Mathieu Paoli, président de l'association des victimes du crash de la caravelle Ajaccio - Nice
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00:00 55 ans après le crash de la caravel à Jacksonis, où en est l'enquête ?
00:04 Pour faire le point, ce matin, Caroline, vous allez recevoir en direct
00:07 Mathieu Paoli, le président de l'Association des victimes.
00:11 Mathieu Paoli, bonjour.
00:15 Bonjour.
00:18 Un combat sans faille, c'est celui bien sûr que vous menez
00:21 depuis de nombreuses années avec votre frère Louis,
00:24 mais aussi avec d'autres familles des victimes de ce crash
00:28 pour connaître toute la vérité sur ce qui s'est passé ce 11 septembre 1968
00:33 au large du Cap d'Antibes.
00:35 Alors, le 4 septembre dernier, vous avez été reçu par une juge d'instruction
00:40 niçoise en charge du dossier.
00:42 Que vous a-t-elle dit plus précisément ? Est-ce qu'il y a de la nouveauté ?
00:46 De la nouveauté par rapport à ce qu'on connaissait jusqu'à présent.
00:52 Elle a fait énormément d'enquêtes, naturellement,
00:56 des recherches dans les archives,
00:59 interrogations de témoins par la gendarmerie.
01:05 Et tous les éléments qui ont été recueillis
01:08 nous permettent de dire aujourd'hui
01:11 que c'est bien un tir de missile qui a été à l'origine
01:15 de ce crash, de ce caravel du 11 septembre 1968.
01:21 Alors, à la crédite, vous venez de le dire,
01:23 la thèse du tir de missile, c'est ce qu'elle vous a laissé entendre.
01:27 Quelles sont les preuves dont vous disposez ?
01:29 Votre avocat parle d'un document de 5 000 pages.
01:33 Mais est-ce qu'il y a des preuves très précises qui peuvent accréditer cette thèse ?
01:37 Écoutez, il y a un témoin, par exemple,
01:42 qui a vu la lumière bleue rentrer dans le réacteur gauche.
01:47 C'est une des causes de ces témoignages.
01:52 On a un militaire qui était au montage...
01:57 qui était...
01:59 Attendez, non, non.
02:01 C'était un militaire qui a tapé le rapport
02:05 comme quoi c'était bien un missile qui avait abattu l'avion.
02:10 Et d'autre part, il y avait un autre témoin
02:13 qui travaillait à la Brague, à Antibes.
02:17 Il était dans les locaux forcément de France 3.
02:21 Et lui, il était en train de faire un tirage
02:26 de ce qu'il avait recueilli au moment du crash,
02:32 puisqu'il était sur les lieux où on récupérait
02:37 éventuellement des corps ou autre chose.
02:40 Et pendant ce tournage,
02:43 il était en train de faire ce montage.
02:48 Il était preneur de son.
02:50 Et malheureusement,
02:52 l'enquête qui continuait dans ce sens-là,
03:00 les renseignements généraux sont rentrés dans le studio
03:06 et ont saisi la bande son
03:09 des sons qui avaient été recueillis au montagel.
03:12 - Justement, c'est l'occasion de... - Donc c'est quand même une preuve supplémentaire.
03:16 - C'est l'occasion de vous poser cette question.
03:18 Il y a donc une enquête qui a été ouverte en 2014
03:20 pour soustraction, dissimulation de preuves.
03:23 Elle vise, on l'imagine, l'armée.
03:25 Ce qui veut dire qu'il y a quand même beaucoup d'éléments
03:28 qui ont disparu depuis cet accident.
03:30 Vous avez quand même eu du mal à obtenir des preuves,
03:33 notamment boîte noire, etc.
03:35 - Oui, boîte noire, comme vous le savez,
03:40 pas mal de personnes le savent,
03:42 c'est que la boîte noire,
03:44 nous l'avions récupérée lors du campagne de repêchage
03:50 et on l'avait, cette boîte-là,
03:54 elle était visible
03:56 de tous les vols qui étaient précédents
04:00 et le jour du crash, comme fait exprès,
04:03 il y avait de la gélatine qui avait coulé sur la bande.
04:07 Donc, impossibilité de pouvoir
04:11 voir ce qui s'était passé au moment du crash.
04:14 - Il a exploité cette boîte noire.
04:15 - Par contre, aujourd'hui,
04:18 voilà, on n'a pas pu l'exploiter.
04:20 Par contre, notre juge,
04:22 qui, elle, a voulu récupérer cette boîte noire
04:26 suite à toutes ses recherches,
04:30 eh bien, n'a pas pu l'obtenir aujourd'hui.
04:32 C'est-à-dire qu'elle aurait voulu étudier
04:36 par rapport à ce qui nous avait été dit
04:39 et donc, de ce fait, eh bien, elle a disparu.
04:42 - Une dernière question, Mathieu...
04:43 - Donc, c'est un cas supplémentaire.
04:45 - Une dernière question, Mathieu Paoli,
04:47 on va le préciser,
04:48 vous ne demandez pas d'indemnisation,
04:50 ce que vous voulez, en fait, c'est juste la vérité.
04:52 - Juste la vérité, pas d'indemnité,
04:58 pas de procès, on ne veut rien du tout.
05:00 On veut simplement qu'on nous dise
05:03 officiellement, que l'État nous dise
05:06 effectivement, on a fait une erreur,
05:10 un tir malencontreux,
05:12 et aujourd'hui, eh bien, qu'il nous dise
05:15 ce qu'on souhaite pour que les familles
05:18 puissent enfin faire leur deuil
05:21 tant désiré et tant espéré.
05:25 - Mathieu Paoli, je vous remercie.
05:26 J'espère que, eh bien, la réponse de cette juge
05:29 sera positive, notamment
05:32 55 ans, donc, après ce crash,
05:35 pour obtenir cette vérité. Merci à vous.
05:37 - Je vous remercie à vous.
05:40 Merci Mathieu.