'effet Burke.
21:57 C'est-à-dire qu'on se disait, oh là là, les eaux usées, est-ce qu'on peut vraiment...
22:00 Un frein psychologique.
22:01 Voilà, exactement. Ce frein-là, il a sauté aussi.
22:04 On sait aujourd'hui qu'on a 70% des Français qui craignent de manquer d'eau sur leur territoire.
22:08 Et quand on les interroge, le baromètre du centre d'information sur l'eau indique qu'il y a 8 Français sur 10 aujourd'hui
22:15 qui sont prêts à consommer des fruits et légumes issus de la réut.
22:17 Il n'y a pas d'effet Burke.
22:19 Et puis, il y a 9 Français sur 10 qui veulent précisément pouvoir engager un changement au sein de leur espace domestique,
22:26 de leur maison, de leur appartement, pour pouvoir utiliser de la réut.
22:29 Donc, il y a une adhésion sur le principe,
22:32 mais en pratique, il faut évidemment qu'on adapte la situation à la situation de chaque logement, de chaque domicile.
22:42 Donc, c'est des sujets qui sont travaillés.
22:45 Mais voilà, il y a quand même une petite étape à passer entre les services publics sur lesquels on a un vrai effet d'échelle,
22:51 on peut économiser la réut aujourd'hui, si on est à 10%, on peut économiser à peu près 15 à 20% des besoins de l'agriculture en eau.
22:59 Donc, vous voyez, on est sur des effets volumes, des effets d'échelle qui sont très importants.
23:02 Mais bien évidemment, les usagers domestiques sont invités à progresser sur ce terrain.
23:07 Et il y a une demande de leur part aussi.
23:09 Merci beaucoup. Merci à tous les deux d'avoir participé à ce débat.
23:13 On passe à notre rubrique Start-up et on va continuer par les dos.
23:16 Si l'eau que l'on consomme améliorait notre santé.
23:25 Smart Ideas avec Anthony Ginter, le président fondateur de Weo.
23:29 C'est une eau augmentée que vous nous proposez. Déjà, ça veut dire quoi, une eau augmentée ?
23:35 Chez Weo, nous modifions les performances de l'eau afin d'améliorer la santé des êtres vivants en proposant une eau augmentée et bientôt sur mesure.
23:45 Donc, ce que nous faisons, c'est que nous libérons les principes actifs qui sont déjà dans l'eau que nous consommons.
23:52 Et nous les réassemblons de manière à donner à l'eau des propriétés antioxydantes.
23:57 Notamment, mais également, nous avons engagé des recherches pour démontrer l'aspect anti-inflammatoire de notre eau.
24:07 Et donc, lier l'eau augmentée à des traitements de maladies chroniques.
24:13 Ces 15 ans de recherche, je crois, avec quel principe, comment ça marche ? Vous proposez cette bouteille. Qu'est-ce qu'elle fait de particulière, cette bouteille ?
24:22 Alors, cette bouteille, c'est une bouteille qui est équipée d'un module à l'intérieur de laquelle il y a une électrolyse.
24:29 Donc, l'eau passe entre deux électrodes dont la spécificité est d'être composée d'un diamant de laboratoire qui permet d'agir sur l'eau comme on ne l'a jamais fait auparavant.
24:40 Et on a commencé à travailler il y a des années sur les plantes, puis sur les animaux en élevage.
24:45 Et ce qui nous a amené à comprendre que, en agissant sur l'eau comme nous le faisons, l'effet anti-inflammatoire permet de renforcer l'immunité des espèces vivantes.
24:57 Et c'est pour ça que, depuis 6 ans, nous nous sommes engagés dans la santé de nous, les consommateurs.
25:04 - Des humains aussi. Donc, ça veut dire que... Parce que je parlais d'une quinzaine d'années de recherche, c'est beaucoup d'étapes avant d'arriver à quoi ?
25:12 Au moment où vous pouvez vendre le produit pour la consommation des humains. On en est là aujourd'hui ?
25:16 - On en est là. Le produit est sorti il y a quelques mois. Et il nous a fallu toutes ces années pour démontrer, pour comprendre qu'une technologie était en mesure de modifier les propriétés de l'eau.
25:27 Et aujourd'hui, on est même en mesure de les modifier en fonction d'un objectif que l'on a ou que l'on nous fixe. Donc, on n'a plus une seule eau. On est capable de produire différentes eaux.
25:36 - C'est pour ça que vous parlez d'une eau sur mesure ? - Absolument.
25:40 - Ça, c'est la promesse suivante ? - Exactement. C'est tout à fait ça. La promesse, c'est d'être en mesure de fournir aux consommateurs ou aux agriculteurs une eau qui va résoudre un problème spécifique.
25:52 - D'accord. Mais vous parliez de santé. Antioxydants, en quoi ça va améliorer ma santé, par exemple ?
26:02 - Tous les jours, vous êtes en contact avec des toxines. Vous avez des radicaux. Ce qu'on appelle des radicaux, ce sont des particules, des molécules qui vont endommager votre organisme au quotidien.
26:14 C'est pour ça que la santé publique en France nous recommande de manger des fruits et légumes. Pourquoi ? Parce que ce sont des antioxydants. Nous avons besoin d'apporter des antioxydants à notre alimentation.
26:26 Ce que fait Weo, elle permet de faire la même chose avec ce qu'on est obligé de consommer tous les jours, qui est l'eau.
26:32 - Vous l'avez testé sur l'homme, déjà ? - Oui, depuis des années. Nous avons des milliers de consommateurs aujourd'hui.
26:38 Nous l'avons démontré avec les plus grands laboratoires de recherche, le CNRS, Inserm et d'autres en Amérique et au Canada.
26:46 - Ça coûte cher, une bouteille Weo ? - Pendant qu'on parle, elle est à 149 euros. Son prix sera probablement plutôt aux alentours de 199 dans les semaines à venir.
26:57 C'est un produit que vous gardez des années. Vous pouvez arrêter d'acheter des bouteilles en plastique. C'est aussi un avantage.
27:04 Mais surtout, à chaque geste, vous allez renforcer votre immunité pour mieux lutter contre les menaces du quotidien.
27:11 - Vous parliez des maladies chroniques. Ça veut dire que là aussi, vous êtes en train de faire des tests. Et sur quelles maladies ? Il nous reste à peu près une minute.
27:18 - Nous nous sommes engagés depuis des années dans plusieurs programmes de recherche sur le cancer du sein, Alzheimer et diabète.
27:26 Nous sommes également engagés dans la lutte contre le vieillissement. Nous avons démontré qu'en modifiant les propriétés de l'eau, on pouvait associer Weo à des traitements pour lutter contre ces maladies.
27:37 - Et là, vous en êtes où des tests ? - Nous avons fait la partie in vivo et in vitro sur les animaux. Nous passons maintenant en préclinique avant de passer sur l'homme, sur ces sujets de maladies.
27:49 - Merci beaucoup, Anthony Junter, d'être venu nous présenter Weo. C'était passionnant. Merci à toutes et à tous de votre fidélité. Je vous dis à demain pour un nouveau numéro de Smart Impact.
27:59 Et puis, je voudrais remercier Alex Nguyen à la programmation et à la production, assisté de l'implétant Saïd Mahmoud, l'ingénieur du son et le réalisateur de cette émission.
28:11 C'était Romain Luc. Belle fin de journée à toutes et à tous. Très vite.
28:15 ...